Le Cirque du Soleil y verse 1 % de sa valeur pour lancer les projets

Le fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, a mis en place, il y a deux ans, une fondation qui porte son nom où il a déjà versé plusieurs millions de dollars, afin de protéger l’environnement et à améliorer les conditions de vie dans le tie
Toujours selon les informations obtenues par Le Devoir, la Fondation Guy Laliberté (FGL) finance depuis quelques mois, au Nicaragua, un premier projet-pilote de protection et de distribution des eaux potables, mais aussi d'irrigation des plantations. Les actions caritatives, concentrées autour des ressources aquatiques, s'étendront ensuite à des dizaines de pays en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Même le Québec sera touché par une grande campagne de sensibilisation au gaspillage de l'eau et à la nécessité de la partager.
Le nouvel organisme philanthropique veut aussi encourager les compagnies et les employés des pays riches à verser 1 % de leurs revenus à des causes humanitaires. Guy Laliberté aurait été ébranlé et inspiré il y a quelques années par un article de magazine affirmant que le problème de la pauvreté extrême serait réglé à l'échelle planétaire, en une décennie à peine, si les compagnies du monde se soumettaient à une telle ponction philanthropique. L'entrepreneur-saltimbanque entend profiter de ses contacts internationaux pour promouvoir ce mécénat d'entreprise, un peu comme le fait le chanteur Bono du groupe U2, qui milite depuis des années pour l'aide à l'Afrique et diverses autres causes.
La règle du pourcentage s'applique d'ores et déjà au CDS. Le fondateur donne l'exemple. Il a versé à sa fondation «l'équivalent de 1 % de la valeur de son entreprise», selon une personne mêlée de près au dossier. Comme la valeur du cirque dépassait 1,5 milliard $ CAN l'an dernier, la mise de départ serait donc d'une bonne quinzaine de millions. La somme n'a pas été confirmée officiellement. Guy Laliberté a aussi commencé à verser à la FGL la même proportion de ses revenus annuels, qui dépassent largement les 200 millions avant impôt.
Le nouvel organisme philanthropique veut aussi encourager les compagnies et les employés des pays riches à verser 1 % de leurs revenus à des causes humanitaires. Guy Laliberté aurait été ébranlé et inspiré il y a quelques années par un article de magazine affirmant que le problème de la pauvreté extrême serait réglé à l'échelle planétaire, en une décennie à peine, si les compagnies du monde se soumettaient à une telle ponction philanthropique. L'entrepreneur-saltimbanque entend profiter de ses contacts internationaux pour promouvoir ce mécénat d'entreprise, un peu comme le fait le chanteur Bono du groupe U2, qui milite depuis des années pour l'aide à l'Afrique et diverses autres causes.
La règle du pourcentage s'applique d'ores et déjà au CDS. Le fondateur donne l'exemple. Il a versé à sa fondation «l'équivalent de 1 % de la valeur de son entreprise», selon une personne mêlée de près au dossier. Comme la valeur du cirque dépassait 1,5 milliard $ CAN l'an dernier, la mise de départ serait donc d'une bonne quinzaine de millions. La somme n'a pas été confirmée officiellement. Guy Laliberté a aussi commencé à verser à la FGL la même proportion de ses revenus annuels, qui dépassent largement les 200 millions avant impôt.

Le fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté,
Guy Laliberté veut que ses quelque 3000 employés dans le monde emboîtent le pas généreux. Pendant la toute récente «tournée du président», un exercice annuel qui l'amène à rencontrer toutes les équipes de productions et de création du CDS sur trois continents, il a annoncé la création de l'organisme de charité et demandé à chacun de verser, sur une base volontaire, 1 % de ses revenus annuels à la FGL ou à un autre organisme charitable. Si le mot d'ordre est largement suivi, la contribution des salariés du CDS pourrait facilement dépasser le million chaque année. Au total, théoriquement, la contribution annuelle à la FGL de tous les cirqueux, y compris la haute direction, pourrait donc dépasser les trois millions.
Seulement, la demande de cotisation n'a pas été bien reçue par tous. Les cadres ont vite accepté de contribuer, mais, selon des commentaires recueillis par Le Devoir, certains employés n'apprécient pas de sentir la pression éthique et financière du grand patron, aussi noble sa cause soit-elle. D'autres soulignent que M. Laliberté pourrait bien intervenir seul, avec son propre argent, pour appuyer sa marotte et laisser les employés agir en leur âme et conscience, où bon leur semble.
