
La fondation France-Libertés avait plutôt habitué ses adhérents et sympathisants à se
dévouer pour la protection des droits de l’Homme tout autour de la planète. Aussi, quand l’annonce fut faite de la visite de Danielle Mitterrand, à Brest, pour évoquer la question de l’eau en France, le corollaire ne semblait pas a priori évident. Sauf pour elle.
Notre modèle est mauvais
Explication : « Nous menons la politique de l’eau pour tous, parce que l’eau, c’est la vie et qu’avant de défendre l’homme, nous défendons d’abord sa vie ». Cherchant des modèles à adapter pour réaliser ce souhait à l’ensemble des Terriens, la fondation a commencé par balayer devant sa porte, en examinant de près le modèle français de la distribution d’eau. Rejeté, sans surprise. « Notre modèle privé-public est mauvais. Il faut rendre l’eau libre, potable et gratuite. Nous préconisons donc un retour au service public décentralisé pour la distribution de l’eau et la gratuité des 40 litres par jour - nécessaires pour vivre dignement - par personne », milite Danielle Mitterrand. Et elle balaye rapidement l’objection de l’utopie d’un tel projet : « Nous avons mené une simulation à Libourne, une commune de 30. 000 habitants. C’est parfaitement faisable, à condition de tarifer l’eau selon les usages. En plus, il est aisé de se rendre compte que les gens en gâchent beaucoup moins ».
La faute aux multinationales
En renfort à cet argumentaire, Gérard Borvon ouvre le bal des critiques plus acerbes, en stigmatisant le prix de la part fixe à payer, « pour avoir accès à la première goutte ». Il rappelle qu’au Conquet « il est de 260 € par an, ce qui constitue un prix antisocial ». A Brest, il n’est que de 10 € mais le m³ s’avère être l’un des plus importants de France, à hauteur de 2,63 €.
Pas une meilleure nouvelle pour les lieutenants de la fondation, à commencer par Jean-Luc Touly, président de l’Association pour un contrat mondial de l’eau, membre de France-Libertés et d’Attac, qui se charge de la mise à mort du système à la française, en stigmatisant la faute d’une eau chère sur la politique entrepreneuriale des
multinationales.
La commune doit reprendre la main
« Nous voulons savoir la vérité sur le prix de l’eau, le bénéfice retiré et la composition des groupes », martèle-t-il, chiffres à l’appui. « A Brest, la Cub a payé 3,4 M€ pour l’année 2004, ce qui équivaudrait à l’emploi de 100 personnes à temps plein sur l’année par la compagnie distributrice d’eau. Etonnant. Étonnant aussi les frais de siège et l’absence de produits financiers dans leurs chiffres ». Bref, suffisamment d’étonnements en cascade pour appeler les élus locaux à reprendre en main la régie de l’eau, à l’issue de leur contrat dit « d’affermage » qui délègue cette compétence à une entreprise. « A Brest, il s’achève en 2011 », poursuit Jean-Luc Touly « et nous savons d’expérience qu’en reprenant la main, le prix de l’eau baisse entre 27 et 44 % ». A ce titre, France-Libertés a déjà édité un appel dit de « Varages », le 14 octobre 2005, appelant à un service de l’eau. Signé par nombre d’élus de gauche, il devait être présenté à François Cuillandre dans l’après-midi. Affaire à suivre ?
dévouer pour la protection des droits de l’Homme tout autour de la planète. Aussi, quand l’annonce fut faite de la visite de Danielle Mitterrand, à Brest, pour évoquer la question de l’eau en France, le corollaire ne semblait pas a priori évident. Sauf pour elle.
Notre modèle est mauvais
Explication : « Nous menons la politique de l’eau pour tous, parce que l’eau, c’est la vie et qu’avant de défendre l’homme, nous défendons d’abord sa vie ». Cherchant des modèles à adapter pour réaliser ce souhait à l’ensemble des Terriens, la fondation a commencé par balayer devant sa porte, en examinant de près le modèle français de la distribution d’eau. Rejeté, sans surprise. « Notre modèle privé-public est mauvais. Il faut rendre l’eau libre, potable et gratuite. Nous préconisons donc un retour au service public décentralisé pour la distribution de l’eau et la gratuité des 40 litres par jour - nécessaires pour vivre dignement - par personne », milite Danielle Mitterrand. Et elle balaye rapidement l’objection de l’utopie d’un tel projet : « Nous avons mené une simulation à Libourne, une commune de 30. 000 habitants. C’est parfaitement faisable, à condition de tarifer l’eau selon les usages. En plus, il est aisé de se rendre compte que les gens en gâchent beaucoup moins ».
