s autorités de la ville de Rabat ont décidé de concentrer aux mains d’une même société étrangère, la multinationale VEOLIA, la gestion de la majeure partie des services publics urbains (eau, électricité, éclairage, assainissement, gestion des déchets, transports publics), en promettant aux usagers une gestion « plus moderne et plus efficace ».
Pourtant nous avons tous en mémoire la pagaille qui a accompagné l’arrivée de la société Stareo (dont Veolia est le principal actionnaire) dans le transport urbain de Rabat, pagaille qui perdure encore aujourd’hui avec un parc d’autobus toujours insuffisant, et pour une large part fortement polluant, et la modification qui perdure des numérotations et des trajets des bus (et on nous promet que cela changera encore dans quelques mois !!).
Comment a-t-il été possible que le démarrage de la société STAREO se fasse dans une telle précipitation, sans que la société ait réuni les moyens d’assurer la continuité du service dans des conditions correctes, que ce soit vis-à-vis des employés ou des usagers ?
Aujourd’hui encore, plus d’un an après la signature du contrat passé avec Véolia, de nombreux problèmes subsistent :
- On est encore loin des 400 autobus neufs que Stareo avait promis et de très nombreux autobus vétustes, importés en deuxième main de France ou de Hollande, continuent de circuler, mettant la vie et la santé des usagers, et des R’batis dans leur ensemble, en danger.
- Les nouvelles lignes, loin de représenter une réponse aux attentes des usagers, correspondent d’abord à des critères de rentabilité : regroupement de lignes, allongement des trajets, nombreuses zones laissées sans desserte, etc…
- Le tarif des abonnements étudiants a connu une augmentation scandaleuse (il a plus que doublé) alors que la desserte du campus universitaire est particulièrement défaillante
- Les employés, qui viennent d’observer une grève, vivent des conditions de travail indignes: salaires insuffisants, heures supplémentaires non payées, problèmes d’inscription à la CNSS, chômage technique,etc...
A quoi a donc servi l’emprunt de deux milliards de dirhams levé par la société STAREO ? Les habitants de Rabat sont en droit de demander des comptes.
Tout cela est confirmé par un rapport rédigé par le vice-maire de Rabat qui dévoile en outre l’existence d’un déficit de 300 millions de dirhams. Ce rapport finira-t-il au fond d’un tiroir ?
En ce qui concerne la distribution de l’eau et de l’électricité et l’assainissement, la même pagaille avait marqué leur concession à une entreprise privée d’origine ibérique, obligeant la ville à changer de délégataire 4 ans plus tard. Mais, aujourd’hui, avec la société VEOLIA, de nombreux problèmes continuent à se poser. Malgré la difficulté d’accès à l’information et le manque de transparence qui caractérise la société VEOLIA au Maroc, nous avons pu faire les constats suivants :
L’augmentation de 1% des factures, instaurée en 2002 pour un délai d’un an (suite à la mauvaise gestion de la première société délégataire) n’a jamais été supprimée. Cette majoration n’a plus lieu d’être et les sommes indument perçues depuis 9 ans doivent être restituées à la collectivité. Nous avons également constaté que les tarifs appliqués sont, en moyenne, de 1 à 7dh plus élevés que dans les villes qui sont restées en gestion publique.
La REDAL/Véolia accuse un retard de trois ans sur les travaux d’investissement prévus, ce qui correspond à 25% des montants initialement prévus. Résultat : les eaux polluées continuent de se déverser sur nos plages et l’évacuation des eaux de pluie reste encore problématique dans beaucoup de quartiers.
Par ailleurs tout le monde peut constater les monceaux d’ordures qui débordent de containers jamais désinfectés et l’absence d’hygiène qui accompagne la gestion des ordures.
Tout cela, joint à plusieurs irrégularités constatées dans la gestion financière et à l’opacité qui entoure les activités de la société VEOLIA à Rabat, nous a amenés à écrire, en janvier dernier, une lettre détaillée à Monsieur Oualalou, maire de Rabat. Ce courrier est resté sans réponse.
La gestion des services publics de notre ville concerne tous ses habitants. Ceux-ci sont en droit d’exiger, comme l’ont fait les habitants de Tanger et de Tétouan, des services publics de qualité, à des tarifs accessibles à tous, l’accès à l’information et la transparence en matière de gestion. Ils sont également en droit d’exiger un retour en régie publique, si la société privée, qui a une situation de quasi monopole sur la gestion des services urbains, s’avère plus soucieuse de ses bénéfices que des intérêts de la population.
