
La fondation France Libertés va lancer une campagne pour

PARIS (AFP)
"La gestion de l'eau doit être impérativement exclue de la directive Bolkestein" sur la libéralisation des services au sein de l'Union européenne, estime la fondation. "L'eau doit être libre, la propriété d'aucun Etat, d'aucune entreprise. Elle ne peut être la marchandise de personne", a déclaré à l'AFP Mme Mitterrand.
"Ce qui a un coût, c'est le service de distribution et d'assainissement", a expliqué la présidente de France Libertés. "En revanche, il n'est pas acceptable que la gestion des services de l'eau fasse l'objet de profits", a-t-elle ajouté.
Selon France Libertés, 60% des communes françaises, représentant 80% des usagers, ont délégué la distribution de l'eau aux trois grands groupes privés Veolia Environnement, Suez et Saur. "Lorsqu'une société privée gère l'eau potable d'une commune, les usagers payent une facture en moyenne 27% supérieure à la facture d'une régie publique et jusqu'à 44% dans le cadre d'une gestion intercommunale", estime France Libertés.
"Grenoble, où fonctionne une régie municipale, est la commune de moins de 100.000 habitants la moins chère de France pour l'eau", selon Mme Mitterrand.
Pour inscrire ce "droit d'accès à l'eau" dans toutes les constitutions, y compris la constitution européenne, France Libertés mènera en novembre et décembre une campagne de sensibilisation en France (www.france-libertes.fr), avec une série de réunions publiques, une campagne de publicité dans la presse écrite et la diffusion d'un spot à la télévision et au cinéma.
mardi 25 octobre 2005, 17h36
"La gestion de l'eau doit être impérativement exclue de la directive Bolkestein" sur la libéralisation des services au sein de l'Union européenne, estime la fondation. "L'eau doit être libre, la propriété d'aucun Etat, d'aucune entreprise. Elle ne peut être la marchandise de personne", a déclaré à l'AFP Mme Mitterrand.
"Ce qui a un coût, c'est le service de distribution et d'assainissement", a expliqué la présidente de France Libertés. "En revanche, il n'est pas acceptable que la gestion des services de l'eau fasse l'objet de profits", a-t-elle ajouté.
Selon France Libertés, 60% des communes françaises, représentant 80% des usagers, ont délégué la distribution de l'eau aux trois grands groupes privés Veolia Environnement, Suez et Saur. "Lorsqu'une société privée gère l'eau potable d'une commune, les usagers payent une facture en moyenne 27% supérieure à la facture d'une régie publique et jusqu'à 44% dans le cadre d'une gestion intercommunale", estime France Libertés.
"Grenoble, où fonctionne une régie municipale, est la commune de moins de 100.000 habitants la moins chère de France pour l'eau", selon Mme Mitterrand.
Pour inscrire ce "droit d'accès à l'eau" dans toutes les constitutions, y compris la constitution européenne, France Libertés mènera en novembre et décembre une campagne de sensibilisation en France (www.france-libertes.fr), avec une série de réunions publiques, une campagne de publicité dans la presse écrite et la diffusion d'un spot à la télévision et au cinéma.
mardi 25 octobre 2005, 17h36
Entretien réalisé par Alexandre Fache L'Humanité avec Danielle Mitterrand

article sur le site de l'Humanité
Pourquoi cette campagne pour le « droit de l’eau » ?
D’abord parce que les témoignages des dommages que cause la politique de l’eau dans le monde se font de plus en plus pressants et de plus en plus graves. Face à cette situation, des populations réagissent, notamment en Amérique latine ou en Inde. Il faut les aider. En France, nous souhaitons sensibiliser le plus grand nombre à ces questions, car ce sont les populations qui ont le pouvoir de faire changer cette politique. Nous lançons par ailleurs un appel de fonds pour nous permettre de continuer à financer des projets locaux, très concrets, qui démontrent à chacun qu’on peut gérer l’eau autrement.
Que réclamez-vous précisément ?
Nous nous battons pour une eau libre, potable et gratuite - en tout cas pour la quantité nécessaire afin de vivre dignement. Libre parce qu’elle ne l’est plus, dès l’instant où on la capte pour la mettre en bouteille, ou qu’on signe des conventions pour la puiser dans des nappes phréatiques profondes. Potable, parce qu’aujourd’hui nous passons notre temps à la polluer. Les fleuves le sont à 80 %, les nappes à 60 %, et bientôt n’auront de l’eau potable que ceux qui peuvent la payer, et cher. Gratuite, car nous avons estimé qu’il fallait 40 litres d’eau par personne et par jour pour pouvoir vivre dignement. Ce devrait être un devoir de la société que de mettre en oeuvre cette gratuité.