La faute aux multinationales
En renfort à cet argumentaire, Gérard Borvon ouvre le bal des critiques plus acerbes, en stigmatisant le prix de la part fixe à payer, « pour avoir accès à la première goutte ». Il rappelle qu’au Conquet « il est de 260 € par an, ce qui constitue un prix antisocial ». A Brest, il n’est que de 10 € mais le m³ s’avère être l’un des plus importants de France, à hauteur de 2,63 €.
Pas une meilleure nouvelle pour les lieutenants de la fondation, à commencer par Jean-Luc Touly, président de l’Association pour un contrat mondial de l’eau, membre de France-Libertés et d’Attac, qui se charge de la mise à mort du système à la française, en stigmatisant la faute d’une eau chère sur la politique entrepreneuriale des
multinationales.
La commune doit reprendre la main
« Nous voulons savoir la vérité sur le prix de l’eau, le bénéfice retiré et la composition des groupes », martèle-t-il, chiffres à l’appui. « A Brest, la Cub a payé 3,4 M€ pour l’année 2004, ce qui équivaudrait à l’emploi de 100 personnes à temps plein sur l’année par la compagnie distributrice d’eau. Etonnant. Étonnant aussi les frais de siège et l’absence de produits financiers dans leurs chiffres ». Bref, suffisamment d’étonnements en cascade pour appeler les élus locaux à reprendre en main la régie de l’eau, à l’issue de leur contrat dit « d’affermage » qui délègue cette compétence à une entreprise. « A Brest, il s’achève en 2011 », poursuit Jean-Luc Touly « et nous savons d’expérience qu’en reprenant la main, le prix de l’eau baisse entre 27 et 44 % ». A ce titre, France-Libertés a déjà édité un appel dit de « Varages », le 14 octobre 2005, appelant à un service de l’eau. Signé par nombre d’élus de gauche, il devait être présenté à François Cuillandre dans l’après-midi. Affaire à suivre ?
Compte rendu de la visite de D Mitterrand à Brest le 23 février Par Gérard Borvon
Danielle Mitterrand, vient à Brest, pour défendre le droit à l’eau, libre, potable et gratuite
La visite de Danielle Mitterrand, à l’invitation des associations S-eau-S, "Démocratie, Ecologie, Solidarité" (DES) et "Agir pour l’environnement et le développement durable" (AE2D), était attendue à Brest et dans le Nord Finistère. Région soumise à la pollution issue de l’agriculture industrielle et à l’appétit des majors français de l’eau. Mais région, également, où les associations de solidarité internationale sont nombreuses et actives. Environ 120 personnes assistaient à la conférence-débat organisée à la maison des syndicats à Brest.
L’eau, c’est la vie. Avec la volonté de convaincre et des propos chargés d’émotion, Danielle Mitterrand a su faire passer le message qui est pour elle essentiel : L’eau, c’est la vie. Qui ne se souvient que depuis 1969, ce slogan est aussi celui de "Eau et Rivières de Bretagne". Donnant à l’expression toute sa portée, Danielle Mitterrand nous rappelait qu’une eau potable sauverait la vie des 34 000 personnes, en particulier des enfants, qui meurent chaque jour de maladies liées à la pollution ou au manque d’eau.
Ce message elle avait su également le communiquer aux journalistes venus l’interviewer. Le résultat ce sont deux articles que nous vous invitons à lire et qui illustrent l’essentiel des propos tenus par Danielle Mitterrand au cours de la réunion-débat. (voir en fin d’article)
La France n’a aucune leçon à donner au monde !
C’est le message qu’ont voulu faire passer Gérard Borvon pour S-eau-S et Alain le Suavet pour AE2D. Aux dirigeants des multinationales de l’eau, à leurs alliés politiques, il faut imposer la réalité des faits : le supposé "modèle français de l’eau", c’est une pollution généralisée, une eau chère, mais aussi un "Partenariat Public Privé" qui a fait entrer dans les caisses des multinationales, les bénéfices qui leur permettent d’être, à présent, parmi les premières entreprises prédatrices de la Planète.
Concrètement, deux diaporamas venaient illustrer ce propos. Nous vous invitons à consulter celui de S-eau-S joint à cet article, Dans certaines communes, consommer peu amène à payer très cher le m3 d’eau.
De façon particulièrement didactique, Jean-Luc Touly, faisait la synthèse des propos tenus et élargissait le débat à la politique des multinationales dans le monde. Il montrait également quelle était notre responsabilité vis à vis des pays menacés par la soif de bénéfices des actionnaires des multinationales de l’eau. C’est en agissant ici que nous pouvons les aider à résister là bas.
