Manifeste pour une vie politique enfin propre

Les citoyens n’ont plus confiance en ceux qui les représentent, ils les estiment « tous pourris » et plus à même de s’intéresser à leur pouvoir et leur porte-monnaie qu’à leur rôle démocratique.
Pour regagner la confiance des citoyens et rendre enfin propre la vie politique française, Anticor se mobilise et appelle toutes et tous, élus ou citoyens à lutter activement contre la corruption qui a aujourd’hui gagné une partie des hommes et femmes politiques. L’association de lutte contre la corruption des élus, Anticor, propose 10 mesures pour immuniser la politique :
1) Prévenir
2) Contrôler
3) Punir
Pour regagner la confiance des citoyens et rendre enfin propre la vie politique française, Anticor se mobilise et appelle toutes et tous, élus ou citoyens à lutter activement contre la corruption qui a aujourd’hui gagné une partie des hommes et femmes politiques. L’association de lutte contre la corruption des élus, Anticor, propose 10 mesures pour immuniser la politique :
1) Prévenir
- - non cumul des mandats et des fonctions
- - formation obligatoire des élus aux bonnes pratiques de gestion
- - reconnaissance du droit d'alerte pour protéger du licenciement les salariés révélant des malversations dans leurs entreprises
2) Contrôler
- - établissement d’un contre-pouvoir citoyen
- - réglementation du lobbying en France
- - renforcement des chambres régionales des comptes et élargissement de leur saisine
- - transparence sur les prix et profits de l'exploitation et de la gestion de l'énergie et des ressources naturelles (eau, gaz, pétrole ...)
3) Punir
- - inéligibilité définitive des élus condamnés pour délits financiers
- - suppression de l'amnistie des délits financiers
- - suspension de marchés publics à une entreprise condamnée pour avoir versé des pots de vins
INTERVIEW accordée à N'OBS par Séverine Tessier

Séverine Tessier
LE RENVERSEMENT D'OSCAR TEMARU
"Les ficelles de ce putsch sont tirées par l'Elysée"
15.12.2006
L'affrontement entre Oscar Temaru et Gaston Flosse semble sans fin. Comment peut-on l'expliquer ?
- C'est en effet une énième tentative de la part de Gaston Flosse, qui veut reprendre le pouvoir avant l'élection présidentielle. Comme en octobre 2004, cette motion de censure contre Oscar Temaru a été adoptée de justesse: deux élus instables ont suffi à faire basculer la majorité du côté des autonomistes de Gaston Flosse.
C'est donc un nouveau coup porté à la stabilité politique de la Polynésie française et une nouvelle tentative de confiscation du pouvoir par le clan Flosse. Cette fois encore, il y a fort à parier que les ficelles de ce "putsch" sont tirées par l'Elysée. La Polynésie française représente en effet un enjeu politique et financier pour les proches de la chiraquie. Politique, avec ses quelque 250.00 habitants, et financier en raison de la manne importante dont disposent toujours les "copains de la chiraquie", dont je parle dans mon livre, qui ont bénéficié de largesses du pouvoir du temps de Gaston Flosse. Paris n'a qu'un seul et unique objectif dans ce territoire d'outre-mer: remettre à sa tête l'homme soutenu par le gouvernement de métropole, à savoir Flosse.
Je m'inquiète beaucoup des conséquences de ce dernier "épisode" du duel Flosse-Temaru sur la démocratie de la Polynésie française. A chaque fois que le peuple polynésien s'exprime, comme il l'a fait en élisant Oscar Temaru, le clan Flosse essaie de lui confisquer le pouvoir par une tentative de putsch.
Cela tient principalement à la majorité actuelle, qui est très serrée. Le dernier scrutin était partiel. Tout s'est joué à très peu de choses. Oscar Temaru a alors formé une coalition, qui reflète une certaine diversité du paysage polynésien. Mais comme toute coalition, elle devient fragile dès lors que ses membres acceptent de se laisser de côté une partie de leur programme.
Quel bilan peut-on tirer du gouvernement d'Oscar Temaru depuis son arrivée au pouvoir en juin 2004 ?
