http://saintdieinfo.fr/?p=24418
. Il est responsable «eau» à France-Libertés (fondée par Danielle Mitterrand) et membre du Comité national de l’eau. Mais aussi conseiller régional Ile-de-France et salarié, malgré lui, à Véolia, un concurrent de la Lyonnaise. Il est aussi membre de EELV, mais il se veut apolitique dans ses multiples interventions dans des villes de gauche ou de droite. Près d’une centaine de personnes y assistaient dans la salle de l’Entracte2.
Jean-Luc Touly, aux côtés d'un représentant de Cartis (Nicolas Kolesnikoff) a centré son intervention sur le prix du m3 de la ville–centre de la Déodatie. Le plus cher de France à 5,30 euros le m3 ! D’autant que le contrat qui lie la ville à a Lyonnaise des Eaux date de 1989. Pourtant, il devrait encore durer jusqu’en 2023, soit une durée totale de plus de 33 ans, alors que la loi Sapin limite les contrats à 20 ans.
De nombreuses villes en France ont réussi à se dégager de leur contrat. Par exemple, Anglet a repris l’eau en régie municipale et les habitants ont vu alors leur facture baisser de 70 pour cent. Un exemple parmi d’autres. Selon Jean-Luc Touly, il y a problème à Saint-Dié. Voir conflit d’intérêt car la Lyonnaise finance le FIG. Les habitants manquent d’information.
Prenons le problème de l’eau dans son ensemble
La conquête spatiale a eu une grande retombée : la prise de conscience de l’extrême beauté de notre planète, la planète bleue, mais surtout de sa fragilité. Si notre planète est bleue, c’est parce que sa surface est pour la plus grande partie recouverte d’eau. L’eau sans laquelle la vie ne pouvait pas se développer.
Les Celtes, vivaient dans les hauteurs. Déodat a choisi, lui, de construire son monastère près de la rivière. Ce qui a permis le développement. Tout au long de la Meurthe. La Meurthe prend sa source à la Schlucht, reçoit les affluents entre autres, la Fave, le Robache, le Rabodeau, la Plaine. Elle se jette dans la Moselle. Son eau continue son chemin jusqu’au Rhin à Coblence. Et le Rhin se jette dans la Mer du Nord en Hollande.
Statistiquement, un litre d’eau de la source de la Meurthe va être utilisée une dizaine de fois, quand elle arrivera dans la Mer du Nord.Ce n’était pas le cas en l’an 669, elle devait sans doute être parfaitement claire, buvable sur toute sa longueur, comme à sa source. De la Schlucht à la Mer du Nord. Saint-Déodat pouvait s’y baigner et pêcher le saumon, avec ses disciples qui fondèrent en remontant le courant : l’actuel Provenchères, Mandray. Saint-Léonard (pas de limites artificielles et administratives entre les habitants à l’époque). Deux saumons sur le blason de la Principauté de Salm. Pas un hasard !
Le pauvre canard à la vanne de pierre
Au XX° siècle, le début de prise de conscience a donné naissance à l’agence de l’eau Rhin-Meuse (www.eau-rhin-meuse.fr). Son objectif ?Des rivières saines et plus claires. Elle nous fixe pour la période d’ici à 2015 un objectif d’atteinte du bon état des eaux pour 68% des masses d’eaux de surface (25% actuellement) et pour 58% des eaux souterraines (50% aujourd’hui). Et ces objectifs vont devenir encore plus exigeants par la suite…Indispensable!
Et si la Déodatie montait au créneau et qu’elle devienne un exemple, en France, en Europe ?
Comme Annecy l’a fait, depuis plusieurs décennies, pour son lac ! Les touristes pourraient affluer en Déodatie. Encore un rêve pour l’instant, car la Déodatie n’existe pas en tant que telle. Savez-vous qu’il y a encore en Déodatie des communes qui ont un rapport moyenâgeux avec l’eau ? Avec leurs eaux usées, colorées et nauséabondes rejetées directement dans nos rivières. Pas bon pour ceux qui habitent en aval. L’eau est l’exemple type du bien commun, de l’intérêt général. Seule la solidarité intercommunale peut nous sauver. Autrement dit, la Réforme territoriale est urgente et indispensable. Un assainissement efficace pour une maison isolée, non reliée au tout-à-l’égout, coûte environ 10.000€. Mais c’est à ce prix que nous ne verrons plus de mousse nauséeuse dans l’eau de la Vanne de Pierre. 10.000 € ? C’est ce qu’elle coûtera en moins à sa revente…si rien n’est fait ! L’agence Rhin-Rhône a fixé la date limite en 2015 pour un assainissement obligatoire public ou privé pour tous, Faut-il attendre 2015 pour l’assainissement généralisé partout en Déodatie?
