Il s'agit là d'un choc entre deux réalités, avec de graves conséquences pour l'économie.

Tout le monde sait que l'eau est essentielle à la vie. Mais beaucoup commencent à peine à saisir à quel point elle est primordiale dans tous les domaines de l'existence : l'alimentation, l'énergie, les transports, la nature, les loisirs, l'identité, la culture et pratiquement tous les produits de consommation courante explique Lloyd Timberlake du World Business Council pour le développement durable, cercle de réflexion d’affaires qui publie la semaine prochaine un rapport sur le sujet.
L'usine Ford de Southampton, par exemple, utilise 6.000 litres d'eau pour produire une Ford Transit, de la conception de la carrosserie à l'assemblage final en passant par la peinture et le réglage. Mais Waterwise précise que la quantité totale utilisée est de 150.000 litres si l'on ajoute l'eau entrant dans la fabrication des composants du van.
Dans les sociétés développées, une grande partie de l'infrastructure liée à l'eau devra être remplacée dans les 20 prochaines années, selon le Pacific Institute, un cercle de réflexion américain. Mais d'autres régions du monde risquent de faire face à des problèmes d'approvisionnement en eau plus graves.
En Inde, d'ici 2025, la demande en eau dans les zones urbaines est en passe de doubler et la demande des industries en train de tripler.
L'approvisionnement incertain à Bangalore a déjà amené des sociétés de technologie de l'information telles que Wipro, iGate et MphasiS à envisager d'autres localisations suite à leur expansion, selon le Pacific Institute. Alors qu'en 2003, PepsiCo et Coca-Cola ont perdu leurs licences d'exploitation des eaux souterraines à Kerala pour leurs installations de mise en bouteille, la sécheresse ayant accru la concurrence en matière d'approvisionnement en eau.
Ce mois-ci, en Inde, ces sociétés ont fait l'objet d’avis d’interdiction à fabriquer, suite à la publication d’un rapport selon lequel leurs produits contenaient des niveaux élevés de pesticides. Coca-Cola a été récemment retiré du fonds de pension du TIAA-Cref en matière de choix sociaux, en partie à cause de son exploitation d'eau dans le monde.
Les sociétés doivent prendre conscience de la vulnérabilité de leurs chaînes d'approvisionnements dans des secteurs aussi divers que le textile, l'électronique et les produits de consommation.
L'eau, en tant que risque économique est un sujet sur lequel nous allons nous concentrer de plus en plus au cours des années à venir a déclaré Nick Robbins, responsable des fonds d'investissement sociaux chez Henderson Global Investors.
Ceci explique pourquoi une société telle qu'Unilever a pris diverses initiatives : de l'utilisation d'un détergent nécessitant moins de rinçage pour le marché indien à un soutien aux producteurs de tomates brésiliens introduisant un système d'irrigation par égouttement, qui permet de réduire l'utilisation de l'eau de 30 à 70%, et d'accroître la production de 20 à 90%, selon le World Resources Institute.
Mais d'intéressantes opportunités existent également dans le domaine des affaires. Le premier problème à aborder, si l'on veut réduire la quantité d'eau utilisée, est de la mesurer, ce qui place des organismes tels qu'Iltron aux Etats-Unis, en bonne position.
Les entreprises s'efforcent également de proposer des innovations dans le domaine des infrastructures de substitution, de filtrage, d'irrigation et de désalinisation. Amiad, une entreprise israélienne, figurant sur la liste d'AIM, participe activement en matière de filtrage et d'irrigation en proposant des sillons équipés de systèmes d'irrigation par égouttement qui acheminent à la fois l'engrais et l'eau. Résultats : économies sur l'engrais, économies sur les coûts de main-d'œuvre.
Les pays développés vont investir jusqu'à 1000 milliards de dollars dans la remise à niveau des systèmes de traitement de l'eau et des eaux usées dans les décennies à venir, déclare Emma Howard Boyd, responsable du SRI chez Jupiter Asset Management, tandis que la demande en eau provenant des zones urbaines et de l'industrie chinoise s’annonce avec une croissance respective de 70 et de 104% entre 2010 et 2030.
