
L’Eau, ressource naturelle, bien commun vital, est, désormais, une ressource rare dans de nombreuses régions à travers le monde. Rare, en ce sens qu’elle est très peu disponible, physiquement, dans certaines régions, et dans d’autres la multiplicité des demandes qui s’y adressent accroît les tensions, notamment économiques et politiques à propos de ses usages.
Cette rareté, de plus en plus affirmée, est l’une des conséquences les plus importantes de l’augmentation rapide de la population mondiale enregistrée, au cours des 50 dernières années, d’une croissance économique irrespectueuse des exigences environnementales, notamment en Amérique du Nord, dans certaines régions d’Europe, et plus récemment en Chine et en Inde, et de l’accentuation des pollutions qui ont rendu une grande partie des eaux de surface et souterraines, notamment dans les pays pauvres, impropres à la consommation.
Plus précisément, le manque – réel ou virtuel - d’eau et les difficultés d’y accéder ainsi qu’aux services d’assainissement qui s’y attachent, vont de pair avec la pauvreté et une situation politique marquée par l’absence de prise en compte des intérêts véritables de la communauté (nationale, locale) et par l’impossibilité d’exercer des contrôles crédibles sur les décisions relatives aux choix publics et sur l’affectation des ressources financières disponibles.
Aujourd’hui, à l’international, la situation de l’eau peut être résumée en 3 chiffres, alors même que certains des pays concernés les plus pauvres disposent de ressources potentielles en eau dépassant largement leurs besoins, ainsi:
- 1,5 milliard de personnes, pour la quasi-totalité dans des pays du tiers-monde, vivent sans accès à une eau potable saine
- 2,6 milliards de personnes vivent sans accès aux services d’assainissement
- 1,8 million d'enfants meurent annuellement, d'infections transmises par l'eau insalubre
Au Maroc, des données alarmantes doivent aujourd’hui être mises en avant, qui indiquent les menaces dont font les générations futures :
D'une manière générale, on estime que les cours d'eau reçoivent directement environ 30 % de la pollution domestique et industrielle rejetée, alors que le sol et le sous-sol en reçoivent environ 27 %. Le Maroc est aujourd’hui classé parmi les pays d’Afrique (Maroc, Mali, Ethiopie, Tanzanie, Mozambique, Botswana et Afrique du Sud) où certaines pollutions liées à des Polluants organiques persistants (POP) sont les plus élevées du continent. Ces polluants affectant dangereusement la santé de la population à travers la contamination des eaux, des sols, de l’air et de la nourriture.
C’est pour attirer l’attention des citoyens marocains et des responsables de tous niveaux sur tout cela, pour dire que les tendances antérieures quant aux usages de l’eau, à son partage entre différents utilisateurs et aux politiques appliquées en la matière ne sont pas soutenables, pour soutenir que la ‘’gestion déléguée’’ a été plus qu’une erreur, mais une faute politique, économique et social et pour avancer d’autres voies et moyens pour assurer la durabilité des eaux dont le Maroc dispose et en garantir un accès équitable à tous les Marocains que ACME – Maroc a été créée, avec les principaux objectifs suivants:
Rabat, 15 novembre 2006
Cette rareté, de plus en plus affirmée, est l’une des conséquences les plus importantes de l’augmentation rapide de la population mondiale enregistrée, au cours des 50 dernières années, d’une croissance économique irrespectueuse des exigences environnementales, notamment en Amérique du Nord, dans certaines régions d’Europe, et plus récemment en Chine et en Inde, et de l’accentuation des pollutions qui ont rendu une grande partie des eaux de surface et souterraines, notamment dans les pays pauvres, impropres à la consommation.
Plus précisément, le manque – réel ou virtuel - d’eau et les difficultés d’y accéder ainsi qu’aux services d’assainissement qui s’y attachent, vont de pair avec la pauvreté et une situation politique marquée par l’absence de prise en compte des intérêts véritables de la communauté (nationale, locale) et par l’impossibilité d’exercer des contrôles crédibles sur les décisions relatives aux choix publics et sur l’affectation des ressources financières disponibles.
Aujourd’hui, à l’international, la situation de l’eau peut être résumée en 3 chiffres, alors même que certains des pays concernés les plus pauvres disposent de ressources potentielles en eau dépassant largement leurs besoins, ainsi:
- 1,5 milliard de personnes, pour la quasi-totalité dans des pays du tiers-monde, vivent sans accès à une eau potable saine
- 2,6 milliards de personnes vivent sans accès aux services d’assainissement
- 1,8 million d'enfants meurent annuellement, d'infections transmises par l'eau insalubre
Au Maroc, des données alarmantes doivent aujourd’hui être mises en avant, qui indiquent les menaces dont font les générations futures :
- Situé dans une zone climatique, à fortes variations intra et interannuelles des précipitations, le Maroc est classés parmi les pays les plus menacés par les conséquences du réchauffement climatique. Mais, dores et déjà, les disponibilités en eau par habitant devraient y baisser de 970 m3 par an (en 2002) à 750 m3 en 2025.