Cela implique-t-il, partout où c’est possible, de revenir à une gestion publique de l’eau ?
C’est vrai, là où les populations se soulèvent, c’est pour s’opposer aux multinationales de l’eau. C’est le cas en Bolivie, en Uruguay, en Argentine, au Brésil... Bien sûr, la question est délicate, puisqu’il s’agit d’entreprises françaises, qui ne font que leur métier, à savoir faire du profit. Elles le font, malheureusement, avec plus ou moins d’élégance et sont désormais contestées en de nombreux endroits. Sur ce sujet, il faut souligner la responsabilité des collectivités qui s’en remettent à ces entreprises dont elles savent que l’intérêt général n’est pas leur souci premier.
L’idée d’un minimum vital gratuit de 40 litres d’eau potable par personne et par jour, que vous reprenez dans votre campagne, a déjà deux ans. A-t-elle progressé ?
Il faut souligner tout d’abord que cette revendication, qui se base sur des chiffres de l’OMS, est tout à fait raisonnable. Ce qui lui manque simplement, c’est la volonté politique. En 1992, les différents gouvernements réunis à Rio avaient promis l’eau pour tous dès 2000. Aujourd’hui, on nous dit qu’en 2015, la moitié de ceux qui en sont privés auront accès à l’eau. Mais en 2015, on nous dira qu’on n’avait pas le budget pour tenir cette promesse. Or, l’argent, il est là, sous leurs mains ! Le budget mondial de l’armement représente environ mille milliards de dollars. En en prélevant seulement un pour cent, on pourrait mettre en place toutes les infrastructures nécessaires à l’accès à l’eau de tous. Malheureusement, tant que nos gouvernants s’en tiendront à l’idée d’un « besoin » en eau - que nul n’est tenu de satisfaire - au détriment d’un « droit » à l’eau - que l’on doit respecter -, on n’avancera pas. C’est pourquoi nous demandons que soit inscrit dans toutes les constitutions, et a fortiori dans la constitution européenne, le droit d’accès à l’eau. Dans le projet rejeté par les Français le 29 mai, il ne s’agissait d’ailleurs que d’un « besoin »...
Pourquoi cette campagne pour le « droit de l’eau » ?
D’abord parce que les témoignages des dommages que cause la politique de l’eau dans le monde se font de plus en plus pressants et de plus en plus graves. Face à cette situation, des populations réagissent, notamment en Amérique latine ou en Inde. Il faut les aider. En France, nous souhaitons sensibiliser le plus grand nombre à ces questions, car ce sont les populations qui ont le pouvoir de faire changer cette politique. Nous lançons par ailleurs un appel de fonds pour nous permettre de continuer à financer des projets locaux, très concrets, qui démontrent à chacun qu’on peut gérer l’eau autrement.
Que réclamez-vous précisément ?
Nous nous battons pour une eau libre, potable et gratuite - en tout cas pour la quantité nécessaire afin de vivre dignement. Libre parce qu’elle ne l’est plus, dès l’instant où on la capte pour la mettre en bouteille, ou qu’on signe des conventions pour la puiser dans des nappes phréatiques profondes. Potable, parce qu’aujourd’hui nous passons notre temps à la polluer. Les fleuves le sont à 80 %, les nappes à 60 %, et bientôt n’auront de l’eau potable que ceux qui peuvent la payer, et cher. Gratuite, car nous avons estimé qu’il fallait 40 litres d’eau par personne et par jour pour pouvoir vivre dignement. Ce devrait être un devoir de la société que de mettre en oeuvre cette gratuité.
Cela implique-t-il, partout où c’est possible, de revenir à une gestion publique de l’eau ?
C’est vrai, là où les populations se soulèvent, c’est pour s’opposer aux multinationales de l’eau. C’est le cas en Bolivie, en Uruguay, en Argentine, au Brésil... Bien sûr, la question est délicate, puisqu’il s’agit d’entreprises françaises, qui ne font que leur métier, à savoir faire du profit. Elles le font, malheureusement, avec plus ou moins d’élégance et sont désormais contestées en de nombreux endroits. Sur ce sujet, il faut souligner la responsabilité des collectivités qui s’en remettent à ces entreprises dont elles savent que l’intérêt général n’est pas leur souci premier.
L’idée d’un minimum vital gratuit de 40 litres d’eau potable par personne et par jour, que vous reprenez dans votre campagne, a déjà deux ans. A-t-elle progressé ?
