L'absence d'eau ou sa mauvaise qualité tue dix fois plus que toutes les guerres réunies !

Loïc FAUHON, Président du Conseil Mondial de l'Eau
a rappelé Loïc Fauchon, le président du Conseil mondial de l'eau (CME), en ouvrant la session ministérielle, dernière ligne droite avant la clôture du forum mercredi pour la Journée mondiale de l'eau.
Selon le ministre mexicain de l'Environnement, Jose Luis Luege Tamargo, 140 pays ont envoyé une délégation de haut niveau, dont 70 leur ministre de l'Eau ou de l'Environnement.
Davantage d'investissements sont nécessaires, leur a rappelé M. Fauchon. Mais aussi de volonté politique, de "transparence" dans une gestion "souvent incohérente" qui tend à privilégier d'autres secteurs.
"Disons le droit à l'eau sans ambigüité, comme élément essentiel de la dignité humaine" leur a-t-il encore lancé sur ce sujet "passionnel et toujours sensible", alors que le Conseil souhaiterait qu'il soit reconnu comme un "droit humain", au même titre que le droit à l'éducation.
Selon le ministre mexicain de l'Environnement, Jose Luis Luege Tamargo, 140 pays ont envoyé une délégation de haut niveau, dont 70 leur ministre de l'Eau ou de l'Environnement.
Davantage d'investissements sont nécessaires, leur a rappelé M. Fauchon. Mais aussi de volonté politique, de "transparence" dans une gestion "souvent incohérente" qui tend à privilégier d'autres secteurs.
"Disons le droit à l'eau sans ambigüité, comme élément essentiel de la dignité humaine" leur a-t-il encore lancé sur ce sujet "passionnel et toujours sensible", alors que le Conseil souhaiterait qu'il soit reconnu comme un "droit humain", au même titre que le droit à l'éducation.
La déclaration ministérielle qui doit être publiée mercredi à l'issue des travaux dira s'il a été entendu

La ministre française, Nelly Olin
Pour la première fois, le rendez-vous de Mexico - après Marrakech, La Haye et Kyoto en 2003 et sans doute Istanbul en 2009 - a réservé une large place au rôle des collectivités locales, dont la déclaration finale sera d'ailleurs jointe à celle des ministres.
Tout en y réaffirmant que "l'autorité publique et elle seule conserve la responsabilité première" du service de l'eau, les 120 membres de l'organisation des Cités et gouvernements locaux insistent sur i["b [le droit de chaque humain à l'accès à l'eau en quantité et en qualité suffisante" et demandent aux gouvernements "de favoriser la décentralisation, d'accroître le financement des infrastructures locales et de soutenir la coopération internationale avec les gouvernements locaux".]b]i
Ils souhaitent aussi que "les pouvoirs locaux qui le souhaitent" puissent consacrer une part des redevances perçues sur les usagers de l'eau à la coopération dans les pays en développement, comme le font déjà plusieurs pays européens - dont la France avec une loi spécifique - le Canada, les Etats-Unis, l'Australie ou le Japon.
Mais le président du CME a rappelé mardi, comme il l'avait fait en ouverture jeudi, que "la communauté internationale devra payer les infrastructures des 50 ou 60 pays les plus démunis", justifiant qu'il "faut en finir avec les calculs mathématiques et les plans de restructuration inhumains".
Ce qui ne signifie pas, ont insisté de nombreux participants comme la ministre française de l'Environnement Nelly Olin, que l'eau pour tous doit être gratuite: il faut selon eux adapter une tarification juste aux moyens des populations pour garantir la pérennité du service.
Tout en y réaffirmant que "l'autorité publique et elle seule conserve la responsabilité première" du service de l'eau, les 120 membres de l'organisation des Cités et gouvernements locaux insistent sur i["b [le droit de chaque humain à l'accès à l'eau en quantité et en qualité suffisante" et demandent aux gouvernements "de favoriser la décentralisation, d'accroître le financement des infrastructures locales et de soutenir la coopération internationale avec les gouvernements locaux".]b]i
Ils souhaitent aussi que "les pouvoirs locaux qui le souhaitent" puissent consacrer une part des redevances perçues sur les usagers de l'eau à la coopération dans les pays en développement, comme le font déjà plusieurs pays européens - dont la France avec une loi spécifique - le Canada, les Etats-Unis, l'Australie ou le Japon.
Mais le président du CME a rappelé mardi, comme il l'avait fait en ouverture jeudi, que "la communauté internationale devra payer les infrastructures des 50 ou 60 pays les plus démunis", justifiant qu'il "faut en finir avec les calculs mathématiques et les plans de restructuration inhumains".