On trouve, parmi ceux destinés à en bénéficier, les sociétés asiatiques de traitement des eaux, telles que HyFlux et Biotreat, toutes deux situées à Singapour.
D'autres sociétés innovatrices peuvent être citées telles que Pure Technologies basée au Canada, qui a mis au point la SmartBall, une sphère en aluminium équipée d'un détecteur de fuites se déplaçant le long de la canalisation.
Insituform, une entreprise située aux Etats-Unis, a mis au point une technologie "Trenchless" de réparation des canalisations qui permet aux services de voirie de faire son travail sans avoir à creuser les routes.
Ce système a fait ses preuves dans des endroits aussi divers que les sous-sols de la Maison Blanche, les usines nucléaires ou bien encore dans une prison du Texas évitant ainsi de créer des tentations pour ses pensionnaires.
Zander Group, une société britannique, utilise un matériau qui retient l'humidité afin de repousser le désert et de favoriser la repousse de la végétation. Ce système consiste à libérer l'humidité à la racine sur une période prolongée, réduisant ainsi le besoin d'irrigation ou de pluies.
Sa filiale, Clear Earth, va également utiliser ce matériau comme revêtement sous-jacent pour les trottoirs et les parcs de stationnement. Il filtrera les déchets hors du processus d'écoulement d'eau et permettra à l'eau de se réinfiltrer dans le sol plutôt de que de s'écouler dans le caniveau.
James Cameron, vice-président de Climate Change Capital, une banque britannique spécialisée dans les projets à faible teneur en carbone, déclare : La gestion de l'eau va devenir un marché de premier choix dont il faut faire partie.
b[Alimentation]b
Il faut 200 litres d'eau pour produire 1 kilogramme de riz.
1 kg de pommes de terre : 500 litres
1 orange : 53 litres
1 laitue : 22 litres
1 pinte de lait : 250 litres
1 oeuf : 450 litres
1 miche de pain : 550 litres
1 kilogramme de beurre : 18.000 litres
Textile et biens de consommation
1 kg de coton : 5.300 litres
1 kg de laine : 200.000 litres
1 voiture : 150.000 litres
1 puce informatique : 75 litres
Sources : Waterwise, Université de Stanford
Mike Scott pour Financial Times
Traduction : Sylvie Fondacci pour Planète Urgence
L'usine Ford de Southampton, par exemple, utilise 6.000 litres d'eau pour produire une Ford Transit, de la conception de la carrosserie à l'assemblage final en passant par la peinture et le réglage. Mais Waterwise précise que la quantité totale utilisée est de 150.000 litres si l'on ajoute l'eau entrant dans la fabrication des composants du van.
Dans les sociétés développées, une grande partie de l'infrastructure liée à l'eau devra être remplacée dans les 20 prochaines années, selon le Pacific Institute, un cercle de réflexion américain. Mais d'autres régions du monde risquent de faire face à des problèmes d'approvisionnement en eau plus graves.
En Inde, d'ici 2025, la demande en eau dans les zones urbaines est en passe de doubler et la demande des industries en train de tripler.
L'approvisionnement incertain à Bangalore a déjà amené des sociétés de technologie de l'information telles que Wipro, iGate et MphasiS à envisager d'autres localisations suite à leur expansion, selon le Pacific Institute. Alors qu'en 2003, PepsiCo et Coca-Cola ont perdu leurs licences d'exploitation des eaux souterraines à Kerala pour leurs installations de mise en bouteille, la sécheresse ayant accru la concurrence en matière d'approvisionnement en eau.
Ce mois-ci, en Inde, ces sociétés ont fait l'objet d’avis d’interdiction à fabriquer, suite à la publication d’un rapport selon lequel leurs produits contenaient des niveaux élevés de pesticides. Coca-Cola a été récemment retiré du fonds de pension du TIAA-Cref en matière de choix sociaux, en partie à cause de son exploitation d'eau dans le monde.
Les sociétés doivent prendre conscience de la vulnérabilité de leurs chaînes d'approvisionnements dans des secteurs aussi divers que le textile, l'électronique et les produits de consommation.
