NOUS AVONS LE PARTENARIAT DANS LE SANG

Challenges.fr par William Emmanuel, Svetlana Kovalyova et Marie Maitre
Interrogé sur une ouverture éventuelle du capital d'Electrabel à Enel pour calmer la situation, Gérard Mestrallet, PDG de Suez, s'est montré catégorique. "Je tiens à le redire pour ceux qui ne l'auraient pas compris: Electrabel n'est pas à vendre".
Prié de dire s'il pouvait rejeter une offre d'Enel qui irait dans l'intérêt de ses actionnaires, il a déclaré: "S'il y a un projet, qui vient de qui que ce soit, le projet sera soumis au conseil d'administration", ajoutant qu'in fine les actionnaires de son groupe devraient se prononcer.
La source en Italie a déclaré à Reuters qu'"Enel est prêt pour l'offre d'un point de vue technique". "Tous les instruments, les fonds pour l'offre sont prêts. Mais l'OPA peut être évitée s'il y a un accord sur Electrabel", a-t-on ajouté."
Mestrallet a souligné que l'électricien italien n'avait toujours pas présenté le projet d'offre qu'il évoque depuis mi-février et réaffirmé que le projet Suez-Gaz de France était "le plus créateur de valeur", l'opération étant relutive dès la première année grâce à l'activation des reports déficitaires liés aux pertes de Suez (3 milliards d'euros sur 2003 et 2003).
Il a également souligné que son groupe avait une longue tradition de partenariats. "Nous avons le partenariat dans le sang", a-t-il dit, en assurant qu'il voulait d'abord mener à bien le rapprochement avec GDF, qualifié d'opération "rêvée".
"Si dans le cadre de ce projet, il y a des coopérations avec qui que ce soit qui apportent encore plus de valeur à notre projet, pourquoi pas ? Ceci ne vise personne", a-t-il ajouté.
Une offre d'Enel pourrait toutefois faire dérailler la fusion de 72 milliards d'euros entre Suez et GDF. Annoncé par le Premier ministre français Dominique de Villepin, le rapprochement a été très peu détaillé jusqu'ici, accréditant la thèse d'une opération montée dans la précipitation pour faire barrage à un prédateur étranger.
L'annonce du mariage Suez-GDF a également suscité des critiques en Europe contre la création de champions nationaux, dénoncés comme une réaction protectionniste. La Commission européenne a demandé à la France des éclaircissements.
Mestrallet a assuré que le projet de rapprochement avec GDF était ancien, et que s'il avait été accéléré, il n'était "pas dirigé" contre Enel et contre l'Italie, pays qui a vivement critiqué l'intervention du gouvernement français dans ce dossier. L'affaire a en outre ravivé d'anciennes tensions entre Paris et Milan, les deux voisins s'étant déjà opposés pendant plusieurs années sur l'ouverture mutuelle de leurs marchés énergétiques, avec cette fois en première ligne EDF.
Interrogé sur une ouverture éventuelle du capital d'Electrabel à Enel pour calmer la situation, Gérard Mestrallet, PDG de Suez, s'est montré catégorique. "Je tiens à le redire pour ceux qui ne l'auraient pas compris: Electrabel n'est pas à vendre".
Prié de dire s'il pouvait rejeter une offre d'Enel qui irait dans l'intérêt de ses actionnaires, il a déclaré: "S'il y a un projet, qui vient de qui que ce soit, le projet sera soumis au conseil d'administration", ajoutant qu'in fine les actionnaires de son groupe devraient se prononcer.
La source en Italie a déclaré à Reuters qu'"Enel est prêt pour l'offre d'un point de vue technique". "Tous les instruments, les fonds pour l'offre sont prêts. Mais l'OPA peut être évitée s'il y a un accord sur Electrabel", a-t-on ajouté."
Mestrallet a souligné que l'électricien italien n'avait toujours pas présenté le projet d'offre qu'il évoque depuis mi-février et réaffirmé que le projet Suez-Gaz de France était "le plus créateur de valeur", l'opération étant relutive dès la première année grâce à l'activation des reports déficitaires liés aux pertes de Suez (3 milliards d'euros sur 2003 et 2003).
Il a également souligné que son groupe avait une longue tradition de partenariats. "Nous avons le partenariat dans le sang", a-t-il dit, en assurant qu'il voulait d'abord mener à bien le rapprochement avec GDF, qualifié d'opération "rêvée".