Guy Laliberté détient 95 % des actions du Cirque du Soleil, les 5 % restants étant partagés entre quelques cadres. Il joue sur tous les tableaux du jet-set comme le rappelait l'an dernier le magazine Commerce. Il se déplace en jet privé (un joujou de 45 millions), roule dans des voitures de luxe et donne des fêtes fastueuses. La prochaine se déroulera dans quelques semaines, à Montréal, autour du Grand Prix du Canada.
La philanthropie à la québécoise se développe et commence à combler l'écart la séparant du Canada anglais. L'exemple le plus notable provient de la Fondation de Lucie et André Chagnon, doté d'un actif dépassant le milliard de dollars, ce qui en fait la plus importante du pays. Parmi les 82 fondations privées les plus importantes du pays, 41 % comptent un actif de moins de 10 millions.
Le CDS a déjà mis en place Cirque du Monde, un organisme d'intervention auprès des jeunes de la rue présents dans une trentaine de villes et métropoles. Paul Laporte, directeur des programmes de cet organisme créé en 1993, va maintenant diriger la nouvelle fondation du président.
Comme Cirque du Monde, la FGL va s'associer de près à Oxfam-Québec pour ses interventions dans le tiers-monde. Le projet-pilote au Nicaragua utilise déjà cette filière privilégiée. Dans ce cas, le développement vise une quarantaine de communautés établies autour d'Esteli, la deuxième ville du pays.
Les réalisations concrètes seront mises en évidence lors du lancement officiel et mondial de la Fondation Guy Laliberté prévue l'an prochain. D'ici là, la compagnie refuse de commenter le dossier.
Il est cependant certain que le président y accorde la plus haute importance comme en témoigne la réunion avec les créanciers de la compagnie organisée au siège social de Montréal mercredi dernier. Les banquiers ont alors examiné les états financiers affichant la performance encore exceptionnelle de l'empire de la piste et le plan de développement de la compagnie pour la prochaine décennie. Une vidéo tournée en partie au Nicaragua, montrant la création de jardins familiaux et scolaires, a alors été projetée pour bien mettre en évidence la priorité accordée à ce volet des activités à court et moyen termes.
La FGL a reçu ses lettres patentes du ministère de l'industrie en mars 2003. Elle est immatriculée au registraire des entreprises du Québec depuis le 29 novembre dernier. Son siège social se trouve au quartier général du Cirque du Soleil, dans l'arrondissement de Saint-Michel.
Le conseil d'administration de l'organisme est en formation. Une réunion a eu lieu au début de la semaine dernière. Guy Laliberté lui-même en est le président. Il travaille avec Clément Guimond (secrétaire-trésorier) et France Chrétien (vice-présidente).
Mme Chrétien est la fille de l'ex-premier ministre du pays, Jean Chrétien et l'épouse d'André Desmarais, président du conseil de Gesca, l'empire médiatique de Power Corporation. Pour son travail à titre de président et de codirecteur de Power, André Desmarais a touché près de 19 millions de dollars l'an dernier. Sa femme, une avocate de formation, est déjà très impliquée dans plusieurs activités philanthropiques. France Chrétien dirige le conseil d'administration de la Fondation de l'institut de cardiologie de Montréal et siège au conseil d'administration du comité organisateur des Jeux olympiques de Vancouver (COVAN 2010). Elle a fait savoir par le truchement d'un porte-parole de Power Corporation qu'elle s'impliquait à titre bénévole dans la FGL et qu'elle ne formulerait aucun autre commentaire.
Clément Guimond est le coordonnateur général de la caisse d'économie solidaire Desjardins, la branche plus communautaire du Mouvement. L'institution bancaire a aidé le Cirque du Soleil à ses débuts, il y a deux décennies. M. Guimond prendra sa retraite du Mouvement dans environ un an et demi et aura donc de plus en plus de temps à consacrer à la grande oeuvre caritative.
