L'arrivée à terme du contrat de concession aura facilité les choses. Il n'empêche que les résultats sont spectaculaires. En renégociant la teneur de la délégation de service public pour la distribution de l'eau sur de nouvelles bases - elle arrivait à échéance au 31 décembre 2008 - la ville vient d'obtenir une réduction substantielle des coûts de l'eau potable à Anglet.
Au prix d'un minutieux passage au crible des comptes du concessionnaire sortant, la Lyonnaise des eaux, la nouvelle municipalité a contraint celui-ci a revoir très sérieusement à la baisse ses prétentions. Le déplacement du curseur est plutôt vertigineux, puisqu'il fait plonger de plus de 39 % l'ancienne tarification.
Un outil de contrôle
Ce chiffre doit toutefois être modulé par les coûts de l'assainissement d'une part, celui des redevances aux organismes publics de l'autre, qui échappent tous deux à la ville. Ce qui ramène, au final, très concrètement à 17 % la baisse sur la facture d'une consommation moyenne, évaluée à 120 mètres cubes par an. Soit tout de même une économie de 83 euros qui sera effective sur la note du premier semestre 2009.
« Nous avons pu obtenir un tel résultat, parce que nous avons, dès notre arrivée à la tête de la municipalité, voulu mettre en place un outil de contrôle de cette délégation de service public de l'eau », se réjouit Jean Espilondo, le maire. « Pendant 20 ans, la ville a laissé faire la Lyonnaise, désormais ce ne sera plus le cas. Et le nouveau contrat traduit d'ailleurs notre volonté d'être l'autorité organisatrice du service de l'eau. »
La municipalité s'était donc adjoint les compétences d'un véritable expert en la matière, le consultant bordelais Patrick du Fau de Lamothe.
« Ses investigations ont permis de mettre en évidence des marges financières très confortables de la part de la Lyonnaise », précise Georges Daubagna, adjoint à l'environnement, qui a empoigné à bras-le-corps ce dossier difficile et ô combien technique. La ville avait donc dès cet été réclamé un avenant au contrat finissant, pour l'année 2008. Et obtenu une baisse du prix de l'abonnement, une réduction des tarifs sur la consommation jusqu'à 120 mètres cubes, le remplacement gratuit de 210 branchements en plomb et la remise gracieuse des compteurs qui étaient initialement facturés. Soit l'équivalent de la coquette somme de 1 477 000 euros.
Le tarif le moins cher du BAB
« Cette première étape nous a surtout permis de mettre en place un cahier des charges très strict pour la nouvelle délégation à venir », se félicite Georges Daubagna. Un nouveau contrat qui, en sus de la baisse des tarifs, et d'une durée ramenée à 9 ans (le précédent était de 25 ans), prévoit une vingtaine d'engagements techniques, sans précédent de la part de l'exploitant.
Et en particulier le remplacement des 5 000 branchements en plomb encore installés sur le territoire communal.
Pour conserver le marché angloy à l'occasion du renouvellement de cette délégation de service public, la Lyonnaise des eaux aura donc dû se soumettre aux nouvelles et drastiques exigences de la ville. Avec pour conséquence de voir sa marge ramenée à 2,73 % contre 26 % en moyenne, au cours de la dernière décennie. Et de placer désormais Anglet au rang de la ville la moins chère du BAB en ce qui concerne le prix de l'eau (1). Mais le concessionnaire sortant n'avait guère le choix. Trois autres concurrents - Saur, Véolia et Agur - s'étaient en effet mis sur les rangs pour répondre à l'appel d'offres. Avec de solides arguments.
(1) 0,997 ? le mètre cube contre 1,144? à Bayonne et 1,204? à Biarritz (sur la base d'une consommation annuelle de 120 m3)
Auteur : Philippe Hemmert
p.hemmert@sudouest.com
Au prix d'un minutieux passage au crible des comptes du concessionnaire sortant, la Lyonnaise des eaux, la nouvelle municipalité a contraint celui-ci a revoir très sérieusement à la baisse ses prétentions. Le déplacement du curseur est plutôt vertigineux, puisqu'il fait plonger de plus de 39 % l'ancienne tarification.
Un outil de contrôle
Ce chiffre doit toutefois être modulé par les coûts de l'assainissement d'une part, celui des redevances aux organismes publics de l'autre, qui échappent tous deux à la ville. Ce qui ramène, au final, très concrètement à 17 % la baisse sur la facture d'une consommation moyenne, évaluée à 120 mètres cubes par an. Soit tout de même une économie de 83 euros qui sera effective sur la note du premier semestre 2009.
« Nous avons pu obtenir un tel résultat, parce que nous avons, dès notre arrivée à la tête de la municipalité, voulu mettre en place un outil de contrôle de cette délégation de service public de l'eau », se réjouit Jean Espilondo, le maire. « Pendant 20 ans, la ville a laissé faire la Lyonnaise, désormais ce ne sera plus le cas. Et le nouveau contrat traduit d'ailleurs notre volonté d'être l'autorité organisatrice du service de l'eau. »
La municipalité s'était donc adjoint les compétences d'un véritable expert en la matière, le consultant bordelais Patrick du Fau de Lamothe.
« Ses investigations ont permis de mettre en évidence des marges financières très confortables de la part de la Lyonnaise », précise Georges Daubagna, adjoint à l'environnement, qui a empoigné à bras-le-corps ce dossier difficile et ô combien technique. La ville avait donc dès cet été réclamé un avenant au contrat finissant, pour l'année 2008. Et obtenu une baisse du prix de l'abonnement, une réduction des tarifs sur la consommation jusqu'à 120 mètres cubes, le remplacement gratuit de 210 branchements en plomb et la remise gracieuse des compteurs qui étaient initialement facturés. Soit l'équivalent de la coquette somme de 1 477 000 euros.
Le tarif le moins cher du BAB
« Cette première étape nous a surtout permis de mettre en place un cahier des charges très strict pour la nouvelle délégation à venir », se félicite Georges Daubagna. Un nouveau contrat qui, en sus de la baisse des tarifs, et d'une durée ramenée à 9 ans (le précédent était de 25 ans), prévoit une vingtaine d'engagements techniques, sans précédent de la part de l'exploitant.
Et en particulier le remplacement des 5 000 branchements en plomb encore installés sur le territoire communal.
Pour conserver le marché angloy à l'occasion du renouvellement de cette délégation de service public, la Lyonnaise des eaux aura donc dû se soumettre aux nouvelles et drastiques exigences de la ville. Avec pour conséquence de voir sa marge ramenée à 2,73 % contre 26 % en moyenne, au cours de la dernière décennie. Et de placer désormais Anglet au rang de la ville la moins chère du BAB en ce qui concerne le prix de l'eau (1). Mais le concessionnaire sortant n'avait guère le choix. Trois autres concurrents - Saur, Véolia et Agur - s'étaient en effet mis sur les rangs pour répondre à l'appel d'offres. Avec de solides arguments.
(1) 0,997 ? le mètre cube contre 1,144? à Bayonne et 1,204? à Biarritz (sur la base d'une consommation annuelle de 120 m3)
Auteur : Philippe Hemmert
p.hemmert@sudouest.com