"Si dans le cadre de ce projet, il y a des coopérations avec qui que ce soit qui apportent encore plus de valeur à notre projet, pourquoi pas ? Ceci ne vise personne", a-t-il ajouté.
Une offre d'Enel pourrait toutefois faire dérailler la fusion de 72 milliards d'euros entre Suez et GDF. Annoncé par le Premier ministre français Dominique de Villepin, le rapprochement a été très peu détaillé jusqu'ici, accréditant la thèse d'une opération montée dans la précipitation pour faire barrage à un prédateur étranger.
L'annonce du mariage Suez-GDF a également suscité des critiques en Europe contre la création de champions nationaux, dénoncés comme une réaction protectionniste. La Commission européenne a demandé à la France des éclaircissements.
Mestrallet a assuré que le projet de rapprochement avec GDF était ancien, et que s'il avait été accéléré, il n'était "pas dirigé" contre Enel et contre l'Italie, pays qui a vivement critiqué l'intervention du gouvernement français dans ce dossier. L'affaire a en outre ravivé d'anciennes tensions entre Paris et Milan, les deux voisins s'étant déjà opposés pendant plusieurs années sur l'ouverture mutuelle de leurs marchés énergétiques, avec cette fois en première ligne EDF.
L'ENJEU POURRAIT DEVENIR ÉLECTORAL EN ITALIE

Bien que l'intérêt stratégique de l'opération Suez-GDF soit salué, les investisseurs soulignent que les actionnaires de Suez pâtissent d'une décote, la fusion se faisant sur la base d'une action pour une après le versement d'un dividende exceptionnel d'un euro par action Suez.
Mestrallet a exclu à ce stade un changement de parité et assuré qu'une nouvelle présentation des synergies - chiffrées à seulement 500 millions d'euros actuellement alors que la base de coûts du nouvel ensemble est de 50 milliards - aurait lieu après la publication des résultats de GDF prévue le 16 mars.
De son côté, le ministre italien de l'Industrie Claudio Scajola a déclaré jeudi qu'il intensifierait ses discussions avec le gouvernement français "pendant les premiers jours de la semaine prochaine (à Moscou en prévision du G8 et à Bruxelles pour l'Eurogroupe)."
Les analystes de la Société générale voient pour leur part peu de logique financière dans une offre d'Enel sur Suez, mais estiment que la classe politique italienne pourrait militer en faveur du projet pour des raisons électorales. Les Italiens sont appelés aux urnes début avril pour les législatives.
Le scénario d'Enel a gagné par ailleurs en crédibilité financière; l'électricien italien ayant décroché 50 milliards d'euros de financements pour son offre.
La source proche du dossier a confirmé des informations de presse en ce sens. Selon le quotidien Il Messaggero, les banques impliquées sont italiennes - Sanpaolo, qui débloquerait la plus importante tranche, de 13 milliards d'euros environ, Mediobanca, Banca Intesa et UniCredito - ou étrangères comme HSBC et le Crédit suisse.
Mestrallet a exclu à ce stade un changement de parité et assuré qu'une nouvelle présentation des synergies - chiffrées à seulement 500 millions d'euros actuellement alors que la base de coûts du nouvel ensemble est de 50 milliards - aurait lieu après la publication des résultats de GDF prévue le 16 mars.
De son côté, le ministre italien de l'Industrie Claudio Scajola a déclaré jeudi qu'il intensifierait ses discussions avec le gouvernement français "pendant les premiers jours de la semaine prochaine (à Moscou en prévision du G8 et à Bruxelles pour l'Eurogroupe)."
Les analystes de la Société générale voient pour leur part peu de logique financière dans une offre d'Enel sur Suez, mais estiment que la classe politique italienne pourrait militer en faveur du projet pour des raisons électorales. Les Italiens sont appelés aux urnes début avril pour les législatives.
Le scénario d'Enel a gagné par ailleurs en crédibilité financière; l'électricien italien ayant décroché 50 milliards d'euros de financements pour son offre.
La source proche du dossier a confirmé des informations de presse en ce sens. Selon le quotidien Il Messaggero, les banques impliquées sont italiennes - Sanpaolo, qui débloquerait la plus importante tranche, de 13 milliards d'euros environ, Mediobanca, Banca Intesa et UniCredito - ou étrangères comme HSBC et le Crédit suisse.