Le Fleuve Jaune en sursis : Deux décennies de sécheresse ont convaincu que le dragon est fâché.

sécheresse des rives du Fleuve Jaune
Tsende, un nomade tibétain, au bord du Fleuve Jaune à qui deux lacs glaciaires donnent naissance, se tient debout et roule ses bas de pantalons. Il raconte qu'un dragon vit dans les lacs, véritable Dieu de la pluie. Deux décennies de sécheresse l'ont convaincu que le dragon est fâché.
Tsende marche nu-pieds dans le fleuve, petite tache humaine à presque 5,000 mètres d’altitude, avalée dans le vide des prairies de la Province de Qinghai. Il porte cinq anneaux d'argent. Un nomade a de l'autre côté 20 moutons. Ils se sont arrangés.
Il voyagera à travers les herbes qui touchaient autrefois ses genoux, mais qui atteignent, aujourd’hui, à peine ses chevilles. Des centaines de nomades, poussés par le gouvernement, ont vendu leurs troupeaux et ont fui ces terres qui entourent les lacs.
Tsende marche nu-pieds dans le fleuve, petite tache humaine à presque 5,000 mètres d’altitude, avalée dans le vide des prairies de la Province de Qinghai. Il porte cinq anneaux d'argent. Un nomade a de l'autre côté 20 moutons. Ils se sont arrangés.
Il voyagera à travers les herbes qui touchaient autrefois ses genoux, mais qui atteignent, aujourd’hui, à peine ses chevilles. Des centaines de nomades, poussés par le gouvernement, ont vendu leurs troupeaux et ont fui ces terres qui entourent les lacs.

Tsende
D'autres comme Tsende ont enfoncé un poteau de prière bouddhiste dans une pente et ont prié le dragon. Les quelques scientifiques qui leur avancent une autre explication quant au changement climatique - n’ont pas fait changé d'avis Tsende.
De toute façon, le résultat est le même, "dit-il avec un haussement d'épaules.
La science ou la superstition, le résultat est effectivement le même : la source du Fleuve Jaune, lui-même, ressource d'eau de 140 millions de personnes dans ce pays qui en compte environ 1.3 milliards, souffre d’une crise sans précédent, et les scientifiques avertissent que la menace touche aussi gravement les glaciers et le réseau hydrographique souterrain qui alimentent la rivière.
De toute façon, le résultat est le même, "dit-il avec un haussement d'épaules.
La science ou la superstition, le résultat est effectivement le même : la source du Fleuve Jaune, lui-même, ressource d'eau de 140 millions de personnes dans ce pays qui en compte environ 1.3 milliards, souffre d’une crise sans précédent, et les scientifiques avertissent que la menace touche aussi gravement les glaciers et le réseau hydrographique souterrain qui alimentent la rivière.
Une rivière saturée par la pollution, asséchée par les usines, les villes en croissance et l’agriculture

irrigation pour faire pousser du riz en plein désert
Pour le reste de la Chine, l'économie s'est développée au-delà du commerce des anneaux pour les moutons, et c’est devenu un lourd fardeau pour cette rivière, saturée par la pollution ou asséchée par les usines, les villes "champignon" - qui projettent toujours plus de croissance et d’agriculture.
Pendant des siècles, le Fleuve Jaune a symbolisé la grandeur et les tristesses de la civilisation antique de la Chine, à l'image de ses empereurs qui ont tous oeuvré pour contrôler le Fleuve et apprivoiser ses inondations catastrophiques. Maintenant, la rivière est devenue un symbole bien différent – celui de l'état critique des ressources limitées de la Chine, au moment où l'essor du pays et la croissance économique ont besoin de toujours plus et manquent de tout.
Le Fleuve Jaune traverse des régions très peuplées au Nord de la Chine," expliquent Liu Shiyin, un scientifique de l'Académie chinoise des Sciences. "Sans eau dans le Nord, les gens ne peuvent pas survivre. Et le développement économique qui s’est amorcé ne pourra pas continuer ainsi."
Pendant des siècles, le Fleuve Jaune a symbolisé la grandeur et les tristesses de la civilisation antique de la Chine, à l'image de ses empereurs qui ont tous oeuvré pour contrôler le Fleuve et apprivoiser ses inondations catastrophiques. Maintenant, la rivière est devenue un symbole bien différent – celui de l'état critique des ressources limitées de la Chine, au moment où l'essor du pays et la croissance économique ont besoin de toujours plus et manquent de tout.
Le Fleuve Jaune traverse des régions très peuplées au Nord de la Chine," expliquent Liu Shiyin, un scientifique de l'Académie chinoise des Sciences. "Sans eau dans le Nord, les gens ne peuvent pas survivre. Et le développement économique qui s’est amorcé ne pourra pas continuer ainsi."
Boom économique, boum écologique

Le trajet du fleuve jaune
Le moteur dynamique de la Chine économique, qui atteint toujours des niveaux record, est pourtant sur le point d'exploser.
La pollution est partout et la course à la construction dans l'ensemble du pays, minée par la corruption, menace toute l'économie. Les dirigeants de la Chine, inquiétés par cette croissance déchaînée, essayent de mettre en avant "le développement durable" même si les questions, concernant les moyens pour infléchir cette tendance et pour réfréner la pollution, restent sans réponse.
Le Fleuve Jaune, sillonnant différentes régions, touché par le boom économique du pays seulement par intermittence, offre l'image des pressions et des nombreuses contradictions que la Chine est entrain de vivre ainsi que les efforts du gouvernement pour redresser la situation. Le chemin tortueux qu’emprunte le fleuve, long des 5 464 km, des prairies Qinghai jusqu’à la Mer Bohai, semble avaler non seulement des milliers de kilomètres, mais aussi des milliers d'années d'histoire- qui va des nomades, comme Tsende dormant sous des tentes faites de cheveux d’animaux, jusqu'aux citadins comme Peng Guihang, une femme d'intérieur qui vit dans ces nouveaux buildings, construits toujours plus hauts, dans la ville nouvelle de Zhengzhou.
La pollution est partout et la course à la construction dans l'ensemble du pays, minée par la corruption, menace toute l'économie. Les dirigeants de la Chine, inquiétés par cette croissance déchaînée, essayent de mettre en avant "le développement durable" même si les questions, concernant les moyens pour infléchir cette tendance et pour réfréner la pollution, restent sans réponse.
Le Fleuve Jaune, sillonnant différentes régions, touché par le boom économique du pays seulement par intermittence, offre l'image des pressions et des nombreuses contradictions que la Chine est entrain de vivre ainsi que les efforts du gouvernement pour redresser la situation. Le chemin tortueux qu’emprunte le fleuve, long des 5 464 km, des prairies Qinghai jusqu’à la Mer Bohai, semble avaler non seulement des milliers de kilomètres, mais aussi des milliers d'années d'histoire- qui va des nomades, comme Tsende dormant sous des tentes faites de cheveux d’animaux, jusqu'aux citadins comme Peng Guihang, une femme d'intérieur qui vit dans ces nouveaux buildings, construits toujours plus hauts, dans la ville nouvelle de Zhengzhou.

la province Ningxia automne
Au milieu, dans la minuscule province de Ningxia, l'antique oasis, des fermiers plantent, en plein désert, du riz et considèrent ce Fleuve Jaune comme un puits sans fond. Dans cette étrange étendue étroite, en Mongolie Intérieure, le long de la rivière, une énorme région industrielle a surgi en seulement quelques années, et vomit sa pollution…
Le plus stupéfiant, ce sont ces villes qui longent la rivière, comme Yinchuan, Luoyang et Zhengzhou - dont peu d'Américains n’ont jamais entendu parler – et qui se dépêchent de grandir pour devenir les nouveaux centres urbains régionaux de la Chine avec des booms de construction à peine croyables.
Yinchuan,, une antique capitale, modeste, se construit un énorme centre administratif et va augmenter chaque année, et ce jusqu’en 2011, sa superficie constructible de plus de 7 millions de mètres carré.
Luoyang, la capitale de la dynastie Zhou, a construit un complexe sportif, futuriste, gigantesque, constitué de plusieurs stades, qui ressemble à une armada d'étranges vaisseaux spatiaux métalliques .
D'une courbe de la rivière à l’autre, la chaîne de l'évolution de la Chine apparaît : du nomade au fermier, de la ferme à l'usine et de l'usine à la ville. C'est toute l’histoire de sa transformation qui émerge et que d'autres pays ont mis des siècles à parcourir. En Chine, tout arrive en même temps.
Le Fleuve Jaune ressemble, alors, à un chemin vers l'avenir. Le suivre, c’est observer les luttes que la Chine doit mener pour en arriver là.
Le plus stupéfiant, ce sont ces villes qui longent la rivière, comme Yinchuan, Luoyang et Zhengzhou - dont peu d'Américains n’ont jamais entendu parler – et qui se dépêchent de grandir pour devenir les nouveaux centres urbains régionaux de la Chine avec des booms de construction à peine croyables.
Yinchuan,, une antique capitale, modeste, se construit un énorme centre administratif et va augmenter chaque année, et ce jusqu’en 2011, sa superficie constructible de plus de 7 millions de mètres carré.
Luoyang, la capitale de la dynastie Zhou, a construit un complexe sportif, futuriste, gigantesque, constitué de plusieurs stades, qui ressemble à une armada d'étranges vaisseaux spatiaux métalliques .
D'une courbe de la rivière à l’autre, la chaîne de l'évolution de la Chine apparaît : du nomade au fermier, de la ferme à l'usine et de l'usine à la ville. C'est toute l’histoire de sa transformation qui émerge et que d'autres pays ont mis des siècles à parcourir. En Chine, tout arrive en même temps.
Le Fleuve Jaune ressemble, alors, à un chemin vers l'avenir. Le suivre, c’est observer les luttes que la Chine doit mener pour en arriver là.
Changement de Climat et Sécheresse : A la source, le problème est déjà sérieux

Les nomade du Lac Gyaring
Nous sommes en Juillet et c’est la saison de la mousson à 5000 mètres d’altitude.
Le ciel crachine. Deux jours plus tôt, il a plu. Les nomades espèrent que le dragon n'est plus fâché. Tsende boit, à petites gorgées, une tasse fumante de thé de beurre de yak, à l'intérieur d'une tente qui donne sur l'eau glaciale bleue du Lac Gyaring.
Les nomades, comme Tsende, sont les descendants des tibétains, dont les familles ont vécu ici depuis des générations, alors que la région clairsemée faisait encore partie du Tibet, et non de la Chine. Encore maintenant, beaucoup de nomades ne parlent que quelques mots de chinois.
L'année dernière, un fonctionnaire local s'est approché de Tsende en lui proposant :" vendez vos yaks et moutons et allez vivre en ville". Sa famille serait relogée, gratuitement, dans une maison et ses enfants obtiendraient une bourse annuelle de 8,000 yuans, environ 1,000 $.
Des cadres de l’administration locale, répondant à un décret de Beijing pour réduire le pâturage, ont offert la même proposition à chaque nomade autour du lac.
"Ils veulent protéger les prairies," excuse Tsende, qui comme beaucoup de tibétains n'ont qu'un prénom. "Ils veulent déplacer tous les nomades dans les villes, mais quelques nomades s’y sont opposés." Il ajoute, "je ne pense pas que le surpâturage soit le problème."
Le Lac Gyaring et son jumeau, Ngoring, sont à l’origine du Fleuve Jaune. Les scientifiques ont commencé à étudier la région après la sécheresse des années 1980. Les prairies se transformaient en désert, suscitant la crainte de voir la source du Fleuve en danger. Finalement, ils ont accusé le surpâturage d’être à l'origine du problème et les administrations locales ont commencé à déplacer les nomades de leur terre.
Le ciel crachine. Deux jours plus tôt, il a plu. Les nomades espèrent que le dragon n'est plus fâché. Tsende boit, à petites gorgées, une tasse fumante de thé de beurre de yak, à l'intérieur d'une tente qui donne sur l'eau glaciale bleue du Lac Gyaring.
Les nomades, comme Tsende, sont les descendants des tibétains, dont les familles ont vécu ici depuis des générations, alors que la région clairsemée faisait encore partie du Tibet, et non de la Chine. Encore maintenant, beaucoup de nomades ne parlent que quelques mots de chinois.
L'année dernière, un fonctionnaire local s'est approché de Tsende en lui proposant :" vendez vos yaks et moutons et allez vivre en ville". Sa famille serait relogée, gratuitement, dans une maison et ses enfants obtiendraient une bourse annuelle de 8,000 yuans, environ 1,000 $.
Des cadres de l’administration locale, répondant à un décret de Beijing pour réduire le pâturage, ont offert la même proposition à chaque nomade autour du lac.
"Ils veulent protéger les prairies," excuse Tsende, qui comme beaucoup de tibétains n'ont qu'un prénom. "Ils veulent déplacer tous les nomades dans les villes, mais quelques nomades s’y sont opposés." Il ajoute, "je ne pense pas que le surpâturage soit le problème."
Le Lac Gyaring et son jumeau, Ngoring, sont à l’origine du Fleuve Jaune. Les scientifiques ont commencé à étudier la région après la sécheresse des années 1980. Les prairies se transformaient en désert, suscitant la crainte de voir la source du Fleuve en danger. Finalement, ils ont accusé le surpâturage d’être à l'origine du problème et les administrations locales ont commencé à déplacer les nomades de leur terre.
Les glaciers alimentant la rivière ont rétréci de 17 pour cent en 30 ans...

