Association pour le Contrat Mondial de L'Eau
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Acme-Maroc Medhi LAHLOU
Président ACME-Maroc, Professeur INSEA, Membre fondateur de la Coalition mondiale contre la privatisation et la marchandisation de l'eau et du Forum alternatif maghrébin de l’eau. Membre fondateur de l’Université du Bien commun
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Mardi 17 Janvier 2012
L’eau est un bien commun, propriété de la Nation. Notre Constituante devrait l’inscrire dans la future Loi fondamentale du pays comme cela se fait dans de nombreux pays. Bien commun, les sociétés privées n’ont alors rien à faire dans sa production, sa distribution et son assainissement. De plus, l’Assemblée générale des Nations Unies en a fait, en juillet 2010, un droit de l’homme, opposable à l’Etat dans certains pays. Après les inondations qui ont frappé notre pays et entraîné des pertes en vies humaines et des dégâts considérables et face à ce formidable engouement des Tunisiens pour l’eau en bouteille et aux manoeuvres de certains, la question de l’eau, cette ressource vitale et irremplaçable, doit être à l’ordre du jour de nos gouvernants et de nos concitoyens.
http://www.leaders.com.tn/article/menaces-sur-l-eau?id=7398
Latifa Hénia et Abdallah Chérif, deux éminents experts, nous rappellent qu’«en Tunisie, la ressource est très modeste, pour ne pas dire rare, très fragile et très convoitée, de ce fait, le problème de l’eau se pose aujourd’hui avec une particulière acuité. » Confirmant ce constat, les projections de l’UNESCO mettent la Tunisie sur la liste des pays qui feront face à de graves difficultés dès 2025.
C’est pourquoi, à notre humble avis, le nouveau gouvernement doit prendre à bras-le-corps, maintenant, la problématique eau qui commande aussi bien notre bien-être et notre santé, notre avenir économique, notre environnement et les générations futures. Il devrait décréter que la gestion de l’eau soit citoyenne, écologique et responsable.
La pénurie d’eau…et les souffrances de nos concitoyens
Notre pays souffre sur le plan hydrique. Mais, il ne s’agit pas de provoquer la panique… car nombreux sont ceux qui veulent faire de l’eau… une vache à lait ! Il faut donc séparer le bon grain de l’ivraie mais, déjà, en juin 2008, M. Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l’eau sis à Marseille, un think tank des multinationales de l’eau, avait été reçu par M. Ghannouchi, alors Premier ministre - qui présidait le comité chargé de la privatisation - pour lui vanter probablement - on communiquait peu à cette époque - « le modèle français de l’eau» qui promeut la privatisation des services de l’eau.
Or, le « modèle français » a du plomb dans l’aile : face aux scandales répétés comme celui qui a conduit en 1995 le maire de Grenoble, M. Alain Carignon, en prison pour corruption, une bonne centaine de collectivités territoriales (Paris - excusez du peu ! - puis Rouen, Castres, Saint Malo, Cherbourg, Montbéliard, Annonay, Digne….) ont rompu leur contrat avec les multinationales de l’eau comme Véolia, Suez…pour revenir à la gestion publique et ont ainsi pu baisser le prix du mètre cube de 10 à 40%, voire supprimé parfois l’abonnement. Curieusement, les 28 et 29 juin dernier, s’est tenue à Tunis une réunion sur la question de l’eau, sous l’égide du PNUD et avec la participation de Véolia- un des majors de l’eau dans le monde- du ministère français des Affaires étrangères, de Loïc Fauchon et de l’ex-sénateur Oudin, auteur d’une loi visant à propager dans le monde le savoir-faire français en matière d’eau.
Face à ces manoeuvres, en Tunisie, il nous faut faire de la SONEDE « un grand service public national de l’eau » doté d’un conseil d’administration ouvert sur l’Université et la société civile, moderniser ses capacités techniques et établir des partenariats avec les universitaires et les chercheurs. Si les Tunisiens se précipitent sur l’eau en bouteille - préjudiciable à l’environnement - c’est qu’il y a probablement une crise de confiance, ou l’oeuvre de la publicité ! Mais l’eau en bouteille transportée sur un camion sans la moindre précaution, exposée aux rayons du soleil dans son emballage plastique, peut constituer un vrai danger pour la santé. Il est vrai que l’eau du robinet, elle, ne bénéficie d’aucune publicité à la télévision ou ailleurs! Mais il faut raison garder, l’expert Christophe Courtin assurait en 2004 que «la sécurité hydrique ne sera pas le problème majeur du XXIème siècle. Cette menace potentielle est généralement agitée par les pays riches car ils craignent de voir remis en cause leur mode de consommation».
Il n’en demeure pas moins que de nombreux pays ont un manque patent d’eau pour répondre aux besoins de l’agriculture, de l’industrie, des villes du fait de la démographie, du développement économique, de l’explosion de la demande urbaine et de l’évolution des modes de vie.
Le changement climatique risque d’aggraver les choses, notamment pour les pays en développement, comme on l’a vu à Durban le mois dernier. Mais l’eau doit demeurer sous le contrôle régalien de l’Etat et des citoyens : en Inde, le colonialisme britannique s’est arrogé le droit de distribuer l’eau et le sel et Gandhi commencera la marche pour l’indépendance en combattant ces monopoles. L’eau doit échapper aux privatisations prônées par le néolibéralisme ambiant et la Banque mondiale. En aucun cas, elle ne saurait devenir une marchandise livrée aux jeux de la spéculation boursière et des multinationales de l’eau qui ne sont guère intéressées par les zones rurales par exemple et qui ont montré leur inefficacité de la Bolivie (où il y a eu mort d’homme) à l’Argentine et du Vietnam au Maroc. Le 9 décembre 2011, en effet, d’importantes manifestations ont eu lieu précisément à Casablanca devant le siège de la Lydec, la filiale marocaine de la multinationale française de l’eau Suez, qui assure notamment la distribution de l’eau et de l’électricité, l’assainissement... Les manifestants dénonçaient la faillite de la privatisation de l’eau, les détournements de fonds, la non-construction du réseau d’assainissement et son absence d’entretien et des factures trop élevées.
A Ouarzazate, les Marocains organisent «des marches de la soif » pour dénoncer l’accaparement de l’eau par les sociétés minières à participation royale. Le 13 juin dernier, en Italie, le référendum populaire, né d’une initiative citoyenne - et non du gouvernement- a opposé un non catégorique à la marchandisation de l’eau et fait mordre la poussière aux politiques néolibérales du gouvernement Berlusconi. Dans de nombreux pays, l’eau sert à de bien sordides « combinazzioni» politicards. Philippe Bernard écrit (Le Monde, 13 avril 2011, p.7) : «En confiant, en 1990, la concession de l’eau et de l’électricité de Côte d’Ivoire à Martin Bouygues, ami de Nicolas Sarkozy, Alassane Ouattara est devenu un proche du futur président français….Laurent Gbagbo, qui veut se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat le 31 octobre 2005, cherche à la fois à affaiblir l’axe Ouattara-Bouygues et à amadouer Paris en favorisant les industriels amis de l’Elysée. Il y parvient en renouvelant, quelques jours avant cette échéance, les concessions de Bouygues (aujourd’hui minoritaire dans la distribution de l’eau et de l’électricité en Côte d’Ivoire)….»
