Également disponible en: English, Spanish, Arabic, Russian
Des entrepreneurs exposent des projets à faible coût visant à fournir des services essentiels à ceux qui en sont privés.
10 mai 2006 – Imaginez une pièce remplie d’entrepreneurs plus motivés par le sort du monde que par le gain. Ceci vous donnera une idée de l’ambiance qui régnait les 8 et 9 au Gobal Development Market Place, un concours annuel récompensant les meilleurs projets innovateurs et à faible coût en matière de développement mondial.
C’est avec enthousiasme que près de 115 groupes venus de 55 pays, dont certains portaient leurs habits traditionnels, ont exposé leurs projets dans l’atrium ensoleillé du siège de la Banque mondiale.
La plupart sont venus à Washington DC avec l’espoir de gagner un prix, dont le montant peut aller jusqu’à 200 000 dollars EU. Ce prix leur permettrait de financer les projets qu’ils ont conçus pour apporter à des communautés qui en sont souvent privés des services essentiels comme l’eau potable, l’élimination des déchets, et des sources d’éclairage non polluantes.
Les 118 finalistes représentaient à peine 5% des 2500 candidats au concours du Development Market Place, dont le montant total des prix se chiffrait à 5 millions de dollars EU. Les fonds du concours proviennent de la Banque mondiale, de la Global Development Facility, de la Fondation Bill et Melinda Gates, de la Société financière internationale et du projet Global Village Energy.
Même si seulement 30 candidats ont reçu un prix, tous ceux qui se sont présentés sont des gagnants, selon Kathy Sierra, la vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Infrastructure.
« Ne vous laissez pas décourager si votre projet n’a pas reçu un prix à ce concours, je suis certaine que vous trouverez l’argent ailleurs », a dit Mme Sierra à la foule, avant l’annonce des noms des lauréats.
Chaque projet propose une solution à faible coût à un problème sérieux et certains des lauréats avaient pour objectif de résoudre plusieurs problèmes.
Pump Aid, consacrera son prix de 120 000 dollars EU à l’installation de « pompes éléphants » qui sont 10 fois moins chers que les pompes manuelles traditionnelles dans les villages et les écoles du Zimbabwe, selon son directeur Ian Thorpe.
Dans les écoles, les enfants pompent l’eau en utilisant un « système bicyclette ».
« Voir ces enfants qui s’amusent à pomper l’eau en pédalant sur une bicyclette est un tableau à voir. Il ne faut pas oublier que pour ces enfants l’alternative est de faire 8 kilomètres avec un sceau sur la tête, donc c'est pour eux la solution idéale », explique M. Thorpe.
« Dans les villages, les pompes se trouvent dans des endroits gardés par des orphelins du SIDA, ce qui du même coût donne un nouveau statut à ces enfants, dans un pays où la perte d’un parent due au SIDA est encore une cause d’ostracisme », souligne M. Thorpe.
« L’eau est une chose tellement fondamentale qu’en être privé a des effets dans de multiples domaines ».
Plusieurs entrepreneurs présents au Development Market Place disaient être très heureux d’avoir la chance de voir ce que d’aucuns considèrent comme le « nec plus ultra » en matière de développement.
« J’ai vraiment été impressionné » Gulbakhar Izentaeva de l’Ouzbékistan. « Il y a tellement de choses intéressantes et d’excellents projets qu’ils ne pourront qu’aider à améliore la vie dans le monde ».
Le projet qu’avait présenté Izentaeva n’a pas obtenu de prix, mais il offre un excellent exemple du type de problèmes qu’abordent les projets du Development Market Place.
L’objectif de son projet était de fournir à 120 ménages de son pays des appareils de dessalinisation à énergie solaire pour améliorer la qualité de l’eau potable. Elle explique que l’eau potable salée est source de problèmes de santé graves en Ouzbékistan.
« Il s’agit d’un problème très, très grave”, dit-elle. “Il est vraiment dommage que si peu de gens connaissent la région et l’étendue du désastre environnemental qui y sévit ».
Robin Black, chef des constructions de Habitat for Humanity en Europe et en Asie centrale, a souligné le triste sort de nombreux arméniens qui continuent à vivre dans des conteneurs métalliques apportés à la suite du tremblement de terre de 1988 qui avait détruit de nombreuses maisons dans la région.
Selon Black, « il fait épouvantablement chaud dans ces conteneurs en été lorsque la température atteint 40% celsius et terriblement froid en hiver lorsqu’elle tombe à moins 25 ».
Son projet qui n’a pas été primé au Development Market Place vise à construire des logements bon marché dotés de panneaux solaires pour la production d’eau chaude. Son groupe prévoit également de rénover des bâtiments inachevés dans une région défavorisée sur le plan économique et d’en faire des logements habitables.
Le projet de Lakshmi Koneru a pour objectif de mettre en place un service autonome d’approvisionnement en eau dans les zones rurales du Madhya Pradesh, au centre de l’Inde, et d’encourager ainsi les femmes à gérer l’eau du village plutôt que de la transporter. Il a fallu 26 à Mme Koneru pour aller de New Delhi à Washington pour participer à l’exposition Development Market Place.
« A mon avis, cette exposition est une excellente idée d’oú qu’elle vienne », nous a-t-elle confié. « Elle encourage l’esprit d’innovation. Elle permet aux participants d’aborder les choses de différentes manières, en particulier dans la façon de mettre en oeuvre des projets. Elle permet à beaucoup de donner le meilleur d’eux-mêmes et en même temps de se créer des relations ».
http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/NEWSFRENCH/0,,contentMDK:20917990~menuPK:1082261~pagePK:34370~piPK:34424~theSitePK:1074931,00.html