Les glaciers tibétains
Cependant, plus récemment, des scientifiques chinois ont réexaminé la région et ont conclu que la pression écologique du pâturage n’était qu’une partie d'un problème beaucoup plus vaste. M. Liu, hydrologue à l'Académie chinoise des Sciences ainsi que d'autres scientifiques ont découvert que les réseaux hydrographiques compliqués, alimentant les lacs, était en danger. Les niveaux d'eau des nappes phréatiques souterraines baissaient dangereusement, certaines plus petites reculaient ou séchaient complètement.
Les températures augmentent, lentement, et, le rythme des saisons qui semble avoir toujours été n'est plus ; les deux saisons pluvieuses par an se sont réduites à une seule.
"Nous nous sommes rendus compte que le problème était beaucoup plus vaste, qu'il est surtout causé par le changement climatique mondial", explique M. Liu, aussi professeur à l'Institut Environnemental et Technique des Régions Froides et Arides.
Les chercheurs ont constaté que les glaciers, alimentant le cours d'eau, avaient rétréci de 17 pour cent, en 30 ans. La même année, la Nouvelle Agence de presse officielle de Chine a annoncé que les glaciers, dans tout le plateau du Qinghai-Tibet, (ce qui inclut la région source du Fleuve Jaune) fondaient, actuellement, à raison de 7 pour cent par an à cause du phénomène de réchauffement climatique mondial. Le rapport informait aussi que les températures moyennes au Tibet étaient plus élevées de 2 degrés depuis les années 1980, selon l'Office national de la météorologie nationale de la Chine.
Les températures augmentent, lentement, et, le rythme des saisons qui semble avoir toujours été n'est plus ; les deux saisons pluvieuses par an se sont réduites à une seule.
"Nous nous sommes rendus compte que le problème était beaucoup plus vaste, qu'il est surtout causé par le changement climatique mondial", explique M. Liu, aussi professeur à l'Institut Environnemental et Technique des Régions Froides et Arides.
Les chercheurs ont constaté que les glaciers, alimentant le cours d'eau, avaient rétréci de 17 pour cent, en 30 ans. La même année, la Nouvelle Agence de presse officielle de Chine a annoncé que les glaciers, dans tout le plateau du Qinghai-Tibet, (ce qui inclut la région source du Fleuve Jaune) fondaient, actuellement, à raison de 7 pour cent par an à cause du phénomène de réchauffement climatique mondial. Le rapport informait aussi que les températures moyennes au Tibet étaient plus élevées de 2 degrés depuis les années 1980, selon l'Office national de la météorologie nationale de la Chine.
Réchauffement climatique et Conséquences

Dans le désert chinois, l'alimentation en eau
À la source du Fleuve Jaune, M. Liu a expliqué que la combinaison de deux phénomènes, la rareté des averses et l'augmentation des températures moyennes, a dégelé la couche superficielle de permafrost actif et a perturbé les canaux d'eau souterrains. L'humidité est absorbée plus profondément par la terre plus chaude et moins d'eau ruisselle dans le Fleuve Jaune.
Cette tendance au réchauffement climatique a littéralement transformé la terre. Quelques portions de l’autoroute 214, la voie de communication locale, sont maintenant légèrement ondulées à cause du permafrost qui fond. Le Chemin de fer de Qinghai-Tibet, la merveille technologique qui s'est récemment ouverte, présenté comme le chemin de fer le plus haut du monde, a déjà connu des problèmes au niveau des voies, dus en particulier au réchauffement de la terre en surface.
Cette tendance au réchauffement climatique a littéralement transformé la terre. Quelques portions de l’autoroute 214, la voie de communication locale, sont maintenant légèrement ondulées à cause du permafrost qui fond. Le Chemin de fer de Qinghai-Tibet, la merveille technologique qui s'est récemment ouverte, présenté comme le chemin de fer le plus haut du monde, a déjà connu des problèmes au niveau des voies, dus en particulier au réchauffement de la terre en surface.

La désertification du tibet aux abord des lacs
Le changements de climat semble aussi étrange à un nomade qui croit en un Dieu dragon qu'à un scientifique. Et encore, les nomades ont été les témoins de ces "symptômes". En ce qui concerne une chaîne de lacs surnommée « la Mer d'Étoiles », un nomade a décrit de facon très pointlleuse, comment le littoral avait reculé de plus de 20 yards durant cette décennie.
D'autres nomades, y compris Tsende, ont observé la hausse des températures.
Pour Tsende « Les températures sont plus chaudes chaque année. Il fait plus chaud maintenant, durant toute l’année, et qu’il y a 20 ans. Parfois en hiver, la surface du lac ne gèle même pas."
La Chine se classe seulement derrière les Etats-Unis pour ses émissions de bioxyde de carbone, ce que les scientifiques considèrent comme la cause première du réchauffement mondial, ce qui est bien difficile à comprendre pour un nomade qui n'a jamais vu d'usine.
En revanche, les nomades se souviennent des prospecteurs d'or chinois et des pêcheurs, arrivés dans les années 1980. Ils ont creusé d’énormes cicatrices dans les prairies rases. Les pêcheurs, eux, sont arrivés sur des ânes, puis plus tard dans des voitures, ils ont perforé la surface glacée des lacs pour y glisser des filets. C'est à cette époque que la sécheresse a commencé.
D'autres nomades, y compris Tsende, ont observé la hausse des températures.
Pour Tsende « Les températures sont plus chaudes chaque année. Il fait plus chaud maintenant, durant toute l’année, et qu’il y a 20 ans. Parfois en hiver, la surface du lac ne gèle même pas."
La Chine se classe seulement derrière les Etats-Unis pour ses émissions de bioxyde de carbone, ce que les scientifiques considèrent comme la cause première du réchauffement mondial, ce qui est bien difficile à comprendre pour un nomade qui n'a jamais vu d'usine.
En revanche, les nomades se souviennent des prospecteurs d'or chinois et des pêcheurs, arrivés dans les années 1980. Ils ont creusé d’énormes cicatrices dans les prairies rases. Les pêcheurs, eux, sont arrivés sur des ânes, puis plus tard dans des voitures, ils ont perforé la surface glacée des lacs pour y glisser des filets. C'est à cette époque que la sécheresse a commencé.

Un temple boudhiste
Les nomades, eux, considèrent les lacs comme des lieux saints et se sont toujours abstenus d’y pêcher. Les moines bouddhistes, qui incarnent le lama, les ont averti que le dragon des lacs serait furieux de voir l'ordre naturel dérangé. La sécheresse a duré 20 ans.
Pour Tsende "Celui qui incarnait Lama nous a dit que, quand le chinois Han est venu et a commencé à chercher de l'or et à pêcher, il a insulté l'esprit du lac,". "Il nous a appris que l'or sous la terre nous offrait la protection des prairies."
Presque la moitié des 400 familles qui vivaient autour du Lac Gyaring est partie. Dans les autres régions environnantes, la même tendance s’est confirmée, et des milliers de nomades sont partis -mais pas tous. Sur une pente à côté du Lac Gyaring, les nomades ont construit une tour où les gens prient le dragon pour le retour de la pluie. L’extraction minière et la pêche sont maintenant interdites. Tsende espère que le dragon est de nouveau satisfait ; mais il est encore trop tôt pour affirmer que la sécheresse va s’arrêter, même si cette année les pluies ont été plus abondantes. Il n'a aucune envie de quitter les lieux et a même réussi à acheter une moto, la nouvelle marque du luxe chez les nomades.
Pour Tsende "Celui qui incarnait Lama nous a dit que, quand le chinois Han est venu et a commencé à chercher de l'or et à pêcher, il a insulté l'esprit du lac,". "Il nous a appris que l'or sous la terre nous offrait la protection des prairies."
Presque la moitié des 400 familles qui vivaient autour du Lac Gyaring est partie. Dans les autres régions environnantes, la même tendance s’est confirmée, et des milliers de nomades sont partis -mais pas tous. Sur une pente à côté du Lac Gyaring, les nomades ont construit une tour où les gens prient le dragon pour le retour de la pluie. L’extraction minière et la pêche sont maintenant interdites. Tsende espère que le dragon est de nouveau satisfait ; mais il est encore trop tôt pour affirmer que la sécheresse va s’arrêter, même si cette année les pluies ont été plus abondantes. Il n'a aucune envie de quitter les lieux et a même réussi à acheter une moto, la nouvelle marque du luxe chez les nomades.

La végétation sur le plateau du Tibet est très fragile
"Plus il fait chaud, et mieux c’est," répète-t-il face aux constats de la hausse des températures. " il y aura plus d'herbe."
M. Liu, le scientifique, lui, est moins optimiste. La région, qui s’étire sur différents secteurs de Qinghai, est souce grossièrement de 40 pour cent de l'alimentation en eau du Fleuve Jaune. Les pluies peuvent évoluer, dit-il, et les variations climatiques font penser que la menace sur le fleuve Jaune pèse toujours.
"Si les tendances que nous observons près de la source se confirment - que le climat devient de plus en plus chaud et de plus en sec - le Fleuve continuera à s’assécher."
Irrigation du Désert : Tian Xia Huang Il Fu Ningxia, Le Fleuve Jaune est un grand cadeau pour Ningxia.

Plantations pour stopper la désertification
La minuscule région, Ningxia, pourrait devenir la Rhode Island de la Chine. Elle représente moins de 1 % de la population du pays et moins de la moitié d’1% de sa surface. Le terrain est aride, montagneux et, ces dernières années, a subi brutalement une grave sécheresse.
Ce qui n’est pas étonnant car, il y a peu d’endroits où la population utilise un tel volume d'eau du Fleuve Jaune.
Le Fleuve Jaune a permis à Ningxia de défier sa réalité désertique pendant des siècles : le riz pousse dans le désert ; les tournesols regardent fixement les cieux alors qu’il ne pleut jamais. Aujourd'hui encore, les fermiers répètent une expression, psalmodiée depuis des générations, "Tian Xia Huang Il Fu Ningxia," ce qui signifie "Le Fleuve Jaune est un grand cadeau pour Ningxia."
Mais Ningxia est-elle un grand cadeau pour le reste de la Chine ?
Ce qui n’est pas étonnant car, il y a peu d’endroits où la population utilise un tel volume d'eau du Fleuve Jaune.
Le Fleuve Jaune a permis à Ningxia de défier sa réalité désertique pendant des siècles : le riz pousse dans le désert ; les tournesols regardent fixement les cieux alors qu’il ne pleut jamais. Aujourd'hui encore, les fermiers répètent une expression, psalmodiée depuis des générations, "Tian Xia Huang Il Fu Ningxia," ce qui signifie "Le Fleuve Jaune est un grand cadeau pour Ningxia."
Mais Ningxia est-elle un grand cadeau pour le reste de la Chine ?

Dune de sable dans la Province Ningxia et plantation de tournesols
Le manque d'eau se fait ressentir de plus en plus dans beaucoup de régions. Entre 400 et 600 villes chinoises manquent d'une réserve adéquate à leur future croissance et maintenant, plusieurs d’entre elles se débrouillent comme elles peuvent, drainant des aquifères souterrains à des niveaux dangereusement bas. Quelques villes côtières construisent des usines de dessalement pour transformer l'eau de mer en eau potable. Surtout, la Chine a un des taux les plus bas du monde de provision d’eau par personne et une des distributions les plus inégales sur son territoire.
La Chine du Nord abrite 43 % de la population, mais seulement 14 % de l'alimentation en eau du pays.
Pour redresser ce déséquilibre, le gouvernement a commencé à travailler sur un projet de transfert grandiose et ...controversé, surnommé "Du-sud-vers-le-nord", qui pomperait l'eau des canaux du Fleuve Yangtze, en Chine du sud, pour alimenter à nouveau le Nord assoiffé, y compris le Fleuve Jaune.
Les fonctionnaires disent qu'ils croient réalisable ce projet, potentiellement le projet de travaux publics le plus cher jamais réalisé en Chine, et qu’il est le meilleur espoir pour maintenir la croissance économique dans le Nord, mais ils critiquent cette pratique, ses conséquences environnementales et se battent pour bloquer les plans de la construction d'un canal qui passerait par Qinghai.
La province Ningxia, bien que beaucoup trop petite pour être tenue responsable de toutes les difficultés et manques d'eau du pays, caractérise les défis auxquels la Chine doit faire face, comme ce choix de transfert d’eau "peu logique".
Le village d'Yingpantan se trouve dans la Plaine Yinchuan, une coulée verte, luxuriante taillée durant des siècles d'irrigation. Le riz, le blé, le maïs et les bosquets de baies rouges, connus sous le nom de « gouqi », fournissent un gagne-pain confortable aux fermiers dans une région où la pluie peut tomber deux fois par an.
Nous avions pris l'habitude d'être pauvres, maintenant nous ne le sommes plus, "rappelle un fermier, Yang Fengyin, 52 ans." L'eau n'est pas un problème ici. Sur les bords du Fleuve Jaune, il ne l’a jamais été."
Si on évoque les problèmes d'eau pour le reste de la Chine, y compris le long des nombreuses régions côtières du Fleuve Jaune, M. Yang n’est pas convaincu. "C'est une rumeur," dit-il.
La Chine du Nord abrite 43 % de la population, mais seulement 14 % de l'alimentation en eau du pays.
Pour redresser ce déséquilibre, le gouvernement a commencé à travailler sur un projet de transfert grandiose et ...controversé, surnommé "Du-sud-vers-le-nord", qui pomperait l'eau des canaux du Fleuve Yangtze, en Chine du sud, pour alimenter à nouveau le Nord assoiffé, y compris le Fleuve Jaune.
Les fonctionnaires disent qu'ils croient réalisable ce projet, potentiellement le projet de travaux publics le plus cher jamais réalisé en Chine, et qu’il est le meilleur espoir pour maintenir la croissance économique dans le Nord, mais ils critiquent cette pratique, ses conséquences environnementales et se battent pour bloquer les plans de la construction d'un canal qui passerait par Qinghai.
La province Ningxia, bien que beaucoup trop petite pour être tenue responsable de toutes les difficultés et manques d'eau du pays, caractérise les défis auxquels la Chine doit faire face, comme ce choix de transfert d’eau "peu logique".
Le village d'Yingpantan se trouve dans la Plaine Yinchuan, une coulée verte, luxuriante taillée durant des siècles d'irrigation. Le riz, le blé, le maïs et les bosquets de baies rouges, connus sous le nom de « gouqi », fournissent un gagne-pain confortable aux fermiers dans une région où la pluie peut tomber deux fois par an.
Nous avions pris l'habitude d'être pauvres, maintenant nous ne le sommes plus, "rappelle un fermier, Yang Fengyin, 52 ans." L'eau n'est pas un problème ici. Sur les bords du Fleuve Jaune, il ne l’a jamais été."
Si on évoque les problèmes d'eau pour le reste de la Chine, y compris le long des nombreuses régions côtières du Fleuve Jaune, M. Yang n’est pas convaincu. "C'est une rumeur," dit-il.