En France, le Conseil constitutionnel s’est prononcé le 8 juillet 2011 en faveur du Conseil général du département des Landes et contre la multinationale de l’eau ; en faveur d’une gestion publique de l’eau afin que les usagers bénéficient d’un prix le plus bas possible. C’est pourquoi en Tunisie, il nous faut être vigilant car la question de l’eau ne saurait être traitée en dehors du cadre de l’éthique et de la justice d’autant que, prétendent certains, «l’eau représente la troisième industrie mondiale après le pétrole et l’électricité mais son caractère vital et sa raréfaction accélérée vont en faire, à court terme, la première ressource potentielle de profits à la surface du globe. » (Emission de la chaîne Arte le 18/11/2008)
Discours et promesses… à tout vent
Sous le proconsulat de Ben Ali, pas un jour sans que l’on annonce un prêt ou un don international en faveur de l’adduction d’eau ou de l’assainissement. De plus, rares sont les discours dans lesquels le président déchu ne mentionnait pas qu’il allait « ordonner », tel Moïse, que l’eau atteigne telle ou telle partie du territoire. Preuve que l’eau est un problème lancinant – que le pouvoir ne pouvait plus faire semblant d’ignorer – pour bien de nos concitoyens et singulièrement ceux habitant les zones rurales ! Le président déchu alla même jusqu’à appeler à la création d’un Conseil Islamique de l’eau lors de la 4ème Conférence islamique des ministres de l’Environnement qui s’est tenue à Tunis en octobre 2010. De leur côté, les journaux n’arrêtaient jamais de nous noyer sous les fameux et fallacieux «projets présidentiels» : La Presse du 5 janvier 2005 – relayée par Assabah du 11 janvier 2005 – s’interrogeait sur l’avancement du projet d’adduction d’eau potable dans la région du Krib.
Assabah publiait parfois des lettres de citoyens réclamant de l’eau potable (de l’Ariana le 4 juillet 2003, d’El Hissiène à Zarzis le 29 mai 2005, du gouvernorat de Kasserine le 14 avril 2006). Parfois aussi, la presse osait parler de la qualité de l’eau. Ainsi, Le Temps du 22 août 2008 mettait en évidence la salinité de l’eau dans les nappes de Nabeul, de Kébili, de Sfax et de Tozeur, Assabah allant même jusqu’à titrer en première page ce jour-là: «Pour quelle raison, le goût et la qualité de l’eau du robinet ont-ils changé ?», mais rassurait aussitôt le bon peuple en annonçant le lancement d’«un plan à long terme allant jusqu’en 2030 pour assurer de l’eau potable aux générations futures» ! Mais certains médias faisaient entendre un tout autre son de cloche. Ainsi, le site Tunisnews rapportait le 23 février 2010 qu’à Nefta, l’eau du robinet était souillée par de la terre depuis la mi-février car « le réservoir n’avait pas été nettoyé par la SONEDE». Le même site affirmait le1er avril 2007 que les habitants de Boulaâba (gouvernorat de Jendouba) étaient contraints de boire l’eau d’une source où pullulent insectes, batraciens et algues. Quant à Radio Kalima, elle annonçait le 5 octobre 2010 que les protestations des habitants de Nasria (délégation de Balta Bouaouane) au sujet de l’eau potable avaient contraint le délégué et deux membres du comité central du RCD à recevoir une délégation de citoyens.
La même radio rapportait, le 19 septembre 2010, que la contamination de l’eau potable dans la région de Safiha (délégation de Bouficha) avait rendu malades vingt enfants et tué l’un d’entre eux. Le mensuel Mouatinoun (novembre 2010) a publié une pétition des habitants de Menzel Chaker (gouvernorat de Sfax) qui se plaignaient de ne pas disposer d’eau potable de mars à octobre. Bien plus inquiétante est la nouvelle de l’apparition, à Thala, de 1.000 cas d’hépatite A dont a fait état le site Tunisnews le 28 novembre 2010. Or, cette affection ne peut être transmise que par l’eau souillée par les matières fécales. De plus, annonce ce site, le Dr Mahjoub Ahmed El Kahri, qui a rendu publique cette grave épidémie, était l’objet de poursuites disciplinaires pour avoir divulgué «le secret médical» ! De son côté, El Mawkèf du 23 mai 2008 (p. 8) affirmait que des familles d’Om El Ksab, dans la région de Redeyef, se sont réfugiées en Algérie car « elles n’ont ni eau potable, ni dispensaire, ni cours complémentaire».
Depuis le 14 janvier, les sit-in pour l’eau sont légion et la télévision nationale nous a montré quelques exemples poignants de localités où la qualité et la quantité de l’eau – pour ne rien dire de son éloignement et des conditions de son transport – laissent grandement à désirer comme elle a mis le doigt sur les souffrances de nos concitoyens face au manque cruel d’eau qui les touche dans leur dignité et leur humanité même. De plus, il est facile de voir, dans les zones minières, les dégâts provoqués par les rejets des eaux de lavage, rejets que relèvent tous les touristes à bord du train le Lézard Rouge comme il est facile de voir dans la région d’Enfidha et dans bien des régions oléicoles les rejets de margine dans le lit des oueds. La lutte contre la pollution tant par les industriels (de la conserve alimentaire et des industries laitières, du cuir, des huileries.. ) que les particuliers doit être une des priorités du futur gouvernement, et le laxisme et la corruption de l’ancien régime en la matière doivent être résolument bannis.
La Révolution doit concerner… la gestion de l’eau aussi
A l’heure où notre pays accomplit sa magnifique Révolution, la gestion et la gouvernance de l’eau doivent être repensées. L’eau dans les sociétés modernes fait face à deux défis majeurs : l’accès à l’eau potable et la préservation de la qualité de l’eau. Il est essentiel et urgent de doter tous les Tunisiens, où qu’ils habitent, de l’eau potable et d’un assainissement correct. Il s’agit là d’un investissement nécessaire. Le Financial Times du 20 octobre 2008 note qu’«un dollar dépensé pour l’eau et l’assainissement rapporte un retour sur investissement de 8 à 10 dollars». De plus, la moitié des emplois dans le monde dépendent de l’eau.
Notons aussi que l’adage médical affirme que «l’homme boit 80% de ses maladies» et le Dr Halfan Mahler, ancien directeur général de l’OMS, disait que «le nombre de robinets par millier de personnes deviendra un meilleur indicateur de santé que le nombre de lits d’hôpitaux. » et le Dr Mahmoud El Materi réclamait, dès 1931, que l’Etat mette l’eau à disposition de tous les Tunisiens, «indistinctement».
