Les 4es Rencontres parlementaires sur l'eau, qui se tiennent aujourd'hui à Paris, risquent de ne pas être un long fleuve tranquille. Après des décennies de lune de miel, de plus en plus de collectivités locales remettent en cause les contrats signés avec les trois grands opérateurs du secteur (Veolia, Lyonnaise des Eaux, filiale de Suez Environnement, et Saur) ou menacent de le faire afin d'obtenir un rabais conséquent, voire spectaculaire. Ainsi, la petite ville d'Anglet (Pyrénées-Atlantiques) a obtenu une ristourne de 61 % sur le m3 d'eau en renégociant le contrat qui la liait à Suez.
« En moyenne, l'eau gérée par un opérateur privé est 27 % plus chère que lorsque la ville gère elle-même son réseau, explique Jean-Luc Touly, directeur de l'eau à la Fondation Danielle Mitterrand. Les élus ont pris conscience que les contrats étaient souvent très désavantageux. Ils sont désormais décidé à négocier pied à pied. » Dernier exemple en date, Toulouse, dont le maire (PS) Pierre Cohen a annoncé le 29 janvier avoir obtenu de Veolia une remise de 25 %. D'autres villes vont plus loin, en choisissant de gérer directement la distribution d'eau potable. C'est le cas de Paris, depuis le 1er janvier dernier, mais aussi de « 80 villes de plus de 8 000 habitants qui ont sauté le pas ces deux dernières années, affirme Jean-Luc Touly. Ça paraît peu, mais on partait de très loin. » Un euphémisme quand on sait que certaines communes s'étaient engagées sur cent trente ans. Un temps révolu depuis une décision du Conseil d'Etat d'avril 2009, fixant à 2015 la date d'échéance de tous les contrats de délégation du service public de l'eau.
D'ici à cinq ans, toutes les collectivités devront donc procéder à une remise à plat des contrats et elles font monter les enchères. La bataille à couteaux tirés entre les deux géants du secteur, Veolia et Suez, ne fait donc que commencer. « Le risque, c'est une baisse de la qualité et moins d'investissements, s'inquiète André Flajolet, député (UMP) et président du Comité national de l'eau. Et les opérateurs n'accordent des ristournes que sur les contrats les plus emblématiques. Il n'est pas dit que les petites communes puissent obtenir les mêmes avantages, souligne l'élu. D'autant que les entreprises pourraient être tentées de répercuter sur d'autres contrats leur manque à gagner. »
Charlotte Mannevy
« En moyenne, l'eau gérée par un opérateur privé est 27 % plus chère que lorsque la ville gère elle-même son réseau, explique Jean-Luc Touly, directeur de l'eau à la Fondation Danielle Mitterrand. Les élus ont pris conscience que les contrats étaient souvent très désavantageux. Ils sont désormais décidé à négocier pied à pied. » Dernier exemple en date, Toulouse, dont le maire (PS) Pierre Cohen a annoncé le 29 janvier avoir obtenu de Veolia une remise de 25 %. D'autres villes vont plus loin, en choisissant de gérer directement la distribution d'eau potable. C'est le cas de Paris, depuis le 1er janvier dernier, mais aussi de « 80 villes de plus de 8 000 habitants qui ont sauté le pas ces deux dernières années, affirme Jean-Luc Touly. Ça paraît peu, mais on partait de très loin. » Un euphémisme quand on sait que certaines communes s'étaient engagées sur cent trente ans. Un temps révolu depuis une décision du Conseil d'Etat d'avril 2009, fixant à 2015 la date d'échéance de tous les contrats de délégation du service public de l'eau.
D'ici à cinq ans, toutes les collectivités devront donc procéder à une remise à plat des contrats et elles font monter les enchères. La bataille à couteaux tirés entre les deux géants du secteur, Veolia et Suez, ne fait donc que commencer. « Le risque, c'est une baisse de la qualité et moins d'investissements, s'inquiète André Flajolet, député (UMP) et président du Comité national de l'eau. Et les opérateurs n'accordent des ristournes que sur les contrats les plus emblématiques. Il n'est pas dit que les petites communes puissent obtenir les mêmes avantages, souligne l'élu. D'autant que les entreprises pourraient être tentées de répercuter sur d'autres contrats leur manque à gagner. »
Charlotte Mannevy