le fleuve Jaune entravé par les barrages
Le Village de Yingpantan, construit au coeur du lit du Fleuve, doit son existence, à la construction d’un barrage en amont dans la Province Gansu voisine, décidé dans les années 60 par le Parti communiste sous Mao, et qui lui a permis d'exploiter la rivière en aval.
A quelques portes du fermier Yang Fengyin, on trouve son voisin, Chen Shuangquan, un jeune homme qui étudie pour son examen d'entrée à l'université. Il nous raconte son histoire familliale, au prise avec le Fleuve Jaune en crue qui forçait sa famille à se réfugier sur les toits pendant les années 1940 et comment son grand-père, alors jeune soldat, a secouru ses parents avec un radeau. Pour le jeune Chen, cette histoire lui avait été alors narrée comme un conte d’enfant dans lequel le fleuve, pas encore apprivoisé, était la force malfaisante et les barrages, ses sauveurs.
"Les barrages ont protégé notre mode de vie," dit Chen, 20 ans qui réside à moins d''un kilomètre du fleuve, dans un nuage de moustiques qui pullulent en ce mois de juillet humide alors que le crépuscule a sonné l'heure pour ses voisins fermiers de partir aux champs qui bordent le fleuve.
Les barrages et l'irrigation dans la région de Ningxia marquent le début de la dynastie Qin, quand les gouverneurs ont unifié la Chine en 221 av. J.-C et ont créé tous les systèmes d’irrigation pour toutes les garnisons de soldats sur certaines des premières des sections de la « grande muraille». Les fermiers plantent toujours du riz sur au même endroit qu’il y a environ 2000 ans.
Au travers de l'histoire, le Fleuve Jaune a provoqué de graves inondations et les empereurs qui ne pouvaient pas protéger leur peuple de cette calamité perdait toute légitimité à régner, le peuple considérait qu'ils avaient perdu leur puissance divine.
A quelques portes du fermier Yang Fengyin, on trouve son voisin, Chen Shuangquan, un jeune homme qui étudie pour son examen d'entrée à l'université. Il nous raconte son histoire familliale, au prise avec le Fleuve Jaune en crue qui forçait sa famille à se réfugier sur les toits pendant les années 1940 et comment son grand-père, alors jeune soldat, a secouru ses parents avec un radeau. Pour le jeune Chen, cette histoire lui avait été alors narrée comme un conte d’enfant dans lequel le fleuve, pas encore apprivoisé, était la force malfaisante et les barrages, ses sauveurs.
"Les barrages ont protégé notre mode de vie," dit Chen, 20 ans qui réside à moins d''un kilomètre du fleuve, dans un nuage de moustiques qui pullulent en ce mois de juillet humide alors que le crépuscule a sonné l'heure pour ses voisins fermiers de partir aux champs qui bordent le fleuve.
Les barrages et l'irrigation dans la région de Ningxia marquent le début de la dynastie Qin, quand les gouverneurs ont unifié la Chine en 221 av. J.-C et ont créé tous les systèmes d’irrigation pour toutes les garnisons de soldats sur certaines des premières des sections de la « grande muraille». Les fermiers plantent toujours du riz sur au même endroit qu’il y a environ 2000 ans.
Au travers de l'histoire, le Fleuve Jaune a provoqué de graves inondations et les empereurs qui ne pouvaient pas protéger leur peuple de cette calamité perdait toute légitimité à régner, le peuple considérait qu'ils avaient perdu leur puissance divine.

le fleuve Jaune à Henan
Le Parti communiste a, en revanche, construit plus de barrages que n'importe quelle dynastie et le fleuve n’est maintenant plus qu’un projet de multiples raccordements qui, d’après de nombreux écologistes, risquent de conduire à la mort du fleuve.
Durant les années 1990, et pendant de longues années, le fleuve a eu un débit si lent qu'il n’arrivait pas atteindre la mer. Actuellement, les ingénieurs ont corrigé ce problème, mais les barrages et les pompages ont révélé un autre problème bien différent : le niveau du Fleuve monte. La quantité énorme de dépôts retenue par tant de barrages, leur déversement interrompu, les limons qui s’amoncellent dans le lit du fleuve, tout cela fait monter le niveau de l’eau et si le fleuve monte il faut surélever les barrages pour empêcher des inondations.
Dans le Ningxia, des générations de fermiers, dans des villages comme Yingpantan, n'ont prêté aucune attention à la quantité d’eau qu’ils puisent dans le fleuve. Leur travail répondait à une priorité nationale encore d'actualité, du moins pour quelques fonctionnaires chinois qui partagent toujours cette crainte de voir la Chine incapable de se suffire à elle-même et de se nourrir. Tout dernièrement, ce sont d’autres craintes – celles de ne pas avoir assez d'eau - qui ont incité les premiers efforts de conservation de l’environnement au niveau local.
A Yingpantan et dans des villages voisins, les programmes d'irrigation sont maintenant annoncés par haut-parleurs publics. Le riz « paddies » a été interdit dans quelques secteurs.
Mais la protection de la ressource suppose aussi que la demande en eau n’augmente pas dans l’avenir et mais elle répond dans le Ningxia au désespoir. La sécheresse est écrite sur le paysage des montagnes arides, sans vie au-delà des rives de la rivière; le nom d'un village de montagne, Hanjiaoshui, se traduit grossièrement comme le Cri pour l'Eau. La protection devient peut-être une priorité nationale mais une sécheresse récente a fait découvrir que l'eau devient une question de survie pour beaucoup de personnes dans Ningxia.
"Les gens meurent de faim et n’ont pas d’autres choix là-bas," dit Wang Qirong, 64 ans, un fermier à Yingpantan. "Vous ne pouvez pas juste laisser les gens affamés. Si nous avons de l'eau, nous devrions la transporter dans les montagnes dans des camions." Les gens quittent déjà les montagnes. A une courte distance, au nord du village, Ma Junqing, un grand-père en costume Mao élimé de couleur grise, raconte comment la sécheresse l'a forcé à partir, il y a deux ans. 100 familles de son comté domestique louent maintenant une terre en friche, juste au-delà du bord du système d'irrigation du Fleuve. Elles ont construit des canaux d'eau pour transformer le sable en terre et la terre en moyen de survie. "Il n'y a absolument rien dans ma ville natale," dit Ma, 56 ans. "Il n'a pas plu. S'il pleut, vous mangez. S'il ne pleut pas, vous ne mangez pas."
Durant les années 1990, et pendant de longues années, le fleuve a eu un débit si lent qu'il n’arrivait pas atteindre la mer. Actuellement, les ingénieurs ont corrigé ce problème, mais les barrages et les pompages ont révélé un autre problème bien différent : le niveau du Fleuve monte. La quantité énorme de dépôts retenue par tant de barrages, leur déversement interrompu, les limons qui s’amoncellent dans le lit du fleuve, tout cela fait monter le niveau de l’eau et si le fleuve monte il faut surélever les barrages pour empêcher des inondations.
Dans le Ningxia, des générations de fermiers, dans des villages comme Yingpantan, n'ont prêté aucune attention à la quantité d’eau qu’ils puisent dans le fleuve. Leur travail répondait à une priorité nationale encore d'actualité, du moins pour quelques fonctionnaires chinois qui partagent toujours cette crainte de voir la Chine incapable de se suffire à elle-même et de se nourrir. Tout dernièrement, ce sont d’autres craintes – celles de ne pas avoir assez d'eau - qui ont incité les premiers efforts de conservation de l’environnement au niveau local.
A Yingpantan et dans des villages voisins, les programmes d'irrigation sont maintenant annoncés par haut-parleurs publics. Le riz « paddies » a été interdit dans quelques secteurs.
Mais la protection de la ressource suppose aussi que la demande en eau n’augmente pas dans l’avenir et mais elle répond dans le Ningxia au désespoir. La sécheresse est écrite sur le paysage des montagnes arides, sans vie au-delà des rives de la rivière; le nom d'un village de montagne, Hanjiaoshui, se traduit grossièrement comme le Cri pour l'Eau. La protection devient peut-être une priorité nationale mais une sécheresse récente a fait découvrir que l'eau devient une question de survie pour beaucoup de personnes dans Ningxia.
"Les gens meurent de faim et n’ont pas d’autres choix là-bas," dit Wang Qirong, 64 ans, un fermier à Yingpantan. "Vous ne pouvez pas juste laisser les gens affamés. Si nous avons de l'eau, nous devrions la transporter dans les montagnes dans des camions." Les gens quittent déjà les montagnes. A une courte distance, au nord du village, Ma Junqing, un grand-père en costume Mao élimé de couleur grise, raconte comment la sécheresse l'a forcé à partir, il y a deux ans. 100 familles de son comté domestique louent maintenant une terre en friche, juste au-delà du bord du système d'irrigation du Fleuve. Elles ont construit des canaux d'eau pour transformer le sable en terre et la terre en moyen de survie. "Il n'y a absolument rien dans ma ville natale," dit Ma, 56 ans. "Il n'a pas plu. S'il pleut, vous mangez. S'il ne pleut pas, vous ne mangez pas."
Des usines assoiffées et de l’air pollué

Les Usines polluantes
Une rue pleine d’ornières conduit à un parc industriel en brique où une partie des batiments d'un ancien camp de travaux forcés s'est juste changé en une autre forme de prison : Mme Zhang Yueqing vit dans ce petit magasin d'articles divers dans la pollution suffocante d'un des couloirs industriels les plus récents de la Chine.
Des usines balourdes vomissent une fumée bleue alors que les pelles des hommes chargent des minéraux en bloc dans le rougeoiement des fosses de fours béantes. Ils font du charbon, du silicium et d'autres matières premières pour être expédiées ailleurs en Chine, mais aussi en Europe, au Japon, en Corée du Sud et aux Etats-Unis. La cendre des fours se répand sur les espaces vides comme un glaçage noir sur un gâteau.
Des usines balourdes vomissent une fumée bleue alors que les pelles des hommes chargent des minéraux en bloc dans le rougeoiement des fosses de fours béantes. Ils font du charbon, du silicium et d'autres matières premières pour être expédiées ailleurs en Chine, mais aussi en Europe, au Japon, en Corée du Sud et aux Etats-Unis. La cendre des fours se répand sur les espaces vides comme un glaçage noir sur un gâteau.

complexe industriel de Wuhai
"Si vous veniez le matin, vous verriez 5 cm de poussière de charbon parout," dit M. Zhang, 54. "Nous toussons beaucoup. La nuit, parfois, la fumée est si épaisse que même si vous allumez vos phares vous ne pouvez pas toujours voir où vous allez." Sa femme, Chen Fengying, 53 ans ajoute: "nous ne pouvons rien planter, ni tomates ni piment. Les pousses, sans soleil, ne peuvent pas grandir."
Le parc industriel est installé le long de la rivière dans la région qui va de Ningxia à la Mongolie Intérieure, partie d'un colosse industriel construit en moins de six ans sur cette terre aride, assoiffée qui entoure la ville de Wuhai.
"La manière dont nous nous développons actuellement n'est pas correcte," déplore Chen Anping, qui milite pour reconstituer des prairies en Mongolie Intérieure. "Nous ne pouvons plus le supporter. Il n'y a pas assez de ressources."
Le parc industriel est installé le long de la rivière dans la région qui va de Ningxia à la Mongolie Intérieure, partie d'un colosse industriel construit en moins de six ans sur cette terre aride, assoiffée qui entoure la ville de Wuhai.
"La manière dont nous nous développons actuellement n'est pas correcte," déplore Chen Anping, qui milite pour reconstituer des prairies en Mongolie Intérieure. "Nous ne pouvons plus le supporter. Il n'y a pas assez de ressources."

Ramasseuse de morceaux de charbon
Il y a pourtant une exception de taille : le charbon. L'itinéraire le plus au Nord du cours du Fleuve Jaune passe au milieu d'un gisement de charbon.
Sous l'économie planifiée en 1958, le gouvernement central a fondé la ville Wuhai dans ces terrain rocheux afin de fournir le charbon au fabricant public d'acier, « Baotou Steel ». Cependant l'écroulement de l'économie planifiée avait plus au moins entraîné la disparition de Wuhai. Au début des années 1990, les fonctionnaires locaux qui cherchaient à sauver la ville ont construit trois centrales électriques alimentées par du charbon pour fournir en électricité l'Est du pays. Pourtant la ville souffrait toujours du chômage. Les fonctionnaires ont alors attiré des investisseurs pour implanter des industries de productions intensives qui génèrent de lourdes pollutions et dont les autres régions ne veulent plus.
Sous l'économie planifiée en 1958, le gouvernement central a fondé la ville Wuhai dans ces terrain rocheux afin de fournir le charbon au fabricant public d'acier, « Baotou Steel ». Cependant l'écroulement de l'économie planifiée avait plus au moins entraîné la disparition de Wuhai. Au début des années 1990, les fonctionnaires locaux qui cherchaient à sauver la ville ont construit trois centrales électriques alimentées par du charbon pour fournir en électricité l'Est du pays. Pourtant la ville souffrait toujours du chômage. Les fonctionnaires ont alors attiré des investisseurs pour implanter des industries de productions intensives qui génèrent de lourdes pollutions et dont les autres régions ne veulent plus.

cheminée, symbole de Wuhai
Nous leur avons proposé du charbon pas cher, de l’électricité pas chère et s'ils venaient investir ici, nous pourrions leur donner des terrains à crédit," raconte un fonctionnaire du bureau environnemental de Wuhai, expliquant l’origine de la ville, tout en demandant à ne pas être identifié de crainte des réprimandes des officielles.
La stratégie a fonctionné. Avant 1998, à Wuhai il avait quatre usines. Maintenant, elles sont 400. Wuhai est devenu un modèle industriel pour des villes voisines comme Shizuishan. En juin, l'Agence de presse « la Nouvelle Chine » a annoncé que plus de 50 milliards de $ seraient investis, dans un futur proche, dans un développement industriel sur un bandeau de 750 km le long du fleuve, dans la province de Ningxia et en Mongolie Intérieure. Les experts ont évalué que les demandes industrielles en l'eau quintupleraient avant 2010.
Beaucoup d'investisseurs sont arrivés à Wuhai avec un esprit de conquête du territoire, tenant compte de l'appel du gouvernement de développer l'Ouest du pays séduits par la perspective de grands profits. "La plupart des gens sont venus ici et ont y investi leurs propres économies," explique un propriétaire d'usine qui s’est installé dans la région depuis cinq ans. b["Malheureusement, ils ne se doutaient pas que cela atteindrait de telles proportions et que les problèmes environnementaux deviendraient si critiques."]b
La stratégie a fonctionné. Avant 1998, à Wuhai il avait quatre usines. Maintenant, elles sont 400. Wuhai est devenu un modèle industriel pour des villes voisines comme Shizuishan. En juin, l'Agence de presse « la Nouvelle Chine » a annoncé que plus de 50 milliards de $ seraient investis, dans un futur proche, dans un développement industriel sur un bandeau de 750 km le long du fleuve, dans la province de Ningxia et en Mongolie Intérieure. Les experts ont évalué que les demandes industrielles en l'eau quintupleraient avant 2010.
Beaucoup d'investisseurs sont arrivés à Wuhai avec un esprit de conquête du territoire, tenant compte de l'appel du gouvernement de développer l'Ouest du pays séduits par la perspective de grands profits. "La plupart des gens sont venus ici et ont y investi leurs propres économies," explique un propriétaire d'usine qui s’est installé dans la région depuis cinq ans. b["Malheureusement, ils ne se doutaient pas que cela atteindrait de telles proportions et que les problèmes environnementaux deviendraient si critiques."]b

