Kyrnolia
La direction estime que les factures d'eau pourraient augmenter
Paru aujourd'hui, lundi 21 juillet 2008
La direction de Kyrnolia réagissant au communiqué de l'intersyndical CGT/STC (1) publié dans notre édition d'hier nous prie d'insérer : « Le 17 juillet dernier, la Direction de Veolia Eau rencontrait, à son initiative, les organisations syndicales de Kyrnolia, au siège de Veolia à Paris, pour entamer des discussions autour du statut des personnels. Elle proposait deux solutions aux représentants syndicaux CGT et STC, qui garantissaient, toutes les deux, au minimum les rémunérations actuelles. La première consistait à aligner l'ensemble du personnel Corse, au statut commun de l'entreprise en cours de négociation au niveau national. La seconde consistait à conserver le statut actuel très favorable du personnel de la CMESE Corse et prévoyait un alignement du personnel de la CEO au statut commun de l'entreprise, avec maintien des accords locaux et augmentation de la prime d'insularité. Les syndicats proposaient alors une troisième solution qui imposait d'aligner tout le personnel Corse sur la base du statut de la CMESE Corse. Cette troisième solution n'est pas acceptable pour la direction si certaines dispositions du statut actuel de la CMESE Corse ne peuvent être discutées. Elle a néanmoins accepté de l'étudier, dans un souci de transparence, (...)
La direction de Veolia Eau résumait les réflexions à mener, dans un courrier, dont le contenu était soumis, avant son envoi, à l'approbation des organisations syndicales qui ne faisaient aucune objection. Elle y indiquait que la conclusion de l'étude des trois solutions serait faite au plus tard fin septembre. (...) Malheureusement, les syndicats ont remis en cause leur accord de principe. (...) C'est d'autant moins compréhensible que la mise en oeuvre de la solution qu'ils préconisaient nécessitait, selon leur propre aveu, dans le meilleur des cas, environ 6 mois.
Un équilibre fragile
Quant « à la politique de salariés low cost » que les représentants syndicaux fustigent, il convient de rappeler quelques chiffres. Le salaire moyen des ouvriers, (...) avec les dispositions du nouveau statut et l'amélioration proposée pour la prime d'insularité, (...) sera porté à près de 31 000 euros (NDLR : bruts), l'équivalent pour l'ouvrier moyen du salaire d'un ingénieur débutant. Ainsi, si la direction de Kyrnolia accepte de pérenniser les salaires actuels de la CMESE Corse, qui sont significativement plus importants, elle ne peut étendre ces derniers à la CEO, sans éviter une augmentation inéluctable et durable du prix des services de l'eau et de l'assainissement.
Les entreprises de Kyrnolia interviennent dans deux domaines d'activités : les Délégations de Service Public d'eau et d'assainissement et les travaux (pompage, canalisations, prestations de service...). Le résultat des Délégations de Service Public d'eau et d'assainissement accuse, pour l'année 2007, un déficit de 181 000 euros, pour l'ensemble des contrats de Corse. Les travaux, qui sont attribués au moins disant après appel d'offres des collectivités, permettent de couvrir le déficit d'exploitation et même de dégager un bénéfice. (...) Enfin, on ne peut pas passer sous silence le niveau des factures impayées particulièrement élevé, près de 11 millions d'euros, pour lesquelles Kyrnolia fait l'avance des sommes non encaissées pour le compte des collectivités, sans quoi certaines d'entre elles seraient, aujourd'hui, en grandes difficultés financières...»
1. C'est à compter d'aujourd'hui minuit que prend effet le préavis de l'intersyndicale des personnels de Kyrnolia dont le mouvement de grève risque d'entrainer des perturbations dans la distribution d'eau potable en Corse.
Grève de l'ensemble des personnels de Kyrnolia
Paru hier, dimanche 20 juillet 2008
L'intersyndicale CGT-STC de Kyrnolia nous prie d'insérer : « Veolia et ses représentants dans l'île ont décidé de choisir le rapport de force dans le conflit qui a débuté le 15 juillet, mais repoussé au 21 suite à l'annulation de notre premier préavis par le TGI d'Ajaccio.
Les organisations syndicales CGT et STC ayant immédiatement déposé un nouveau préavis pour le lundi 21 août à 0 heure. Entre-temps la direction s'était enfin pliée à ses obligations légales de recevoir les syndicats pour négocier, à Paris.
Une solution avait été envisagée garantissant le maintient du statut des agents CMESE et le raccordement du personnel de la CEO à celui-ci ; cette solution avait recueilli l'accord du personnel. Ce dernier était disposé à accorder un report de son préavis au 28 juillet pour laisser un temps plus que nécessaire à la direction pour formaliser son engagement sur cette solution, et par la suite lever définitivement son préavis. La direction de Veolia à décidé de passer en force et donc de refuser cette ouverture, elle à fait le choix de pénaliser la Corse et les Corses plutôt que de diminuer ses bénéfices, pour l'exemple.
