Association pour le Contrat Mondial de L'Eau

Profil
Acme-Maroc Medhi LAHLOU
Président ACME-Maroc, Professeur INSEA, Membre fondateur de la Coalition mondiale contre la privatisation et la marchandisation de l'eau et du Forum alternatif maghrébin de l’eau. Membre fondateur de l’Université du Bien commun

Recherche



Archives

Infos XML



RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile

Article paru sur "Le matin" le 6 juin 2012

À l’occasion de la Fête nationale de l’eau, célébrée le mois de mai de chaque année, l’Association pour un contrat mondial de l’eau (ACME-Maroc) a organisé plusieurs activités en partenariat avec la Délégation régionale de l’éducation nationale de Skhirate-Temara.

En marge de ces manifestations, l’association a aussi organisé une conférence sur le thème : «L’eau et l’école, des droits humains fondamentaux pour la réalisation du droit à l’accès à l’eau». «Pourquoi avons-nous choisi le thème de l’eau à l’école ?», s’est interrogé Mehdi Lahlou, président d’ACME-Maroc. «Parce que nous croyons que l’enfant peut changer le comportement de ses parents», a-t-il répondu. Pour ce militant écologiste, l’eau ne peut continuer à être gérée comme un produit marchand. «La gestion de l’eau ne doit plus être guidée par les intérêts privés. Nous essayons de dénoncer cette gestion. Pour ce faire, nous avons participé à la création à la création d’un Forum alternatif de l’eau, lors du Forum mondial de l’eau à Marseille», a ajouté M. Lahlou. Aujourd’hui face à la rareté des ressources naturelles, l’eau considérée que patrimoine commun doit être gérée par une communauté de base. Cette entité constituée par un groupement volontaire d’individus, unis par les mêmes intérêts et obéissant à des règles de vie commune, devrait représenter les habitants d’un village, d’un groupe de villages, etc. «À l’école, il faut abandonner l’enseignement de l’individualisme et la compétition pour les remplacer par le partage du savoir et la solidarité», a indiqué Jean-Pierre Wauquier, professeur universitaire et président en France de l’«Association H20», lors de cette rencontre.

Par ailleurs, la crise environnementale incite l’Homme à repenser son mode vie. «L’Homme doit penser aux autres espèces et non à lui-même. L’école peut nous permettre de vivre loin des antagonismes. L’éducation doit transformer l’Homme pour qu’il devienne respectueux de toutes les formes de vie», a jouté M. Wauquier.

Selon les observateurs, les ressources naturelles tendent à se réduire tandis que la démographie explose. «Quelque 97% de l’eau se trouvent dans les océans, 3% dans les calottes glacières et 0,1% d’eau douce restent disponibles pour répondre actuellement aux besoins de la population mondiale.»
Si la pénurie de l’eau se profile dans les prochaines années dans les pays qui souffrent déjà du stress hydrique, «il est important aussi de signaler que les maladies hydriques tuent quotidiennement quelque 30 000 personnes. C’est l’équivalent de 100 crashs de Boeing par jour», a expliqué M. Wauquier.

Ce dernier rejoint le combat du politicologue et économiste italien, Riccardo Petrella, qui appelle à la constitution d’un collectif multidisciplinaire sur le patrimoine commun dans chacune des universités des pays qui ont signé, en juillet 2010, la résolution de l’ONU sur le droit à l’eau et à l’assainissement.
Pour les défenseurs de l’environnement, l’eau ne nous appartient pas, elle doit être léguée dans de bonnes conditions aux générations futures. Selon eux, il faut se servir de la question de l’eau pour rassembler tout le monde. En politique, gauche et droite sont d’accord pour une gestion durable de l’eau.
---------------------------------------------------------------------

Avis du spécialiste : Yasser Gmira, président de l’Association pour un contrat mondial de l’eau (ACME-Maroc)
«Une révision de la politique de l’eau s’impose»

-Vous venez d’être élu nouveau président de l’ACME Maroc, quel bilan faites-vous de la gestion de l’eau au Maroc ?

La gestion de l’eau au Maroc continue à connaître de nombreux problèmes qui commencent par le gaspillage excessif des ressources hydriques par certaines activités économiques et qui ne s’arrêtent pas à la privation des populations de plusieurs localités de leur droit à l’eau en autorisant la mise en bouteille des eaux de leurs sources, en passant par la gestion déléguée qui a été à l’origine de protestations populaires dans les grandes villes.

-Le Maroc est menacé par une pénurie d’eau à l’horizon 2020. Quelles sont les mesures urgentes à prendre ?

Une révision globale de la politique suivie jusqu’à l’heure dans le domaine de l’eau s’impose pour arriver à la revitalisation de nos bassins et ressources hydriques par le biais notamment de lutte contre la pollution, l’entretien des barrages et l’application des mesures d’accompagnement nécessaire en amont et en aval des fleuves et rivières, la prise en considération de la situation du stress hydrique que connaît déjà le Maroc dans toutes les stratégies appliquées dans les différents secteurs économiques.

-Pour votre mandat, vous vous êtes fixé des priorités, lesquelles ?

Pour continuer cette lutte entamée par notre association dès sa constitution et confronter les multiples problèmes liés à la mauvaise gestion de l’eau dans différentes régions, un élargissement organisationnel est plus que jamais nécessaire, car cela nous permettrait de mener des actions de proximité que ce soit sur le plan de la recherche et de la connaissance, de la vulgarisation et la sensibilisation des populations ou de soutien à ces habitants dans leurs projets et dans leurs luttes également.
---------------------------------------------------------------------

Bien commun

Après la reconnaissance par l’ONU de l’accès à l’eau potable comme droit humain en juillet 2010, le politicologue et économiste italien, Riccardo Petrella propose maintenant d’abolir les mécanismes qui créent et maintiennent la pauvreté et d’assurer l’accès aux biens et services essentiels à la vie.
Il invite l’humanité à une réappropriation du bien commun. M. Petrella qui veut rendre la pauvreté illégale dénonce les mécanismes responsables de la mainmise des grands groupes financiers industriels et commerciaux qui traitent la planète Terre et l’humanité comme un énorme potentiel de ressources à exploiter le plus vite et le plus massivement possible et pose les bases d’un autre monde où la coopération, la solidarité et le respect des droits tiennent leur juste place.

---------------------------------------------------------------

Repères:

M. Petrella a fondé en 1991 le Groupe de Lisbonne composé de 21 membres universitaires, critiques
patrons, journalistes pour promouvoir des analyses critiques des formes actuelles de la mondialisation.
La rencontre sur le thème : «L’eau et l’école» a été initiée par l’Association pour un contrat mondial de l’eau (ACME-Maroc) en collaboration avec l’Association marocaine des économistes.
Lors de la Fête de l’eau, plusieurs activités ont été réalisées dans les établissements qui relèvent de la Délégation régionale de l’éducation de Skhirate-Temara.

Publié le : 17 Juin 2012 - Rachid Tarik, LE MATIN

Acme-Maroc Medhi LAHLOU
Rédigé par Acme-Maroc Medhi LAHLOU le Vendredi 6 Juillet 2012 à 19:22

Association pour le Contrat Mondial de L'Eau