revendeurs de charbon à wuhai
Ces décennies d’activités minières ont déjà transformé quelques parties de cette région du charbon en d'immenses étendues de terre désolée. L'industrialisation rapide a fait de Wuhai un cauchemar de pollution. Le Fleuve Jaune lui-même était déjà l’une des rivières les plus polluées du monde. Mais soudainement des nuages d'air pollué ont dérivé sur des centaines de kilomètres à l’Est de Beijing. Quand un journaliste a visité la région à la fin de juillet, l'air était si pollué que les gouttes de pluie laissaient de larges tâches noires sur le pare-brise des voitures.
"Le gouvernement est dans une position difficile ici," d’après un propriétaire d'usine. "Il n'y avait rien avant. Ils ont dû construire toutes les infrastructures et améliorer les conditions de vie de la population. Sans ces usines, il n'y a rien."
Ce printemps, pourtant, l’ampleur du problème de la pollution a finalement forcé l'action officielle. L'Administration de la Protection de l'environnement a fermé un grand nombre de ces usines, les plus petites et les plus polluantes. Des « régulateurs locaux » ont exigé que les autres usines installent de meilleurs "équipements antipollution" sinon ils seraient contraints à la fermeture. Quelques investisseurs se sont sentis trahis. Une femme qui avait investi 1.2 millions de $ pour construire une usine de charbon, et qui n'avait pas les moyens d'installer l'équipement d'antipollution, s'est suicidée après que son activité a été fermée.
Pourtant le fonctionnaire de l’Environnement de Wuhai a rappelé que la ville ne pouvait plus ignorer la pollution. "Nous prenons ce phénomène très au sérieux," a-t-il dit.
De son magasin à l'intérieur du parc industriel, à environ une heure de Wuhai, le commerçant, M. Zhang, martèle que des usines crachent leur pollution sans y être gênées. Pour obtenir de l’eau, il faut creuser des puits à 100 mètres plus profondément qu'avant, parce que les usines ont pompé trop d'eau souterraine. Pour lui, les fonctionnaires locaux n’ont pas fait grand chose pour arrêter cette pollution. "Ils veulent seulement percevoir des impôts et attirer des investissements," "Les chefs d’entreprises sont devenus experts en duperie d'inspecteurs environnementaux. Souvent, ils sont prévenus à l’avance en cas d’inspection surprise. "
"Quand quelqu'un vient de la préfecture ou de la Province, les propriétaires ferment les usines deux jours plus tôt". "La Protection de l'environnement coûte chère."
Un peu plus loin, un groupe d'usines est aligné sur la rive du Fleuve Jaune. À l'extérieur d'une usine, un slogan effacé promet : "la Protection de l'environnement est la Première Priorité de Notre Pays."
Les habitants révèlent que les usines parfois fonctionnent la nuit pour éviter la surveillance des agents de l’Environnement. À 18h49, presque toutes les cheminées deviennent silencieuses. Mais au coucher du soleil derrière les Montagnes Helan, le silence est rompu : les 17 cheminées débutent leur travail d'une longue nuit.
"Le gouvernement est dans une position difficile ici," d’après un propriétaire d'usine. "Il n'y avait rien avant. Ils ont dû construire toutes les infrastructures et améliorer les conditions de vie de la population. Sans ces usines, il n'y a rien."
Ce printemps, pourtant, l’ampleur du problème de la pollution a finalement forcé l'action officielle. L'Administration de la Protection de l'environnement a fermé un grand nombre de ces usines, les plus petites et les plus polluantes. Des « régulateurs locaux » ont exigé que les autres usines installent de meilleurs "équipements antipollution" sinon ils seraient contraints à la fermeture. Quelques investisseurs se sont sentis trahis. Une femme qui avait investi 1.2 millions de $ pour construire une usine de charbon, et qui n'avait pas les moyens d'installer l'équipement d'antipollution, s'est suicidée après que son activité a été fermée.
Pourtant le fonctionnaire de l’Environnement de Wuhai a rappelé que la ville ne pouvait plus ignorer la pollution. "Nous prenons ce phénomène très au sérieux," a-t-il dit.
De son magasin à l'intérieur du parc industriel, à environ une heure de Wuhai, le commerçant, M. Zhang, martèle que des usines crachent leur pollution sans y être gênées. Pour obtenir de l’eau, il faut creuser des puits à 100 mètres plus profondément qu'avant, parce que les usines ont pompé trop d'eau souterraine. Pour lui, les fonctionnaires locaux n’ont pas fait grand chose pour arrêter cette pollution. "Ils veulent seulement percevoir des impôts et attirer des investissements," "Les chefs d’entreprises sont devenus experts en duperie d'inspecteurs environnementaux. Souvent, ils sont prévenus à l’avance en cas d’inspection surprise. "
"Quand quelqu'un vient de la préfecture ou de la Province, les propriétaires ferment les usines deux jours plus tôt". "La Protection de l'environnement coûte chère."
Un peu plus loin, un groupe d'usines est aligné sur la rive du Fleuve Jaune. À l'extérieur d'une usine, un slogan effacé promet : "la Protection de l'environnement est la Première Priorité de Notre Pays."
Les habitants révèlent que les usines parfois fonctionnent la nuit pour éviter la surveillance des agents de l’Environnement. À 18h49, presque toutes les cheminées deviennent silencieuses. Mais au coucher du soleil derrière les Montagnes Helan, le silence est rompu : les 17 cheminées débutent leur travail d'une longue nuit.
Les nouvelles villes cherchent de l’eau

Nouvelles villes
De son appartement à la mode dans un des tous derniers gratte-ciel de la ville de Zhengzhou, Peng Guihang mange des boulettes de pâte sur son balcon. Un match de basket-ball se joue sur sa télévision à écran plat. Son ordinateur portable est ouvert sur sa petite table de marbre. La seule chose qui manque, ce sont des voisins. M Peng et sa famille sont parmi les tous premiers locataires de cette zone encore en chantier, connue sous le nom de "la nouvelle ville" de Zhengzhou. "Il n'y a pas grand chose, ici encore," dit Mme Peng, apparemment pas trop inquiète. "Les magasins ouvriront probablement dans deux ou trois ans."
Mme Peng est embarrassée de dire qu’elle vit le « nouveau rêve chinois », mais elle fait partie de cette nouvelle classe de consommateur qui doit grandir et prospérer pour que la Chine continue à évoluer. C'est pour des gens comme elle que ces « nouvelles villes" se sont construites à travers le pays. La vue à l'extérieur de son appartement serait étonnante si elle n'était pas commune à beaucoup de villes chinoises : un horizon rempli de tours naissantes, toutes au moins de 25 étages ou plus encore ; un centre d'exposition, construit à côté d'un lac artificiel entouré d’écoles colorées ; un centre des arts à moitié construit ressemblant à cinq oeufs massifs collés. Des grues de construction remplissent le ciel un peu partout.
Mme Peng est embarrassée de dire qu’elle vit le « nouveau rêve chinois », mais elle fait partie de cette nouvelle classe de consommateur qui doit grandir et prospérer pour que la Chine continue à évoluer. C'est pour des gens comme elle que ces « nouvelles villes" se sont construites à travers le pays. La vue à l'extérieur de son appartement serait étonnante si elle n'était pas commune à beaucoup de villes chinoises : un horizon rempli de tours naissantes, toutes au moins de 25 étages ou plus encore ; un centre d'exposition, construit à côté d'un lac artificiel entouré d’écoles colorées ; un centre des arts à moitié construit ressemblant à cinq oeufs massifs collés. Des grues de construction remplissent le ciel un peu partout.

L’embouchure du Fleuve Jaune
L’embouchure du Fleuve Jaune est toujours à quelques centaines de km en aval, mais c'est la destination que la Chine toute entière essaye d'atteindre - cette nation de fermiers, de paysans transformés en un pays moderne et urbain. Et il y a tant de villes comme celle-ci, qui grandissent aussi vite, toutes en même temps et souvent d’après un plan presque identique, que cette urbanisation effrénée de la Chine a alarmé les leaders du pays de crainte que "le système économique ne surchauffe". Lors d’une réunion récente, les urbanistes ont constaté que plus de 100 villes aspiraient à devenir des capitales internationales, tandis que plus de 30 autres ont réquisitionné des millions d’acres de terre pour construire des centres commerciaux.
"Quelques fonctionnaires locaux ne comprennent pas vraiment comment urbaniser correctement," s’inquète Lu Dadao, un savant de Beijing qui se spécialise dans l'urbanisation. "Ils veulent que tout arrive vite et ils veulent que ce soit grand. Ils ont urbanisé tout ce qui est possible sans considérer la vitesse dont la nature a besoin pour absorber cette urbanisation.." Tout au long du fleuve, les grandes villes rivalisent avec de plus petites, pour apparaître comme des villes dominantes, dans une course effrénée à la construction. A Yinchuan, la capitale de Ningxia, les fonctionnaires dépensent environ 1.2 milliards de $ par an pour construire un centre administratif gouvernemental de plusieurs milliers de m2. Il comprendra un immense centre législatif, les bâtiments du ministère de la province, un hôtel d’état de cinq étoiles, un centre résidentiel pour les entrepreneurs étrangers et une Place Populaire qui peut recevoir jusqu’à 30 000 personnes.
C'est un plan de développement commun à beaucoup de villes chinoises de moyenne importance : Utiliser l'argent gouvernemental pour construire des centres administratifs dans l’espoir qu'elles deviendront l'équivalent des grandes villes et attirer ainsi l’investissement immobilier privé.
"Quelques fonctionnaires locaux ne comprennent pas vraiment comment urbaniser correctement," s’inquète Lu Dadao, un savant de Beijing qui se spécialise dans l'urbanisation. "Ils veulent que tout arrive vite et ils veulent que ce soit grand. Ils ont urbanisé tout ce qui est possible sans considérer la vitesse dont la nature a besoin pour absorber cette urbanisation.." Tout au long du fleuve, les grandes villes rivalisent avec de plus petites, pour apparaître comme des villes dominantes, dans une course effrénée à la construction. A Yinchuan, la capitale de Ningxia, les fonctionnaires dépensent environ 1.2 milliards de $ par an pour construire un centre administratif gouvernemental de plusieurs milliers de m2. Il comprendra un immense centre législatif, les bâtiments du ministère de la province, un hôtel d’état de cinq étoiles, un centre résidentiel pour les entrepreneurs étrangers et une Place Populaire qui peut recevoir jusqu’à 30 000 personnes.
C'est un plan de développement commun à beaucoup de villes chinoises de moyenne importance : Utiliser l'argent gouvernemental pour construire des centres administratifs dans l’espoir qu'elles deviendront l'équivalent des grandes villes et attirer ainsi l’investissement immobilier privé.

Yinchuan
"Les dirigeants de la Province ont décidé qu'Yinchuan représente la province » explique Jiang Guanglin, le chef du Bureau de la Construction àYinchuan. "Ils veulent en faire la ville plus grande, la plus puissante et la plus belle. Ils veulent que ce soit un centre régional." Mais c’est aussi le projet de Lanzhou, la capitale voisine de la Province de Gansu. Et aussi Xining, la capitale de la Province de Qinghai, qui est sur un des affluents du Fleuve Jaune.
A Luoyang, juste à quelques centaines de km à l'est de Zhengzhou, des fonctionnaires finissent un centre administratif gouvernemental ainsi que des appartements et des tours de bureau et un complexe sportif avec quatre stades pour le basket-ball, le cyclisme, le tir et la natation, ainsi qu'un stade de football.
L'urbanisation rapide a déjà transformé la région côtière du Fleuve Jaune. La population dans cette région a presque triplé depuis les années 1950. La statistique gouvernementale montre que grossièrement quatre milliards de gallons d'eaux usées sont rejetés dans la rivière chaque année, soit le double de ce qui était rejeté il y a deux décennies. Chaque ville en croissance, qui essaie de séduire de futurs résidents et l'industrie, cherche désespérément de l'eau. Certains construisent des réservoirs ; d'autres pompent tant d'eau des aquifères souterrains que plusieurs villes ont annoncé l'affaissement sérieux du sol.
Cet été, le Conseil D'état,… a approuvé des règlements nationaux pour améliorer le contrôle de la ressource du fleuve Jaune et pour mieux régler son usage, en partie en augmentant les prix. Mais les fonctionnaires reconnaissent que les règlements, seuls, ne suffisent pas à répondre à la demande grandissante des villes naissantes.
L'Eau, économisée du pôle agricole, doit être détournée au profit de l'industrie. Et les villes le long du fleuve veulent grandir comme les villes prospères du bord de mer, bien que ces régions n'aient aucun de leurs avantages naturels.
"La capacité du Fleuve n'a pas changé," dit Su Maolin, un ingénieur senior à la Commission de conservation du Fleuve Jaune. "Il n’y a pas plus d’eau que celle que l’on utilise déjà. Nous sommes déjà à la capacité maximale d'utilisation."
"La nouvelle ville" où Mme. Peng vit a été modelée d’après la célèbre Pudong, le marais qui est devenu la zone financière à Shanghai. En 1992, le déjà âgé Deng Xiaoping a visité Pudong peu développé et a exhorté la Chine à construire plus rapidement et plus grand. Ce qui a suivi fut une explosion économique qui a changé le monde.
Mais les nouveaux leaders de la Chine n'encouragent plus les projets comme Pudong. Ils essayent de calmer cette économie gallopante, en ordonnant aux provinces de construire plus lentement et plus judicieusement, en même temps qu’ils sévissent contre la corruption endémique à tant de projets.
En effet, tous ces grands projets de construction sont si liés à la corruption que l'urbanisation de la Chine est devenue un moyen pour beaucoup de fonctionnaires de devenir riche. Dans les six premiers mois de cette année, des accusateurs chinois ont prononcé des condamnations dans 1608 cas importants de corruption, dans lesquels les fonctionnaires avaient accepté des pourcentages pour faciliter les projets de construction.
Un haut fonctionnaire à Beijing a été condamné à mort et puis au sursis, pour avoir détourné des fonds réservés à la construction d’une route d'état.
En juin, un vice maire de Beijing étant responsable des constructions Olympiques a été relevé de ces fonctions pour le détournement et des pourcentages liés à des projets sans rapport avec les jeux olympiques.
A Luoyang, juste à quelques centaines de km à l'est de Zhengzhou, des fonctionnaires finissent un centre administratif gouvernemental ainsi que des appartements et des tours de bureau et un complexe sportif avec quatre stades pour le basket-ball, le cyclisme, le tir et la natation, ainsi qu'un stade de football.
L'urbanisation rapide a déjà transformé la région côtière du Fleuve Jaune. La population dans cette région a presque triplé depuis les années 1950. La statistique gouvernementale montre que grossièrement quatre milliards de gallons d'eaux usées sont rejetés dans la rivière chaque année, soit le double de ce qui était rejeté il y a deux décennies. Chaque ville en croissance, qui essaie de séduire de futurs résidents et l'industrie, cherche désespérément de l'eau. Certains construisent des réservoirs ; d'autres pompent tant d'eau des aquifères souterrains que plusieurs villes ont annoncé l'affaissement sérieux du sol.
Cet été, le Conseil D'état,… a approuvé des règlements nationaux pour améliorer le contrôle de la ressource du fleuve Jaune et pour mieux régler son usage, en partie en augmentant les prix. Mais les fonctionnaires reconnaissent que les règlements, seuls, ne suffisent pas à répondre à la demande grandissante des villes naissantes.
L'Eau, économisée du pôle agricole, doit être détournée au profit de l'industrie. Et les villes le long du fleuve veulent grandir comme les villes prospères du bord de mer, bien que ces régions n'aient aucun de leurs avantages naturels.
"La capacité du Fleuve n'a pas changé," dit Su Maolin, un ingénieur senior à la Commission de conservation du Fleuve Jaune. "Il n’y a pas plus d’eau que celle que l’on utilise déjà. Nous sommes déjà à la capacité maximale d'utilisation."
"La nouvelle ville" où Mme. Peng vit a été modelée d’après la célèbre Pudong, le marais qui est devenu la zone financière à Shanghai. En 1992, le déjà âgé Deng Xiaoping a visité Pudong peu développé et a exhorté la Chine à construire plus rapidement et plus grand. Ce qui a suivi fut une explosion économique qui a changé le monde.
Mais les nouveaux leaders de la Chine n'encouragent plus les projets comme Pudong. Ils essayent de calmer cette économie gallopante, en ordonnant aux provinces de construire plus lentement et plus judicieusement, en même temps qu’ils sévissent contre la corruption endémique à tant de projets.
En effet, tous ces grands projets de construction sont si liés à la corruption que l'urbanisation de la Chine est devenue un moyen pour beaucoup de fonctionnaires de devenir riche. Dans les six premiers mois de cette année, des accusateurs chinois ont prononcé des condamnations dans 1608 cas importants de corruption, dans lesquels les fonctionnaires avaient accepté des pourcentages pour faciliter les projets de construction.
Un haut fonctionnaire à Beijing a été condamné à mort et puis au sursis, pour avoir détourné des fonds réservés à la construction d’une route d'état.
En juin, un vice maire de Beijing étant responsable des constructions Olympiques a été relevé de ces fonctions pour le détournement et des pourcentages liés à des projets sans rapport avec les jeux olympiques.