En effet Veolia à décidé de privatiser notre île, sa volonté est désormais affichée d'appliquer chez nous sa politique de salariés low cost, réduit au silence, avec des syndicats inexistants. Ainsi personne ne pourra plus leur barrer la route, la vampirisation de l'économie Corse pourra se faire en toute tranquillité.
Le personnel, depuis le mois de mars, à tout fait pour éviter un conflit aux conséquences néfastes, notre combat est celui de tous les Corses. Nous réclamons le maintien de nos acquis et la juste rémunération de notre travail, qui sont le seul retour sur investissement de la présence de Veolia pour l'économie locale, face aux profits réalisés et transférés sur le continent pour satisfaire le marché boursier. Nous sommes les ouvriers du service public de l'eau de la Corse, au service de la population ; nous refusons d'être les esclaves d'une multinationale aux moyens illimités.
« De graves conséquences pour l'alimentation en eau »
Devant la gravité du moment nous demandons à tous les élus, de toutes tendances, de prendre position et d'agir pour contrer la politique destructrice de Veolia dans ce conflit. Nous ne souhaitons pas la destruction de notre outil de travail qui appartient aux Corses. Contrairement à la campagne d'intoxication menée par la direction locale, il n'est pas question d'augmenter le prix de l'eau, au contraire nous sommes le seul frein possible à son envolée, par nos actions au sein de l'entreprise.
La population doit comprendre qu'a travers Kyrnolia, c'est plusieurs pans de l'économie et des services publics de l'île qui seront rachetés et pressurés, pour en tirer les plus grands profits, avec le minimum de retombées pour ses habitants et ses salariés. Notre action est légitime, nous sommes déterminés à mener notre combat jusqu'à son terme. Le 21 juillet à 0 heure l'ensemble des salariés de Kyrnolia exerceront leur droit fondamental de faire grève, seul recours contre la puissance de l'argent.
Devant la mobilisation sans précédent du personnel, qui va se retirer des installations, de graves conséquences sont à craindre à très court terme pour l'alimentation en eau, ainsi que la gestion des eaux usées. »
La direction estime que les factures d'eau pourraient augmenter
Paru aujourd'hui, lundi 21 juillet 2008
La direction de Kyrnolia réagissant au communiqué de l'intersyndical CGT/STC (1) publié dans notre édition d'hier nous prie d'insérer : « Le 17 juillet dernier, la Direction de Veolia Eau rencontrait, à son initiative, les organisations syndicales de Kyrnolia, au siège de Veolia à Paris, pour entamer des discussions autour du statut des personnels. Elle proposait deux solutions aux représentants syndicaux CGT et STC, qui garantissaient, toutes les deux, au minimum les rémunérations actuelles. La première consistait à aligner l'ensemble du personnel Corse, au statut commun de l'entreprise en cours de négociation au niveau national. La seconde consistait à conserver le statut actuel très favorable du personnel de la CMESE Corse et prévoyait un alignement du personnel de la CEO au statut commun de l'entreprise, avec maintien des accords locaux et augmentation de la prime d'insularité. Les syndicats proposaient alors une troisième solution qui imposait d'aligner tout le personnel Corse sur la base du statut de la CMESE Corse. Cette troisième solution n'est pas acceptable pour la direction si certaines dispositions du statut actuel de la CMESE Corse ne peuvent être discutées. Elle a néanmoins accepté de l'étudier, dans un souci de transparence, (...)
La direction de Veolia Eau résumait les réflexions à mener, dans un courrier, dont le contenu était soumis, avant son envoi, à l'approbation des organisations syndicales qui ne faisaient aucune objection. Elle y indiquait que la conclusion de l'étude des trois solutions serait faite au plus tard fin septembre. (...) Malheureusement, les syndicats ont remis en cause leur accord de principe. (...) C'est d'autant moins compréhensible que la mise en oeuvre de la solution qu'ils préconisaient nécessitait, selon leur propre aveu, dans le meilleur des cas, environ 6 mois.
Un équilibre fragile
Quant « à la politique de salariés low cost » que les représentants syndicaux fustigent, il convient de rappeler quelques chiffres. Le salaire moyen des ouvriers, (...) avec les dispositions du nouveau statut et l'amélioration proposée pour la prime d'insularité, (...) sera porté à près de 31 000 euros (NDLR : bruts), l'équivalent pour l'ouvrier moyen du salaire d'un ingénieur débutant. Ainsi, si la direction de Kyrnolia accepte de pérenniser les salaires actuels de la CMESE Corse, qui sont significativement plus importants, elle ne peut étendre ces derniers à la CEO, sans éviter une augmentation inéluctable et durable du prix des services de l'eau et de l'assainissement.
