Pour Anne Le Strat, la Gestion de l’eau, est d’abord une affaire de volonté politique
Depuis le 1er janvier 2010, le service de l’eau à Paris n’est plus assuré que par une régie municipale, Eau de Paris, alors qu’il était délégué depuis 1984 (à Veolia pour la rive droite et à Suez pour la rive gauche). Le symbole est fort alors que les délégations du service de l’eau sont attaquées de toutes parts. Cela a pris presque 10 ans à l’équipe de Bertrand Delanoë pour aboutir à cette conclusion emblématique. “Quand la gauche plurielle est arrivée à la mairie en 2001, nous avons considéré que le système en vigueur, opaque et sur lequel la Ville ne contrôlait rien, ne pouvait pas continuer ainsi”, raconte Anne Le Strat, adjointe du Maire et présidente d’Eau de Paris. “Nous avons donc commencé par renégocier les contrats en 2004 mais nous nous sommes rapidement rendu compte que cela n’était pas suffisant et en 2007 Bertrand Delanoë a donc fait de la remunicipalisation de l’eau une promesse de campagne”, ajoute-t-elle. Après les élections de 2008, l’équipe s’est donc mise au travail pour transformer le système de gestion de l’eau. Il leur a fallu créer la régie juridiquement et administrativement, y intégrer les fonctions de production et de transport initialement assurées par une société d’économie mixte, négocier avec les opérateurs les biens de retour, créer des services nouveaux comme la comptabilité ou la facturation et négocier avec les syndicats sur les conditions de vie collective de la nouvelle organisation. Néanmoins, il n’était pas possible de revenir à une régie directe, Eau de Paris est donc juridiquement un établissement public industriel et commercial (Epic), avec un statut de régie à personnalité morale, et donc autonome financièrement. Aujourd’hui, la régie Eau de Paris regroupe tous les métiers de l’eau. Elle ne délègue plus rien et contrôle donc toutes les fonctions du service de l’eau, même si elle en externalise certains aspects. La Ville de Paris reste l’autorité régulatrice mais n’a aucun rôle technique, si ce n’est de contrôler les indicateurs de performance de la régie.
Anne Le Strat observe par ailleurs que la délégation de service publique, en ce qui concerne l'eau, est une « rareté dans le monde ». Les USA eux-mêmes – soit le temple du libéralisme et de la marchandisation - ont opté majoritairement pour la gestion publique. C’est aussi le cas du Canada et de la plupart des pays européens. Pour l’adjointe au Maire de Paris, le dossier dépasse les clivages idéologiques et politiques. L’eau étant un bien commun, un service public de base, et même le plus éminent et le plus fondamental des services publics.
Rien donc, socialement, politiquement et idéologiquement ne justifie son transfert à la gestion privé.
En outre, la rareté des ressources financières disponibles pour gérer l’eau, y investir sur le long terme, améliorer sa qualité et pérenniser les installations prévues pour sa production, son transport et sa distribution justifie amplement que sa gestion ne doive conduire à aucune ‘’fuite’’ de valeur ajoutée en ce qui la concerne.
Dans ce sens, mettre l’eau à la disposition des usagers ne doit pas conduire, in fine, à la distribution de dividendes au profit d’un actionnariat privé essentiellement intéressé par le profit.
Toute valeur ajoutée dégagée par la distribution de l’eau doit revenir à la collectivité publique, en la personne de la régie, pour être réinjectée en vue d’assurer la durabilité de la ressource et sa disponibilité pour le citoyen-usager, dans les meilleures conditions – notamment qualitatives -
C’est là un avantage majeure de la gestion publique sur la gestion privée: « on ne rémunère pas les actionnaires. Tous les flux financiers sont entièrement réinvestis dans le service et dans la ressource à laquelle il permet d’accéder».
Sur le plan strictement financier, la Mairie de Parie s’attend à économiser grâce au retour de l’eau à la Gestion publique depuis le début de l’année en cours (2010) à des économies annuelles comprises entre 35 et 40 millions d’euro (soit entre 375 et 440 millions de dirhams. (soit l’équivalent de la moitié du capital qui devait être apporté à l’origine par la Lyonnaise des Eaux pour accéder à la Gestion de l’eau et de l’électricité à Casablanca, en 1997).