Un autre point, le plomb :
Nos belles forêts de résineux rendent nos montagnes bleues, la ligne bleue ! Mais rendent aussi les eaux acides ! L’acidité attaque les réseaux et raccordements en plomb encore existants. Un produit est rajouté pour diminuer l’acidité, produit que les laboratoires d’analyses médicales doivent enlever avec des appareils très coûteux. Le produit en rupture vient de changer. Sera-t-on obligé de changer les appareils des laboratoires ? Serons-nous tous obligés d’équiper nos logements de système de dépollution, à l’arrivée d’eau ? La Municipalité de la ville la plus peuplée a pris les devants et a doté la ville d’une station d’épuration performante en aval. Mais sans se préoccuper de l’amont. L’absence d’intercommunalité sévit encore avec de lourdes conséquences. Et ce qui est incroyable, c’est qu’un habitant de Saint-Dié-des-Vosges est taxé de 5,30 euros le m3 (TTC en 2013). A Ban-de-Laveline 0,68€. A Lusse 0,79€. La Fondation présidée par Madame Danielle Mitterrand évoque des disparités de prix allant de 1 à 7. A-t-elle pris la Déodatie dans son exemple ? Les informations du site www.prixdeleau.com sont édifiantes…Saint-Dié-des-Vosges doit avoir le record de France. Qui dit mieux ? Un comble car nous ne sommes pas dans une région qui manque d’eau. Une question : Pourquoi y a-t-il encore des canalisations en plomb ? Le contrat avec la société privée a-t-il été respecté ? Pourquoi vient-il d’être prolongé ? La directive européenne de 1998 fixe la date de fin 2013 pour la disparition totale des canalisations en plomb.
Depuis des années, les élus de Déodatie ne communiquent pas, et cela produit cette situation ubuesque. En Déodatie, il tombe environ 1 m de pluie par an (0,50 à Colmar qui bénéficie d’un climat d’abri). Cette eau précieuse pour tous les habitants de Déodatie, mais aussi de Meurthe-et-Moselle est traitée anarchiquement. Chacun pour soi ! Comment passer, du retard énorme actuel, à une Déodatie pilote ?
Seule une réforme territoriale remettra la Déodatie en route
Est-ce qu’il sera à nouveau possible de se baigner dans nos rivières ? Chirac a perdu son pari, traverser avant la fin de son mandat la Seine à la nage. Les enfants de Déodatie pourront-ils à nouveau se baigner dans nos rivières ? Et l’eau du robinet sera-t-elle parfaite ?
Jean-Jacques Weisrock
Par Katia Matty
. Il est responsable «eau» à France-Libertés (fondée par Danielle Mitterrand) et membre du Comité national de l’eau. Mais aussi conseiller régional Ile-de-France et salarié, malgré lui, à Véolia, un concurrent de la Lyonnaise. Il est aussi membre de EELV, mais il se veut apolitique dans ses multiples interventions dans des villes de gauche ou de droite. Près d’une centaine de personnes y assistaient dans la salle de l’Entracte2.
Jean-Luc Touly, aux côtés d'un représentant de Cartis (Nicolas Kolesnikoff) a centré son intervention sur le prix du m3 de la ville–centre de la Déodatie. Le plus cher de France à 5,30 euros le m3 ! D’autant que le contrat qui lie la ville à a Lyonnaise des Eaux date de 1989. Pourtant, il devrait encore durer jusqu’en 2023, soit une durée totale de plus de 33 ans, alors que la loi Sapin limite les contrats à 20 ans.
De nombreuses villes en France ont réussi à se dégager de leur contrat. Par exemple, Anglet a repris l’eau en régie municipale et les habitants ont vu alors leur facture baisser de 70 pour cent. Un exemple parmi d’autres. Selon Jean-Luc Touly, il y a problème à Saint-Dié. Voir conflit d’intérêt car la Lyonnaise finance le FIG. Les habitants manquent d’information.
Prenons le problème de l’eau dans son ensemble
La conquête spatiale a eu une grande retombée : la prise de conscience de l’extrême beauté de notre planète, la planète bleue, mais surtout de sa fragilité. Si notre planète est bleue, c’est parce que sa surface est pour la plus grande partie recouverte d’eau. L’eau sans laquelle la vie ne pouvait pas se développer.
Les Celtes, vivaient dans les hauteurs. Déodat a choisi, lui, de construire son monastère près de la rivière. Ce qui a permis le développement. Tout au long de la Meurthe. La Meurthe prend sa source à la Schlucht, reçoit les affluents entre autres, la Fave, le Robache, le Rabodeau, la Plaine. Elle se jette dans la Moselle. Son eau continue son chemin jusqu’au Rhin à Coblence. Et le Rhin se jette dans la Mer du Nord en Hollande.
