
Après 18 mois d'inactivité, l'usine d'eau embouteillée Esker, de Saint-Mathieu d'Harricana, s'apprête à redémarrer après avoir été vendue des intérêts américains qui exploiteront gratuitement la source située près d'Amos.
Le captage de l'eau à des fins commerciales n'est pas soumis à un système de redevances comme l'exploitation des autres ressources naturelles, explique Chantal Turgeon, porte-parole du ministre de l'Environnement Thomas Mulcair.
Québec songe toutefois à mettre fin à cette gratuité. " On est en train de regarder des études de faisabilité économiques pour instaurer un système de redevances ", a-t-elle précisé.
En attendant, les sources d'eau du territoire québécois font le bonheur des investisseurs étrangers. Après Naya (Danone) et Montclair (Nestlé), c'est au tour d'Eaux Vives Harricana d'être vendue à des intérêts étrangers. La banque d'affaires Morgan Stanley a versé 18 millions de dollars pour l'entreprise, qui comprend une usine à la fine pointe de la technologie, mais surtout une source réputée pour produire une des meilleures eaux au monde.
La vente a été conclue le 15 septembre dernier par le syndic RSM Richter, qui avait la garde de l'actif depuis le 19 mars 2004, quand son ancien propriétaire, la firme italienne Parmalat, s'était placée sous la protection de la loi sur les arrangements avec les créanciers.
Eaux Vives Water Bottling inc, nouveau propriétaire de l'usine, est une entreprise dont le principal actionnaire est MSDW Bondbook Ventures, filiale du géant financier américain Morgan Stanley. Un groupe d'investisseurs québécois détient un intérêt minoritaire, dont Ghislain Gauthier, un des fondateurs de l'entreprise.
L'usine, qui est sur le point de remettre en marche sa chaîne d'embouteillage, peut produire 288 millions de litres d'eau par année. Avant même d'avoir recommencé à embouteiller, Eaux Vives Water Bottling apprenait que des grossistes chinois s'intéressaient à son eau et seraient prêts à en acheter des millions de caisses au cours des cinq prochaines années. Il ne s'agit toutefois que " d'intentions d'achat " dont les conditions restent à négocier, a indiqué Ghislain Gauthier.
Ce contrat, annoncé à l'occasion de la récente mission économique du premier ministre Jean Charest en Chine, est toutefois beaucoup plus modeste que ce qui a été annoncé, a précisé Ghislain Gauthier. Il porte sur 600 000 caisses par année plutôt que sur 10 millions de caisses.
Trois essais
Avant de vendre Eaux Vives Harricana à Morgan Stanley, RSM Richter a négocié avec deux autres acheteurs qui n'ont pas réussi à obtenir le financement nécessaire. Quebec Waters, un groupe d'investisseurs américains associé à des intérêts québécois, a même perdu son dépôt de 1 million de dollars après avoir échoué à réunir l'argent pour conclure la transaction.
Selon le syndic André Hébert, c'est extrêmement rare que des acheteurs intéressés par des éléments d'actif laissent une telle somme sur la table. L'argent a servi à poursuivre le processus de vente et, au bout du compte, à réduire les pertes des créanciers ordinaires d'Eaux Vives Harricana, a-t-il indiqué.
Eaux Vives Harricana a laissé des dettes de 135 millions de dollars quand elle a fermé boutique en mars 2004. Les 18 millions provenant de la vente représentent une goutte d'eau dans cet océan de dettes. Investissement Québec est au nombre des créanciers ordinaires qui doivent s'attendre à perdre leur mise. Sa créance s'élève à 3 millions de dollars.
Les créanciers ordinaires doivent voter sur le plan d'arrangement qui sera soumis par le syndic au cours des prochaines semaines.
Journal La Presse, Montréal (Montréal, Québec)
La Presse Affaires, jeudi 27 octobre 2005, p. LA PRESSE AFFAIRES3
par Hélène Baril
Le captage de l'eau à des fins commerciales n'est pas soumis à un système de redevances comme l'exploitation des autres ressources naturelles, explique Chantal Turgeon, porte-parole du ministre de l'Environnement Thomas Mulcair.
Québec songe toutefois à mettre fin à cette gratuité. " On est en train de regarder des études de faisabilité économiques pour instaurer un système de redevances ", a-t-elle précisé.
En attendant, les sources d'eau du territoire québécois font le bonheur des investisseurs étrangers. Après Naya (Danone) et Montclair (Nestlé), c'est au tour d'Eaux Vives Harricana d'être vendue à des intérêts étrangers. La banque d'affaires Morgan Stanley a versé 18 millions de dollars pour l'entreprise, qui comprend une usine à la fine pointe de la technologie, mais surtout une source réputée pour produire une des meilleures eaux au monde.
La vente a été conclue le 15 septembre dernier par le syndic RSM Richter, qui avait la garde de l'actif depuis le 19 mars 2004, quand son ancien propriétaire, la firme italienne Parmalat, s'était placée sous la protection de la loi sur les arrangements avec les créanciers.
Eaux Vives Water Bottling inc, nouveau propriétaire de l'usine, est une entreprise dont le principal actionnaire est MSDW Bondbook Ventures, filiale du géant financier américain Morgan Stanley. Un groupe d'investisseurs québécois détient un intérêt minoritaire, dont Ghislain Gauthier, un des fondateurs de l'entreprise.
L'usine, qui est sur le point de remettre en marche sa chaîne d'embouteillage, peut produire 288 millions de litres d'eau par année. Avant même d'avoir recommencé à embouteiller, Eaux Vives Water Bottling apprenait que des grossistes chinois s'intéressaient à son eau et seraient prêts à en acheter des millions de caisses au cours des cinq prochaines années. Il ne s'agit toutefois que " d'intentions d'achat " dont les conditions restent à négocier, a indiqué Ghislain Gauthier.
Ce contrat, annoncé à l'occasion de la récente mission économique du premier ministre Jean Charest en Chine, est toutefois beaucoup plus modeste que ce qui a été annoncé, a précisé Ghislain Gauthier. Il porte sur 600 000 caisses par année plutôt que sur 10 millions de caisses.
Trois essais
Avant de vendre Eaux Vives Harricana à Morgan Stanley, RSM Richter a négocié avec deux autres acheteurs qui n'ont pas réussi à obtenir le financement nécessaire. Quebec Waters, un groupe d'investisseurs américains associé à des intérêts québécois, a même perdu son dépôt de 1 million de dollars après avoir échoué à réunir l'argent pour conclure la transaction.
Selon le syndic André Hébert, c'est extrêmement rare que des acheteurs intéressés par des éléments d'actif laissent une telle somme sur la table. L'argent a servi à poursuivre le processus de vente et, au bout du compte, à réduire les pertes des créanciers ordinaires d'Eaux Vives Harricana, a-t-il indiqué.
Eaux Vives Harricana a laissé des dettes de 135 millions de dollars quand elle a fermé boutique en mars 2004. Les 18 millions provenant de la vente représentent une goutte d'eau dans cet océan de dettes. Investissement Québec est au nombre des créanciers ordinaires qui doivent s'attendre à perdre leur mise. Sa créance s'élève à 3 millions de dollars.
Les créanciers ordinaires doivent voter sur le plan d'arrangement qui sera soumis par le syndic au cours des prochaines semaines.
Journal La Presse, Montréal (Montréal, Québec)
La Presse Affaires, jeudi 27 octobre 2005, p. LA PRESSE AFFAIRES3
par Hélène Baril