L'eau, en tant que risque économique est un sujet sur lequel nous allons nous concentrer de plus en plus au cours des années à venir a déclaré Nick Robbins, responsable des fonds d'investissement sociaux chez Henderson Global Investors.
Ceci explique pourquoi une société telle qu'Unilever a pris diverses initiatives : de l'utilisation d'un détergent nécessitant moins de rinçage pour le marché indien à un soutien aux producteurs de tomates brésiliens introduisant un système d'irrigation par égouttement, qui permet de réduire l'utilisation de l'eau de 30 à 70%, et d'accroître la production de 20 à 90%, selon le World Resources Institute.
Mais d'intéressantes opportunités existent également dans le domaine des affaires. Le premier problème à aborder, si l'on veut réduire la quantité d'eau utilisée, est de la mesurer, ce qui place des organismes tels qu'Iltron aux Etats-Unis, en bonne position.
Les entreprises s'efforcent également de proposer des innovations dans le domaine des infrastructures de substitution, de filtrage, d'irrigation et de désalinisation. Amiad, une entreprise israélienne, figurant sur la liste d'AIM, participe activement en matière de filtrage et d'irrigation en proposant des sillons équipés de systèmes d'irrigation par égouttement qui acheminent à la fois l'engrais et l'eau. Résultats : économies sur l'engrais, économies sur les coûts de main-d'œuvre.
Les pays développés vont investir jusqu'à 1000 milliards de dollars dans la remise à niveau des systèmes de traitement de l'eau et des eaux usées dans les décennies à venir, déclare Emma Howard Boyd, responsable du SRI chez Jupiter Asset Management, tandis que la demande en eau provenant des zones urbaines et de l'industrie chinoise s’annonce avec une croissance respective de 70 et de 104% entre 2010 et 2030.
On trouve, parmi ceux destinés à en bénéficier, les sociétés asiatiques de traitement des eaux, telles que HyFlux et Biotreat, toutes deux situées à Singapour.
D'autres sociétés innovatrices peuvent être citées telles que Pure Technologies basée au Canada, qui a mis au point la SmartBall, une sphère en aluminium équipée d'un détecteur de fuites se déplaçant le long de la canalisation.
Insituform, une entreprise située aux Etats-Unis, a mis au point une technologie "Trenchless" de réparation des canalisations qui permet aux services de voirie de faire son travail sans avoir à creuser les routes.
Ce système a fait ses preuves dans des endroits aussi divers que les sous-sols de la Maison Blanche, les usines nucléaires ou bien encore dans une prison du Texas évitant ainsi de créer des tentations pour ses pensionnaires.
Zander Group, une société britannique, utilise un matériau qui retient l'humidité afin de repousser le désert et de favoriser la repousse de la végétation. Ce système consiste à libérer l'humidité à la racine sur une période prolongée, réduisant ainsi le besoin d'irrigation ou de pluies.
Sa filiale, Clear Earth, va également utiliser ce matériau comme revêtement sous-jacent pour les trottoirs et les parcs de stationnement. Il filtrera les déchets hors du processus d'écoulement d'eau et permettra à l'eau de se réinfiltrer dans le sol plutôt de que de s'écouler dans le caniveau.
James Cameron, vice-président de Climate Change Capital, une banque britannique spécialisée dans les projets à faible teneur en carbone, déclare : La gestion de l'eau va devenir un marché de premier choix dont il faut faire partie.
b[Alimentation]b
Il faut 200 litres d'eau pour produire 1 kilogramme de riz.
1 kg de pommes de terre : 500 litres
1 orange : 53 litres
1 laitue : 22 litres
1 pinte de lait : 250 litres
1 oeuf : 450 litres
1 miche de pain : 550 litres
1 kilogramme de beurre : 18.000 litres
Textile et biens de consommation
1 kg de coton : 5.300 litres
1 kg de laine : 200.000 litres
1 voiture : 150.000 litres
1 puce informatique : 75 litres
Sources : Waterwise, Université de Stanford
Mike Scott pour Financial Times
Traduction : Sylvie Fondacci pour Planète Urgence