Statistiquement, un litre d’eau de la source de la Meurthe va être utilisée une dizaine de fois, quand elle arrivera dans la Mer du Nord.Ce n’était pas le cas en l’an 669, elle devait sans doute être parfaitement claire, buvable sur toute sa longueur, comme à sa source. De la Schlucht à la Mer du Nord. Saint-Déodat pouvait s’y baigner et pêcher le saumon, avec ses disciples qui fondèrent en remontant le courant : l’actuel Provenchères, Mandray. Saint-Léonard (pas de limites artificielles et administratives entre les habitants à l’époque). Deux saumons sur le blason de la Principauté de Salm. Pas un hasard !
Le pauvre canard à la vanne de pierre
Au XX° siècle, le début de prise de conscience a donné naissance à l’agence de l’eau Rhin-Meuse (www.eau-rhin-meuse.fr). Son objectif ?Des rivières saines et plus claires. Elle nous fixe pour la période d’ici à 2015 un objectif d’atteinte du bon état des eaux pour 68% des masses d’eaux de surface (25% actuellement) et pour 58% des eaux souterraines (50% aujourd’hui). Et ces objectifs vont devenir encore plus exigeants par la suite…Indispensable!
Et si la Déodatie montait au créneau et qu’elle devienne un exemple, en France, en Europe ?
Comme Annecy l’a fait, depuis plusieurs décennies, pour son lac ! Les touristes pourraient affluer en Déodatie. Encore un rêve pour l’instant, car la Déodatie n’existe pas en tant que telle. Savez-vous qu’il y a encore en Déodatie des communes qui ont un rapport moyenâgeux avec l’eau ? Avec leurs eaux usées, colorées et nauséabondes rejetées directement dans nos rivières. Pas bon pour ceux qui habitent en aval. L’eau est l’exemple type du bien commun, de l’intérêt général. Seule la solidarité intercommunale peut nous sauver. Autrement dit, la Réforme territoriale est urgente et indispensable. Un assainissement efficace pour une maison isolée, non reliée au tout-à-l’égout, coûte environ 10.000€. Mais c’est à ce prix que nous ne verrons plus de mousse nauséeuse dans l’eau de la Vanne de Pierre. 10.000 € ? C’est ce qu’elle coûtera en moins à sa revente…si rien n’est fait ! L’agence Rhin-Rhône a fixé la date limite en 2015 pour un assainissement obligatoire public ou privé pour tous, Faut-il attendre 2015 pour l’assainissement généralisé partout en Déodatie?
Un autre point, le plomb :
Nos belles forêts de résineux rendent nos montagnes bleues, la ligne bleue ! Mais rendent aussi les eaux acides ! L’acidité attaque les réseaux et raccordements en plomb encore existants. Un produit est rajouté pour diminuer l’acidité, produit que les laboratoires d’analyses médicales doivent enlever avec des appareils très coûteux. Le produit en rupture vient de changer. Sera-t-on obligé de changer les appareils des laboratoires ? Serons-nous tous obligés d’équiper nos logements de système de dépollution, à l’arrivée d’eau ? La Municipalité de la ville la plus peuplée a pris les devants et a doté la ville d’une station d’épuration performante en aval. Mais sans se préoccuper de l’amont. L’absence d’intercommunalité sévit encore avec de lourdes conséquences. Et ce qui est incroyable, c’est qu’un habitant de Saint-Dié-des-Vosges est taxé de 5,30 euros le m3 (TTC en 2013). A Ban-de-Laveline 0,68€. A Lusse 0,79€. La Fondation présidée par Madame Danielle Mitterrand évoque des disparités de prix allant de 1 à 7. A-t-elle pris la Déodatie dans son exemple ? Les informations du site www.prixdeleau.com sont édifiantes…Saint-Dié-des-Vosges doit avoir le record de France. Qui dit mieux ? Un comble car nous ne sommes pas dans une région qui manque d’eau. Une question : Pourquoi y a-t-il encore des canalisations en plomb ? Le contrat avec la société privée a-t-il été respecté ? Pourquoi vient-il d’être prolongé ? La directive européenne de 1998 fixe la date de fin 2013 pour la disparition totale des canalisations en plomb.
Depuis des années, les élus de Déodatie ne communiquent pas, et cela produit cette situation ubuesque. En Déodatie, il tombe environ 1 m de pluie par an (0,50 à Colmar qui bénéficie d’un climat d’abri). Cette eau précieuse pour tous les habitants de Déodatie, mais aussi de Meurthe-et-Moselle est traitée anarchiquement. Chacun pour soi ! Comment passer, du retard énorme actuel, à une Déodatie pilote ?
Seule une réforme territoriale remettra la Déodatie en route
Est-ce qu’il sera à nouveau possible de se baigner dans nos rivières ? Chirac a perdu son pari, traverser avant la fin de son mandat la Seine à la nage. Les enfants de Déodatie pourront-ils à nouveau se baigner dans nos rivières ? Et l’eau du robinet sera-t-elle parfaite ?
Jean-Jacques Weisrock
Par Katia Matty