Une seule réponse à l’appel d’offre, un cabinet peu connu et les “gros” qui ne répondent pas à un marché de plus de 46 000 €. La remise du rapport attendue pour septembre risque donc d’être suivie de près. Reste à savoir si les débats qui l’accompagneront seront publics. (jeudi 9 juillet
Il y avait déjà un cahier des charges léger et peu orthodoxe. Et aussi un revirement sur la volonté d’avoir recours à une aide extérieure. Voici maintenant que le choix du cabinet d’audit de la gestion de Veolia s’est porté sur Collectivités conseil. “Choix” est un bien grand mot puisque, étonnamment, seuls deux cabinets ont répondu et le dossier du deuxième, Finance consult, a été jugé irrégulier donc non retenu. Entre Collectivités conseil et Collectivités conseil, la mairie a donc choisi, fin juin,… Collectivités conseil.
“Terrain miné”
Ce peu de candidatures, sur un marché où il existe de nombreux cabinets, ne laisse pas d’étonner. Rien qu’à Montpellier, on compte deux structures : Service public 2000 et À propos. Pour le premier, Gauthier Rojenart explique la non réponse de son association “par manque de temps”. C’est bien dommage puisque c’est la structure de conseil de l’Association des maires de France mais aussi de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies. Du côté d’À propos, personne n’était disponible pour répondre à nos questions. Nathalie Medeiros, conseillère municipale (Verts) et membre de la mission d’information et d’évaluation de la gestion de Veolia, a son idée : “Il y en a plusieurs dans la région qui m’ont dit : « Le terrain est miné, on ne préfère pas répondre. »“
Et Collectivités conseil, alors ? Rendez-vous en septembre pour l’évaluation du résultat. Mais il semblerait qu’ils n’aient pas fait d’étincelle à Libourne où la municipalité leur avait confié une mission d’audit. Un spécialiste de l’évaluation de la gestion des multinationales de l’eau reproche à Collectivités conseil, une approche trop économique et pas assez comptable. Pour lui, il faut partir de la comptabilité pour en tirer des conséquences financières et économiques.
Mauvaise langue
Si le résultat est à venir, le coût de l’audit, lui, est déjà connu : 46 700 €. Contacté par Montpellier journal, un expert de la question nous affirme que ce n’est pas donné. Mauvaise langue sans doute car la mairie, se félicite, dans le rapport d’analyse des offres dont Montpellier journal s’est procuré une copie, d’une “offre économiquement avantageuse”. Et dans la répartition, on retrouve un problème déjà pointé par Montpellier journal, c’est-à-dire que seule une partie de l’étude portera sur l’analyse rétrospective du contrat que la ville a conclu avec Veolia. C’est pourtant ce point qui était à l’origine de la demande du groupe Verts-NPA-CUAL de la mise en place de la mission d’information et d’évaluation. À l’arrivée, moins de la moitié du montant de la prestation correspond à l’analyse rétrospective soit 18 950 €. Le reste correspond au comparatif avec des villes de taille équivalente (8 500 €), à l’analyse des avantages et inconvénient des modes de gestion du service public de l’eau (3 025 €) et les enjeux de la gestion à l’échelle communautaire (8 500 €). Ces trois derniers points, on l’a vu, sont non seulement hors sujet et pour les deux derniers, relèvent même maintenant de la compétence de l’agglo.
Rendez-vous donc en septembre pour l’analyse du rapport de Collectivités conseil par la mission d’évaluation. Il ne serait d’ailleurs pas inutile que les réunions de la mission soient publiques, en particulier lorsque viendra le temps des auditions sur ce rapport. Cela devrait d’autant moins posé de problèmes qu’Hélène Mandroux affirmait, en conseil municipal du 22 juin : “La mission que nous avons créée ensemble donnera de la clarté à tout ça et arrêtez de faire des insinuations qui ne sont pas acceptables. M. Fleurence s’est engagé dans la transparence et je crois qu’on peut faire confiance aussi aux audits.” Effectivement le meilleur moyen de faire taire les insinuations, c’est de jouer la transparence. Le maire mettra-t-elle ses paroles en application ? Voilà une passionnante rentrée qui s’annonce.
