Association pour le Contrat Mondial de L'Eau

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Acme-Maroc Medhi LAHLOU
Président ACME-Maroc, Professeur INSEA, Membre fondateur de la Coalition mondiale contre la privatisation et la marchandisation de l'eau et du Forum alternatif maghrébin de l’eau. Membre fondateur de l’Université du Bien commun

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texte publié par la présidente de l'association "L'Eau est le pont'' à l'occasion de la rencontre organisée à Paris, le 22 mars, pour fêter la Journée mondiale de l'eau et a la quelle a pris part Mehdi lahlou


Ce 22 mars, l’association « L’eau est le pont » (http://leauestlepont.free.fr) a ouvert son « ambassade de l’eau », située 103 Bis, rue de Charenton à Paris XIIème à ses adhérents et amis, ainsi qu’aux habitants du quartier. Nous avons eu le plaisir d’y accueillir également deux pays, le Maroc et le Mali, à travers deux personnalités ayant accepté notre invitation, MM. Mehdi Lahlou et Pédro Kouyaté qui, à des titres divers, nous ont fait voyager vers d’autres réalités et d’autres imaginaires de l’eau.

Cette manifestation, alors que s’achevait le 5ème forum mondial de l’eau à Istanbul et que l’on célébrait la journée mondiale de l’eau, avait pour but de rappeler que l’eau n’a pas encore conquis la place qui lui revient : celle d’un droit humain, et qu’elle doit jouer son rôle de lien entre nous. En effet, le 5ème forum mondial de l’eau a « refermé ses vannes » sur une déclaration qui n'inclut pas le "droit à l'eau", réclamé par des ONG et plusieurs pays. Ainsi se suivent les forums et se ressemblent…

Il était donc tout à fait d’actualité que Mehdi Lahlou, économiste, président de l’association pour un contrat mondial de l’eau (ACME Maroc), et membre du comité de parrainage de notre association, évoque la situation du village de Ben S’mim, sur la route d’Ifrane (Moyen-Atlas), dont les habitants sont confrontés à la privatisation de leur source. En effet, tout est prêt pour que cette eau soit mise en bouteilles et commercialisée par un consortium aux composantes multiples et opaques.
Le cas de Ben S’mim n’est pas isolé dans le monde où le droit à l’eau est bafoué par différentes formes d’appropriation privée : dans l’Etat du Kerala en Inde , les paysans s’opposent au géant Coca-Cola depuis le début des années 2000 ; dans l’Etat du Minas Geraïs au Brésil , la population de Sao Lourenço fait face à un autre géant, Nestlé.
Mehdi Lahlou s’est attaché à souligner l’exemplaire résistance de la population de Ben S’mim, ce qui place le village sous surveillance policière. Une marche des habitants protestant contre la démonstration de force des machines de terrassement, en septembre 2007, a conduit 7 habitants en prison ; 3 ont été relâchés dans les heures qui suivirent ; les 4 autres ont passé un mois en prison. C’est l’action de l’ACME Maroc et d’autres associations qui permet de briser l’isolement de Ben S’mim : des marches solidaires sont organisées et la presse internationale se fait l’écho de cette situation (voir site http://www.acme-eau.org).

Fidèle à son projet de parler également à notre sensibilité pour toucher notre conscience et notre responsabilité face à la ressource, il était naturel que le programme de cet après-midi se poursuive par le concert d’un musicien, auteur, compositeur et interprète malien, Pédro Kouyaté, ex-calebassiste de Boubakar Traoré, qui propose actuellement avec son groupe « Mankinka Transe Acoustique », un répertoire de ses propres compositions, inspirées par ses racines mandingues et enrichies de sonorités contemporaines. (http://www.myspace.com/pedrokouyate) Nous avons pu voyager sur le « Ko » (fleuve, en mandingue) des « Bama » (caïmans) qui a donné son nom à Bamako, et nous laisser ainsi porter sur les eaux du Niger et du Nil par la poésie d’un récit légendaire où la déesse de l’eau et son messager-griot ont su nous enchanter. Accompagné de sa guitare et de son n’goni (harpe à chevalet ou petite guitare du monde mandingue, dont l'origine remonte au XIIème siècle), Pédro nous a offert d’inestimables moments de musique où l’eau, source d’inspiration, a repris naturellement tous ses droits.
On aurait aimé retenir le fleuve de ses mots et de ses notes de musique !

Puissions-nous puiser dans le combat des habitats de Ben S’mim et les récits de notre ami griot l’énergie de notre commun combat pour une eau protégée et partagée.






acme maroc
Rédigé par acme maroc le Jeudi 26 Mars 2009 à 00:46

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