
article :SILENCE ON TUE AUX ANTILLES
À Monsieur Le Ministre de la Santé Monsieur Xavier BERTRAND De passage en Région Guadeloupe
Morne à l’Eau le 07 mars 2006,
Monsieur Le Ministre,
Vous ne pouvez ignorer la pollution grave qui affecte pour longtemps les sols et les eaux de la Guadeloupe et de la Martinique, due aux pesticides ( chlordécone, dieldrine et autres mirex 450 (perchlordécone 0,45%) qui ont été utilisés principalement contre les charançons de la bananeraie et contre la fourmi manioc.
Le journal « Libération » titrait un article de son numéro du vendredi 06 janvier 2006 : « GUADELOUPE, UNE TERRE GORGÉE DE POISON ».
Un arrêté du 07 septembre 2005 du Préfet de la Région Guadeloupe porte interdiction de la pêche et de la commercialisation des produits pêchés dans les rivières situées sur le territoire des communes de Capesterre-Belle-Eau, Trois-Rivières, Vieux-Fort, Basse-terre, Saint-Claude, Gourbeyre, Baillif, Vieux-Habitants.
Sous votre signature ont été publiés les arrêtés des 05 octobre 2005 et 10 octobre 2005, relatifs à la teneur maximale en chlordécone que ne doivent pas dépasser certaines denrées d’origine végétale et animale pour être reconnues propres à la consommation humaine.
Permettez nous de douter, Monsieur le Ministre, de l’efficacité de ces mesures qui ne font que confirmer le mépris de l’Etat français pour la santé des citoyens des DOM.
L’AFSSA est supposée protéger la santé des citoyens. Il semblerait que son rôle soit plutôt de fixer les normes derrières lesquelles pourront se retrancher les "politiques".
L’exemple du chlordecone en est la preuve.
Pour rendre légale la consommation d’un aliment contaminé par le chlordécone, l’AFSSA a fixé une LMR (limite maximale de résidus). Sur quelle base ? "Il existe très peu de données chez l’homme" reconnaît l’AFSSA. Elle affirme donc s’être basée sur des études statistiques concernant les habitudes alimentaires des populations antillaises. La "norme" serait d’autant plus élevée que les produits seront peu consommés.
Selon ce principe qui a été appliqué aux Antilles, on a admis que 8 aliments (dachine, patate douce, igname, concombre, carotte, tomate, melon et poulet) pouvaient être consommés s’ils contenaient jusqu’à 50microgrammes de chlordécone par kilogramme. Pour d’autres, moins consommés, la limite serait portée à 200 microgrammes.
Pour mémoire, l’eau, pour être déclarée potable, doit contenir moins de 0,1 microgrammes de pesticide par litre. On pourrait donc consommer un aliment qui contiendrait 2000 fois cette dose ! ! ! ! ! ! C’est avec cette recommandation de l’AFSSA que vous avez, Monsieur le Ministre de la Santé, conjointement avec vos collègues de l’Outremer, de l’Economie et de l’Agriculture signé l’arrêté fixant des normes de consommation.
Alors qu’à compter de Mars et Octobre 2003, deux arrêtés préfectoraux, en Martinique puis en Guadeloupe, imposent l’analyse des sols avant toute mise en culture de légumes racines, grâce à cette norme, la moitié des sols "détectés contaminés" vont, par ce simple choix d’une "norme", pouvoir être déclarés aptes à la production et mis en culture.
Ainsi le chlordécone qu’ils contiennent continuera à contaminer les générations de consommateurs qui vont se succéder dans les siècles à venir.
Il est choquant de constater comment l’attitude des autorités nationales françaises est radicalement différente à l’égard d’épidémies selon que la région affectée se trouve dans l’hexagone ou dans les DOM.
Et ce n’est pas le show politico-médiatique orchestré à la Réunion pour tenter de se racheter dans la gestion du chikungunia qui nous démentira.