- Oscar Temaru s'est fixé une priorité essentielle: le développement économique et social. Il a réussi à esquisser les contours de cette politique. Mais il est difficile de mesurer les effets d'une politique en à peine un an et demi. (ndlr : Oscar Temaru a perdu son siège de président de la Polynésie française en octobre 2004 avant de le récupérer en mars 2005). C'est pour cette raison qu'Oscar Temaru doit pouvoir aller au bout de son mandat, prévu en 2009. A ce moment-là, les électeurs pourront choisir en fonction de ce qui aura été fait.
Oscar Temaru est - je peux l'affirmer pour l'avoir rencontré - une personne humble et d'une grande intégrité personnelle. Mais il a été sans cesse malmené, y compris dans son camp, où les appétits pour les responsabilités étaient très aiguisés. Surtout, il est l'objet d'une surenchère permanente et de tentatives de déstabilisation qui rendent difficile l'exercice de son mandat. Il faut toutefois signaler qu'il a essayé de reprendre en main la gestion publique, que Gaston Flosse avait laissé dans un état calamiteux. Cette tentative est à saluer dans un territoire où les débats tournent surtout autour de "vieux sujets" comme le nucléaire ou l'indépendance.
Justement, si Oscar Temaru est réélu, peut-on imaginer à terme une Polynésie indépendante, comme il le souhaite ?
- Avant d'imaginer un scrutin sur l'autodétermination, comme en Nouvelle-Calédonie, qui débouche sur l'indépendance du territoire, il faut créer les conditions du respect du suffrage universel. Cela passe d'abord par une paix sociale, ce qui implique un véritable rassemblement dépassant les clivages indépendantistes/autonomistes. C'est sur cette base que Temaru a été élu. Mais la paix sociale n'est pas encore une réalité. L'autre condition est celle de l'auto-développement économique, qui elle non plus n'est pas encore remplie. A ce jour, la Polynésie a encore besoin de la France. Elle est dépendante de ses importations en Nouvelle-Zélande et n'a pas les moyens de s'autoalimenter Car la politique de l'Etat français à l'égard de la Polynésie a toujours été plus guichetière que solidaire.
En ce qui concerne la réélection d'Oscar Temaru, tout est très aléatoire et toujours très serré entre les deux clans. Mais il n'y a pas à l'heure actuelle d'alternative à Temaru capable de rassembler la Polynésie. Le président de l'Assemblée de Polynésie, Philip Schyle, a d'ailleurs indiqué qu'il ne voterait pas pour un président issu du parti autonomiste. Gaston Flosse essaie de mettre en avant le maire de Bora Bora face à Temaru. Mais il n'a aucune assise pour créer un véritable rassemblement.
Ce qui est certain en revanche, c'est que l'équipe de Temaru avait été élue sur un choix massif de la population. Il est du devoir de Paris de garantir de façon durable la stabilité démocratique de la Polynésie française. Pour cela, le gouvernement français doit assurer la continuité du rassemblement autour d'Oscar Temaru jusqu'au terme de son mandat.
Propos recueillis par Chiara Penzo
(le jeudi 14 décembre 2006)
"Les ficelles de ce putsch sont tirées par l'Elysée"
15.12.2006
L'affrontement entre Oscar Temaru et Gaston Flosse semble sans fin. Comment peut-on l'expliquer ?
- C'est en effet une énième tentative de la part de Gaston Flosse, qui veut reprendre le pouvoir avant l'élection présidentielle. Comme en octobre 2004, cette motion de censure contre Oscar Temaru a été adoptée de justesse: deux élus instables ont suffi à faire basculer la majorité du côté des autonomistes de Gaston Flosse.
C'est donc un nouveau coup porté à la stabilité politique de la Polynésie française et une nouvelle tentative de confiscation du pouvoir par le clan Flosse. Cette fois encore, il y a fort à parier que les ficelles de ce "putsch" sont tirées par l'Elysée. La Polynésie française représente en effet un enjeu politique et financier pour les proches de la chiraquie. Politique, avec ses quelque 250.00 habitants, et financier en raison de la manne importante dont disposent toujours les "copains de la chiraquie", dont je parle dans mon livre, qui ont bénéficié de largesses du pouvoir du temps de Gaston Flosse. Paris n'a qu'un seul et unique objectif dans ce territoire d'outre-mer: remettre à sa tête l'homme soutenu par le gouvernement de métropole, à savoir Flosse.
