La militante environnementaliste canadienne Maude Barlow s'insurge contre la commercialisation de l'eau potable.

Maud Barlow et Tony Clarke
"L'eau potable n'est pas une une simple marchandise, elle est irremplaçable ! Et le monde commence cruellement à en manquer. On ne peut pas la laisser entre les mains d'un cartel comme celui du pétrole et du gaz" :
Voilà le cri qu'a lancé, Maude Barlow, Prix Nobel alternatif de la Paix, à l'ouverture du Forum international pour la défense de "l'or bleu" qui se déroule à Mexico jusqu'au 22 mars. A peine débarquée de l'avion la veille, Mme Barlow prenait part à une marche de protestation contre la privatisation de "l'élixir de la vie". Au cri de ralliement "Fox entiende, el agua no se vende!" ("Fox entends-nous, l'eau n'est pas à vendre"), plus de 10 000 personnes ont convergé du coeur de la mégapole mexicaine vers le centre Banamex où se déroule le Forum "officiel" mondial sur l'eau. Ce dernier rassemble des représentants de 150 pays dans la capitale aztèque pour tenter d'éponger la soif de plus d'un milliard d'habitants.
L'Amérique latine donne l'ampleur du conflit qui couve même si la région dispose de 20 % des réserves d'eau potable du monde. Plus de 77 millions d'habitants n'ont pas accès à cet or bleu et 103 millions n'ont pas de services sanitaires, en commençant par la ville hôtesse des deux forums.
"Nous voyons l'eau passer dans un gros tuyau mais nous devons marcher quatre kilomètres pour remplir nos sceaux", raconte Maria Cruz de Paz, de la communauté Mazahua. L'eau pompée pour abreuver les quelque 18 millions d'habitants de Mexico provient des sources hydriques situées sur des terres indigènes. Le processus de privatisation des services hydriques en Amérique latine a été jusqu'ici un cuisant échec tant en Argentine qu'en Bolivie, estiment les militants.
"En 2000, la Bolivie a réussi à expulser la société américaine Bectel qui travaille maintenant en Irak. Bientôt ce sera au tour de Suez de France! Ces multinationales ont demandé à notre gouvernement 25 millions $ US et 50 millions $ US en dédommagements pour ne pas avoir réussi à privatiser notre eau", a expliqué Oscar Olivera, coordinateur du mouvement de l'Eau et de la Vie de Cochabamba et de Bolivie, assis au côté de Mme Barlow à l'ouverture du "Vrai forum sur l'eau".
Voilà le cri qu'a lancé, Maude Barlow, Prix Nobel alternatif de la Paix, à l'ouverture du Forum international pour la défense de "l'or bleu" qui se déroule à Mexico jusqu'au 22 mars. A peine débarquée de l'avion la veille, Mme Barlow prenait part à une marche de protestation contre la privatisation de "l'élixir de la vie". Au cri de ralliement "Fox entiende, el agua no se vende!" ("Fox entends-nous, l'eau n'est pas à vendre"), plus de 10 000 personnes ont convergé du coeur de la mégapole mexicaine vers le centre Banamex où se déroule le Forum "officiel" mondial sur l'eau. Ce dernier rassemble des représentants de 150 pays dans la capitale aztèque pour tenter d'éponger la soif de plus d'un milliard d'habitants.
L'Amérique latine donne l'ampleur du conflit qui couve même si la région dispose de 20 % des réserves d'eau potable du monde. Plus de 77 millions d'habitants n'ont pas accès à cet or bleu et 103 millions n'ont pas de services sanitaires, en commençant par la ville hôtesse des deux forums.
"Nous voyons l'eau passer dans un gros tuyau mais nous devons marcher quatre kilomètres pour remplir nos sceaux", raconte Maria Cruz de Paz, de la communauté Mazahua. L'eau pompée pour abreuver les quelque 18 millions d'habitants de Mexico provient des sources hydriques situées sur des terres indigènes. Le processus de privatisation des services hydriques en Amérique latine a été jusqu'ici un cuisant échec tant en Argentine qu'en Bolivie, estiment les militants.