Il nous a été reproché de ne pas avoir enregistré son intervention. Reproche justifié, elle le méritait. Nous conseillons donc à tous ceux qui veulent trouver une trace écrite de ses propos, de se procurer le livre qu’il vient de publier en collaboration avec Roger Lenglet : "Leau des multinationales, les vérités inoubliables" (fayard)
En conclusion, Danielle Mitterrand voulait rappeler la capacité des pays du tiers monde à former leurs techniciens et leur ingénieurs. Le potentiel, existe déjà, de cadres techniques et administratifs qui seraient à même de sortir, eux mêmes, leurs pays de la pénurie d’eau potable. Il faudrait pour cela commencer par arrêter de piller leurs ressources. Quand à l’aide matérielle : en y consacrant 1% du budget annuel mondial de l’armement, on règlerait définitivement le problèle de la pénurie d’eau en moins de dix ans.
Propos résumés par Gérard Borvon le 25 février 2006
La visite de Danielle Mitterrand, à l’invitation des associations S-eau-S, "Démocratie, Ecologie, Solidarité" (DES) et "Agir pour l’environnement et le développement durable" (AE2D), était attendue à Brest et dans le Nord Finistère. Région soumise à la pollution issue de l’agriculture industrielle et à l’appétit des majors français de l’eau. Mais région, également, où les associations de solidarité internationale sont nombreuses et actives. Environ 120 personnes assistaient à la conférence-débat organisée à la maison des syndicats à Brest.
L’eau, c’est la vie. Avec la volonté de convaincre et des propos chargés d’émotion, Danielle Mitterrand a su faire passer le message qui est pour elle essentiel : L’eau, c’est la vie. Qui ne se souvient que depuis 1969, ce slogan est aussi celui de "Eau et Rivières de Bretagne". Donnant à l’expression toute sa portée, Danielle Mitterrand nous rappelait qu’une eau potable sauverait la vie des 34 000 personnes, en particulier des enfants, qui meurent chaque jour de maladies liées à la pollution ou au manque d’eau.
Ce message elle avait su également le communiquer aux journalistes venus l’interviewer. Le résultat ce sont deux articles que nous vous invitons à lire et qui illustrent l’essentiel des propos tenus par Danielle Mitterrand au cours de la réunion-débat. (voir en fin d’article)
La France n’a aucune leçon à donner au monde !
C’est le message qu’ont voulu faire passer Gérard Borvon pour S-eau-S et Alain le Suavet pour AE2D. Aux dirigeants des multinationales de l’eau, à leurs alliés politiques, il faut imposer la réalité des faits : le supposé "modèle français de l’eau", c’est une pollution généralisée, une eau chère, mais aussi un "Partenariat Public Privé" qui a fait entrer dans les caisses des multinationales, les bénéfices qui leur permettent d’être, à présent, parmi les premières entreprises prédatrices de la Planète.
Concrètement, deux diaporamas venaient illustrer ce propos. Nous vous invitons à consulter celui de S-eau-S joint à cet article, Dans certaines communes, consommer peu amène à payer très cher le m3 d’eau.
De façon particulièrement didactique, Jean-Luc Touly, faisait la synthèse des propos tenus et élargissait le débat à la politique des multinationales dans le monde. Il montrait également quelle était notre responsabilité vis à vis des pays menacés par la soif de bénéfices des actionnaires des multinationales de l’eau. C’est en agissant ici que nous pouvons les aider à résister là bas.
Il nous a été reproché de ne pas avoir enregistré son intervention. Reproche justifié, elle le méritait. Nous conseillons donc à tous ceux qui veulent trouver une trace écrite de ses propos, de se procurer le livre qu’il vient de publier en collaboration avec Roger Lenglet : "Leau des multinationales, les vérités inoubliables" (fayard)
En conclusion, Danielle Mitterrand voulait rappeler la capacité des pays du tiers monde à former leurs techniciens et leur ingénieurs. Le potentiel, existe déjà, de cadres techniques et administratifs qui seraient à même de sortir, eux mêmes, leurs pays de la pénurie d’eau potable. Il faudrait pour cela commencer par arrêter de piller leurs ressources. Quand à l’aide matérielle : en y consacrant 1% du budget annuel mondial de l’armement, on règlerait définitivement le problèle de la pénurie d’eau en moins de dix ans.
Propos résumés par Gérard Borvon le 25 février 2006