Sections locales Rabat de l’UMT, l’AMDH, ATTAC, ANDCM/ Instance nationale de défense des biens publics. ACME-Maroc
Rabat, le 15 mars 2010
Pourtant nous avons tous en mémoire la pagaille qui a accompagné l’arrivée de la société Stareo (dont Veolia est le principal actionnaire) dans le transport urbain de Rabat, pagaille qui perdure encore aujourd’hui avec un parc d’autobus toujours insuffisant, et pour une large part fortement polluant, et la modification qui perdure des numérotations et des trajets des bus (et on nous promet que cela changera encore dans quelques mois !!).
Comment a-t-il été possible que le démarrage de la société STAREO se fasse dans une telle précipitation, sans que la société ait réuni les moyens d’assurer la continuité du service dans des conditions correctes, que ce soit vis-à-vis des employés ou des usagers ?
Aujourd’hui encore, plus d’un an après la signature du contrat passé avec Véolia, de nombreux problèmes subsistent :
- On est encore loin des 400 autobus neufs que Stareo avait promis et de très nombreux autobus vétustes, importés en deuxième main de France ou de Hollande, continuent de circuler, mettant la vie et la santé des usagers, et des R’batis dans leur ensemble, en danger.
- Les nouvelles lignes, loin de représenter une réponse aux attentes des usagers, correspondent d’abord à des critères de rentabilité : regroupement de lignes, allongement des trajets, nombreuses zones laissées sans desserte, etc…
- Le tarif des abonnements étudiants a connu une augmentation scandaleuse (il a plus que doublé) alors que la desserte du campus universitaire est particulièrement défaillante
- Les employés, qui viennent d’observer une grève, vivent des conditions de travail indignes: salaires insuffisants, heures supplémentaires non payées, problèmes d’inscription à la CNSS, chômage technique,etc...
A quoi a donc servi l’emprunt de deux milliards de dirhams levé par la société STAREO ? Les habitants de Rabat sont en droit de demander des comptes.
Tout cela est confirmé par un rapport rédigé par le vice-maire de Rabat qui dévoile en outre l’existence d’un déficit de 300 millions de dirhams. Ce rapport finira-t-il au fond d’un tiroir ?
En ce qui concerne la distribution de l’eau et de l’électricité et l’assainissement, la même pagaille avait marqué leur concession à une entreprise privée d’origine ibérique, obligeant la ville à changer de délégataire 4 ans plus tard. Mais, aujourd’hui, avec la société VEOLIA, de nombreux problèmes continuent à se poser. Malgré la difficulté d’accès à l’information et le manque de transparence qui caractérise la société VEOLIA au Maroc, nous avons pu faire les constats suivants :
L’augmentation de 1% des factures, instaurée en 2002 pour un délai d’un an (suite à la mauvaise gestion de la première société délégataire) n’a jamais été supprimée. Cette majoration n’a plus lieu d’être et les sommes indument perçues depuis 9 ans doivent être restituées à la collectivité. Nous avons également constaté que les tarifs appliqués sont, en moyenne, de 1 à 7dh plus élevés que dans les villes qui sont restées en gestion publique.
La REDAL/Véolia accuse un retard de trois ans sur les travaux d’investissement prévus, ce qui correspond à 25% des montants initialement prévus. Résultat : les eaux polluées continuent de se déverser sur nos plages et l’évacuation des eaux de pluie reste encore problématique dans beaucoup de quartiers.
Par ailleurs tout le monde peut constater les monceaux d’ordures qui débordent de containers jamais désinfectés et l’absence d’hygiène qui accompagne la gestion des ordures.
Tout cela, joint à plusieurs irrégularités constatées dans la gestion financière et à l’opacité qui entoure les activités de la société VEOLIA à Rabat, nous a amenés à écrire, en janvier dernier, une lettre détaillée à Monsieur Oualalou, maire de Rabat. Ce courrier est resté sans réponse.
La gestion des services publics de notre ville concerne tous ses habitants. Ceux-ci sont en droit d’exiger, comme l’ont fait les habitants de Tanger et de Tétouan, des services publics de qualité, à des tarifs accessibles à tous, l’accès à l’information et la transparence en matière de gestion. Ils sont également en droit d’exiger un retour en régie publique, si la société privée, qui a une situation de quasi monopole sur la gestion des services urbains, s’avère plus soucieuse de ses bénéfices que des intérêts de la population.
Sections locales Rabat de l’UMT, l’AMDH, ATTAC, ANDCM/ Instance nationale de défense des biens publics. ACME-Maroc
Rabat, le 15 mars 2010