"En 2000, la Bolivie a réussi à expulser la société américaine Bectel qui travaille maintenant en Irak. Bientôt ce sera au tour de Suez de France! Ces multinationales ont demandé à notre gouvernement 25 millions $ US et 50 millions $ US en dédommagements pour ne pas avoir réussi à privatiser notre eau", a expliqué Oscar Olivera, coordinateur du mouvement de l'Eau et de la Vie de Cochabamba et de Bolivie, assis au côté de Mme Barlow à l'ouverture du "Vrai forum sur l'eau".
Un appui de taille : Mme Danielle Mitterrand

Dans sa bataille pour la défense de l'eau amorcée à La Haye en 2000 puis à la réunion de l'OMC à Cancun en 2003, Maude Barlow a reçu un appui de taille. A Mexico, celui de Danielle Mitterrand, la femme du défunt président de la France.
"La guerre de l'eau est déjà commencée. Plus de 35 000 enfants meurent de soif chaque jour", a indiqué Mme Mitterrand.
Les deux militantes ont dans leur mire les deux multinationales de l'eau, originaires de l'Hexagone, Vivendi et Suez, pionnières du modèle de privatisation de l'eau et implantées respectivement dans 90 et 130 pays.
"Nous voulons exporter un modèle dont nous ne voulons pas chez nous. Plusieurs municipalités françaises veulent se réapproprier leur service d'eau", a indiqué Mme Mitterrand.
Les organismes non gouvernementaux impliqués dans la défense de l'eau ont l'intention de demander officiellement aux chefs d'Etat présents au Forum mondial de l'eau de retirer le précieux liquide des traités de libre échange commerciaux (TLC). Bien que les services d'eau potable et sanitaires soient à 97 % de responsabilité publique au Canada et que le pays abrite 20 % des réserves d'eau mondiale,
"peu de Canadiens savent que nous n'avons pas banni l'exportation de l'eau de la liste des traités de l'OMC et de l'Alena et que nous n'avons même pas de stratégie sur le précieux liquide. (Le président des Etats-Unis) George Bush reluque l'eau du Canada dans son plan de défense stratégique. Si nous ne nous engageons pas dans cette bataille, notre eau sera appropriée au même titre que le secteur de l'énergie", a soutenu Mme Barlow.
Le 18 mars 2006 -
"La guerre de l'eau est déjà commencée. Plus de 35 000 enfants meurent de soif chaque jour", a indiqué Mme Mitterrand.
Les deux militantes ont dans leur mire les deux multinationales de l'eau, originaires de l'Hexagone, Vivendi et Suez, pionnières du modèle de privatisation de l'eau et implantées respectivement dans 90 et 130 pays.
"Nous voulons exporter un modèle dont nous ne voulons pas chez nous. Plusieurs municipalités françaises veulent se réapproprier leur service d'eau", a indiqué Mme Mitterrand.
Les organismes non gouvernementaux impliqués dans la défense de l'eau ont l'intention de demander officiellement aux chefs d'Etat présents au Forum mondial de l'eau de retirer le précieux liquide des traités de libre échange commerciaux (TLC). Bien que les services d'eau potable et sanitaires soient à 97 % de responsabilité publique au Canada et que le pays abrite 20 % des réserves d'eau mondiale,
"peu de Canadiens savent que nous n'avons pas banni l'exportation de l'eau de la liste des traités de l'OMC et de l'Alena et que nous n'avons même pas de stratégie sur le précieux liquide. (Le président des Etats-Unis) George Bush reluque l'eau du Canada dans son plan de défense stratégique. Si nous ne nous engageons pas dans cette bataille, notre eau sera appropriée au même titre que le secteur de l'énergie", a soutenu Mme Barlow.
Le 18 mars 2006 -