Depuis le 1er janvier 2010, le service de l’eau à Paris n’est plus assuré que par une régie municipale, Eau de Paris, alors qu’il était délégué depuis 1984 (à Veolia pour la rive droite et à Suez pour la rive gauche). Le symbole est fort alors que les délégations du service de l’eau sont attaquées de toutes parts. Cela a pris presque 10 ans à l’équipe de Bertrand Delanoë pour aboutir à cette conclusion emblématique. “Quand la gauche plurielle est arrivée à la mairie en 2001, nous avons considéré que le système en vigueur, opaque et sur lequel la Ville ne contrôlait rien, ne pouvait pas continuer ainsi”, raconte Anne Le Strat, adjointe du Maire et présidente d’Eau de Paris. “Nous avons donc commencé par renégocier les contrats en 2004 mais nous nous sommes rapidement rendu compte que cela n’était pas suffisant et en 2007 Bertrand Delanoë a donc fait de la remunicipalisation de l’eau une promesse de campagne”, ajoute-t-elle. Après les élections de 2008, l’équipe s’est donc mise au travail pour transformer le système de gestion de l’eau. Il leur a fallu créer la régie juridiquement et administrativement, y intégrer les fonctions de production et de transport initialement assurées par une société d’économie mixte, négocier avec les opérateurs les biens de retour, créer des services nouveaux comme la comptabilité ou la facturation et négocier avec les syndicats sur les conditions de vie collective de la nouvelle organisation. Néanmoins, il n’était pas possible de revenir à une régie directe, Eau de Paris est donc juridiquement un établissement public industriel et commercial (Epic), avec un statut de régie à personnalité morale, et donc autonome financièrement. Aujourd’hui, la régie Eau de Paris regroupe tous les métiers de l’eau. Elle ne délègue plus rien et contrôle donc toutes les fonctions du service de l’eau, même si elle en externalise certains aspects. La Ville de Paris reste l’autorité régulatrice mais n’a aucun rôle technique, si ce n’est de contrôler les indicateurs de performance de la régie.
Anne Le Strat observe par ailleurs que la délégation de service publique, en ce qui concerne l'eau, est une « rareté dans le monde ». Les USA eux-mêmes – soit le temple du libéralisme et de la marchandisation - ont opté majoritairement pour la gestion publique. C’est aussi le cas du Canada et de la plupart des pays européens. Pour l’adjointe au Maire de Paris, le dossier dépasse les clivages idéologiques et politiques. L’eau étant un bien commun, un service public de base, et même le plus éminent et le plus fondamental des services publics.
Rien donc, socialement, politiquement et idéologiquement ne justifie son transfert à la gestion privé.
En outre, la rareté des ressources financières disponibles pour gérer l’eau, y investir sur le long terme, améliorer sa qualité et pérenniser les installations prévues pour sa production, son transport et sa distribution justifie amplement que sa gestion ne doive conduire à aucune ‘’fuite’’ de valeur ajoutée en ce qui la concerne.
Dans ce sens, mettre l’eau à la disposition des usagers ne doit pas conduire, in fine, à la distribution de dividendes au profit d’un actionnariat privé essentiellement intéressé par le profit.
Toute valeur ajoutée dégagée par la distribution de l’eau doit revenir à la collectivité publique, en la personne de la régie, pour être réinjectée en vue d’assurer la durabilité de la ressource et sa disponibilité pour le citoyen-usager, dans les meilleures conditions – notamment qualitatives -
C’est là un avantage majeure de la gestion publique sur la gestion privée: « on ne rémunère pas les actionnaires. Tous les flux financiers sont entièrement réinvestis dans le service et dans la ressource à laquelle il permet d’accéder».
Sur le plan strictement financier, la Mairie de Parie s’attend à économiser grâce au retour de l’eau à la Gestion publique depuis le début de l’année en cours (2010) à des économies annuelles comprises entre 35 et 40 millions d’euro (soit entre 375 et 440 millions de dirhams. (soit l’équivalent de la moitié du capital qui devait être apporté à l’origine par la Lyonnaise des Eaux pour accéder à la Gestion de l’eau et de l’électricité à Casablanca, en 1997).