Dès les premières manifestations de la grippe aviaire sur le sol français, les mesures draconiennes étaient mises en œuvres pour prévenir et confiner l’épidémie. Une manne financière était annoncée en vue d’indemniser le préjudice prévisible des agriculteurs.
Aux Antilles, on se contente de reconnaître, à demi mot, la toxicité, en prenant des mesures tardives, soit disant au nom du principe de précaution, alors que le mal est avéré et qu’aucun moyen n’est réellement mis en œuvre afin de garantir aux consommateurs la traçabilité des produits vendus sur les marchés et dans les supermarchés.
Peut-on encore parler de principe de précaution quand différents rapports scientifiques, dont ceux de SNEGAROFF et KERMARREC, avaient clairement établi la dangerosité des pesticides en cause respectivement en 1977 et 1980 ? Il a fallu attendre qu’en Octobre 2002, une tonne et demie de patates douces en provenance de la Martinique soient saisies par la répression des fraudes sur le port de Dunkerque pour que soient pris en considération les risques pour la santé humaine.
Pourquoi a-t-on continué à commercialiser ces insecticides organochlorés, alors que les autorités chargées de contrôler leur commercialisation et leur usage n’ignoraient en rien leur dangerosité depuis 20 ans ? Pourquoi ne les a-t-on pas remplacé par des molécules moins polluantes ? Est-ce pour plus de profit ?
La France va-t- elle logiquement pouvoir maintenant accepter à Dunkerque les patates douces qui y avaient été précédemment détruites ? Allons nous les trouver à Rungis ou dans les divers marchés de l’Europe continentale ? La commission européenne va-t-elle enregistrer les nouvelles "normes" AFFSSA ou ces normes resteront-elles spécifiques aux Antilles ? Les DOM-TOM vivent ils sous un régime sanitaire d’exception ?
Nous voulons des réponses ! ! !
Croyez, Monsieur le Ministre en nos respectueuses considération.
Harry Jawad DURIMEL Porte-parole des Verts Guadeloupe
À Monsieur Le Ministre de la Santé Monsieur Xavier BERTRAND De passage en Région Guadeloupe
Morne à l’Eau le 07 mars 2006,
Monsieur Le Ministre,
Vous ne pouvez ignorer la pollution grave qui affecte pour longtemps les sols et les eaux de la Guadeloupe et de la Martinique, due aux pesticides ( chlordécone, dieldrine et autres mirex 450 (perchlordécone 0,45%) qui ont été utilisés principalement contre les charançons de la bananeraie et contre la fourmi manioc.
Le journal « Libération » titrait un article de son numéro du vendredi 06 janvier 2006 : « GUADELOUPE, UNE TERRE GORGÉE DE POISON ».
Un arrêté du 07 septembre 2005 du Préfet de la Région Guadeloupe porte interdiction de la pêche et de la commercialisation des produits pêchés dans les rivières situées sur le territoire des communes de Capesterre-Belle-Eau, Trois-Rivières, Vieux-Fort, Basse-terre, Saint-Claude, Gourbeyre, Baillif, Vieux-Habitants.
Sous votre signature ont été publiés les arrêtés des 05 octobre 2005 et 10 octobre 2005, relatifs à la teneur maximale en chlordécone que ne doivent pas dépasser certaines denrées d’origine végétale et animale pour être reconnues propres à la consommation humaine.
Permettez nous de douter, Monsieur le Ministre, de l’efficacité de ces mesures qui ne font que confirmer le mépris de l’Etat français pour la santé des citoyens des DOM.
L’AFSSA est supposée protéger la santé des citoyens. Il semblerait que son rôle soit plutôt de fixer les normes derrières lesquelles pourront se retrancher les "politiques".
L’exemple du chlordecone en est la preuve.