Ce qui ne signifie pas, ont insisté de nombreux participants comme la ministre française de l'Environnement Nelly Olin, que l'eau pour tous doit être gratuite: il faut selon eux adapter une tarification juste aux moyens des populations pour garantir la pérennité du service.
Les femmes doivent être délivrée de la corvée d'eau

Enfin, les ministres devraient à nouveau souligner le rôle des femmes à qui incombe, dans les pays les plus pauvres, la corvée d'eau qui absorbe selon l'Unicef "85 % de leurs apports énergétiques quotidiens" et entrave la scolarité des fillettes.
Les ministres français, tchadien, ougandais et burkinabè devaient le rappeler mardi en lançant un "Appel de Mexico" en faveur des femmes et de l'éducation.
De son côté, le Conseil mondial de l'eau doit lancer prochainement une initiative pour la construction de sanitaires dans 1.000 écoles de 10 pays, faisant valoir qu'il "ne peut y avoir d'éducation sans eau ni latrine".
source AFP
Les ministres français, tchadien, ougandais et burkinabè devaient le rappeler mardi en lançant un "Appel de Mexico" en faveur des femmes et de l'éducation.
De son côté, le Conseil mondial de l'eau doit lancer prochainement une initiative pour la construction de sanitaires dans 1.000 écoles de 10 pays, faisant valoir qu'il "ne peut y avoir d'éducation sans eau ni latrine".
source AFP
L'article de JDE : Une révolution ! : Forum de Mexico: les ONG défendent une approche locale,

rapport Rivers network
20/03/2006
«Des actions locales pour un défi mondial»: tel est le thème du Forum mondial de l'eau, organisé du 16 au 22 mars à Mexico. Au-delà des discours politiques et des déclarations d'intention, les organisations non gouvernementales demandent que des moyens concrets soient mis en œuvre pour renforcer les acteurs publics nationaux et locaux et favoriser l'émergence de compétences locales en matière de gestion de l'eau et d'assainissement.
Selon le rapport «Développer la richesse en eau: rendre les infrastructures de l'eau efficaces pour les pauvres» (1) publié par l’association International Rivers Network, le développement de petites infrastructures en eau décentralisées, bon marché et écologiquement soutenables, peut répondre aux besoins fondamentaux du milliard de personnes privées d'eau potable dans le monde, et des 2 milliards privées d'assainissement. Ainsi, «en dépensant 20 milliards de dollars sur 10 ans dans des technologies en eau décentralisées, on pourrait sortir 100 millions de personnes de la misère, pour un bénéfice économique de 300 à 600 milliards de dollars. Cette dépense représenterait moins de 10% de ce que les pays en développement ont investi dans les grands barrages dans la décennie 1990», affirme Patrick McCully, président de l’association.
Le problème, dénoncé par de nombreuses ONG, est que les institutions financières internationales (Banque mondiale, FMI…) et les gouvernements focalisent leur aide sur de grands projets de barrages qui, in fine, ne bénéficient pas aux plus pauvres. i[b[«Centralisées et coûteuses, [ces méga-infrastructures] ont des impacts environnementaux et sociaux massifs et souvent inutiles, aggravent les inégalités et ne bénéficient pas aux plus pauvres, comme l'ont montré les travaux de référence de la Commission mondiale des barrages»]b]i souligne, dans un communiqué, l’association Les amis de la terre. Les écologistes souhaitent ainsi tordre le coup au mythe du «big is beautiful» et défendrent l’option des solutions locales et décentralisées.
Dans le même esprit, un collectif d’associations françaises (2) milite pour la construction d’un véritable service public de l’eau géré par les acteurs locaux. Rappelant que «les programmes de développement sont censés aider les acteurs du Sud à développer leurs compétences pour gérer par eux-mêmes et sur le long terme ce service public de l’eau», les ONG demandent que la France cesse de diffuser un modèle de gestion de l’eau typiquement français qui n’est pas forcément applicable à d’autres contextes. Le renforcement des acteurs publics nationaux et locaux s’impose dès lors comme une priorité. «Il appartient aux autorités publiques nationales en concertation avec les autorités locales (collectivités, communautés rurales, chefferie traditionnelle, associations…) de décider de l’organisation du service public de l’eau sans être soumises aux conditionnalités des bailleurs privilégiant l’intervention des grands groupes privés du Nord (multinationales, bureaux d’études, etc.) ou le principe de recouvrement intégral des coûts auprès des usagers sans subventions ou péréquations», déclare le collectif français.