A Zhengzhou ville champignon
A Zhengzhou, des enquêteurs du gouvernement central, ont constaté en septembre que les fonctionnaires de la ville avaient illégalement saisi - et puis revendu, avec un beau bénéfice - des milliers d’acres de terre pour un projet de ville universitaire" adjacente "à la nouvelle ville". Un mois plus tôt, les enquêteurs ont utilisé la technologie satellite pour trouver 654 cas d'usurpations de terre illégales pour des projets de construction, concernant surtout des collectivités locales.
On suppose en fin de compte que ce processus malhonnête et chaotique aide la Chine à atteindre son but de devenir "une société aisée" avant 2040. Mme. Peng, locataire à Zhengdong "la nouvelle ville," est enthousiasmée du nouvel appartement de sa famille, mais est peu disposée à se considérer comme riche. Son mari possède une affaire d'aménagement paysager et ils essayent d’économiser pour les études universitaires de leurs deux fils encore au lycée.
"Je ne fais pas partie des riches," rétorque modestement Mme. Peng, regardant autour d'elle son élégant appartement. "C'est juste très ordinaire." Cependant, ses parents n’auraient jamais pu rêver d'une telle maison. Son père a travaillé à la poste et a été tué pendant la Révolution Culturelle. Elle se rappelle la terreur des Gardes Rouges faisant irruption dans les maisons pour menacer et harceler le peuple. Sa mère, devenue veuve, a dû élever ses cinq enfants et l’a fait sans rien demander. Chacun a réussi - un frère dans l'immobilier, un autre frère travaille à Beijing, une soeur est enseignante. "Nous avons tous réussi assure Mme Peng. Elle prévoit que son voisinage sera plus vivant à la fin de l'année. Son immeuble est apparemment déjà entièrement vendu. Pour les autres constructions de cette ville nouvelle, c’est moins certain. Des stations locales de télévision passe en boucle de la publicité vantant "la nouvelle ville." Ils répétent à l'envi que cette zone nouvelle est l'avenir.
Mme Peng, montre par sa fenêtre une amie, dans une construction adjacente qui rénove un appartement. "Je peux voir qu'elle a presque fini de rénover ». "Mais je n'ai pas eu le courage d’ aller le voir. Je ne voudrais pas qu’il soit mieux que le mien."
Jake Hooker et Lin Yang ont contribué à cet article
Pour en savoir plus
L'excellent site de la chronique de zhengzhou
En Anglais : Dossier sur les conséquences du Changement Climatique au Tibet
Le site de la mission économique
le quotidien du peuple en français
La guerre de l'eau en Chine
On suppose en fin de compte que ce processus malhonnête et chaotique aide la Chine à atteindre son but de devenir "une société aisée" avant 2040. Mme. Peng, locataire à Zhengdong "la nouvelle ville," est enthousiasmée du nouvel appartement de sa famille, mais est peu disposée à se considérer comme riche. Son mari possède une affaire d'aménagement paysager et ils essayent d’économiser pour les études universitaires de leurs deux fils encore au lycée.
"Je ne fais pas partie des riches," rétorque modestement Mme. Peng, regardant autour d'elle son élégant appartement. "C'est juste très ordinaire." Cependant, ses parents n’auraient jamais pu rêver d'une telle maison. Son père a travaillé à la poste et a été tué pendant la Révolution Culturelle. Elle se rappelle la terreur des Gardes Rouges faisant irruption dans les maisons pour menacer et harceler le peuple. Sa mère, devenue veuve, a dû élever ses cinq enfants et l’a fait sans rien demander. Chacun a réussi - un frère dans l'immobilier, un autre frère travaille à Beijing, une soeur est enseignante. "Nous avons tous réussi assure Mme Peng. Elle prévoit que son voisinage sera plus vivant à la fin de l'année. Son immeuble est apparemment déjà entièrement vendu. Pour les autres constructions de cette ville nouvelle, c’est moins certain. Des stations locales de télévision passe en boucle de la publicité vantant "la nouvelle ville." Ils répétent à l'envi que cette zone nouvelle est l'avenir.
Mme Peng, montre par sa fenêtre une amie, dans une construction adjacente qui rénove un appartement. "Je peux voir qu'elle a presque fini de rénover ». "Mais je n'ai pas eu le courage d’ aller le voir. Je ne voudrais pas qu’il soit mieux que le mien."
Jake Hooker et Lin Yang ont contribué à cet article
Pour en savoir plus
L'excellent site de la chronique de zhengzhou
En Anglais : Dossier sur les conséquences du Changement Climatique au Tibet
Le site de la mission économique
le quotidien du peuple en français
La guerre de l'eau en Chine
A Troubled River Mirrors China’s Path to Modernity

