Rappelons les objectifs prioritaires du Contrat Mondial de l’Eau :

- 3 milliards de robinets d’ici 2020 (accès de tous à l’eau potable) ;
- la Paix par l’eau (désarmer les conflits pour l’eau, comme ceux du Moyen Orient) ;
- la réduction des gaspillages (changer d’irrigation, stopper la construction des grands barrages) ;
- l’accès à l’eau et l’assainissement des 600 villes qui auront plus d’un million d’habitants en 2020.
Il aura fallu plusieurs mois – et beaucoup d’autres interventions, dont celle du Prince Laurent au colloque du 18 octobre sur « l’Accès à l’eau pour chacun » –
pour que la Commission spéciale Mondialisation de la Chambre adopte une proposition de résolution sur ce thème. Nous avons le plaisir de vous communiquer un résumé de ce texte.
Reconnaissant que l’eau est un bien nécessaire à la vie et non un quelconque bien de consommation, la Commission Mondialisation constate que les bonnes résolutions prises par les Nations Unies n’ont pas eu les effets escomptés :
- plus d’un milliard d’êtres humains n’ont toujours pas d’accès direct et suffisant à l’eau potable ;
- deux milliards et demi ne bénéficient d’aucun assainissement,
- et chaque année quinze millions de personnes meurent à cause de cette situation. Alors que les pays du Sud sont les plus frappés par la pénurie d’eau potable, seule une partie réduite de l’aide au développement est destinée à améliorer la distribution et les équipements sanitaires dans ces pays.
De plus en plus, l’eau est considérée comme une marchandise, tant par les grandes institutions internationales – l’Union européenne, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du Commerce – que par les grandes sociétés multinationales qui obtiennent de nombreux contrats de privatisation de l’eau de par le monde.

Dans plusieurs cas, la privatisation des services d’approvisionnement en eau, associée au principe de la récupération intégrale des coûts, aboutit à une distribution irrégulière, de piètre qualité, plus coûteuse pour la population. Cette crise de l’eau engendre une migration forcée et débouche sur des conflits locaux et internationaux.
La Commission Mondialisation rappelle qu’à plusieurs reprises le Parlement européen s’est insurgé contre les mesures de libéralisation préconisées par l’Union et que 120 000 citoyens et institutions ont signé le Manifeste belge de l’eau. Elle demande donc au Gouvernement fédéral :
La Commission Mondialisation rappelle qu’à plusieurs reprises le Parlement européen s’est insurgé contre les mesures de libéralisation préconisées par l’Union et que 120 000 citoyens et institutions ont signé le Manifeste belge de l’eau. Elle demande donc au Gouvernement fédéral :
- de confirmer que l’accès à l’eau potable constitue un droit fondamental de l’être humain et d’inscrire ce droit explicitement dans la Constitution belge et dans les conventions internationales ;
- d’accroître les moyens destinés à la coopération au développement jusqu’au taux prévu de 0,7% du revenu national brut, et d’affecter une part plus importante de ces moyens à la distribution d’eau potable et à l’assainissement dans les pays qui en sont dépourvus ;

- de considérer l’eau comme un patrimoine commun à toute l’humanité qui doit être protégé et géré de manière collective, ce qui pourrait se faire au sein des Nations Unies : en fonction de ce principe, il n’est pas concevable d’exercer des pressions pour forcer les populations à libéraliser ou à privatiser les services relatifs à l’eau, car la distribution d’eau potable est une mission qui incombe au premier chef aux pouvoirs publics ;
- de soutenir davantage le développement et l’application, au niveau mondial, de techniques permettant d’économiser l’eau – en particulier l’irrigation – et de mesures visant à combattre la pollution de l’eau ;
- d’inciter les entreprises belges à utiliser de manière respectueuse les réserves d’eau des pays dans lesquels elles sont implantées ;
- de faire rapport annuellement aux Commissions des Relations extérieures de la Chambre et du Sénat sur l’exécution de la présente résolution.
Le Forum Social de Verviers se réjouit de cette avancée qui prouve que l’action citoyenne a un impact certain sur la politique nationale et internationale. Verviers, capitale wallonne de l’eau, peut se réjouir aussi d’avoir contribué à l’instauration progressive du Contrat Mondial de l’Eau.