Autre revendication intéressante: afin de protéger les entreprises des pays du Sud de la concurrence mondiale organisée dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les associations environnementales demandent que les services de l’eau soient clairement exclus de l’Accord général sur le commerce des services (AGCS), et que la France «interdise officiellement toute demande d’ouverture dans le secteur de l’eau pour l’avenir et défende cette position au sein de l’Union européenne, compétente dans ce domaine.»
(1) « Spreading the Water Wealth: Making Water Infrastructure Work for the Poor »
(2) Adede – Agir ici - Aitec - Les amis de la terre – CCFD - Eau vive - East – GRET - Hydraulique sans frontières - Ingénieurs sans frontières – Peuples solidaires - 4D - Réseau foi et justice Afrique Europe – Sos Sahel - Terre des hommes France - WWF France.ACME n'est pas cité
Ludivine Hamy
«Des actions locales pour un défi mondial»: tel est le thème du Forum mondial de l'eau, organisé du 16 au 22 mars à Mexico. Au-delà des discours politiques et des déclarations d'intention, les organisations non gouvernementales demandent que des moyens concrets soient mis en œuvre pour renforcer les acteurs publics nationaux et locaux et favoriser l'émergence de compétences locales en matière de gestion de l'eau et d'assainissement.
Selon le rapport «Développer la richesse en eau: rendre les infrastructures de l'eau efficaces pour les pauvres» (1) publié par l’association International Rivers Network, le développement de petites infrastructures en eau décentralisées, bon marché et écologiquement soutenables, peut répondre aux besoins fondamentaux du milliard de personnes privées d'eau potable dans le monde, et des 2 milliards privées d'assainissement. Ainsi, «en dépensant 20 milliards de dollars sur 10 ans dans des technologies en eau décentralisées, on pourrait sortir 100 millions de personnes de la misère, pour un bénéfice économique de 300 à 600 milliards de dollars. Cette dépense représenterait moins de 10% de ce que les pays en développement ont investi dans les grands barrages dans la décennie 1990», affirme Patrick McCully, président de l’association.
Le problème, dénoncé par de nombreuses ONG, est que les institutions financières internationales (Banque mondiale, FMI…) et les gouvernements focalisent leur aide sur de grands projets de barrages qui, in fine, ne bénéficient pas aux plus pauvres. i[b[«Centralisées et coûteuses, [ces méga-infrastructures] ont des impacts environnementaux et sociaux massifs et souvent inutiles, aggravent les inégalités et ne bénéficient pas aux plus pauvres, comme l'ont montré les travaux de référence de la Commission mondiale des barrages»]b]i souligne, dans un communiqué, l’association Les amis de la terre. Les écologistes souhaitent ainsi tordre le coup au mythe du «big is beautiful» et défendrent l’option des solutions locales et décentralisées.
Dans le même esprit, un collectif d’associations françaises (2) milite pour la construction d’un véritable service public de l’eau géré par les acteurs locaux. Rappelant que «les programmes de développement sont censés aider les acteurs du Sud à développer leurs compétences pour gérer par eux-mêmes et sur le long terme ce service public de l’eau», les ONG demandent que la France cesse de diffuser un modèle de gestion de l’eau typiquement français qui n’est pas forcément applicable à d’autres contextes. Le renforcement des acteurs publics nationaux et locaux s’impose dès lors comme une priorité. «Il appartient aux autorités publiques nationales en concertation avec les autorités locales (collectivités, communautés rurales, chefferie traditionnelle, associations…) de décider de l’organisation du service public de l’eau sans être soumises aux conditionnalités des bailleurs privilégiant l’intervention des grands groupes privés du Nord (multinationales, bureaux d’études, etc.) ou le principe de recouvrement intégral des coûts auprès des usagers sans subventions ou péréquations», déclare le collectif français.
Autre revendication intéressante: afin de protéger les entreprises des pays du Sud de la concurrence mondiale organisée dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les associations environnementales demandent que les services de l’eau soient clairement exclus de l’Accord général sur le commerce des services (AGCS), et que la France «interdise officiellement toute demande d’ouverture dans le secteur de l’eau pour l’avenir et défende cette position au sein de l’Union européenne, compétente dans ce domaine.»
(1) « Spreading the Water Wealth: Making Water Infrastructure Work for the Poor »
(2) Adede – Agir ici - Aitec - Les amis de la terre – CCFD - Eau vive - East – GRET - Hydraulique sans frontières - Ingénieurs sans frontières – Peuples solidaires - 4D - Réseau foi et justice Afrique Europe – Sos Sahel - Terre des hommes France - WWF France.ACME n'est pas cité
Ludivine Hamy