Il faudrait, par exemple, que les municipalités et la société civile s’impliquent dans cette gestion et procèdent à des analyses régulières de l’eau potable, par des laboratoires indépendants, pour les microorganismes et les contaminants chimiques (métaux lourds, pesticides, nitrates, résidus de médicaments qui deviennent un vrai problème avec le vieillissement de la population…).
La démocratie doit aussi faire son entrée dans les associations d’irrigants et pour faire cesser certaines pratiques préjudiciables à l’économie et à l’environnement comme on le voit par exemple au Jérid. Il faut enfin éduquer la population pour qu’elle économise l’eau et il faut combattre sans relâche les fuites.
Ce qui hélas n’est pas toujours fait par la SONEDE et les utilisateurs. Prenons exemple sur Tokyo, Lausanne, les capitales scandinaves où les pertes sont maintenues à 3% ! Mais l’eau potable ne doit pas nous faire perdre de vue l’assainissement et son importance. Souvenons-nous : l’épidémie mondiale de grippe aviaire de 2004 partie d’Asie est due à une fuite à partir de toilettes situées au 7e étage d’un immeuble de Hong Kong !
Un proverbe anglo-saxon dit crûment: «Water flows uphill to money» (L’eau suit sa pente et remonte vers l’argent). Pour l’immense majorité des pays en développement où la question de l’eau se pose, on pourrait étendre à cette ressource ce que dit des famines le Prix Nobel d’économie Amartya Sen:
«Les famines ne sont pas le résultat du manque de nourriture mais de démocratie. Car la liberté d’opinion et la presse obligent les pouvoirs politiques à rendre des comptes et à agir».
M. L. B.
http://www.leaders.com.tn/article/menaces-sur-l-eau?id=7398
C’est pourquoi, à notre humble avis, le nouveau gouvernement doit prendre à bras-le-corps, maintenant, la problématique eau qui commande aussi bien notre bien-être et notre santé, notre avenir économique, notre environnement et les générations futures. Il devrait décréter que la gestion de l’eau soit citoyenne, écologique et responsable.
La pénurie d’eau…et les souffrances de nos concitoyens
Notre pays souffre sur le plan hydrique. Mais, il ne s’agit pas de provoquer la panique… car nombreux sont ceux qui veulent faire de l’eau… une vache à lait ! Il faut donc séparer le bon grain de l’ivraie mais, déjà, en juin 2008, M. Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l’eau sis à Marseille, un think tank des multinationales de l’eau, avait été reçu par M. Ghannouchi, alors Premier ministre - qui présidait le comité chargé de la privatisation - pour lui vanter probablement - on communiquait peu à cette époque - « le modèle français de l’eau» qui promeut la privatisation des services de l’eau.
Or, le « modèle français » a du plomb dans l’aile : face aux scandales répétés comme celui qui a conduit en 1995 le maire de Grenoble, M. Alain Carignon, en prison pour corruption, une bonne centaine de collectivités territoriales (Paris - excusez du peu ! - puis Rouen, Castres, Saint Malo, Cherbourg, Montbéliard, Annonay, Digne….) ont rompu leur contrat avec les multinationales de l’eau comme Véolia, Suez…pour revenir à la gestion publique et ont ainsi pu baisser le prix du mètre cube de 10 à 40%, voire supprimé parfois l’abonnement. Curieusement, les 28 et 29 juin dernier, s’est tenue à Tunis une réunion sur la question de l’eau, sous l’égide du PNUD et avec la participation de Véolia- un des majors de l’eau dans le monde- du ministère français des Affaires étrangères, de Loïc Fauchon et de l’ex-sénateur Oudin, auteur d’une loi visant à propager dans le monde le savoir-faire français en matière d’eau.
Face à ces manoeuvres, en Tunisie, il nous faut faire de la SONEDE « un grand service public national de l’eau » doté d’un conseil d’administration ouvert sur l’Université et la société civile, moderniser ses capacités techniques et établir des partenariats avec les universitaires et les chercheurs. Si les Tunisiens se précipitent sur l’eau en bouteille - préjudiciable à l’environnement - c’est qu’il y a probablement une crise de confiance, ou l’oeuvre de la publicité ! Mais l’eau en bouteille transportée sur un camion sans la moindre précaution, exposée aux rayons du soleil dans son emballage plastique, peut constituer un vrai danger pour la santé. Il est vrai que l’eau du robinet, elle, ne bénéficie d’aucune publicité à la télévision ou ailleurs! Mais il faut raison garder, l’expert Christophe Courtin assurait en 2004 que «la sécurité hydrique ne sera pas le problème majeur du XXIème siècle. Cette menace potentielle est généralement agitée par les pays riches car ils craignent de voir remis en cause leur mode de consommation».
Il n’en demeure pas moins que de nombreux pays ont un manque patent d’eau pour répondre aux besoins de l’agriculture, de l’industrie, des villes du fait de la démographie, du développement économique, de l’explosion de la demande urbaine et de l’évolution des modes de vie.
Le changement climatique risque d’aggraver les choses, notamment pour les pays en développement, comme on l’a vu à Durban le mois dernier. Mais l’eau doit demeurer sous le contrôle régalien de l’Etat et des citoyens : en Inde, le colonialisme britannique s’est arrogé le droit de distribuer l’eau et le sel et Gandhi commencera la marche pour l’indépendance en combattant ces monopoles. L’eau doit échapper aux privatisations prônées par le néolibéralisme ambiant et la Banque mondiale. En aucun cas, elle ne saurait devenir une marchandise livrée aux jeux de la spéculation boursière et des multinationales de l’eau qui ne sont guère intéressées par les zones rurales par exemple et qui ont montré leur inefficacité de la Bolivie (où il y a eu mort d’homme) à l’Argentine et du Vietnam au Maroc. Le 9 décembre 2011, en effet, d’importantes manifestations ont eu lieu précisément à Casablanca devant le siège de la Lydec, la filiale marocaine de la multinationale française de l’eau Suez, qui assure notamment la distribution de l’eau et de l’électricité, l’assainissement... Les manifestants dénonçaient la faillite de la privatisation de l’eau, les détournements de fonds, la non-construction du réseau d’assainissement et son absence d’entretien et des factures trop élevées.
A Ouarzazate, les Marocains organisent «des marches de la soif » pour dénoncer l’accaparement de l’eau par les sociétés minières à participation royale. Le 13 juin dernier, en Italie, le référendum populaire, né d’une initiative citoyenne - et non du gouvernement- a opposé un non catégorique à la marchandisation de l’eau et fait mordre la poussière aux politiques néolibérales du gouvernement Berlusconi. Dans de nombreux pays, l’eau sert à de bien sordides « combinazzioni» politicards. Philippe Bernard écrit (Le Monde, 13 avril 2011, p.7) : «En confiant, en 1990, la concession de l’eau et de l’électricité de Côte d’Ivoire à Martin Bouygues, ami de Nicolas Sarkozy, Alassane Ouattara est devenu un proche du futur président français….Laurent Gbagbo, qui veut se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat le 31 octobre 2005, cherche à la fois à affaiblir l’axe Ouattara-Bouygues et à amadouer Paris en favorisant les industriels amis de l’Elysée. Il y parvient en renouvelant, quelques jours avant cette échéance, les concessions de Bouygues (aujourd’hui minoritaire dans la distribution de l’eau et de l’électricité en Côte d’Ivoire)….»
