«Le droit à l’eau a été constitutionnalisé. Selon la Constitution, ce droit doit être assuré par l’Etat et les collectivités locales. Cependant, la déclaration gouvernementale qui est une feuille de route pour l’action du gouvernement Benkirane ne mentionne aucune mesure pour concrétiser ce droit », s’indigne son président Mehdi Lahlou. Dans son article 31, la Constitution stipule clairement que « l’Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l’égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits (…) à l’accès à l’eau et à un environnement sain ». Dans son communiqué, ACME-Maroc exprime également sa déception du manque d’intérêt du gouvernement Benkirane à la problématique de l’eau dans le pays et ses enjeux. L’ONG ne cache pas non plus son inquiétude quant à l’avenir de ce secteur qui connaît plusieurs problématiques, notamment sur le volet de la gestion déléguée. « Lors de son grand oral devant les parlementaires pour exposer sa politique gouvernementale pour les cinq prochaines années, le chef de gouvernement n’a pas parlé de mode de gestion de l’eau dans le pays, ni de révision des accords de gestion déléguée conclus avec LYDEC et Veolia. Et encore moins de la problématique d’accès de la population de certains villages. Il n’a même pas abordé la question d’adoption du volume minimum accessible à la population. C’est insensé ! », poursuit Mehdi Lahlou. L’arrivée des islamistes PJDistes à la tête du gouvernement a nourri beaucoup d’espoir. ACME-Maroc s’attendait à une action « courageuse » de la part du cabinet Benkirane pour résoudre ce problème, qui est à l’origine de tensions sociales.
Espoirs
« La gestion déléguée de la distribution d’eau a montré ses limites. Les manifestations de protestation se multiplient dans les différentes villes, notamment à Tanger, Rabat et Casablanca pour dénoncer la mauvaise gestion de ce secteur », renchérit Mohammed Ouhanoui, membre de l’association marocaine pour le Contrat mondial de l’eau. Mehdi Lahlou, également économiste, pointe du doigt le manque de volonté politique de la part du gouvernement pour résoudre cette problématique. « Le cabinet Benkirane manque d’abord de compétences au sujet des enjeux de l’eau dans notre pays. Ils ne sont pas suffisamment informés sur la problématique de l’eau. Il y a également le manque de volonté politique du gouvernement à affronter cette problématique », dénonce-t-il. Depuis sa création en 2006, ACME-Maroc mène un combat sans merci pour « la reconnaissance juridique explicite locale du droit inaliénable de toute personne à l’eau et à l’assainissement » et «l’adoption d’un cadre juridique consacrant la propriété publique de l’eau et sa non-privatisation ». Sa devise est que « l’eau est un bien commun, propriété de la Nation ». L’association s’est toujours opposée à la gestion déléguée de ce service public. Les voix s’élèvent pour crier au scandale ! Le dernier rapport de la Fondation Danielle Mitterand sur VEOLIA intitulé « Veolia ou l’écol’EAUpportunisme d’une multinationale française de l’eau – enquête à Bruxelles (Belgique) et à Rabat (Maroc) » met à nu les « défaillances » de cette gestion. Une gestion déléguée opaque, hausse démesurée des prix, investissements retardés et sous-dimensionnés, transfert de fonds opaques… une série de dysfonctionnements que la Fondation énumère. Elle ne manque pas non plus de souligner les protestations contre l’entreprise qui se sont renforcées en 2011, portées par l’élan du Printemps arabe et du Mouvement du 20 février.◆
Khadija Skalli
Espoirs
« La gestion déléguée de la distribution d’eau a montré ses limites. Les manifestations de protestation se multiplient dans les différentes villes, notamment à Tanger, Rabat et Casablanca pour dénoncer la mauvaise gestion de ce secteur », renchérit Mohammed Ouhanoui, membre de l’association marocaine pour le Contrat mondial de l’eau. Mehdi Lahlou, également économiste, pointe du doigt le manque de volonté politique de la part du gouvernement pour résoudre cette problématique. « Le cabinet Benkirane manque d’abord de compétences au sujet des enjeux de l’eau dans notre pays. Ils ne sont pas suffisamment informés sur la problématique de l’eau. Il y a également le manque de volonté politique du gouvernement à affronter cette problématique », dénonce-t-il. Depuis sa création en 2006, ACME-Maroc mène un combat sans merci pour « la reconnaissance juridique explicite locale du droit inaliénable de toute personne à l’eau et à l’assainissement » et «l’adoption d’un cadre juridique consacrant la propriété publique de l’eau et sa non-privatisation ». Sa devise est que « l’eau est un bien commun, propriété de la Nation ». L’association s’est toujours opposée à la gestion déléguée de ce service public. Les voix s’élèvent pour crier au scandale ! Le dernier rapport de la Fondation Danielle Mitterand sur VEOLIA intitulé « Veolia ou l’écol’EAUpportunisme d’une multinationale française de l’eau – enquête à Bruxelles (Belgique) et à Rabat (Maroc) » met à nu les « défaillances » de cette gestion. Une gestion déléguée opaque, hausse démesurée des prix, investissements retardés et sous-dimensionnés, transfert de fonds opaques… une série de dysfonctionnements que la Fondation énumère. Elle ne manque pas non plus de souligner les protestations contre l’entreprise qui se sont renforcées en 2011, portées par l’élan du Printemps arabe et du Mouvement du 20 février.◆
Khadija Skalli