Il aurait fallu déplacer 300 000 m3 de glace étalée sur 20 hectares sur une montagne voisine. Les risques étaient multiples :

déséquilibre de l’écosystème, assèchement des rivières, pollution des eaux lors de l’exploitation de la mine… Le projet remettait en cause l’existence des Diaguitas, un peuple de 1 000 personnes installé dans la vallée du Transito depuis l’époque précolombienne. Il pesait aussi sur les deux fleuves et les nappes phréatiques qui alimentent l’ensemble de la vallée de Huasco, qui vit très bien de son agriculture, et la ville de Vallenar (40 000 habitants).Dans cette région située dans le désert de l’Acatama, le plus aride du monde, l’eau a plus de valeur que les métaux précieux. Une forte mobilisation locale et internationale a permis de modérer la soif de l’or : le 19 février 2006, un accord prévoyant que les glaciers ne devaient être ni déplacés ni abîmés a été signé. C’est un premier pas.
Solution désespérée pour glacier suisse.
Emballer un glacier pour l’empêcher de fondre. C’est ce qu’a fait la station suisse d’Andermatt en 2005. Il s’agit avant tout de sauver, pour quelques années encore, les saisons de ski. Le revêtement en PVC (fabriqué à partir de pétrole) a été étendu sur 3 000 m2 du Gurshen, un glacier qui s’est affaissé de vingt mètres en quinze ans à cause du réchauffement climatique. Mais le problème dépasse de loin celui des sports d’hiver. La fonte touche l’ensemble des glaciers suisses qui ont perdu 18 % de leur surface entre 1985 et 2000 contre 1 % entre 1973 et 1985. Le phénomène est plus accéléré en Asie. L’université indienne Jawaharlal Nehru de New Delhi estime qu’il est probable que les glaciers himalayens disparaissent en 2035 si rien n’est fait d’ici là. Dans ce cas, la menace ne concerne plus seulement les loisirs de quelques milliers d’Occidentaux, mais l’alimentation en eau de rivières dont dépendent deux milliards de personnes. Impossible d’utiliser de la bâche comme en Suisse : elle ne couvrait que 0,0003 % de la surface totale des glaciers du pays et coûtait 58 000 euros. Il est temps de penser à des solutions réalistes, y compris pour les pays qui se développent.
www.esw.org
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