- Malgré cette marche vers la rareté, le Maroc ne parvient pas à gérer rationnellement les eaux dont il dispose. Ainsi, son agriculture, malgré sa faible contribution au Produit intérieur brut (moins de 15 %) absorbe plus de 80 % de ses eaux mobilisées. En outre, les gaspillages y sont d’un niveau très élevé, en effet, plus de 60 % des eaux agricoles sont perdues en raison des mauvaises pratiques d’irrigation et du manque d’entretien des conduites d’eau et autres équipements pertinents. Les pertes sont estimées, en raison de la vétusté des canalisations, à plus de 35 % des eaux à usage domestiques, notamment dans les grandes villes comme Rabat, Casablanca ou Fès.
- Les eaux disponibles pour tous usages sont, en outre, menacées par une pollution de plus en plus préoccupante, d'origines diverses. Le rejet des eaux usées domestiques et industrielles dans le milieu naturel, sans traitements préalables, affecte la potabilité de l'eau dans certains bassins. Les défaillances en matière d'assainissement liquide sont très grandes. Sur les 500 millions de m³ d'eaux usées rejetées annuellement par les ménages en milieu urbain, plus du quart est tout simplement rejeté dans le réseau hydrographique ou épandu sur le sol. La même tendance est relevée dans le cas de l'assainissement solide. Ainsi sur les 10.800 tonnes de déchets ménagers produits chaque jour en milieu urbain, 2 % seulement des déchets collectés sont soit recyclés soit mis en décharge contrôlée. Le reste est déchargé dans la nature, contribuant fortement à la pollution des ressources en eau. Les périphéries de certaines de nos grandes (ou petites) villes présentent un paysage lunaire – insupportable à la vue et à l’odorat - à force de rejets à ciel ouvert de déchets et rebuts non traités.
D'une manière générale, on estime que les cours d'eau reçoivent directement environ 30 % de la pollution domestique et industrielle rejetée, alors que le sol et le sous-sol en reçoivent environ 27 %. Le Maroc est aujourd’hui classé parmi les pays d’Afrique (Maroc, Mali, Ethiopie, Tanzanie, Mozambique, Botswana et Afrique du Sud) où certaines pollutions liées à des Polluants organiques persistants (POP) sont les plus élevées du continent. Ces polluants affectant dangereusement la santé de la population à travers la contamination des eaux, des sols, de l’air et de la nourriture.
- Dans ce cadre global peu reluisant, les autorités publiques, au niveau national et local, parlent d’assainissement sans rien réaliser de concret pour y parvenir, discourent à propos d’une gestion rationnelle des eaux agricoles, sans rien faire contre usages qui en sont faits par les grands propriétaires terriens et, surtout, soutiennent que l’accès du plus grand nombre à l’eau potable est un objectif social majeur, tout en augmentant la TVA – et donc le prix - appliquée à l’eau (et à l’électricité) et en autorisant les distributeurs de l’eau – dont les 3 plus importants sont à capitaux privés et étrangers – à agir comme bon leur semble en matière de tarification de l’eau livrée à la consommation des ménages.
C’est pour attirer l’attention des citoyens marocains et des responsables de tous niveaux sur tout cela, pour dire que les tendances antérieures quant aux usages de l’eau, à son partage entre différents utilisateurs et aux politiques appliquées en la matière ne sont pas soutenables, pour soutenir que la ‘’gestion déléguée’’ a été plus qu’une erreur, mais une faute politique, économique et social et pour avancer d’autres voies et moyens pour assurer la durabilité des eaux dont le Maroc dispose et en garantir un accès équitable à tous les Marocains que ACME – Maroc a été créée, avec les principaux objectifs suivants:
- La reconnaissance juridique explicite locale et universelle du droit inaliénable de toute personne à l’eau et à l’assainissement.
- La reconnaissance du statut de l’eau comme bien public universel.
- L’adoption d’un cadre juridique consacrant la propriété publique de l’eau et sa non privatisation.
- La prise d’initiatives citoyennes et le recours au processus démocratique particulièrement en matière de genre pour toutes les décisions touchant au domaine de l’eau. La protection de l’eau, en particulier de l’eau potable, et la revitalisation des ressources aquatiques
- L’usage durable de l’eau notamment par la lutte pour l’économie de l’eau et contre toutes les pollutions et tous les gaspillages qui l’affectent et ce dans tous les domaines: agriculture, industrie, tourisme, services, loisirs, etc…
- La promotion de projets éducatifs et pédagogiques ainsi que d’actions de sensibilisation des enfants et des jeunes aux questions relatives au droit et à la gestion de l’eau.
- La promotion de la solidarité Nord Sud et du partenariat entre les collectivités et services publics et entités communautaires locales pour le financement des projets d’accès à l’eau et d’assainissement en faveur des populations démunies .
Rabat, 15 novembre 2006