En France, le Conseil constitutionnel s’est prononcé le 8 juillet 2011 en faveur du Conseil général du département des Landes et contre la multinationale de l’eau ; en faveur d’une gestion publique de l’eau afin que les usagers bénéficient d’un prix le plus bas possible. C’est pourquoi en Tunisie, il nous faut être vigilant car la question de l’eau ne saurait être traitée en dehors du cadre de l’éthique et de la justice d’autant que, prétendent certains, «l’eau représente la troisième industrie mondiale après le pétrole et l’électricité mais son caractère vital et sa raréfaction accélérée vont en faire, à court terme, la première ressource potentielle de profits à la surface du globe. » (Emission de la chaîne Arte le 18/11/2008)
Discours et promesses… à tout vent
Sous le proconsulat de Ben Ali, pas un jour sans que l’on annonce un prêt ou un don international en faveur de l’adduction d’eau ou de l’assainissement. De plus, rares sont les discours dans lesquels le président déchu ne mentionnait pas qu’il allait « ordonner », tel Moïse, que l’eau atteigne telle ou telle partie du territoire. Preuve que l’eau est un problème lancinant – que le pouvoir ne pouvait plus faire semblant d’ignorer – pour bien de nos concitoyens et singulièrement ceux habitant les zones rurales ! Le président déchu alla même jusqu’à appeler à la création d’un Conseil Islamique de l’eau lors de la 4ème Conférence islamique des ministres de l’Environnement qui s’est tenue à Tunis en octobre 2010. De leur côté, les journaux n’arrêtaient jamais de nous noyer sous les fameux et fallacieux «projets présidentiels» : La Presse du 5 janvier 2005 – relayée par Assabah du 11 janvier 2005 – s’interrogeait sur l’avancement du projet d’adduction d’eau potable dans la région du Krib.
Assabah publiait parfois des lettres de citoyens réclamant de l’eau potable (de l’Ariana le 4 juillet 2003, d’El Hissiène à Zarzis le 29 mai 2005, du gouvernorat de Kasserine le 14 avril 2006). Parfois aussi, la presse osait parler de la qualité de l’eau. Ainsi, Le Temps du 22 août 2008 mettait en évidence la salinité de l’eau dans les nappes de Nabeul, de Kébili, de Sfax et de Tozeur, Assabah allant même jusqu’à titrer en première page ce jour-là: «Pour quelle raison, le goût et la qualité de l’eau du robinet ont-ils changé ?», mais rassurait aussitôt le bon peuple en annonçant le lancement d’«un plan à long terme allant jusqu’en 2030 pour assurer de l’eau potable aux générations futures» ! Mais certains médias faisaient entendre un tout autre son de cloche. Ainsi, le site Tunisnews rapportait le 23 février 2010 qu’à Nefta, l’eau du robinet était souillée par de la terre depuis la mi-février car « le réservoir n’avait pas été nettoyé par la SONEDE». Le même site affirmait le1er avril 2007 que les habitants de Boulaâba (gouvernorat de Jendouba) étaient contraints de boire l’eau d’une source où pullulent insectes, batraciens et algues. Quant à Radio Kalima, elle annonçait le 5 octobre 2010 que les protestations des habitants de Nasria (délégation de Balta Bouaouane) au sujet de l’eau potable avaient contraint le délégué et deux membres du comité central du RCD à recevoir une délégation de citoyens.
La même radio rapportait, le 19 septembre 2010, que la contamination de l’eau potable dans la région de Safiha (délégation de Bouficha) avait rendu malades vingt enfants et tué l’un d’entre eux. Le mensuel Mouatinoun (novembre 2010) a publié une pétition des habitants de Menzel Chaker (gouvernorat de Sfax) qui se plaignaient de ne pas disposer d’eau potable de mars à octobre. Bien plus inquiétante est la nouvelle de l’apparition, à Thala, de 1.000 cas d’hépatite A dont a fait état le site Tunisnews le 28 novembre 2010. Or, cette affection ne peut être transmise que par l’eau souillée par les matières fécales. De plus, annonce ce site, le Dr Mahjoub Ahmed El Kahri, qui a rendu publique cette grave épidémie, était l’objet de poursuites disciplinaires pour avoir divulgué «le secret médical» ! De son côté, El Mawkèf du 23 mai 2008 (p. 8) affirmait que des familles d’Om El Ksab, dans la région de Redeyef, se sont réfugiées en Algérie car « elles n’ont ni eau potable, ni dispensaire, ni cours complémentaire».
Depuis le 14 janvier, les sit-in pour l’eau sont légion et la télévision nationale nous a montré quelques exemples poignants de localités où la qualité et la quantité de l’eau – pour ne rien dire de son éloignement et des conditions de son transport – laissent grandement à désirer comme elle a mis le doigt sur les souffrances de nos concitoyens face au manque cruel d’eau qui les touche dans leur dignité et leur humanité même. De plus, il est facile de voir, dans les zones minières, les dégâts provoqués par les rejets des eaux de lavage, rejets que relèvent tous les touristes à bord du train le Lézard Rouge comme il est facile de voir dans la région d’Enfidha et dans bien des régions oléicoles les rejets de margine dans le lit des oueds. La lutte contre la pollution tant par les industriels (de la conserve alimentaire et des industries laitières, du cuir, des huileries.. ) que les particuliers doit être une des priorités du futur gouvernement, et le laxisme et la corruption de l’ancien régime en la matière doivent être résolument bannis.
La Révolution doit concerner… la gestion de l’eau aussi
A l’heure où notre pays accomplit sa magnifique Révolution, la gestion et la gouvernance de l’eau doivent être repensées. L’eau dans les sociétés modernes fait face à deux défis majeurs : l’accès à l’eau potable et la préservation de la qualité de l’eau. Il est essentiel et urgent de doter tous les Tunisiens, où qu’ils habitent, de l’eau potable et d’un assainissement correct. Il s’agit là d’un investissement nécessaire. Le Financial Times du 20 octobre 2008 note qu’«un dollar dépensé pour l’eau et l’assainissement rapporte un retour sur investissement de 8 à 10 dollars». De plus, la moitié des emplois dans le monde dépendent de l’eau.
Notons aussi que l’adage médical affirme que «l’homme boit 80% de ses maladies» et le Dr Halfan Mahler, ancien directeur général de l’OMS, disait que «le nombre de robinets par millier de personnes deviendra un meilleur indicateur de santé que le nombre de lits d’hôpitaux. » et le Dr Mahmoud El Materi réclamait, dès 1931, que l’Etat mette l’eau à disposition de tous les Tunisiens, «indistinctement».