► Lire aussi :
Veolia : la majorité municipale se moque-t-elle des citoyens ?
Le débat se tend sur la gestion Veolia
Quand le PC était soupçonné d’avoir été acheté par la CGE
Serge Fleurence n’exclut pas le recours à des “organismes extérieurs”
La mission eau va-t-elle faire plouf ?Tous les groupes municipaux représentés dans la mission d’évaluation
Georges Frêche veut poursuivre le transfert à l’agglo sans attendre
“Les rapports de Georges Frêche avec Veolia sont plus qu’ambigus”
Il y avait déjà un cahier des charges léger et peu orthodoxe. Et aussi un revirement sur la volonté d’avoir recours à une aide extérieure. Voici maintenant que le choix du cabinet d’audit de la gestion de Veolia s’est porté sur Collectivités conseil. “Choix” est un bien grand mot puisque, étonnamment, seuls deux cabinets ont répondu et le dossier du deuxième, Finance consult, a été jugé irrégulier donc non retenu. Entre Collectivités conseil et Collectivités conseil, la mairie a donc choisi, fin juin,… Collectivités conseil.
“Terrain miné”
Ce peu de candidatures, sur un marché où il existe de nombreux cabinets, ne laisse pas d’étonner. Rien qu’à Montpellier, on compte deux structures : Service public 2000 et À propos. Pour le premier, Gauthier Rojenart explique la non réponse de son association “par manque de temps”. C’est bien dommage puisque c’est la structure de conseil de l’Association des maires de France mais aussi de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies. Du côté d’À propos, personne n’était disponible pour répondre à nos questions. Nathalie Medeiros, conseillère municipale (Verts) et membre de la mission d’information et d’évaluation de la gestion de Veolia, a son idée : “Il y en a plusieurs dans la région qui m’ont dit : « Le terrain est miné, on ne préfère pas répondre. »“
Et Collectivités conseil, alors ? Rendez-vous en septembre pour l’évaluation du résultat. Mais il semblerait qu’ils n’aient pas fait d’étincelle à Libourne où la municipalité leur avait confié une mission d’audit. Un spécialiste de l’évaluation de la gestion des multinationales de l’eau reproche à Collectivités conseil, une approche trop économique et pas assez comptable. Pour lui, il faut partir de la comptabilité pour en tirer des conséquences financières et économiques.
Mauvaise langue
Si le résultat est à venir, le coût de l’audit, lui, est déjà connu : 46 700 €. Contacté par Montpellier journal, un expert de la question nous affirme que ce n’est pas donné. Mauvaise langue sans doute car la mairie, se félicite, dans le rapport d’analyse des offres dont Montpellier journal s’est procuré une copie, d’une “offre économiquement avantageuse”. Et dans la répartition, on retrouve un problème déjà pointé par Montpellier journal, c’est-à-dire que seule une partie de l’étude portera sur l’analyse rétrospective du contrat que la ville a conclu avec Veolia. C’est pourtant ce point qui était à l’origine de la demande du groupe Verts-NPA-CUAL de la mise en place de la mission d’information et d’évaluation. À l’arrivée, moins de la moitié du montant de la prestation correspond à l’analyse rétrospective soit 18 950 €. Le reste correspond au comparatif avec des villes de taille équivalente (8 500 €), à l’analyse des avantages et inconvénient des modes de gestion du service public de l’eau (3 025 €) et les enjeux de la gestion à l’échelle communautaire (8 500 €). Ces trois derniers points, on l’a vu, sont non seulement hors sujet et pour les deux derniers, relèvent même maintenant de la compétence de l’agglo.
