
Dans un peu plus de deux ans, en juin 2012 précisément, le contrat d'affermage passé avec la compagnie privée Véolia pour la gestion de l'eau à Landerneau, La Roche-Maurice, Plouédern et Trémaouézan arrivera à échéance. Cette question de la gestion de l'eau est à l'ordre du jour de la réunion du Sivu (syndicat intercommunal) eau potable, organisée ce lundi à 17h30.
Deux millions d'euros de déficit
Président de l'association S-eau-S, Gérard Borvon représente les consommateurs à la commission des usagers du Sivu. En juin dernier, le Landernéen s'est fait remettre un rapport qui le laisse perplexe. Depuis 1992, Véolia affiche un budget en déficit à Landerneau. « Avec le droit d'entrée versé (1,065 million d'euros), on atteint près de trois millions d'euros de pertes cumulées pour Véolia », souligne Gérard Borvon.
La compagnie travaille-t-elle à perte? Le président de S-eau-S ne le pense pas et s'étonne des baisses de prix successives présentées par Véolia. Il demande aujourd'hui qu'un audit soit mené par une société indépendante.
Une gestion publique
Si la moitié des communes de France est sous contrat d'affermage avec un groupe privé, la tendance s'inverse. Des villes comme Cherbourg, Grenoble et Angers ont déjà repris la main. Pourquoi pas Landerneau, demande Gérard Borvon. « Le dossier n'avance pas au Sivu. Il est urgent d'en discuter et d'ouvrir un débat public. »
Depuis 2006, l'assainissement est assuré par une régie, le Spanc : « Cette gestion a fait ses preuves. Le pays de Landerneau a l'expérience nécessaire pour une reprise de la gestion de l'eau en régie publique. »
3,35 € le m3
Aujourd'hui, le m3 d'eau est facturé 3,35 € aux Landernéens, contre une moyenne de 3 € au niveau national. « Les villes qui ont repris la main sur la gestion de l'eau ont vu leur facture baisser de 20 % », souligne le président de S-eau-S. Surtout que la consommation locale diminue depuis plusieurs années: elle est passée à 68,3 m3 par personne en 2008, contre 74 m3 en 2007.
« Les gens prennent conscience de l'importance de l'eau et ils l'économisent », se félicite Gérard Borvon, qui attend aujourd'hui un geste fort des responsables politiques. Il estime que l'eau ne doit pas être un bien marchand, distribué par des compagnies privées. « Une gestion par les communes serait transparente ».
Si le débat ne gagne pas la place publique avant la fin de l'année, le Landernéen assure que les associations prendront les choses en mains. Tables rondes, conférences et débats seront alors organisés pour sensibiliser la population au problème de la gestion de l'eau.
19-10-2009