Vu par un Altermondialiste :

Jean-Luc TOULY: Président de l'association pour le contrat mondial de l'eau et membre d'ATTAC
Pourquoi partez-vous à CARACAS ?
Jean-Luc TOULY : Pour créer les expériences avec les associations qui se battent contre la privatisation et préparer avec Danielle Mitterrand de France Libertés le contre-forum de l'eau de Mexico. Nous devons faire une conférence sur l'exemple ahurissant du SEDIF, le syndicat des eaux d'Ile de France, et sa condamnation par le conseil de la concurrence. Fondamentalement, on estime que l'eau et la santé doivent rester sous contrôle public. qu'elles participent oui mais pas qu'elles contrôlent tout.
Les entreprises vous prennent au sérieux ?
Jean-Luc TOULY : Oh oui, on les oblige à plus de transparence, mais la pression est constante. Suez a rompu trois contrats importants en Amérique de Sud sous l'influence des altermondialistes. Dans une banlieue pauvre de La Paz en Bolivie, des milliers de manifestants ont demandé que cette entreprise respecte son engagement : raccorder l'eau aux foyers les plus démunis. Suez réclame 30 millions d'euros de dommages et intérêts. Ce qu'elle se garde de médiatiser. Il y a aussi la corruption. A Atlanta, à Jakarta ou à Manille des contrats ont été perdus par les multinationales de l'eau à cause de pots-de-vin versés aux autorités locales... On est loin de la transparence totale.
Les deux camps se parlent ?
Jean-Luc TOULY : Oui et c'est une première dans le monde de l'eau. Il y a eu une rencontre à la demande de l'Agence française de développement et Suez était là, bravo mais pas son concurrent Véolia. C'est cocasse car Véolia a publié un document pour ses salariés :" Les altermondialistes et l'eau, quelles réponses par Véolia" préfacé par Kofi ANNAN. Moi je viens de publier un livre qui démonte l'opacité du monde de l'eau*. ça ne fait pas plaisir. Pour la petite histoire, je suis altermondialiste mais aussi salarié de Véolia qui en est à son quatrième recours pour me licencier.
"L'eau des multinationales Editions Fayard"
Pourquoi partez-vous à CARACAS ?
Jean-Luc TOULY : Pour créer les expériences avec les associations qui se battent contre la privatisation et préparer avec Danielle Mitterrand de France Libertés le contre-forum de l'eau de Mexico. Nous devons faire une conférence sur l'exemple ahurissant du SEDIF, le syndicat des eaux d'Ile de France, et sa condamnation par le conseil de la concurrence. Fondamentalement, on estime que l'eau et la santé doivent rester sous contrôle public. qu'elles participent oui mais pas qu'elles contrôlent tout.
Les entreprises vous prennent au sérieux ?
Jean-Luc TOULY : Oh oui, on les oblige à plus de transparence, mais la pression est constante. Suez a rompu trois contrats importants en Amérique de Sud sous l'influence des altermondialistes. Dans une banlieue pauvre de La Paz en Bolivie, des milliers de manifestants ont demandé que cette entreprise respecte son engagement : raccorder l'eau aux foyers les plus démunis. Suez réclame 30 millions d'euros de dommages et intérêts. Ce qu'elle se garde de médiatiser. Il y a aussi la corruption. A Atlanta, à Jakarta ou à Manille des contrats ont été perdus par les multinationales de l'eau à cause de pots-de-vin versés aux autorités locales... On est loin de la transparence totale.
Les deux camps se parlent ?
Jean-Luc TOULY : Oui et c'est une première dans le monde de l'eau. Il y a eu une rencontre à la demande de l'Agence française de développement et Suez était là, bravo mais pas son concurrent Véolia. C'est cocasse car Véolia a publié un document pour ses salariés :" Les altermondialistes et l'eau, quelles réponses par Véolia" préfacé par Kofi ANNAN. Moi je viens de publier un livre qui démonte l'opacité du monde de l'eau*. ça ne fait pas plaisir. Pour la petite histoire, je suis altermondialiste mais aussi salarié de Véolia qui en est à son quatrième recours pour me licencier.