Il faudrait, par exemple, que les municipalités et la société civile s’impliquent dans cette gestion et procèdent à des analyses régulières de l’eau potable, par des laboratoires indépendants, pour les microorganismes et les contaminants chimiques (métaux lourds, pesticides, nitrates, résidus de médicaments qui deviennent un vrai problème avec le vieillissement de la population…).
La démocratie doit aussi faire son entrée dans les associations d’irrigants et pour faire cesser certaines pratiques préjudiciables à l’économie et à l’environnement comme on le voit par exemple au Jérid. Il faut enfin éduquer la population pour qu’elle économise l’eau et il faut combattre sans relâche les fuites.
Ce qui hélas n’est pas toujours fait par la SONEDE et les utilisateurs. Prenons exemple sur Tokyo, Lausanne, les capitales scandinaves où les pertes sont maintenues à 3% ! Mais l’eau potable ne doit pas nous faire perdre de vue l’assainissement et son importance. Souvenons-nous : l’épidémie mondiale de grippe aviaire de 2004 partie d’Asie est due à une fuite à partir de toilettes situées au 7e étage d’un immeuble de Hong Kong !
Un proverbe anglo-saxon dit crûment: «Water flows uphill to money» (L’eau suit sa pente et remonte vers l’argent). Pour l’immense majorité des pays en développement où la question de l’eau se pose, on pourrait étendre à cette ressource ce que dit des famines le Prix Nobel d’économie Amartya Sen:
«Les famines ne sont pas le résultat du manque de nourriture mais de démocratie. Car la liberté d’opinion et la presse obligent les pouvoirs politiques à rendre des comptes et à agir».
M. L. B.
http://www.leaders.com.tn/article/menaces-sur-l-eau?id=7398
acme maroc
Rédigé par acme maroc le Mardi 17 Janvier 2012 à 00:33
méditerranée
Samedi 18 Juin 2011
Jean-Claude Oliva pour la coordination du FAME
C’est un succès historique pour les militants de l’eau du monde entier! Le référendum d’initiative populaire en Italie a obtenu une participation de 57% des inscrits, soit plus que les 50% nécessaires à sa validation : ce n’était pas arrivé depuis 1995 !
Plus de 95% des votants ont refusé la privatisation de l’eau et ils ont été aussi nombreux à refuser que des profits soient réalisés sur l’eau. Les tenants de la privatisation n’avaient pourtant pas manqué de leur expliquer qu’ils se trompaient, qu’en fait, il ne s’agissait pas de privatisation car la propriété des installations serait restée publique… comme en France ! Mais les Italiens n’ont pas été dupes, ils ont bien compris que confier la gestion d’un service public au privé, c’est bien une privatisation !
A l’heure de la victoire, il ne faut pas oublier les étapes du chemin et rendre hommage à la longue obstination de nos amis italiens. Les 1,7 millions de signatures recueillies pour obtenir le référendum. Les centaines de comités dans toute l’Italie regroupant citoyens, associations, salariés et syndicats des services publics, élus locaux, etc. Les deux manifestations monstres à Rome en mars 2010 et en mars 2011. Une dynamique citoyenne s’est construite depuis des années – on se souvient du Forum alternatif mondial de l’eau (FAME) à Florence en 2003 – et a su trouver le soutien des forces de gauche comme de l’Eglise catholique, tout en s’affirmant de façon autonome avec le Forum italien des mouvements pour l’eau.
Et si nous suivions le chemin de nos amis italiens ? Et si nous étions capables de nous rassembler, de nous coordonner, citoyens, associations, salariés et syndicats des services publics, élus locaux… pour constituer un grand mouvement pour l’eau en France et dans d’autres pays ? Et si le FAME en 2012 à Marseille cette fois, était le point de départ de ce mouvement ?
Remarquons enfin que la majorité absolue des électeurs italiens (plus 54% des inscrits) s’est prononcée pour la gestion publique de l’eau. Il n’y a pas de forces politiques capables de tels scores depuis bien longtemps en France et dans de nombreux pays européens! Cela donne la mesure de la légitimité politique du combat pour l’eau. Et l’eau a débordé et s’est mutuellement renforcée avec d’autres combats comme le rejet du nucléaire et le rejet de l’impunité de Berlusconi. Face à la désaffection qui frappe les institutions politiques, le combat pour l’eau montre la voie du renouveau citoyen !
Cette formidable maturité citoyenne mérite d’être entendue ! Il faut arrêter de jouer avec la démocratie et de décider à la place des citoyens des grandes questions publiques comme la gestion de l’eau ou le nucléaire. Il faut au contraire rendre la parole aux citoyens : exigeons que plus aucune privatisation, que plus aucune reconduction de délégation de service public, ne puisse se faire sans vote de la population !
Plus de 95% des votants ont refusé la privatisation de l’eau et ils ont été aussi nombreux à refuser que des profits soient réalisés sur l’eau. Les tenants de la privatisation n’avaient pourtant pas manqué de leur expliquer qu’ils se trompaient, qu’en fait, il ne s’agissait pas de privatisation car la propriété des installations serait restée publique… comme en France ! Mais les Italiens n’ont pas été dupes, ils ont bien compris que confier la gestion d’un service public au privé, c’est bien une privatisation !
A l’heure de la victoire, il ne faut pas oublier les étapes du chemin et rendre hommage à la longue obstination de nos amis italiens. Les 1,7 millions de signatures recueillies pour obtenir le référendum. Les centaines de comités dans toute l’Italie regroupant citoyens, associations, salariés et syndicats des services publics, élus locaux, etc. Les deux manifestations monstres à Rome en mars 2010 et en mars 2011. Une dynamique citoyenne s’est construite depuis des années – on se souvient du Forum alternatif mondial de l’eau (FAME) à Florence en 2003 – et a su trouver le soutien des forces de gauche comme de l’Eglise catholique, tout en s’affirmant de façon autonome avec le Forum italien des mouvements pour l’eau.
Et si nous suivions le chemin de nos amis italiens ? Et si nous étions capables de nous rassembler, de nous coordonner, citoyens, associations, salariés et syndicats des services publics, élus locaux… pour constituer un grand mouvement pour l’eau en France et dans d’autres pays ? Et si le FAME en 2012 à Marseille cette fois, était le point de départ de ce mouvement ?
Remarquons enfin que la majorité absolue des électeurs italiens (plus 54% des inscrits) s’est prononcée pour la gestion publique de l’eau. Il n’y a pas de forces politiques capables de tels scores depuis bien longtemps en France et dans de nombreux pays européens! Cela donne la mesure de la légitimité politique du combat pour l’eau. Et l’eau a débordé et s’est mutuellement renforcée avec d’autres combats comme le rejet du nucléaire et le rejet de l’impunité de Berlusconi. Face à la désaffection qui frappe les institutions politiques, le combat pour l’eau montre la voie du renouveau citoyen !