By JIM YARDLEY'http://www.nytimes.com/slideshow/2006/11/17/world/20061119_YELLOW_SLIDESHOW_index.html', '750_700', 'width=750,height=700,location=no,scrollbars=yes,toolbars=no,resizable=yes');
DOLKA, China — At the two glacial lakes that give birth to the Yellow River, a Tibetan nomad named Tsende stands at the river’s edge and rolls up his pants. He says a dragon lives in the lakes, a god of rain. Two decades of drought convinced him the dragon is angry.
Tsende steps barefoot into the river, a human speck at an altitude of almost 15,000 feet, swallowed in the emptiness of the Qinghai Province grasslands. He is carrying five silver rings. A nomad on the other side has 20 sheep. They have arranged a trade.
He will travel across grasses that once touched his knees but now barely reach his ankles. Hundreds of nomads, prodded by the government, have sold their herds and fled the land around the lakes. Others like Tsende have rammed a Buddhist prayer pole into a hillside and prayed to the dragon. Told that some scientists offer another explanation for the weather — climate change — Tsende is unimpressed.
“The result is the same,” he said with a shrug.
Science or superstition, the result is the same: The source of the Yellow River, itself the water source for 140 million people in a country of about 1.3 billion, is in crisis, as scientists warn that the glaciers and underground water system feeding the river are gravely threatened. For the rest of China, where the economy has evolved beyond trading rings for sheep, it is the latest burden for a river saturated with pollution and sucked dry by factories, growing cities and farming — with still more growth planned.
For centuries, the Yellow River symbolized the greatness and sorrows of China’s ancient civilization, as emperors equated controlling the river and taming its catastrophic floods with controlling China. Now, the river is a very different symbol — of the dire state of China’s limited resources at a time when the country’s soaring economic growth needs more of everything.
“The Yellow River flows through all these densely populated parts of northern China,” said Liu Shiyin, a scientist with the Chinese Academy of Sciences. “Without water in northern China, people can’t survive. And the economic development that has been going on cannot continue.”
China’s dynamic economic engine, still roaring at record levels, is at a corrosive crossroads. Pollution is widespread, and a nationwide construction spree, tainted by corruption, is threatening to overheat the economy. China’s leaders, worried about the unbridled growth, are trying to emphasize “sustainable development” even as questions remain about whether the party’s rank and file can carry out priorities like curbing pollution and conserving energy.
The Yellow River, curving through regions only intermittently touched by the country’s boom, offers a tour of the pressures and contradictions bearing down on China, and of the government’s efforts to address them. The river’s twisting 3,400-mile path from the Qinghai grasslands to the Bohai Sea seems to encompass not just thousands of miles but thousands of years — from nomads like Tsende sleeping under tents made of animal hair to urbanites like Peng Guihang, a homemaker living in a new high-rise building in the city of Zhengzhou.
In between, in the ancient, irrigated oasis in the tiny region of Ningxia, farmers plant rice in the desert and treat the Yellow River like a bottomless well. In a pebbled, alien expanse along the river in Inner Mongolia, an enormous industrial region has arisen in only a few years, spewing out so much pollution that a shopkeeper surrounded by factories scoffs at government promises to clean up China.
Most astonishing, cities beside the river like Yinchuan, Luoyang and Zhengzhou — places few Americans have ever heard of — are racing to become China’s next new regional urban center with almost hallucinatory building booms. Yinchuan, a modest, ancient capital, is building an entire city district for a vast government complex and is adding 20 million square feet of construction every year through 2011. Luoyang, once the capital of the Zhou dynasty, has built a cluster of futuristic sports stadiums that look like a grounded armada of metallic, alien spaceships.
From one bend of the river to the next, and the next, an evolutionary chain emerges: nomad to farmer, farm to factory and factory to city. It is the kind of change that other countries have navigated over centuries. In China, it is happening all at the same time.
The Yellow River, then, is like a path into the future. To follow it is to watch China’s struggle to get there.
Climate Change and Drought
It is July, monsoon season at 15,000 feet.
The sky is spitting. Two days earlier, it rained. Nomads hope the dragon is no longer angry. Tsende is sipping a steaming cup of yak-butter tea inside a tent overlooking the frigid blue water of Gyaring Lake. Nomads like Tsende are the descendants of ethnic Tibetans whose families have lived here for generations to when the sparse region was part of Tibet, not China. Even now, many nomads speak no more than a few words of Chinese.
Last year, a local official approached Tsende with an offer: sell his yaks and sheep and move to a township. His family would get a free cinder-block house and an annual stipend of 8,000 yuan, or about $1,000. Local cadres, responding to an edict from Beijing to reduce grazing, offered the same deal to every nomad around the lake.
“They wanted to protect the grasslands,” said Tsende, who like many ethnic Tibetans uses only one name. “They want to move all the nomads into towns, but some nomads are opposed.” He added, “I don’t think overgrazing is the problem.”
Gyaring Lake and its twin, Ngoring Lake, are considered the source of the Yellow River. Scientists began studying the region after drought took hold in the 1980s. Grasslands were turning to desert, raising fears that the river’s source could be endangered. Eventually, overgrazing was deemed to be the root of the problem, and local governments began moving nomads off the land.
More recently, though, Chinese scientists have examined the region and concluded that the pressures from herding are only one part of a much broader problem. Mr. Liu, the hydrologist at the Chinese Academy of Sciences, and other scientists discovered that the complicated water system feeding the lakes was in crisis. Underground water levels were sinking and chains of smaller feeder lakes were receding or drying up altogether. Air temperatures were slowly rising, while the old pattern of two rainy seasons per year was down to one.
“We’ve found that the problem is much broader and is being caused by global climate change,” said Mr. Liu, who is also a professor at the Cold and Arid Regions Environmental and Engineering Institute.
Researchers found that the glaciers feeding the river had shrunk 17 percent in 30 years. Earlier this year, the official New China News Agency reported that glaciers across the entire Qinghai-Tibet plateau, which includes the Yellow River source region, are now melting at a rate of 7 percent a year because of global warming. The report also said average temperatures in Tibet had risen by 2 degrees since the 1980s, according to China’s national weather bureau.
At the source of the Yellow River, Mr. Liu said the combination of less rainfall and warming temperatures had thawed the surface layer of active permafrost and disrupted the underground water channels. Moisture is being absorbed deeper into the warmer ground, and less water is funneling into the Yellow River.
The warming trend has literally moved the ground. Some sections of Highway 214, the two-lane provincial highway, now gently undulate because of melting permafrost. The Qinghai-Tibet Railway, the technological marvel that recently opened as the world’s highest railroad, has already reported track problems from the warming ground surface.
Climate change sounds as strange to a nomad as a dragon god does to a scientist. Yet nomads have been witnesses to what seem to be symptoms. At a chain of lakes known as the Sea of Stars, a nomad in a camouflage jacket described how the shoreline had receded more than 20 yards during the past decade. Other nomads, including Tsende, have noted steadily rising temperatures.
“The temperature has been rising every year,” Tsende said. “It is much warmer now during all four seasons than it was 20 years ago. Sometimes in the winter, the surface of the lake doesn’t even freeze anymore.”
China ranks behind only the United States in carbon dioxide emissions, which scientists consider the raw ingredient of global warming, though that is tricky to explain to a nomad who has never seen a factory. Instead, nomads remember the Han Chinese gold prospectors and fishermen who arrived in the 1980s.
Mining shaved huge scars into the grasslands. Fishermen arrived on donkeys, then later in cars, punching holes into the icy surface of the lakes and slipping nets into the them. At about the same time, drought took hold. Nomads considered the lakes holy and refrained from fishing. They say the local Buddhist holy man, or incarnate lama, warned that the dragon in the lakes was upset that the natural order had been disturbed. The drought lasted 20 years.
“Our Incarnate Lama told us that when the Han Chinese came and started the gold mining and the fishing, it insulted the spirit of the lake,” Tsende said. “He told us that the gold under the earth offered us protection for the grasslands.”
Almost half of the roughly 400 families who once lived around Gyaring Lake have left. In other surrounding regions, the same trend has played out, as thousands of nomads are leaving — though not all of them. Atop a hillside beside Gyaring Lake, nomads have built a tower where people pray to the dragon for rain. Mining and fishing are now banned. Tsende hopes the dragon is satisfied; it is too soon to say if the drought is ending, but this year the rains have improved. He has no plans to leave and has managed to buy the newest nomad status symbol, a motorcycle.
“I think the warmer, the better,” he said of rising temperatures. “Then, there will be more grass.”
Mr. Liu, the scientist, is less sanguine. The entire source region of the river, stretching across different areas of Qinghai, accounts for roughly 40 percent of the water supply in the Yellow River. Rainfall can vary, he said, but other climate trends suggest that the threat to the source of the Yellow River is not going away.
“If the trends that we’re seeing up near the source continue — that the climate is getting dryer and hotter — the river will keep drying up,” he said.
Irrigating the Desert
The tiny, diamond-shaped region known as Ningxia could be the Rhode Island of China. It accounts for less than 1 percent of the country’s population and less than half a percent of its land mass. The terrain is arid and mountainous, and in recent years has been gripped by drought. Not surprisingly, per capita, few places drink more lustily from the Yellow River.
The Yellow River has allowed Ningxia to defy reality for centuries: rice paddies soak in the desert; sunflowers stare up at skies that almost never rain. Today, farmers repeat a phrase handed down for generations, “Tian Xia Huang He Fu Ningxia,” or “The Yellow River Is a Great Gift for Ningxia.”
But is Ningxia a great gift for the rest of China?
Water shortages are at crisis level in many regions. About 400 of China’s 600 cities lack an adequate supply for future growth , and many are now making do by draining underground aquifers to dangerously low levels. Some coastal cities are building desalination plants to turn seawater into drinking water. Over all, China has one of the lowest per capita water supplies in the world and one of the most uneven distributions of water. Northern China is home to 43 percent of the population but only 14 percent of the country’s water supply.
To address that imbalance, the government has begun work on a grandiose, and controversial, “South-to-North” transfer project, which would pump water along channels from the Yangtze River in southern China to replenish the country’s thirsty north, including the Yellow River.
Officials say they believe the plan, potentially the most expensive public works project ever in China, is the best hope for maintaining economic growth in the north, but critics point to practical and environmental concerns, and are fighting to block plans for a channel through Qinghai.
Ningxia, while far too small to blame for the country’s water travails, typifies the challenges China will face as it weighs logic against history in parceling out water. The village of Yingpantan lies in the Yinchuan Plain, a lush green stripe carved by centuries of irrigation. Rice paddies, wheat, corn and groves of red berries known as gouqi provide farmers a comfortable livelihood in a region where rain may fall twice a year.
“We used to be poor, now we are not,” said a farmer, Yang Fengyin, 52. “Water is not a problem here. On the banks of the Yellow River, we’ve never run out of water.”
Told about water problems elsewhere in China, including along many sections of the Yellow River, Mr. Yang was unconvinced. “It’s a rumor,” he said.
Yingpantan Village, built inside the bed of the river, exists solely because during the 1960s the Communist Party under Mao built a dam upstream in neighboring Gansu Province that harnessed the river below. A few doors away from Mr. Yang, a young man studying for the college entrance exam, Chen Shuangquan, told a story that has become family lore, of the raging Yellow River forcing the family onto the rooftops during the 1940s until Mr. Chen’s grandfather, then a young soldier, returned by raft to rescue his relatives.
For the younger Mr. Chen, the tale became a morality play in which the untamed river was a destructive villain and dams were the savior.
“The dams have protected our way of life,” said Mr. Chen, 20, standing less than a mile from the river as mosquitoes swarmed in the humid July air and dusk summoned his neighbors back from the fields.
Dikes and irrigation in Ningxia trace to the beginning of dynastic rule, when the Qin rulers who unified China in 221 B.C. built irrigation for soldiers garrisoned on some of the earliest sections of the Great Wall. Farmers still plant rice on the same paddies tilled roughly 2,000 years ago.
Throughout history the Yellow River has spawned floods, and emperors who could not protect the people were said to have lost heaven’s mandate to rule. The Communist Party has built more dams than any dynasty, and the river is now a top-to-bottom plumbing project that many environmentalists fear is being plumbed to death.
For several years during the 1990s, the river ran so low that it failed to reach the sea. For the moment, engineers have corrected that problem, but the dams and dikes have accentuated a different one: the river is rising into the sky. The huge amount of sediment washing downstream is now pinched by so many dikes and interrupted by so many dams that it is pushing the bed of the river upward, which means as the river goes up, so must the height of dams to prevent floods.
In Ningxia, generations of farmers in villages like Yingpantan have paid no attention to how much water they drained from the river. Their work fulfilled a national priority still evident today, as some Chinese officials sometimes voice fears of China being unable to feed itself. More recently, though, different fears — of not enough water — have prompted the introduction of local conservation efforts. In Yingpantan and nearby villages, irrigation schedules are now announced over public loudspeakers. Rice paddies have been banned in some areas.
But conservation also assumes that demand will not grow, and demand in Ningxia is driven by desperation. Drought is written on the landscape of the arid, lifeless mountains beyond the river’s reach; the name of one mountain village, Hanjiaoshui, roughly translates as Shout for Water. Conservation is becoming a national priority but a recent drought has made finding water a matter of survival for many people in Ningxia.
“People are starving and have no way of living up there,” said Wang Qirong, 64, a farmer in Yingpantan. “You just can’t let people starve. If we have water, we should take it into the mountains in trucks.”
People are already coming down from the mountains. A short drive north of the village, Ma Junqing, a grandfather in a threadbare gray Mao suit, said drought forced him to leave two years ago. He said 100 families from his home county were now leasing wasteland just beyond the edge of the river’s irrigation system. They have built water channels to turn sand into soil, and soil into survival. “There is absolutely nothing in my hometown,” Mr. Ma, 56, said. “It didn’t rain. If it rains, you eat. If it doesn’t rain, you don’t eat.”
Thirsty Factories, Dirty Air
Down a potholed street leading into an industrial park, a brick building that was once part of a forced labor camp is now another sort of prison: the small sundries shop where Zhang Yueqing lives amid the choking pollution of one of China’s newest industrial corridors.
Hulking factories spew blue smoke as hunched men shovel minerals into the red glow of open pit furnaces. They are making coke, silicon and other raw materials to be shipped elsewhere in China, as well as to Europe, Japan, South Korea and the United States. Furnace ash is spread over empty lots like black icing over a cake.
“If you are here in the morning, you’ll see an inch of coal dust on the ground,” said Mr. Zhang, 54. “We cough a lot. At night, sometimes the smoke is so thick that you can turn on your car lights and you still can’t see where you are going.”
His wife, Chen Fengying, 53, added: “We can’t plant anything We can’t plant tomatoes or hot peppers. They cannot grow.”
The industrial park sits along the river in the region that joins Ningxia and Inner Mongolia, part of an industrial colossus built in less than six years on the arid, water-starved land surrounding the city of Wuhai.
“The kind of development that is happening is abnormal,” said Chen Anping, an advocate for restoring grasslands in Inner Mongolia. “There’s no way this can be sustained. There are not enough resources.”
With one important exception: coal. The northernmost route of the Yellow River courses through the center of China’s coal country. Under the planned economy in 1958, the central government founded Wuhai in the rocky terrain as the coal supplier for the state-owned steel maker, Baotou Steel.
But the collapse of the planned economy almost meant the collapse of Wuhai. By the early 1990s, local officials were debating how to save the city and built three coal-fired power plants to provide electricity to the east. But the city still needed jobs. So officials recruited investors to build the energy-intensive, heavy polluting industries that other regions no longer wanted.
“We told them we have cheap coal, cheap electricity, and if they came and invested here, we could give them land on credit,” said an official in the Wuhai environmental bureau, who explained the city’s history but asked not to be identified for fear of official reprimand.
The strategy worked. Before 1998, Wuhai had four factories. Now, it has more than 400. Wuhai became an industrial model for nearby cities like Shizuishan. In June, the New China News Agency reported that more than $50 billion in industrial development was planned for the 500-mile stretch of the river in Ningxia and Inner Mongolia. Experts estimated that industrial demands for water would quintuple by 2010.
Many investors had arrived in Wuhai with a frontier spirit, heeding the government’s call to develop the west while enticed by the prospect of big profits.
“A lot of people came here and invested their own savings,” said one factory owner who had been in the region for five years. “But they didn’t know it would reach such a scale and that the environmental problems would become so bad.”
Decades of strip mining had already transformed some parts of coal country into vast tracts of denuded wasteland. Rapid industrialization made Wuhai a pollution nightmare. The Yellow River itself was already one of the most polluted rivers in the world. But suddenly clouds of polluted air were drifting hundreds of miles east to Beijing. When a reporter visited the region in late July, the air was so polluted that raindrops left black spots on car windshields.
“The government is in a tough position here,” said the factory owner. “They had nothing. They had to build infrastructure and improve people’s lives. Without these factories, there is nothing.”
This spring, the severity of the pollution problem finally forced official action. The State Environmental Protection Administration closed scores of smaller, dirtier coke factories. Local regulators demanded that other factories install better pollution equipment or face closing.
Some investors felt betrayed. One woman who had invested $1.2 million to build a coke factory but who had no money left to install antipollution equipment committed suicide after it was closed.
But the Wuhai environmental official said the city could no longer ignore pollution. “We are taking it seriously,” he said.
From his vantage point inside the industrial park about an hour from Wuhai, the shopkeeper, Mr. Zhang, said factories belched pollution without restraint. People digging wells now must dig about 260 feet deeper because factories have drained so much underground water. He said local officials did little to stop them.
“They want to collect taxes and attract investment,” he said
Mr. Zhang said factory managers were adept at duping environmental inspectors. Often, he said, they are tipped in advance of a surprise inspection.
“When someone comes from the prefecture or the provincial government, the owners shut the factories two days in advance,” he said. “Environmental protection costs money.”
A short drive away, a cluster of factories lined a stretch of the Yellow River. Outside one factory, a faded propaganda slogan promised, “Environmental Protection Is Our Country’s First Priority.”
Local residents had said factories sometimes operated at night to avoid environmental oversight. At 6:49 p.m., almost all of the smokestacks were silent. But as the sun later fell behind the Helan Mountains, the silence was broken: 17 smokestacks had just begun a long night’s work.
New Cities Scour for Water
From her fashionable apartment in one of the newest high-rises in the city of Zhengzhou, Peng Guihang is eating a bowl of dumplings in her enclosed balcony. A basketball game is playing on her flat-screen television. Her laptop is open on her marble coffee table. The only thing missing is neighbors. Mrs. Peng and her family are among the first tenants in the unfinished district known as the “new city” of Zhengzhou.
“There is not much here yet,” said Mrs. Peng, seemingly not too worried. “The shops will probably open in two or three years.”
Mrs. Peng is embarrassed by the suggestion that she is living the new Chinese dream, but she is part of a new consumer class that must grow and prosper for China to keep rising. It is for people like her that “new cities” are being built across the country. The view outside her apartment would be astounding if it were not common in many Chinese cities: a horizon filled with rising towers, each 25 stories or taller; a sleek exhibition center built beside an artificial lake splashed with colorful schools of carp; a half-built arts center resembling five massive concrete eggs. Construction cranes filling the sky in all directions.
The end of the Yellow River is still a few hundred miles downstream, but this is the destination China is trying to reach — a nation of peasant farmers transformed into a modern, urban country. And yet so many cities are expanding so quickly, at the same time, and often following much the same blueprint, that China’s urbanization rush has alarmed national leaders and raised fears of overheating. One recent gathering of city planners found that more than 100 cities aspire to become major international cities, while more than 30 cities have requisitioned millions of acres of land to build central business districts.
“Some local officials really don’t understand how to properly urbanize,” said Lu Dadao, a Beijing scholar who specializes in urbanization. “They want it to happen fast, and they want it to be big. They have all taken up urbanization without considering what the natural speed of it should be.”
Along the Yellow River, major cities, and many smaller ones, are in the throes of construction booms, competing to emerge as dominant cities. In Yinchuan, the capital of Ningxia, officials are spending about $1.2 billion a year to build a government complex across hundreds of acres. It includes a huge provincial legislature, provincial ministry buildings, a government-owned five-star hotel, a residential compound for foreign entrepreneurs and an outdoor People’s Plaza that can accommodate 30,000 people.
This is a common development blueprint in second-tier Chinese cities: use government money to build government districts in hopes that they will become the equivalent of anchor tenants to attract private real estate development
“Provincial leaders decided that Yinchuan represents the province,” said Jiang Guanglin, chief of the Yinchuan Construction Bureau. “They want to make it a bigger, more powerful and more beautiful city. They want it to be a regional center.”
But so does Lanzhou, the nearby capital of Gansu Province. And so does Xining, the capital of Qinghai Province, which is on a tributary of the Yellow River. In Luoyang, just a few hundred miles east of Zhengzhou, officials are finishing a government complex as well as apartment and office towers and a sports complex with four arenas for basketball, cycling, target shooting and swimming, as well as a soccer stadium.
Rapid urbanization is already transforming the Yellow River region. Population in the region has nearly tripled since the 1950s. Government statistics show that roughly four billion gallons of wastewater are dumped into the river every year, double the amount from two decades ago. Every growing city, each trying to lure people and industry, is scouring for water. Some are building reservoirs; others are draining so much water from underground aquifers that several cities have reported serious land subsidence.
This summer, the State Council, China’s equivalent of a cabinet, approved national regulations to improve controls over the Yellow River and better regulate water use, partly by raising prices. But officials agree that regulations alone are not enough to compensate for the rapidly rising demand for water. Water saved from farming must be diverted to industry. And cities along the river want to grow like cities on the country’s prospering coast, even though the Yellow River region has none of the same natural advantages.
“The capacity of the river hasn’t changed,” said Su Maolin, a senior engineer with the Yellow River Conservancy Commission. “There is only so much water they can use. It’s already at the maximum capacity of usage.”
The “new city” where Mrs. Peng lives is fashioned after the famed Pudong, the swamp-turned-financial district in Shanghai. In 1992, an elderly Deng Xiaoping visited undeveloped Pudong and exhorted China to build faster and bigger. What followed was an economic explosion that has changed the world. But China’s new leaders are no longer encouraging projects like Pudong. They are trying to tamp down on a runaway economy by ordering provinces to build slower and more judiciously, while cracking down on the corruption endemic to so many projects.
Indeed, so many large construction projects are so infused with corruption that urbanization has become a get-rich scheme for many officials. In the first six months of this year, Chinese prosecutors secured convictions in 1,608 major bribery cases, in which officials accepted kickbacks to facilitate construction projects. A senior official in Beijing was sentenced to death, and then given a reprieve, for embezzling state highway construction funds. In June, a Beijing vice mayor in charge of Olympic construction was removed for embezzlement and kickbacks related to non-Olympic projects.
In Zhengzhou, central government investigators in September found that city officials illegally seized — and then resold, at a handsome profit — thousands of acres of land for a “university town” adjacent to the “new city” project. A month earlier, investigators used satellite technology and found 654 examples of illegal land grabs for construction projects, mostly for local government projects.
This messy, chaotic process is ultimately supposed to help China reach its goal of becoming a “well-off society” by 2040. Mrs. Peng, the tenant in the Zhengdong “new city,” is excited about her family’s new apartment, if reluctant to call herself affluent. Her husband owns a landscaping business, and they are trying to save for college for their two high-school-age sons.
“I’m not one of the rich people,” Mrs. Peng said modestly, looking around her stylish apartment. “This is just very ordinary.”
Her own parents could never have dreamed of such a home, though. Her father worked in the post office and was killed during the Cultural Revolution. She recalled the terror of Red Guards breaking into homes to threaten and harass people. Her widowed mother had to rear five children, and did so without begging. Each has done well — a brother in real estate, another brother working in Beijing, a sister working as a teacher.
“We’re all doing fine,” Mrs. Peng said. She predicts that her neighborhood will be bustling by the year’s end. Her building is apparently already sold out. Others are less certain. Local television stations are filled with advertisements promoting the “new city.” They say the district is the future.
Mrs. Peng, meanwhile, watches through her window as a friend in an adjacent building renovates an apartment. “I can see she has almost finished renovating,” she said. “But I haven’t had the courage to go see it. I don’t want it to be better than mine.”