Pour rendre légale la consommation d’un aliment contaminé par le chlordécone, l’AFSSA a fixé une LMR (limite maximale de résidus). Sur quelle base ? "Il existe très peu de données chez l’homme" reconnaît l’AFSSA. Elle affirme donc s’être basée sur des études statistiques concernant les habitudes alimentaires des populations antillaises. La "norme" serait d’autant plus élevée que les produits seront peu consommés.
Selon ce principe qui a été appliqué aux Antilles, on a admis que 8 aliments (dachine, patate douce, igname, concombre, carotte, tomate, melon et poulet) pouvaient être consommés s’ils contenaient jusqu’à 50microgrammes de chlordécone par kilogramme. Pour d’autres, moins consommés, la limite serait portée à 200 microgrammes.
Pour mémoire, l’eau, pour être déclarée potable, doit contenir moins de 0,1 microgrammes de pesticide par litre. On pourrait donc consommer un aliment qui contiendrait 2000 fois cette dose ! ! ! ! ! ! C’est avec cette recommandation de l’AFSSA que vous avez, Monsieur le Ministre de la Santé, conjointement avec vos collègues de l’Outremer, de l’Economie et de l’Agriculture signé l’arrêté fixant des normes de consommation.
Alors qu’à compter de Mars et Octobre 2003, deux arrêtés préfectoraux, en Martinique puis en Guadeloupe, imposent l’analyse des sols avant toute mise en culture de légumes racines, grâce à cette norme, la moitié des sols "détectés contaminés" vont, par ce simple choix d’une "norme", pouvoir être déclarés aptes à la production et mis en culture.
Ainsi le chlordécone qu’ils contiennent continuera à contaminer les générations de consommateurs qui vont se succéder dans les siècles à venir.
Il est choquant de constater comment l’attitude des autorités nationales françaises est radicalement différente à l’égard d’épidémies selon que la région affectée se trouve dans l’hexagone ou dans les DOM.
Et ce n’est pas le show politico-médiatique orchestré à la Réunion pour tenter de se racheter dans la gestion du chikungunia qui nous démentira.
Dès les premières manifestations de la grippe aviaire sur le sol français, les mesures draconiennes étaient mises en œuvres pour prévenir et confiner l’épidémie. Une manne financière était annoncée en vue d’indemniser le préjudice prévisible des agriculteurs.
Aux Antilles, on se contente de reconnaître, à demi mot, la toxicité, en prenant des mesures tardives, soit disant au nom du principe de précaution, alors que le mal est avéré et qu’aucun moyen n’est réellement mis en œuvre afin de garantir aux consommateurs la traçabilité des produits vendus sur les marchés et dans les supermarchés.
Peut-on encore parler de principe de précaution quand différents rapports scientifiques, dont ceux de SNEGAROFF et KERMARREC, avaient clairement établi la dangerosité des pesticides en cause respectivement en 1977 et 1980 ? Il a fallu attendre qu’en Octobre 2002, une tonne et demie de patates douces en provenance de la Martinique soient saisies par la répression des fraudes sur le port de Dunkerque pour que soient pris en considération les risques pour la santé humaine.
Pourquoi a-t-on continué à commercialiser ces insecticides organochlorés, alors que les autorités chargées de contrôler leur commercialisation et leur usage n’ignoraient en rien leur dangerosité depuis 20 ans ? Pourquoi ne les a-t-on pas remplacé par des molécules moins polluantes ? Est-ce pour plus de profit ?
La France va-t- elle logiquement pouvoir maintenant accepter à Dunkerque les patates douces qui y avaient été précédemment détruites ? Allons nous les trouver à Rungis ou dans les divers marchés de l’Europe continentale ? La commission européenne va-t-elle enregistrer les nouvelles "normes" AFFSSA ou ces normes resteront-elles spécifiques aux Antilles ? Les DOM-TOM vivent ils sous un régime sanitaire d’exception ?
Nous voulons des réponses ! ! !
Croyez, Monsieur le Ministre en nos respectueuses considération.
Harry Jawad DURIMEL Porte-parole des Verts Guadeloupe