Rendez-vous donc en septembre pour l’analyse du rapport de Collectivités conseil par la mission d’évaluation. Il ne serait d’ailleurs pas inutile que les réunions de la mission soient publiques, en particulier lorsque viendra le temps des auditions sur ce rapport. Cela devrait d’autant moins posé de problèmes qu’Hélène Mandroux affirmait, en conseil municipal du 22 juin : “La mission que nous avons créée ensemble donnera de la clarté à tout ça et arrêtez de faire des insinuations qui ne sont pas acceptables. M. Fleurence s’est engagé dans la transparence et je crois qu’on peut faire confiance aussi aux audits.” Effectivement le meilleur moyen de faire taire les insinuations, c’est de jouer la transparence. Le maire mettra-t-elle ses paroles en application ? Voilà une passionnante rentrée qui s’annonce.
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Veolia : la majorité municipale se moque-t-elle des citoyens ?
Le débat se tend sur la gestion Veolia
Quand le PC était soupçonné d’avoir été acheté par la CGE
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Les Verts demandent des comptes à l’agglomération
L’agglomération de Montpellier est comme ça : tout y est caché, difficile d’accès et surtout opaque. Tout est fait au minimum légal et parfois moins, surtout si ça concerne des délégations de service public "sensibles".
Depuis le mois de janvier, les Verts demandent l’accès à des documents essentiels et publics à savoir les rapports des délégataires concernant l’assainissement depuis 2001, et l’agglomération en guise de réponse biaise : elle envoie un rapport sur les 7 demandés.
Aujourd’hui, Nathalie Medeiros, conseillère municipale verte, saisit à nouveau et par toutes les voies possibles l’agglomération pour obtenir ces documents et si besoin même la Commission d’Accès aux Documents Administratifs.
Les délégations de service public notamment en ce qui concerne l’eau et l’assainissement représentent décidément un sujet sensible.
Les Verts ont choisi d’y mettre leur nez et de réclamer des comptes. Ils demandent aussi la composition de la commission de contrôle financier obligatoire pour toutes les collectivités, ce que le maire de Montpellier a décidé de mettre en place au prochain conseil municipal : qu’en est-il de l’agglomération ? quel contrôle exerce-t-elle sur ses délégataires ?
20 ans après la privatisation de l’eau et de l’assainissement, beaucoup de zones d’ombre persistent, l’agglomération et son président vont-ils continuer à cacher jusqu’aux documents publics ?
Les élus Verts de Montpellier
L’agglomération de Montpellier est comme ça : tout y est caché, difficile d’accès et surtout opaque. Tout est fait au minimum légal et parfois moins, surtout si ça concerne des délégations de service public "sensibles".
Depuis le mois de janvier, les Verts demandent l’accès à des documents essentiels et publics à savoir les rapports des délégataires concernant l’assainissement depuis 2001, et l’agglomération en guise de réponse biaise : elle envoie un rapport sur les 7 demandés.
Aujourd’hui, Nathalie Medeiros, conseillère municipale verte, saisit à nouveau et par toutes les voies possibles l’agglomération pour obtenir ces documents et si besoin même la Commission d’Accès aux Documents Administratifs.
Les délégations de service public notamment en ce qui concerne l’eau et l’assainissement représentent décidément un sujet sensible.
Les Verts ont choisi d’y mettre leur nez et de réclamer des comptes. Ils demandent aussi la composition de la commission de contrôle financier obligatoire pour toutes les collectivités, ce que le maire de Montpellier a décidé de mettre en place au prochain conseil municipal : qu’en est-il de l’agglomération ? quel contrôle exerce-t-elle sur ses délégataires ?
20 ans après la privatisation de l’eau et de l’assainissement, beaucoup de zones d’ombre persistent, l’agglomération et son président vont-ils continuer à cacher jusqu’aux documents publics ?
Les élus Verts de Montpellier