Jake Hooker and Lin Yang contributed to this article.
DOLKA, China — At the two glacial lakes that give birth to the Yellow River, a Tibetan nomad named Tsende stands at the river’s edge and rolls up his pants. He says a dragon lives in the lakes, a god of rain. Two decades of drought convinced him the dragon is angry.
Tsende steps barefoot into the river, a human speck at an altitude of almost 15,000 feet, swallowed in the emptiness of the Qinghai Province grasslands. He is carrying five silver rings. A nomad on the other side has 20 sheep. They have arranged a trade.
He will travel across grasses that once touched his knees but now barely reach his ankles. Hundreds of nomads, prodded by the government, have sold their herds and fled the land around the lakes. Others like Tsende have rammed a Buddhist prayer pole into a hillside and prayed to the dragon. Told that some scientists offer another explanation for the weather — climate change — Tsende is unimpressed.
“The result is the same,” he said with a shrug.
Science or superstition, the result is the same: The source of the Yellow River, itself the water source for 140 million people in a country of about 1.3 billion, is in crisis, as scientists warn that the glaciers and underground water system feeding the river are gravely threatened. For the rest of China, where the economy has evolved beyond trading rings for sheep, it is the latest burden for a river saturated with pollution and sucked dry by factories, growing cities and farming — with still more growth planned.
For centuries, the Yellow River symbolized the greatness and sorrows of China’s ancient civilization, as emperors equated controlling the river and taming its catastrophic floods with controlling China. Now, the river is a very different symbol — of the dire state of China’s limited resources at a time when the country’s soaring economic growth needs more of everything.
“The Yellow River flows through all these densely populated parts of northern China,” said Liu Shiyin, a scientist with the Chinese Academy of Sciences. “Without water in northern China, people can’t survive. And the economic development that has been going on cannot continue.”
China’s dynamic economic engine, still roaring at record levels, is at a corrosive crossroads. Pollution is widespread, and a nationwide construction spree, tainted by corruption, is threatening to overheat the economy. China’s leaders, worried about the unbridled growth, are trying to emphasize “sustainable development” even as questions remain about whether the party’s rank and file can carry out priorities like curbing pollution and conserving energy.
The Yellow River, curving through regions only intermittently touched by the country’s boom, offers a tour of the pressures and contradictions bearing down on China, and of the government’s efforts to address them. The river’s twisting 3,400-mile path from the Qinghai grasslands to the Bohai Sea seems to encompass not just thousands of miles but thousands of years — from nomads like Tsende sleeping under tents made of animal hair to urbanites like Peng Guihang, a homemaker living in a new high-rise building in the city of Zhengzhou.
In between, in the ancient, irrigated oasis in the tiny region of Ningxia, farmers plant rice in the desert and treat the Yellow River like a bottomless well. In a pebbled, alien expanse along the river in Inner Mongolia, an enormous industrial region has arisen in only a few years, spewing out so much pollution that a shopkeeper surrounded by factories scoffs at government promises to clean up China.
Most astonishing, cities beside the river like Yinchuan, Luoyang and Zhengzhou — places few Americans have ever heard of — are racing to become China’s next new regional urban center with almost hallucinatory building booms. Yinchuan, a modest, ancient capital, is building an entire city district for a vast government complex and is adding 20 million square feet of construction every year through 2011. Luoyang, once the capital of the Zhou dynasty, has built a cluster of futuristic sports stadiums that look like a grounded armada of metallic, alien spaceships.
From one bend of the river to the next, and the next, an evolutionary chain emerges: nomad to farmer, farm to factory and factory to city. It is the kind of change that other countries have navigated over centuries. In China, it is happening all at the same time.
The Yellow River, then, is like a path into the future. To follow it is to watch China’s struggle to get there.
Climate Change and Drought
It is July, monsoon season at 15,000 feet.
The sky is spitting. Two days earlier, it rained. Nomads hope the dragon is no longer angry. Tsende is sipping a steaming cup of yak-butter tea inside a tent overlooking the frigid blue water of Gyaring Lake. Nomads like Tsende are the descendants of ethnic Tibetans whose families have lived here for generations to when the sparse region was part of Tibet, not China. Even now, many nomads speak no more than a few words of Chinese.
Last year, a local official approached Tsende with an offer: sell his yaks and sheep and move to a township. His family would get a free cinder-block house and an annual stipend of 8,000 yuan, or about $1,000. Local cadres, responding to an edict from Beijing to reduce grazing, offered the same deal to every nomad around the lake.
“They wanted to protect the grasslands,” said Tsende, who like many ethnic Tibetans uses only one name. “They want to move all the nomads into towns, but some nomads are opposed.” He added, “I don’t think overgrazing is the problem.”
Gyaring Lake and its twin, Ngoring Lake, are considered the source of the Yellow River. Scientists began studying the region after drought took hold in the 1980s. Grasslands were turning to desert, raising fears that the river’s source could be endangered. Eventually, overgrazing was deemed to be the root of the problem, and local governments began moving nomads off the land.
More recently, though, Chinese scientists have examined the region and concluded that the pressures from herding are only one part of a much broader problem. Mr. Liu, the hydrologist at the Chinese Academy of Sciences, and other scientists discovered that the complicated water system feeding the lakes was in crisis. Underground water levels were sinking and chains of smaller feeder lakes were receding or drying up altogether. Air temperatures were slowly rising, while the old pattern of two rainy seasons per year was down to one.
“We’ve found that the problem is much broader and is being caused by global climate change,” said Mr. Liu, who is also a professor at the Cold and Arid Regions Environmental and Engineering Institute.
Researchers found that the glaciers feeding the river had shrunk 17 percent in 30 years. Earlier this year, the official New China News Agency reported that glaciers across the entire Qinghai-Tibet plateau, which includes the Yellow River source region, are now melting at a rate of 7 percent a year because of global warming. The report also said average temperatures in Tibet had risen by 2 degrees since the 1980s, according to China’s national weather bureau.
At the source of the Yellow River, Mr. Liu said the combination of less rainfall and warming temperatures had thawed the surface layer of active permafrost and disrupted the underground water channels. Moisture is being absorbed deeper into the warmer ground, and less water is funneling into the Yellow River.
The warming trend has literally moved the ground. Some sections of Highway 214, the two-lane provincial highway, now gently undulate because of melting permafrost. The Qinghai-Tibet Railway, the technological marvel that recently opened as the world’s highest railroad, has already reported track problems from the warming ground surface.
Climate change sounds as strange to a nomad as a dragon god does to a scientist. Yet nomads have been witnesses to what seem to be symptoms. At a chain of lakes known as the Sea of Stars, a nomad in a camouflage jacket described how the shoreline had receded more than 20 yards during the past decade. Other nomads, including Tsende, have noted steadily rising temperatures.
“The temperature has been rising every year,” Tsende said. “It is much warmer now during all four seasons than it was 20 years ago. Sometimes in the winter, the surface of the lake doesn’t even freeze anymore.”
China ranks behind only the United States in carbon dioxide emissions, which scientists consider the raw ingredient of global warming, though that is tricky to explain to a nomad who has never seen a factory. Instead, nomads remember the Han Chinese gold prospectors and fishermen who arrived in the 1980s.
Mining shaved huge scars into the grasslands. Fishermen arrived on donkeys, then later in cars, punching holes into the icy surface of the lakes and slipping nets into the them. At about the same time, drought took hold. Nomads considered the lakes holy and refrained from fishing. They say the local Buddhist holy man, or incarnate lama, warned that the dragon in the lakes was upset that the natural order had been disturbed. The drought lasted 20 years.
“Our Incarnate Lama told us that when the Han Chinese came and started the gold mining and the fishing, it insulted the spirit of the lake,” Tsende said. “He told us that the gold under the earth offered us protection for the grasslands.”
Almost half of the roughly 400 families who once lived around Gyaring Lake have left. In other surrounding regions, the same trend has played out, as thousands of nomads are leaving — though not all of them. Atop a hillside beside Gyaring Lake, nomads have built a tower where people pray to the dragon for rain. Mining and fishing are now banned. Tsende hopes the dragon is satisfied; it is too soon to say if the drought is ending, but this year the rains have improved. He has no plans to leave and has managed to buy the newest nomad status symbol, a motorcycle.
“I think the warmer, the better,” he said of rising temperatures. “Then, there will be more grass.”
Mr. Liu, the scientist, is less sanguine. The entire source region of the river, stretching across different areas of Qinghai, accounts for roughly 40 percent of the water supply in the Yellow River. Rainfall can vary, he said, but other climate trends suggest that the threat to the source of the Yellow River is not going away.
“If the trends that we’re seeing up near the source continue — that the climate is getting dryer and hotter — the river will keep drying up,” he said.
Irrigating the Desert
The tiny, diamond-shaped region known as Ningxia could be the Rhode Island of China. It accounts for less than 1 percent of the country’s population and less than half a percent of its land mass. The terrain is arid and mountainous, and in recent years has been gripped by drought. Not surprisingly, per capita, few places drink more lustily from the Yellow River.
The Yellow River has allowed Ningxia to defy reality for centuries: rice paddies soak in the desert; sunflowers stare up at skies that almost never rain. Today, farmers repeat a phrase handed down for generations, “Tian Xia Huang He Fu Ningxia,” or “The Yellow River Is a Great Gift for Ningxia.”
But is Ningxia a great gift for the rest of China?
Water shortages are at crisis level in many regions. About 400 of China’s 600 cities lack an adequate supply for future growth , and many are now making do by draining underground aquifers to dangerously low levels. Some coastal cities are building desalination plants to turn seawater into drinking water. Over all, China has one of the lowest per capita water supplies in the world and one of the most uneven distributions of water. Northern China is home to 43 percent of the population but only 14 percent of the country’s water supply.
To address that imbalance, the government has begun work on a grandiose, and controversial, “South-to-North” transfer project, which would pump water along channels from the Yangtze River in southern China to replenish the country’s thirsty north, including the Yellow River.
Officials say they believe the plan, potentially the most expensive public works project ever in China, is the best hope for maintaining economic growth in the north, but critics point to practical and environmental concerns, and are fighting to block plans for a channel through Qinghai.
Ningxia, while far too small to blame for the country’s water travails, typifies the challenges China will face as it weighs logic against history in parceling out water. The village of Yingpantan lies in the Yinchuan Plain, a lush green stripe carved by centuries of irrigation. Rice paddies, wheat, corn and groves of red berries known as gouqi provide farmers a comfortable livelihood in a region where rain may fall twice a year.
“We used to be poor, now we are not,” said a farmer, Yang Fengyin, 52. “Water is not a problem here. On the banks of the Yellow River, we’ve never run out of water.”
Told about water problems elsewhere in China, including along many sections of the Yellow River, Mr. Yang was unconvinced. “It’s a rumor,” he said.
Yingpantan Village, built inside the bed of the river, exists solely because during the 1960s the Communist Party under Mao built a dam upstream in neighboring Gansu Province that harnessed the river below. A few doors away from Mr. Yang, a young man studying for the college entrance exam, Chen Shuangquan, told a story that has become family lore, of the raging Yellow River forcing the family onto the rooftops during the 1940s until Mr. Chen’s grandfather, then a young soldier, returned by raft to rescue his relatives.
For the younger Mr. Chen, the tale became a morality play in which the untamed river was a destructive villain and dams were the savior.
“The dams have protected our way of life,” said Mr. Chen, 20, standing less than a mile from the river as mosquitoes swarmed in the humid July air and dusk summoned his neighbors back from the fields.
Dikes and irrigation in Ningxia trace to the beginning of dynastic rule, when the Qin rulers who unified China in 221 B.C. built irrigation for soldiers garrisoned on some of the earliest sections of the Great Wall. Farmers still plant rice on the same paddies tilled roughly 2,000 years ago.
Throughout history the Yellow River has spawned floods, and emperors who could not protect the people were said to have lost heaven’s mandate to rule. The Communist Party has built more dams than any dynasty, and the river is now a top-to-bottom plumbing project that many environmentalists fear is being plumbed to death.
For several years during the 1990s, the river ran so low that it failed to reach the sea. For the moment, engineers have corrected that problem, but the dams and dikes have accentuated a different one: the river is rising into the sky. The huge amount of sediment washing downstream is now pinched by so many dikes and interrupted by so many dams that it is pushing the bed of the river upward, which means as the river goes up, so must the height of dams to prevent floods.
In Ningxia, generations of farmers in villages like Yingpantan have paid no attention to how much water they drained from the river. Their work fulfilled a national priority still evident today, as some Chinese officials sometimes voice fears of China being unable to feed itself. More recently, though, different fears — of not enough water — have prompted the introduction of local conservation efforts. In Yingpantan and nearby villages, irrigation schedules are now announced over public loudspeakers. Rice paddies have been banned in some areas.
But conservation also assumes that demand will not grow, and demand in Ningxia is driven by desperation. Drought is written on the landscape of the arid, lifeless mountains beyond the river’s reach; the name of one mountain village, Hanjiaoshui, roughly translates as Shout for Water. Conservation is becoming a national priority but a recent drought has made finding water a matter of survival for many people in Ningxia.
“People are starving and have no way of living up there,” said Wang Qirong, 64, a farmer in Yingpantan. “You just can’t let people starve. If we have water, we should take it into the mountains in trucks.”
People are already coming down from the mountains. A short drive north of the village, Ma Junqing, a grandfather in a threadbare gray Mao suit, said drought forced him to leave two years ago. He said 100 families from his home county were now leasing wasteland just beyond the edge of the river’s irrigation system. They have built water channels to turn sand into soil, and soil into survival. “There is absolutely nothing in my hometown,” Mr. Ma, 56, said. “It didn’t rain. If it rains, you eat. If it doesn’t rain, you don’t eat.”
Thirsty Factories, Dirty Air
Down a potholed street leading into an industrial park, a brick building that was once part of a forced labor camp is now another sort of prison: the small sundries shop where Zhang Yueqing lives amid the choking pollution of one of China’s newest industrial corridors.
Hulking factories spew blue smoke as hunched men shovel minerals into the red glow of open pit furnaces. They are making coke, silicon and other raw materials to be shipped elsewhere in China, as well as to Europe, Japan, South Korea and the United States. Furnace ash is spread over empty lots like black icing over a cake.
“If you are here in the morning, you’ll see an inch of coal dust on the ground,” said Mr. Zhang, 54. “We cough a lot. At night, sometimes the smoke is so thick that you can turn on your car lights and you still can’t see where you are going.”
His wife, Chen Fengying, 53, added: “We can’t plant anything We can’t plant tomatoes or hot peppers. They cannot grow.”
The industrial park sits along the river in the region that joins Ningxia and Inner Mongolia, part of an industrial colossus built in less than six years on the arid, water-starved land surrounding the city of Wuhai.
“The kind of development that is happening is abnormal,” said Chen Anping, an advocate for restoring grasslands in Inner Mongolia. “There’s no way this can be sustained. There are not enough resources.”
With one important exception: coal. The northernmost route of the Yellow River courses through the center of China’s coal country. Under the planned economy in 1958, the central government founded Wuhai in the rocky terrain as the coal supplier for the state-owned steel maker, Baotou Steel.
But the collapse of the planned economy almost meant the collapse of Wuhai. By the early 1990s, local officials were debating how to save the city and built three coal-fired power plants to provide electricity to the east. But the city still needed jobs. So officials recruited investors to build the energy-intensive, heavy polluting industries that other regions no longer wanted.
“We told them we have cheap coal, cheap electricity, and if they came and invested here, we could give them land on credit,” said an official in the Wuhai environmental bureau, who explained the city’s history but asked not to be identified for fear of official reprimand.
The strategy worked. Before 1998, Wuhai had four factories. Now, it has more than 400. Wuhai became an industrial model for nearby cities like Shizuishan. In June, the New China News Agency reported that more than $50 billion in industrial development was planned for the 500-mile stretch of the river in Ningxia and Inner Mongolia. Experts estimated that industrial demands for water would quintuple by 2010.
Many investors had arrived in Wuhai with a frontier spirit, heeding the government’s call to develop the west while enticed by the prospect of big profits.
“A lot of people came here and invested their own savings,” said one factory owner who had been in the region for five years. “But they didn’t know it would reach such a scale and that the environmental problems would become so bad.”
Decades of strip mining had already transformed some parts of coal country into vast tracts of denuded wasteland. Rapid industrialization made Wuhai a pollution nightmare. The Yellow River itself was already one of the most polluted rivers in the world. But suddenly clouds of polluted air were drifting hundreds of miles east to Beijing. When a reporter visited the region in late July, the air was so polluted that raindrops left black spots on car windshields.
“The government is in a tough position here,” said the factory owner. “They had nothing. They had to build infrastructure and improve people’s lives. Without these factories, there is nothing.”
This spring, the severity of the pollution problem finally forced official action. The State Environmental Protection Administration closed scores of smaller, dirtier coke factories. Local regulators demanded that other factories install better pollution equipment or face closing.
Some investors felt betrayed. One woman who had invested $1.2 million to build a coke factory but who had no money left to install antipollution equipment committed suicide after it was closed.
But the Wuhai environmental official said the city could no longer ignore pollution. “We are taking it seriously,” he said.
From his vantage point inside the industrial park about an hour from Wuhai, the shopkeeper, Mr. Zhang, said factories belched pollution without restraint. People digging wells now must dig about 260 feet deeper because factories have drained so much underground water. He said local officials did little to stop them.
“They want to collect taxes and attract investment,” he said
Mr. Zhang said factory managers were adept at duping environmental inspectors. Often, he said, they are tipped in advance of a surprise inspection.
“When someone comes from the prefecture or the provincial government, the owners shut the factories two days in advance,” he said. “Environmental protection costs money.”
A short drive away, a cluster of factories lined a stretch of the Yellow River. Outside one factory, a faded propaganda slogan promised, “Environmental Protection Is Our Country’s First Priority.”
Local residents had said factories sometimes operated at night to avoid environmental oversight. At 6:49 p.m., almost all of the smokestacks were silent. But as the sun later fell behind the Helan Mountains, the silence was broken: 17 smokestacks had just begun a long night’s work.
New Cities Scour for Water
From her fashionable apartment in one of the newest high-rises in the city of Zhengzhou, Peng Guihang is eating a bowl of dumplings in her enclosed balcony. A basketball game is playing on her flat-screen television. Her laptop is open on her marble coffee table. The only thing missing is neighbors. Mrs. Peng and her family are among the first tenants in the unfinished district known as the “new city” of Zhengzhou.
“There is not much here yet,” said Mrs. Peng, seemingly not too worried. “The shops will probably open in two or three years.”
Mrs. Peng is embarrassed by the suggestion that she is living the new Chinese dream, but she is part of a new consumer class that must grow and prosper for China to keep rising. It is for people like her that “new cities” are being built across the country. The view outside her apartment would be astounding if it were not common in many Chinese cities: a horizon filled with rising towers, each 25 stories or taller; a sleek exhibition center built beside an artificial lake splashed with colorful schools of carp; a half-built arts center resembling five massive concrete eggs. Construction cranes filling the sky in all directions.
The end of the Yellow River is still a few hundred miles downstream, but this is the destination China is trying to reach — a nation of peasant farmers transformed into a modern, urban country. And yet so many cities are expanding so quickly, at the same time, and often following much the same blueprint, that China’s urbanization rush has alarmed national leaders and raised fears of overheating. One recent gathering of city planners found that more than 100 cities aspire to become major international cities, while more than 30 cities have requisitioned millions of acres of land to build central business districts.
“Some local officials really don’t understand how to properly urbanize,” said Lu Dadao, a Beijing scholar who specializes in urbanization. “They want it to happen fast, and they want it to be big. They have all taken up urbanization without considering what the natural speed of it should be.”
Along the Yellow River, major cities, and many smaller ones, are in the throes of construction booms, competing to emerge as dominant cities. In Yinchuan, the capital of Ningxia, officials are spending about $1.2 billion a year to build a government complex across hundreds of acres. It includes a huge provincial legislature, provincial ministry buildings, a government-owned five-star hotel, a residential compound for foreign entrepreneurs and an outdoor People’s Plaza that can accommodate 30,000 people.
This is a common development blueprint in second-tier Chinese cities: use government money to build government districts in hopes that they will become the equivalent of anchor tenants to attract private real estate development
“Provincial leaders decided that Yinchuan represents the province,” said Jiang Guanglin, chief of the Yinchuan Construction Bureau. “They want to make it a bigger, more powerful and more beautiful city. They want it to be a regional center.”
But so does Lanzhou, the nearby capital of Gansu Province. And so does Xining, the capital of Qinghai Province, which is on a tributary of the Yellow River. In Luoyang, just a few hundred miles east of Zhengzhou, officials are finishing a government complex as well as apartment and office towers and a sports complex with four arenas for basketball, cycling, target shooting and swimming, as well as a soccer stadium.
Rapid urbanization is already transforming the Yellow River region. Population in the region has nearly tripled since the 1950s. Government statistics show that roughly four billion gallons of wastewater are dumped into the river every year, double the amount from two decades ago. Every growing city, each trying to lure people and industry, is scouring for water. Some are building reservoirs; others are draining so much water from underground aquifers that several cities have reported serious land subsidence.
This summer, the State Council, China’s equivalent of a cabinet, approved national regulations to improve controls over the Yellow River and better regulate water use, partly by raising prices. But officials agree that regulations alone are not enough to compensate for the rapidly rising demand for water. Water saved from farming must be diverted to industry. And cities along the river want to grow like cities on the country’s prospering coast, even though the Yellow River region has none of the same natural advantages.
“The capacity of the river hasn’t changed,” said Su Maolin, a senior engineer with the Yellow River Conservancy Commission. “There is only so much water they can use. It’s already at the maximum capacity of usage.”
The “new city” where Mrs. Peng lives is fashioned after the famed Pudong, the swamp-turned-financial district in Shanghai. In 1992, an elderly Deng Xiaoping visited undeveloped Pudong and exhorted China to build faster and bigger. What followed was an economic explosion that has changed the world. But China’s new leaders are no longer encouraging projects like Pudong. They are trying to tamp down on a runaway economy by ordering provinces to build slower and more judiciously, while cracking down on the corruption endemic to so many projects.
Indeed, so many large construction projects are so infused with corruption that urbanization has become a get-rich scheme for many officials. In the first six months of this year, Chinese prosecutors secured convictions in 1,608 major bribery cases, in which officials accepted kickbacks to facilitate construction projects. A senior official in Beijing was sentenced to death, and then given a reprieve, for embezzling state highway construction funds. In June, a Beijing vice mayor in charge of Olympic construction was removed for embezzlement and kickbacks related to non-Olympic projects.
In Zhengzhou, central government investigators in September found that city officials illegally seized — and then resold, at a handsome profit — thousands of acres of land for a “university town” adjacent to the “new city” project. A month earlier, investigators used satellite technology and found 654 examples of illegal land grabs for construction projects, mostly for local government projects.
This messy, chaotic process is ultimately supposed to help China reach its goal of becoming a “well-off society” by 2040. Mrs. Peng, the tenant in the Zhengdong “new city,” is excited about her family’s new apartment, if reluctant to call herself affluent. Her husband owns a landscaping business, and they are trying to save for college for their two high-school-age sons.
“I’m not one of the rich people,” Mrs. Peng said modestly, looking around her stylish apartment. “This is just very ordinary.”
Her own parents could never have dreamed of such a home, though. Her father worked in the post office and was killed during the Cultural Revolution. She recalled the terror of Red Guards breaking into homes to threaten and harass people. Her widowed mother had to rear five children, and did so without begging. Each has done well — a brother in real estate, another brother working in Beijing, a sister working as a teacher.
“We’re all doing fine,” Mrs. Peng said. She predicts that her neighborhood will be bustling by the year’s end. Her building is apparently already sold out. Others are less certain. Local television stations are filled with advertisements promoting the “new city.” They say the district is the future.
Mrs. Peng, meanwhile, watches through her window as a friend in an adjacent building renovates an apartment. “I can see she has almost finished renovating,” she said. “But I haven’t had the courage to go see it. I don’t want it to be better than mine.”
Jake Hooker and Lin Yang contributed to this article.
Insolites