Article du Devoir : Édition du lundi 8 mai 2006
Seulement, la demande de cotisation n'a pas été bien reçue par tous. Les cadres ont vite accepté de contribuer, mais, selon des commentaires recueillis par Le Devoir, certains employés n'apprécient pas de sentir la pression éthique et financière du grand patron, aussi noble sa cause soit-elle. D'autres soulignent que M. Laliberté pourrait bien intervenir seul, avec son propre argent, pour appuyer sa marotte et laisser les employés agir en leur âme et conscience, où bon leur semble.
Guy Laliberté détient 95 % des actions du Cirque du Soleil, les 5 % restants étant partagés entre quelques cadres. Il joue sur tous les tableaux du jet-set comme le rappelait l'an dernier le magazine Commerce. Il se déplace en jet privé (un joujou de 45 millions), roule dans des voitures de luxe et donne des fêtes fastueuses. La prochaine se déroulera dans quelques semaines, à Montréal, autour du Grand Prix du Canada.
La philanthropie à la québécoise se développe et commence à combler l'écart la séparant du Canada anglais. L'exemple le plus notable provient de la Fondation de Lucie et André Chagnon, doté d'un actif dépassant le milliard de dollars, ce qui en fait la plus importante du pays. Parmi les 82 fondations privées les plus importantes du pays, 41 % comptent un actif de moins de 10 millions.
Le CDS a déjà mis en place Cirque du Monde, un organisme d'intervention auprès des jeunes de la rue présents dans une trentaine de villes et métropoles. Paul Laporte, directeur des programmes de cet organisme créé en 1993, va maintenant diriger la nouvelle fondation du président.
Comme Cirque du Monde, la FGL va s'associer de près à Oxfam-Québec pour ses interventions dans le tiers-monde. Le projet-pilote au Nicaragua utilise déjà cette filière privilégiée. Dans ce cas, le développement vise une quarantaine de communautés établies autour d'Esteli, la deuxième ville du pays.
Les réalisations concrètes seront mises en évidence lors du lancement officiel et mondial de la Fondation Guy Laliberté prévue l'an prochain. D'ici là, la compagnie refuse de commenter le dossier.
Il est cependant certain que le président y accorde la plus haute importance comme en témoigne la réunion avec les créanciers de la compagnie organisée au siège social de Montréal mercredi dernier. Les banquiers ont alors examiné les états financiers affichant la performance encore exceptionnelle de l'empire de la piste et le plan de développement de la compagnie pour la prochaine décennie. Une vidéo tournée en partie au Nicaragua, montrant la création de jardins familiaux et scolaires, a alors été projetée pour bien mettre en évidence la priorité accordée à ce volet des activités à court et moyen termes.
La FGL a reçu ses lettres patentes du ministère de l'industrie en mars 2003. Elle est immatriculée au registraire des entreprises du Québec depuis le 29 novembre dernier. Son siège social se trouve au quartier général du Cirque du Soleil, dans l'arrondissement de Saint-Michel.
Le conseil d'administration de l'organisme est en formation. Une réunion a eu lieu au début de la semaine dernière. Guy Laliberté lui-même en est le président. Il travaille avec Clément Guimond (secrétaire-trésorier) et France Chrétien (vice-présidente).
Mme Chrétien est la fille de l'ex-premier ministre du pays, Jean Chrétien et l'épouse d'André Desmarais, président du conseil de Gesca, l'empire médiatique de Power Corporation. Pour son travail à titre de président et de codirecteur de Power, André Desmarais a touché près de 19 millions de dollars l'an dernier. Sa femme, une avocate de formation, est déjà très impliquée dans plusieurs activités philanthropiques. France Chrétien dirige le conseil d'administration de la Fondation de l'institut de cardiologie de Montréal et siège au conseil d'administration du comité organisateur des Jeux olympiques de Vancouver (COVAN 2010). Elle a fait savoir par le truchement d'un porte-parole de Power Corporation qu'elle s'impliquait à titre bénévole dans la FGL et qu'elle ne formulerait aucun autre commentaire.
Clément Guimond est le coordonnateur général de la caisse d'économie solidaire Desjardins, la branche plus communautaire du Mouvement. L'institution bancaire a aidé le Cirque du Soleil à ses débuts, il y a deux décennies. M. Guimond prendra sa retraite du Mouvement dans environ un an et demi et aura donc de plus en plus de temps à consacrer à la grande oeuvre caritative.
Article du Devoir : Édition du lundi 8 mai 2006