Cette formidable maturité citoyenne mérite d’être entendue ! Il faut arrêter de jouer avec la démocratie et de décider à la place des citoyens des grandes questions publiques comme la gestion de l’eau ou le nucléaire. Il faut au contraire rendre la parole aux citoyens : exigeons que plus aucune privatisation, que plus aucune reconduction de délégation de service public, ne puisse se faire sans vote de la population !
Acme-Maroc
Rédigé par Acme-Maroc le Samedi 18 Juin 2011 à 02:42
méditerranée
Dimanche 15 Mai 2011
Intervention de Safwat IBRAGHITH à la réunion du réseau de la coopération décentralisée avec la Palestine - Mairie de Montreuil - 19/04/2011.
Aperçu Historique
Depuis la première guerre israélo-arabe en 1948, Israël contrôle l’aval du fleuve du Jourdain ; cette partie stratégique se trouvait hors du plan de partition voté par l’ONU en 1947, et à l’extérieur des limites de la trêve en 1949.
Ce n’est qu’après la deuxième agression en juin 1967 qu’Israël a entièrement dominé les ressources d’eaux de surface (le plateau du Golan qualifié comme le château d’eau, et l’amont du fleuve du Jourdain non encore occupé) ainsi que les ressources en eaux souterraines ou les bassins aquifères (les trois grands bassins d’eau en Cisjordanie et la vallée, la seule source qui alimente les habitants de la Bande de Gaza.
Dès son occupation, tous les territoires et leurs ressources sont soumis aux ordres du gouverneur militaire, et traités comme des biens de l’État d’Israël, aucune utilisation ou exploitation n’est plus permise sans une autorisation spéciale.
Seulement depuis la déclaration des principes à Washington en 1993, et ultérieurement l’accord intérimaire connu sous accord OSLO II en 1995, qu’une autorité palestinienne chargé de la gestion d’eau a été créée par un décret présidentiel. Cette nouvelle entité a un caractère moral indépendant.
Une loi en la matière a été adoptée en 1996 et modifiée en 2002. Selon l’accord d’Oslo II, la question de l’eau figure parmi les cinq dossiers à trancher au bout de la période intérimaire de cinq ans, c’est-à-dire le 04 mai 1999.
En vertu de l’article 40/ 3e protocole s’agissant de la coopération économique de l’accord Oslo II, Israël a pleinement reconnu les droits hydrauliques du peuple palestinien, et s’est engagé à assurer une quantité de 200 millions mètres cubes pour les cinq ans. La moitié seulement a été fournie effectivement à la fin de cette période.
La crise de l’eau en Palestine
Bien que le Moyen-Orient soit, indiscutablement, une région de pénuries de ressources en eau, la crise de l’eau en Palestine occupée est le résultat direct de l’occupation israélienne y compris les restrictions administratives et les actions des colons.
Les pratiques et politiques israéliennes consistant à empêcher le développement des ressources en eau palestiniennes, ont obligé les Palestiniens à se fournir en eau par des compagnies israéliennes, malgré le fait que l’eau nécessaire se trouve sous les terres Palestiniennes. En quantité, l’eau achetée en 2010 égale 53 millions mètres cubes en Cisjordanie à l’exception de Jérusalem occupée, contre 47 millions mètres cubes en 2009.
Parmi ces restrictions discriminatoires : les restrictions sur le forage de nouveaux puits et/ou sur le développement, l’équipement, la réparation, le pompage ou l’approfondissement des puits existants, le refus aux Palestiniens d’accéder au fleuve du Jourdain et aux autres ressources en eau douce et la limitation de développer leurs infrastructures hydrauliques et des eaux d’égout.
En même temps, Israël continue à forer des puits supplémentaires dans les territoires occupés pour son usage exclusif, les puits israéliens affectent nuisiblement et même assèchent les puits et ressources palestiniennes qui sont moins profonds, en raison des débits de pompage élevés.
Sur le plan environnemental, les colons déchargent des déchets domestiques, agricoles et industriels dans les territoires palestiniens sans aucun traitement. Les industries polluantes, comme celle des matières plastiques, avec les emplacements des décharges, ont été transférées en Cisjordanie, particulièrement courant les 15 dernières années.
Consommation en eau : quantité, qualité et tarif
En violation du droit international, sur 2.4 millions mètres cubes par an, Israël s’approprie environ 90% des ressources en eaux palestiniennes disponibles, laissant aux palestiniens moins de 10%.
Au lendemain de la journée internationale de l’Eau, en date du 22 mars dernier, les chiffres confirment le drame subit par le peuple Palestinien : chaque palestinien reçoit en moyenne 135 litres/ jour, dont 60 l/p/j pour son usage domestique. C’est de loin inférieur aux 100 l/p/j recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé, comme minimum d’eau quotidien vital par habitant.
En revanche, le taux de consommation journalière en eau par habitant en Israël, est 353 litres, et c’est 900 l/p/j par colon dans les colonies israéliennes construites sur la terre palestinienne, autrement dit 7 fois supérieur à la consommation d’un palestinien.
Les eaux souterraines de la bande de Gaza sont encore dans une situation extrêmement alarmantes, en raison du sur pompage par les Israélien en plus de la contamination. L’Autorité de l’Eau a récemment déclaré que 85% de puits d’eau potable à Gaza sont pollués. Par exemple, lorsque le taux du calcaire permis internationalement est 300 mg/litre, on trouve que ce taux atteint à 1000 mg/l dans les nappes souterraines de Gaza, près de 60% des maladies dans la bande de Gaza sont dues à la mauvaise qualité d’eau.
Selon la Banque Mondiale, la discrimination entre Israéliens et Palestiniens ne s’arrête pas à la consommation de l’eau mais aussi à la tarification. Il suffit de constater qu’un colon israélien paie cinq fois moins qu’un Palestinien « voisin ».
La prise de conscience
Des problèmes de coordination, et parfois des responsabilités et des référents s’imposent comme obstacles au développement des ressources en eau, en raison de l’interférence des autorités locales diverses, comme l’autorité de l’environnement, les ministères de l’Agriculture et celui de la gouvernance locale.
Par ailleurs, la création d’un poste du Premier ministre palestinien en 2003 n’avait pas réduit la dépendance de l’autorité de l’Eau du pouvoir direct du Président de l’Autorité nationale palestinienne, et ce malgré sa place active au sein du Conseil des ministres. Sur la demande du Président de l’Autorité de l’Eau (WPA), une première étude de réévaluation globale du secteur de l’eau a été financée par la Norvège.
Un rapport d’audit a été élaboré grâce à l’aide des experts indépendants. Ce rapport a montré du doigt des problèmes liés à la gestion de l’eau dans les domaines administratifs, financiers et organisationnels, donc aux solutions propices qui permettaient le développement des ressources existantes, et ce malgré la marge de manœuvre assez réduite par le fait d’occupation et de colonisation israélienne.