le fleuve Jaune devenu rouge de pollution
Le fleuve Jaune était rouge
Le fleuve Jaune était rouge le 22 octobre à Lanzhou, capitale de la province de Gansu. L’origine de la pollution doit encore être déterminée, indique l’agence Xinhua. Selon Kang Mingke, du bureau municipal de protection de l’environnement, il pourrait s’agir de rejets d’eau utilisée dans les systèmes de chauffage central. Certaines entreprises colorent l’eau pour empêcher les particuliers de la consommer et réduire ainsi leur facture d’eau, a-t-il indiqué.
Un laser pour la surveillance de la pollution de l'eau
Une équipe de l'Institut d'Optique et de mécanique (AIOFM) de l'Académie des sciences de Chine à Hefei (province de l'Anhui) a mis au point un système de surveillance à distance de la pollution de l'eau grâce à des techniques laser.
La pollution de l'eau est un grave problème en Chine selon les experts et la situation va en s'aggravant. Il est donc important de surveiller l'état des ressources en eau et ce système s'inscrit dans cette optique.
Le système, grâce à des méthodes d'analyses spectroscopiques, peut rapidement mesurer un large panel d'indicateurs, comme la demande chimique en oxygène (COD) ou le carbone organique dissous (DOC).
Le système pourra dès lors être très utile lors de crises majeures et permettre d'évaluer en urgence la pollution de l'eau.
La Chine réduit la pollution de l'eau à l'aide des biotechnologies
La province du Sichuan, dans le sud- ouest de la Chine, expérimente une biotechnologie pour réduire la pollution de ses rivières.
Cette technologie a été développée par le Groupe Haifa basé à Chengdu, chef-lieu de la province du Sichuan, et l'Université d'Agriculture du Shandong, dans l'est de la Chine.
Au cours de la période d'expérimentation d'un mois dans la rivière Funan à Chengdu, cette technologie a fait ses preuves et son usage sera donc généralisé.
Nommée "CMF technologie" par des scientifiques chinois, cette technologie consiste principalement en un composé de thalle microbien très efficace et des agents oxydants.
Le Groupe Haifa a développé 80 sortes de microbes solides, et des environnementalistes décideront comment et quelles sortes de microbes pourront être utilisés en conformité avec la proportion des substances organiques et non organiques dans l'eau, a indiqué le président du groupe, Jiang Tao.
Quand le composé microbien est injecté dans l'eau, le microbe s'active pendant 30 minutes et se reproduit pour doubler toutes les 15 minutes. Etant donné qu'un gramme de ce composé microbien contient de six à huit milliards de microbes, les sustances organiques sont rapidement éliminées. Après l'achèvement de ce processus, qui ne laisse aucune pollution ni déchet, l'eau retrouve sa clarté, a ajouté M. Jiang.
Le traitement d'un m2 d'eau nécessite 102 yuans (12,4 dollars) et le traitement est efficace pour une période de 20 ans sans demander de nouveaux investissements, a dit M. Jiang.
http://www.china.org.cn/french/70482.htm
Le fleuve Jaune était rouge le 22 octobre à Lanzhou, capitale de la province de Gansu. L’origine de la pollution doit encore être déterminée, indique l’agence Xinhua. Selon Kang Mingke, du bureau municipal de protection de l’environnement, il pourrait s’agir de rejets d’eau utilisée dans les systèmes de chauffage central. Certaines entreprises colorent l’eau pour empêcher les particuliers de la consommer et réduire ainsi leur facture d’eau, a-t-il indiqué.
Un laser pour la surveillance de la pollution de l'eau
Une équipe de l'Institut d'Optique et de mécanique (AIOFM) de l'Académie des sciences de Chine à Hefei (province de l'Anhui) a mis au point un système de surveillance à distance de la pollution de l'eau grâce à des techniques laser.
La pollution de l'eau est un grave problème en Chine selon les experts et la situation va en s'aggravant. Il est donc important de surveiller l'état des ressources en eau et ce système s'inscrit dans cette optique.
Le système, grâce à des méthodes d'analyses spectroscopiques, peut rapidement mesurer un large panel d'indicateurs, comme la demande chimique en oxygène (COD) ou le carbone organique dissous (DOC).
Le système pourra dès lors être très utile lors de crises majeures et permettre d'évaluer en urgence la pollution de l'eau.
La Chine réduit la pollution de l'eau à l'aide des biotechnologies
La province du Sichuan, dans le sud- ouest de la Chine, expérimente une biotechnologie pour réduire la pollution de ses rivières.
Cette technologie a été développée par le Groupe Haifa basé à Chengdu, chef-lieu de la province du Sichuan, et l'Université d'Agriculture du Shandong, dans l'est de la Chine.
Au cours de la période d'expérimentation d'un mois dans la rivière Funan à Chengdu, cette technologie a fait ses preuves et son usage sera donc généralisé.
Nommée "CMF technologie" par des scientifiques chinois, cette technologie consiste principalement en un composé de thalle microbien très efficace et des agents oxydants.
Le Groupe Haifa a développé 80 sortes de microbes solides, et des environnementalistes décideront comment et quelles sortes de microbes pourront être utilisés en conformité avec la proportion des substances organiques et non organiques dans l'eau, a indiqué le président du groupe, Jiang Tao.
Quand le composé microbien est injecté dans l'eau, le microbe s'active pendant 30 minutes et se reproduit pour doubler toutes les 15 minutes. Etant donné qu'un gramme de ce composé microbien contient de six à huit milliards de microbes, les sustances organiques sont rapidement éliminées. Après l'achèvement de ce processus, qui ne laisse aucune pollution ni déchet, l'eau retrouve sa clarté, a ajouté M. Jiang.
Le traitement d'un m2 d'eau nécessite 102 yuans (12,4 dollars) et le traitement est efficace pour une période de 20 ans sans demander de nouveaux investissements, a dit M. Jiang.
http://www.china.org.cn/french/70482.htm