"L'eau des multinationales Editions Fayard"
Vu par une entreprise :

Dominique PIN : Directeur des relations institutionnelles à SUEZ environnement
Comme la plupart des multinationales dont le métier est l'eau, SUEZ est la bête noire des altermondialistes. Comment prenez-vous ces attaques ?
Dominique PIN :Elles sont blessantes car souvent injustes. Sortons de l'invective réciproque et travaillons ensemble, c'est ce que nous proposons aujourd'hui à nos opposants. Encore faut-ils qu'ils cessent de nous voir comme le diable. Sinon ce n'est pas constructif. Pour nous aussi, la question du droit à l'eau est une préoccupation fondamentale.
Que pensez-vous de sociétés comme Nike qui n'hésite plus à publier la liste de leurs sous-traitants et à encourager les audits indépendants ?
Dominique PIN J'approuve à 100%. Cette transparence sur leur chaine de production me paraît indispensable. Ils ont tellement été malmenés !
Voyez-vous le mouvement altermondialiste s'essouffler à terme ?
Dominique PIN Son noyau radical, je l'espère. Mais globalement non, ce mouvement est bien parti pour durer. Il correspond à une vraie évolution de la société. de plus en plus, l'opinion publique se mêle des pouvoirs politiques et des institutions.
Aujourd'hui les ONG et les associations sont jugées beaucoup plus crédibles pour peser sur les débats, faire bouger les choses. En dix ans, les ONG sont devenues incontournables. Elles sont devenues un vrai contre-pouvoir. On n'a plus le choix, on faut discuter. Les entreprises qui n'accepteront pas de tenir compte de ce changement, ont du soucis à se faire.
Est-ce envisageable de voir un jour un stand aux couleurs de SUEZ planté au beau milieu d'un forum alternatif ?
Dominique PIN Pourquoi pas ? Mais essayons d'abord de dialoguer. Nous avons sans doute tardé à le faire. Le 4 novembre à Paris, nous avons rencontré des ONG, dont WATERAID, LES AMIS DE LA TERRE. On n'était pas d'accord sur tout. Mais il n'y a pas eu de sang sur les murs. Il faut y aller progressivement, briser d'abord la glace.
Comme la plupart des multinationales dont le métier est l'eau, SUEZ est la bête noire des altermondialistes. Comment prenez-vous ces attaques ?
Dominique PIN :Elles sont blessantes car souvent injustes. Sortons de l'invective réciproque et travaillons ensemble, c'est ce que nous proposons aujourd'hui à nos opposants. Encore faut-ils qu'ils cessent de nous voir comme le diable. Sinon ce n'est pas constructif. Pour nous aussi, la question du droit à l'eau est une préoccupation fondamentale.
Que pensez-vous de sociétés comme Nike qui n'hésite plus à publier la liste de leurs sous-traitants et à encourager les audits indépendants ?
Dominique PIN J'approuve à 100%. Cette transparence sur leur chaine de production me paraît indispensable. Ils ont tellement été malmenés !
Voyez-vous le mouvement altermondialiste s'essouffler à terme ?
Dominique PIN Son noyau radical, je l'espère. Mais globalement non, ce mouvement est bien parti pour durer. Il correspond à une vraie évolution de la société. de plus en plus, l'opinion publique se mêle des pouvoirs politiques et des institutions.
Aujourd'hui les ONG et les associations sont jugées beaucoup plus crédibles pour peser sur les débats, faire bouger les choses. En dix ans, les ONG sont devenues incontournables. Elles sont devenues un vrai contre-pouvoir. On n'a plus le choix, on faut discuter. Les entreprises qui n'accepteront pas de tenir compte de ce changement, ont du soucis à se faire.
Est-ce envisageable de voir un jour un stand aux couleurs de SUEZ planté au beau milieu d'un forum alternatif ?
Dominique PIN Pourquoi pas ? Mais essayons d'abord de dialoguer. Nous avons sans doute tardé à le faire. Le 4 novembre à Paris, nous avons rencontré des ONG, dont WATERAID, LES AMIS DE LA TERRE. On n'était pas d'accord sur tout. Mais il n'y a pas eu de sang sur les murs. Il faut y aller progressivement, briser d'abord la glace.