Un autre rapport d’une grande importance est celui présenté par la Banque mondiale et intitulé « le recueil des restrictions au développement du secteur de l’eau en Palestine ». Ce rapport accuse l’occupation israélienne d’être le premier obstacle, et la cause majeure de la détérioration et de l’épuisement des ressources en eau, dans le Territoire palestinien occupé. Ce rapport incite également l’autorité de l’eau d’amorcer une réforme globale du secteur d’eau et de l’assainissement.
Amnistie International a publié une étude exhaustive en 2009, qui montre la privation des palestiniens pour accéder à leurs besoins en eau. Ce même rapport a souligné les priorités d’investissement dans le secteur de l’eau sans s’attacher aux scénarii possible du processus politique.
Plan palestinien de réforme
Dans le cadre de ses efforts de réforme et de construction des institutions du futur État palestinien, et au fondement de son plan stratégique 2011-2013, le gouvernement palestinien de Dr Salam FAYYAD, a adopté en 2009 le premier plan de réforme introduit par l’autorité palestinienne de l’Eau, qui comprend les projets suivants :
1 - La réévaluation institutionnelle de l’ensemble du secteur de l’eau en mettant en place une restructuration administrative de l’autorité compétente. L’avancé dans cette optique exige, en parallèle, de réaliser une étude comparative sur certains aspects sectoriels avec les pays voisins. Une étude qui prendra en compte des besoins existants et futurs, et une coordination avec l’ensemble des institutions nationales.
Programmation - Début du projet : le 15/09/2010.
Fin de son exécution : le 30/04/2011.
Ce projet est entièrement financé par le gouvernement norvégien.
Coût du projet : 550 000 de dollars américains.
2 - La réévaluation juridique : il est évident que la réussite de cette réforme dépendra essentiellement de l’existence d’un cadre juridique cohérent et moderne, qui déterminera les fonctions et les responsabilités de tous les acteurs concernés, ainsi que leurs liens.
Début du projet : le 01/03/2011.
Fin de son exécution : le 30/04/2011.
Ce projet est également et entièrement financé par le gouvernement norvégien.
Coût du projet : 60 000 Euros.
3 - La mise en place d’un programme d’assistance technique conforme aux plans stratégiques à court et long terme, ainsi que tous les projets exécutifs les concernant. Ce programme met en application des formations spécialisées des cadres techniques et administratifs, et il traite également les projets d’infrastructures et d’investissements, liés à la gestion durable des ressources en eau et à l’assurance des services de qualités.
Début du projet : le 01/03/2011.
Fin de son exécution : le 31/03/2014.
Ce projet est financé principalement par la Banque mondiale et l’AFD, ainsi que par l’agence suédoise du développement international.
4 - La mise en place d’une équipe spécialisée et composée de chaque administration et qui perfectionne l’application du plan national dans le secteur de l’eau.
Début du projet : le 01/08/2011.
Fin de son exécution : le 30/04/2013.
Ce projet n’a pas encore trouvé de financement.
Acme-Maroc
Rédigé par Acme-Maroc le Dimanche 15 Mai 2011 à 03:03
méditerranée
Jeudi 10 Juin 2010

Amnesty International
Amnesty International proteste contre la politique de l'eau imposée par l'Etat hébreu dans la bande de Gaza, que l'organisation juge discriminatoire. Elle a lancé une action "sous forme de bouteilles en PET" vides adressées à l'ambassade israélienne à Berne.
Le blocus israélien de la bande de Gaza, "contraire au droit international", empêche que le système de distribution d'eau, détruit lors de la guerre de fin 2008-début 2009, soit réparé", relève AI dans un communiqué.
Selon AI, alors qu'Israël arrose abondamment des champs situés dans des colonies "et entretient de luxuriants jardins et piscines, près de 200'000 Palestiniens et Palestiniennes n'ont pas accès à l'eau potable".
L'organisation de défense des droits de l'homme dénonce "le fait que des bulldozers de l'armée israélienne détruisent régulièrement des champs et des installations d'irrigation" appartenant aux Palestiniens.
Au lieu de lettres, la population suisse est donc invitée à récolter des signatures sous forme de bouteilles en PET vides et de les envoyer à la représentation israélienne en Suisse, car, dans la bande de Gaza, "pour avoir de l'eau potable, les femmes doivent remplir des bouteilles en PET et les rapporter dans leur foyer", affirme AI.
Amnesty International a imprimé des étiquettes spéciales pour les bouteilles avec ses principales revendications contre la politique de l'eau menée par Israël, ainsi que de la place pour cinq signatures. Etiquettes qui peuvent être commandées sur le site de l'organisation
Le blocus israélien de la bande de Gaza, "contraire au droit international", empêche que le système de distribution d'eau, détruit lors de la guerre de fin 2008-début 2009, soit réparé", relève AI dans un communiqué.
Selon AI, alors qu'Israël arrose abondamment des champs situés dans des colonies "et entretient de luxuriants jardins et piscines, près de 200'000 Palestiniens et Palestiniennes n'ont pas accès à l'eau potable".
L'organisation de défense des droits de l'homme dénonce "le fait que des bulldozers de l'armée israélienne détruisent régulièrement des champs et des installations d'irrigation" appartenant aux Palestiniens.
Au lieu de lettres, la population suisse est donc invitée à récolter des signatures sous forme de bouteilles en PET vides et de les envoyer à la représentation israélienne en Suisse, car, dans la bande de Gaza, "pour avoir de l'eau potable, les femmes doivent remplir des bouteilles en PET et les rapporter dans leur foyer", affirme AI.
Amnesty International a imprimé des étiquettes spéciales pour les bouteilles avec ses principales revendications contre la politique de l'eau menée par Israël, ainsi que de la place pour cinq signatures. Etiquettes qui peuvent être commandées sur le site de l'organisation
acme maroc
Rédigé par acme maroc le Jeudi 10 Juin 2010 à 00:03
méditerranée
Vendredi 5 Juin 2009
La municipalité de Saint-Étienne a finalement voté une baisse de 24% pour le prix de l'eau après huit mois de négociations avec la Société Stéphanoise des Eaux (SSE), bientôt filiale à 100% de Veolia.
Le prix du mètre cube d'eau va passer, avec effet rétroactif au 1er janvier 2009, de 4,39 euros à 3,33 euros pour les consommations n'excédant pas 120 mètres cubes par an, soit 90% des usagers.
"Notre transaction, qui annule la convention financière passée avec la Société Stéphanoise des Eaux (SSE), fera économiser 100 M EUR aux Stéphanois sur les 13 années restant à courir du contrat", a indiqué Maurice Vincent le maire.
Le prix du mètre cube d'eau va passer, avec effet rétroactif au 1er janvier 2009, de 4,39 euros à 3,33 euros pour les consommations n'excédant pas 120 mètres cubes par an, soit 90% des usagers.
