Association pour le Contrat Mondial de L'Eau
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Acme-Maroc Medhi LAHLOU
Président ACME-Maroc, Professeur INSEA, Membre fondateur de la Coalition mondiale contre la privatisation et la marchandisation de l'eau et du Forum alternatif maghrébin de l’eau. Membre fondateur de l’Université du Bien commun
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revue de presse
Vendredi 2 Avril 2010
Comment la SNEP détourne l’eau du Sebou
· De l’eau à usage industriel embouteillée et commercialisée
· Exploitation sans contrat de la source Aïn Soltane

TROUVER l’intrus? Oulmès, Sidi Ali, Sidi Harazem, Aïn Saïss et Aïn Soltane. Parmi ces eaux embouteillées, trois seulement peuvent se prévaloir de l’appellation d’eau minérale, octroyée par le comité du thermalisme du ministère de la Santé. Ça sent déjà la supercherie.
Le business de l’eau embouteillée est rentable d’autant que le potentiel énorme du marché national (5 litres d’eau plate embouteillée par habitant et par an), place le Maroc au rang de marché prometteur. Le dernier à s’y engouffrer, est le groupe Miloud Chaâbi, avec sa marque Aïn Soltane, lancée en mars 2007, pour un investissement de près de 150 millions de DH.
Si l’obtention de l’autorisation d’exploitation est assimilée à un véritable parcours du combattant, des voies de contournement semblent exister tant il est vrai que «les insuffisances au niveau de la gestion et du contrôle du domaine public hydraulique» sont flagrantes, relève le rapport de la Cour des comptes. Vous avez bien lu, le dernier rapport de la Cour des comptes auquel L’Economiste s’intéresse depuis quelques jours a consacré un chapitre au dossier de la gestion et du contrôle du domaine public hydraulique. Des surprises, il y en a.
Pour les magistrats, l’Agence du bassin hydraulique du Sebou (ABHS), chargée de réguler le secteur, «ne procède pas au contrôle et à la vérification des déclarations relatives à l’utilisation des ressources en eau mobilisées par les différents utilisateurs». Par conséquent, «elle ne contrôle pas les extractions de matériaux», mais se contente de simples déclarations des préleveurs ou de l’émission des ordres de recettes. Ces manquements et bien d’autres expliquent, entre autres, les tentations de certains exploitants à se mouiller dans ces eaux souvent très boueuses. Mais là où le rapport devient pertinent, c’est lorsqu’il s’intéresse à l’identité des exploitants de ces eaux. Comme c’est le cas des eaux de source Aïn Soltane, propriété du groupe Chaâbi. «La Snep procède à la mise en bouteille et à la commercialisation des eaux de cette source sur la base d’un simple contrat d’abonnement pour la fourniture d’eau par l’Onep», souligne le rapport. La source d’Aïn Soltane est destinée à alimenter Imouzzer en eau potable donc à la charge de l’Onep. Le hic est qu’Aïn Soltane est la seule source souterraine au Maroc, exploitée à usage commercial par la filiale Al Karama du groupe Châabi, sans bénéficier de contrat d’exploitation avec l’Agence du Sebou. Profitant du contrat classique du client de l’Onep, la Snep détourne une partie de l’eau qui est fournie pour usage industriel pour la mettre en bouteille et la commercialiser. En clair, c’est comme s’il s’agissait d’un client lambda de l’Onep qui prenait un peu d’eau de son robinet, l’embouteillait et la commercialisait.
Pour les magistrats de la Cour des comptes, «la mise en bouteille et l’exploitation commerciale de Aïn Soltane se font sans autorisation de l’ABHS». Ça tombe sous le sens.
Bachir THIAM
Le business de l’eau embouteillée est rentable d’autant que le potentiel énorme du marché national (5 litres d’eau plate embouteillée par habitant et par an), place le Maroc au rang de marché prometteur. Le dernier à s’y engouffrer, est le groupe Miloud Chaâbi, avec sa marque Aïn Soltane, lancée en mars 2007, pour un investissement de près de 150 millions de DH.
Si l’obtention de l’autorisation d’exploitation est assimilée à un véritable parcours du combattant, des voies de contournement semblent exister tant il est vrai que «les insuffisances au niveau de la gestion et du contrôle du domaine public hydraulique» sont flagrantes, relève le rapport de la Cour des comptes. Vous avez bien lu, le dernier rapport de la Cour des comptes auquel L’Economiste s’intéresse depuis quelques jours a consacré un chapitre au dossier de la gestion et du contrôle du domaine public hydraulique. Des surprises, il y en a.
Pour les magistrats, l’Agence du bassin hydraulique du Sebou (ABHS), chargée de réguler le secteur, «ne procède pas au contrôle et à la vérification des déclarations relatives à l’utilisation des ressources en eau mobilisées par les différents utilisateurs». Par conséquent, «elle ne contrôle pas les extractions de matériaux», mais se contente de simples déclarations des préleveurs ou de l’émission des ordres de recettes. Ces manquements et bien d’autres expliquent, entre autres, les tentations de certains exploitants à se mouiller dans ces eaux souvent très boueuses. Mais là où le rapport devient pertinent, c’est lorsqu’il s’intéresse à l’identité des exploitants de ces eaux. Comme c’est le cas des eaux de source Aïn Soltane, propriété du groupe Chaâbi. «La Snep procède à la mise en bouteille et à la commercialisation des eaux de cette source sur la base d’un simple contrat d’abonnement pour la fourniture d’eau par l’Onep», souligne le rapport. La source d’Aïn Soltane est destinée à alimenter Imouzzer en eau potable donc à la charge de l’Onep. Le hic est qu’Aïn Soltane est la seule source souterraine au Maroc, exploitée à usage commercial par la filiale Al Karama du groupe Châabi, sans bénéficier de contrat d’exploitation avec l’Agence du Sebou. Profitant du contrat classique du client de l’Onep, la Snep détourne une partie de l’eau qui est fournie pour usage industriel pour la mettre en bouteille et la commercialiser. En clair, c’est comme s’il s’agissait d’un client lambda de l’Onep qui prenait un peu d’eau de son robinet, l’embouteillait et la commercialisait.
Pour les magistrats de la Cour des comptes, «la mise en bouteille et l’exploitation commerciale de Aïn Soltane se font sans autorisation de l’ABHS». Ça tombe sous le sens.
Bachir THIAM
Association pour le Contrat Mondial de L'Eau