
Le lendemain, le collectif pour la remunicipalisation de l'eau à Paris lançait une campagne pour le retour dans le giron public de tous les marchés. Elle dénonçait notamment qu'en 1997 la Ville ait confié à une entreprise privée, Chateaud'eau, la gestion de son stock de secours. Ce dispositif a été prévu pour pallier les besoins d'urgence en cas de crise grave telle une crue comparable à celle de 1910 ou une pollution générale. Chateaud'eau, société leader en Europe sur le marché des bombonnes d'eau à destination des entreprises, est donc censé stocker 40 000 bouteilles de près de 20 litres.
En échange de cette obligation, l'entreprise a le droit de puiser à 800 mètres sous terre dans une nappe fossile une eau très pure, qu'elle commercialise.Myriam Constantin, adjointe au maire de Paris en charge de l'Eau, juge ce contrat « curieux » mais ne compte pas s'en défaire avant son terme, en 2010. « La redevance versée par Châteaud'eau augmente chaque année, donc plus le temps passe, moins il est dans l'intérêt des Parisiens de rompre ce contrat », se justifie-t-elle. Un deal « mal ficelé » selon Anne Le Strat, PDG d'Eau de Paris, car « la Ville n'a aucun moyen de sanction si Châteaud'eau ne remplit pas son obligation ». La dirigeante doute d'ailleurs de la capacité de la société à fournir les bombonnes rapidement en cas de crise. Car, ce stock « public » est intégré à celui de la société, et lui sert de variable d'ajustement. Surtout, avec ces 800 mètres cubes d'eau, on ne tiendrait pas bien longtemps. En cas de pénurie durable, la Ville devrait donc de toute façon puiser elle-même dans cette nappe grâce à cinq forages existants.
S. C.
En échange de cette obligation, l'entreprise a le droit de puiser à 800 mètres sous terre dans une nappe fossile une eau très pure, qu'elle commercialise.Myriam Constantin, adjointe au maire de Paris en charge de l'Eau, juge ce contrat « curieux » mais ne compte pas s'en défaire avant son terme, en 2010. « La redevance versée par Châteaud'eau augmente chaque année, donc plus le temps passe, moins il est dans l'intérêt des Parisiens de rompre ce contrat », se justifie-t-elle. Un deal « mal ficelé » selon Anne Le Strat, PDG d'Eau de Paris, car « la Ville n'a aucun moyen de sanction si Châteaud'eau ne remplit pas son obligation ». La dirigeante doute d'ailleurs de la capacité de la société à fournir les bombonnes rapidement en cas de crise. Car, ce stock « public » est intégré à celui de la société, et lui sert de variable d'ajustement. Surtout, avec ces 800 mètres cubes d'eau, on ne tiendrait pas bien longtemps. En cas de pénurie durable, la Ville devrait donc de toute façon puiser elle-même dans cette nappe grâce à cinq forages existants.
S. C.