Les entreprises de Kyrnolia interviennent dans deux domaines d'activités : les Délégations de Service Public d'eau et d'assainissement et les travaux (pompage, canalisations, prestations de service...). Le résultat des Délégations de Service Public d'eau et d'assainissement accuse, pour l'année 2007, un déficit de 181 000 euros, pour l'ensemble des contrats de Corse. Les travaux, qui sont attribués au moins disant après appel d'offres des collectivités, permettent de couvrir le déficit d'exploitation et même de dégager un bénéfice. (...) Enfin, on ne peut pas passer sous silence le niveau des factures impayées particulièrement élevé, près de 11 millions d'euros, pour lesquelles Kyrnolia fait l'avance des sommes non encaissées pour le compte des collectivités, sans quoi certaines d'entre elles seraient, aujourd'hui, en grandes difficultés financières...»
1. C'est à compter d'aujourd'hui minuit que prend effet le préavis de l'intersyndicale des personnels de Kyrnolia dont le mouvement de grève risque d'entrainer des perturbations dans la distribution d'eau potable en Corse.
Grève de l'ensemble des personnels de Kyrnolia
Paru hier, dimanche 20 juillet 2008
L'intersyndicale CGT-STC de Kyrnolia nous prie d'insérer : « Veolia et ses représentants dans l'île ont décidé de choisir le rapport de force dans le conflit qui a débuté le 15 juillet, mais repoussé au 21 suite à l'annulation de notre premier préavis par le TGI d'Ajaccio.
Les organisations syndicales CGT et STC ayant immédiatement déposé un nouveau préavis pour le lundi 21 août à 0 heure. Entre-temps la direction s'était enfin pliée à ses obligations légales de recevoir les syndicats pour négocier, à Paris.
Une solution avait été envisagée garantissant le maintient du statut des agents CMESE et le raccordement du personnel de la CEO à celui-ci ; cette solution avait recueilli l'accord du personnel. Ce dernier était disposé à accorder un report de son préavis au 28 juillet pour laisser un temps plus que nécessaire à la direction pour formaliser son engagement sur cette solution, et par la suite lever définitivement son préavis. La direction de Veolia à décidé de passer en force et donc de refuser cette ouverture, elle à fait le choix de pénaliser la Corse et les Corses plutôt que de diminuer ses bénéfices, pour l'exemple.
En effet Veolia à décidé de privatiser notre île, sa volonté est désormais affichée d'appliquer chez nous sa politique de salariés low cost, réduit au silence, avec des syndicats inexistants. Ainsi personne ne pourra plus leur barrer la route, la vampirisation de l'économie Corse pourra se faire en toute tranquillité.
Le personnel, depuis le mois de mars, à tout fait pour éviter un conflit aux conséquences néfastes, notre combat est celui de tous les Corses. Nous réclamons le maintien de nos acquis et la juste rémunération de notre travail, qui sont le seul retour sur investissement de la présence de Veolia pour l'économie locale, face aux profits réalisés et transférés sur le continent pour satisfaire le marché boursier. Nous sommes les ouvriers du service public de l'eau de la Corse, au service de la population ; nous refusons d'être les esclaves d'une multinationale aux moyens illimités.
« De graves conséquences pour l'alimentation en eau »
Devant la gravité du moment nous demandons à tous les élus, de toutes tendances, de prendre position et d'agir pour contrer la politique destructrice de Veolia dans ce conflit. Nous ne souhaitons pas la destruction de notre outil de travail qui appartient aux Corses. Contrairement à la campagne d'intoxication menée par la direction locale, il n'est pas question d'augmenter le prix de l'eau, au contraire nous sommes le seul frein possible à son envolée, par nos actions au sein de l'entreprise.
La population doit comprendre qu'a travers Kyrnolia, c'est plusieurs pans de l'économie et des services publics de l'île qui seront rachetés et pressurés, pour en tirer les plus grands profits, avec le minimum de retombées pour ses habitants et ses salariés. Notre action est légitime, nous sommes déterminés à mener notre combat jusqu'à son terme. Le 21 juillet à 0 heure l'ensemble des salariés de Kyrnolia exerceront leur droit fondamental de faire grève, seul recours contre la puissance de l'argent.
Devant la mobilisation sans précédent du personnel, qui va se retirer des installations, de graves conséquences sont à craindre à très court terme pour l'alimentation en eau, ainsi que la gestion des eaux usées. »