"Notre transaction, qui annule la convention financière passée avec la Société Stéphanoise des Eaux (SSE), fera économiser 100 M EUR aux Stéphanois sur les 13 années restant à courir du contrat", a indiqué Maurice Vincent le maire.
MEHDI LAHLOU
Rédigé par MEHDI LAHLOU le Vendredi 5 Juin 2009 à 00:44
méditerranée
Mercredi 18 Juillet 2007
Enjeux stratégiques de l’eau
en Méditerranée
mehdi lahlou*
me_lahlou@yahoo.fr
L’Eau, ressource naturelle, bien commun vital, est, désormais, une ressource rare dans de nombreuses régions à travers le monde. Rare, en ce sens qu’elle est très peu disponible, physiquement, dans certaines régions, et dans d’autres la multiplicité des demandes qui s’y adressent accroît les tensions, notamment économiques et politiques à propos de ses usages.
Cette rareté de plus en plus affirmée est l’une des conséquences les plus importantes de l’augmentation rapide de la population mondiale enregistrée, au cours des 50 dernières années, avec ce qui l’a accompagnée comme accroissement de la consommation//des usages de l’eau, pour les besoins humains directs, ainsi que pour l’irrigation et l’industrie, en plus de l’accentuation, parallèle à ces deux usages souvent inconsidérés, des pollutions qui ont rendu une grande partie des eaux de surface et souterraines impropres à la consommation.
Globalement, et sur la base des deux notions retenues pour approcher une situation de rareté de l’eau, « l’état d’alerte » et « l’état de pénurie » , l’ONU a estimé en 1996, en partant d’une hypothèse moyenne de croissance de la population mondiale, que 2,2 milliards de personnes connaîtraient en 2050 une situation de pénurie d’eau, et 4,6 milliards vivraient une situation d’alerte. Cela représente un total de 6,8 milliards de personnes sur 11,2 milliards , réparties sur 60 pays, qui devraient faire face, dans moins de 50 ans, à une faible disponibilité en eau.
En réalité, et dès à présent, manque d’eau et difficultés d’y accéder ainsi qu’aux services d’assainissement qui s’y attachent, vont de pair avec la pauvreté et une certaine précarité politique, ainsi:
- 1,5 milliard de personnes, pour la quasi-totalité dans des pays du tiers-monde, vivent sans accès à une eau potable saine
- 2,4 milliards de personnes vivent sans accès aux services d’assainissement
- 30.000 personnes meurent chaque jour de maladies dues à l’absence d’eau potable et de services hygiéniques. Parmi celles-ci, on décompte 6.000 enfants qui périssent quotidiennement en raison de maladies associées au manque d'eau potable et de services d'assainissement adéquats
- 600.000 agriculteurs blancs en Afrique du Sud consomment pour l’irrigation 60% des ressources hydriques du pays, alors que 15 millions de citoyens de couleur n’ont pas accès à l’eau potable
- la moitié des villages palestiniens n’ont pas d’eau courante, alors que toutes les colonies israéliennes en sont pourvues au-delà de leurs besoins .
Une baisse très rapide des disponibilités en eau par habitant, se produit particulièrement dans les zones les plus sèches, où vivent souvent les populations des pays les plus pauvres. Cependant, sans se situer dans cette catégorie, les pays de l’est et du sud de la Méditerranée, particulièrement ceux du Maghreb, connaissent déjà le stress hydrique et sont désormais affrontés à tous les enjeux et défis liés à l’eau.
Il s’agit notamment :
* d’enjeux physiques
* d’enjeux politiques de stabilité et de paix
* d’enjeux économico-idéologiques
* d’enjeux financiers
* d’enjeux politiques, humains et sociaux
Cliquez sur la pièce jointe pour lire la suite:
en Méditerranée
mehdi lahlou*
me_lahlou@yahoo.fr
L’Eau, ressource naturelle, bien commun vital, est, désormais, une ressource rare dans de nombreuses régions à travers le monde. Rare, en ce sens qu’elle est très peu disponible, physiquement, dans certaines régions, et dans d’autres la multiplicité des demandes qui s’y adressent accroît les tensions, notamment économiques et politiques à propos de ses usages.
Cette rareté de plus en plus affirmée est l’une des conséquences les plus importantes de l’augmentation rapide de la population mondiale enregistrée, au cours des 50 dernières années, avec ce qui l’a accompagnée comme accroissement de la consommation//des usages de l’eau, pour les besoins humains directs, ainsi que pour l’irrigation et l’industrie, en plus de l’accentuation, parallèle à ces deux usages souvent inconsidérés, des pollutions qui ont rendu une grande partie des eaux de surface et souterraines impropres à la consommation.
Globalement, et sur la base des deux notions retenues pour approcher une situation de rareté de l’eau, « l’état d’alerte » et « l’état de pénurie » , l’ONU a estimé en 1996, en partant d’une hypothèse moyenne de croissance de la population mondiale, que 2,2 milliards de personnes connaîtraient en 2050 une situation de pénurie d’eau, et 4,6 milliards vivraient une situation d’alerte. Cela représente un total de 6,8 milliards de personnes sur 11,2 milliards , réparties sur 60 pays, qui devraient faire face, dans moins de 50 ans, à une faible disponibilité en eau.
En réalité, et dès à présent, manque d’eau et difficultés d’y accéder ainsi qu’aux services d’assainissement qui s’y attachent, vont de pair avec la pauvreté et une certaine précarité politique, ainsi:
- 1,5 milliard de personnes, pour la quasi-totalité dans des pays du tiers-monde, vivent sans accès à une eau potable saine
- 2,4 milliards de personnes vivent sans accès aux services d’assainissement
- 30.000 personnes meurent chaque jour de maladies dues à l’absence d’eau potable et de services hygiéniques. Parmi celles-ci, on décompte 6.000 enfants qui périssent quotidiennement en raison de maladies associées au manque d'eau potable et de services d'assainissement adéquats
- 600.000 agriculteurs blancs en Afrique du Sud consomment pour l’irrigation 60% des ressources hydriques du pays, alors que 15 millions de citoyens de couleur n’ont pas accès à l’eau potable
- la moitié des villages palestiniens n’ont pas d’eau courante, alors que toutes les colonies israéliennes en sont pourvues au-delà de leurs besoins .
Une baisse très rapide des disponibilités en eau par habitant, se produit particulièrement dans les zones les plus sèches, où vivent souvent les populations des pays les plus pauvres. Cependant, sans se situer dans cette catégorie, les pays de l’est et du sud de la Méditerranée, particulièrement ceux du Maghreb, connaissent déjà le stress hydrique et sont désormais affrontés à tous les enjeux et défis liés à l’eau.
Il s’agit notamment :
* d’enjeux physiques
* d’enjeux politiques de stabilité et de paix
* d’enjeux économico-idéologiques
* d’enjeux financiers
* d’enjeux politiques, humains et sociaux
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Association pour le Contrat Mondial de L'Eau