Je m'inquiète beaucoup des conséquences de ce dernier "épisode" du duel Flosse-Temaru sur la démocratie de la Polynésie française. A chaque fois que le peuple polynésien s'exprime, comme il l'a fait en élisant Oscar Temaru, le clan Flosse essaie de lui confisquer le pouvoir par une tentative de putsch.
Cela tient principalement à la majorité actuelle, qui est très serrée. Le dernier scrutin était partiel. Tout s'est joué à très peu de choses. Oscar Temaru a alors formé une coalition, qui reflète une certaine diversité du paysage polynésien. Mais comme toute coalition, elle devient fragile dès lors que ses membres acceptent de se laisser de côté une partie de leur programme.
Quel bilan peut-on tirer du gouvernement d'Oscar Temaru depuis son arrivée au pouvoir en juin 2004 ?
- Oscar Temaru s'est fixé une priorité essentielle: le développement économique et social. Il a réussi à esquisser les contours de cette politique. Mais il est difficile de mesurer les effets d'une politique en à peine un an et demi. (ndlr : Oscar Temaru a perdu son siège de président de la Polynésie française en octobre 2004 avant de le récupérer en mars 2005). C'est pour cette raison qu'Oscar Temaru doit pouvoir aller au bout de son mandat, prévu en 2009. A ce moment-là, les électeurs pourront choisir en fonction de ce qui aura été fait.
Oscar Temaru est - je peux l'affirmer pour l'avoir rencontré - une personne humble et d'une grande intégrité personnelle. Mais il a été sans cesse malmené, y compris dans son camp, où les appétits pour les responsabilités étaient très aiguisés. Surtout, il est l'objet d'une surenchère permanente et de tentatives de déstabilisation qui rendent difficile l'exercice de son mandat. Il faut toutefois signaler qu'il a essayé de reprendre en main la gestion publique, que Gaston Flosse avait laissé dans un état calamiteux. Cette tentative est à saluer dans un territoire où les débats tournent surtout autour de "vieux sujets" comme le nucléaire ou l'indépendance.
Justement, si Oscar Temaru est réélu, peut-on imaginer à terme une Polynésie indépendante, comme il le souhaite ?
- Avant d'imaginer un scrutin sur l'autodétermination, comme en Nouvelle-Calédonie, qui débouche sur l'indépendance du territoire, il faut créer les conditions du respect du suffrage universel. Cela passe d'abord par une paix sociale, ce qui implique un véritable rassemblement dépassant les clivages indépendantistes/autonomistes. C'est sur cette base que Temaru a été élu. Mais la paix sociale n'est pas encore une réalité. L'autre condition est celle de l'auto-développement économique, qui elle non plus n'est pas encore remplie. A ce jour, la Polynésie a encore besoin de la France. Elle est dépendante de ses importations en Nouvelle-Zélande et n'a pas les moyens de s'autoalimenter Car la politique de l'Etat français à l'égard de la Polynésie a toujours été plus guichetière que solidaire.
En ce qui concerne la réélection d'Oscar Temaru, tout est très aléatoire et toujours très serré entre les deux clans. Mais il n'y a pas à l'heure actuelle d'alternative à Temaru capable de rassembler la Polynésie. Le président de l'Assemblée de Polynésie, Philip Schyle, a d'ailleurs indiqué qu'il ne voterait pas pour un président issu du parti autonomiste. Gaston Flosse essaie de mettre en avant le maire de Bora Bora face à Temaru. Mais il n'a aucune assise pour créer un véritable rassemblement.
Ce qui est certain en revanche, c'est que l'équipe de Temaru avait été élue sur un choix massif de la population. Il est du devoir de Paris de garantir de façon durable la stabilité démocratique de la Polynésie française. Pour cela, le gouvernement français doit assurer la continuité du rassemblement autour d'Oscar Temaru jusqu'au terme de son mandat.
Propos recueillis par Chiara Penzo
(le jeudi 14 décembre 2006)