Il faut souligner tout d’abord que cette revendication, qui se base sur des chiffres de l’OMS, est tout à fait raisonnable. Ce qui lui manque simplement, c’est la volonté politique. En 1992, les différents gouvernements réunis à Rio avaient promis l’eau pour tous dès 2000. Aujourd’hui, on nous dit qu’en 2015, la moitié de ceux qui en sont privés auront accès à l’eau. Mais en 2015, on nous dira qu’on n’avait pas le budget pour tenir cette promesse. Or, l’argent, il est là, sous leurs mains ! Le budget mondial de l’armement représente environ mille milliards de dollars. En en prélevant seulement un pour cent, on pourrait mettre en place toutes les infrastructures nécessaires à l’accès à l’eau de tous. Malheureusement, tant que nos gouvernants s’en tiendront à l’idée d’un « besoin » en eau - que nul n’est tenu de satisfaire - au détriment d’un « droit » à l’eau - que l’on doit respecter -, on n’avancera pas. C’est pourquoi nous demandons que soit inscrit dans toutes les constitutions, et a fortiori dans la constitution européenne, le droit d’accès à l’eau. Dans le projet rejeté par les Français le 29 mai, il ne s’agissait d’ailleurs que d’un « besoin »...
Eau: Constitution UE, Bolkestein, loi sur l'eau, cibles de Mme Mitterrand

lien avec le site de BATIWEB
Danielle Mitterrand dénonce la Constitution européenne, la directive Bolkestein et le projet français de loi sur l'eau parce que ces textes refusent, selon elle, de reconnaître l'eau comme un "bien commun de l'humanité".
Dans une tribune publiée par le Journal du dimanche, la veuve de l'ancien président de la République écrit que "la Constitution européenne (...), tout comme la directive Bolkestein, ne prend pas en compte l'avenir de l'eau et efface au contraire de son vocabulaire la notion d'+intérêt public général+ pour la remplacer par l'"intérêt économique général+".
"Si nous ne réagissons pas, cette Constitution libérale donnera définitivement le statut de marchandise à l'eau", ajoute-t-elle en sa qualité de présidente de France-Libertés, une fondation qu'elle a créée. Le projet de loi sur l'eau du gouvernement, adopté le 9 mars en conseil des ministres et dont la discussion parlementaire commencera le 5 avril au Sénat, ne propose, poursuit-elle, "aucune mesure pour diminuer les pollutions d'origine agricole et industrielle" et "aucune mesure pour améliorer la transparence de la gestion des services de l'eau par les entreprises privées".
D'une manière générale, Mme Mitterrand demande "le retour ou le maintien d'une gestion publique des services d'eau, partout et en premier lieu en France", où, observe-t-elle, "80% des services de distribution et d'assainissement sont délégués aux multinationales de l'eau", notamment Suez et Veolia (ex-Vivendi).
L'eau, estime-t-elle encore à la veille de la Journée mondiale de l'eau, célébrée chaque année le 22 mars par l'ONU, doit être "reconnue comme bien commun de l'humanité".
Elle regrette que l'ONU ait "promu l'expérience française de la délégation de service public de l'eau au rang de modèle à suivre partout dans le monde" et que l'organisation internationale s'appuie sur ce "triste modèle" pour son programme intitulé: "2005-2015: décennie de l'eau, source de vie".
20/03/2005
Danielle Mitterrand dénonce la Constitution européenne, la directive Bolkestein et le projet français de loi sur l'eau parce que ces textes refusent, selon elle, de reconnaître l'eau comme un "bien commun de l'humanité".
Dans une tribune publiée par le Journal du dimanche, la veuve de l'ancien président de la République écrit que "la Constitution européenne (...), tout comme la directive Bolkestein, ne prend pas en compte l'avenir de l'eau et efface au contraire de son vocabulaire la notion d'+intérêt public général+ pour la remplacer par l'"intérêt économique général+".
"Si nous ne réagissons pas, cette Constitution libérale donnera définitivement le statut de marchandise à l'eau", ajoute-t-elle en sa qualité de présidente de France-Libertés, une fondation qu'elle a créée. Le projet de loi sur l'eau du gouvernement, adopté le 9 mars en conseil des ministres et dont la discussion parlementaire commencera le 5 avril au Sénat, ne propose, poursuit-elle, "aucune mesure pour diminuer les pollutions d'origine agricole et industrielle" et "aucune mesure pour améliorer la transparence de la gestion des services de l'eau par les entreprises privées".
D'une manière générale, Mme Mitterrand demande "le retour ou le maintien d'une gestion publique des services d'eau, partout et en premier lieu en France", où, observe-t-elle, "80% des services de distribution et d'assainissement sont délégués aux multinationales de l'eau", notamment Suez et Veolia (ex-Vivendi).
L'eau, estime-t-elle encore à la veille de la Journée mondiale de l'eau, célébrée chaque année le 22 mars par l'ONU, doit être "reconnue comme bien commun de l'humanité".
Elle regrette que l'ONU ait "promu l'expérience française de la délégation de service public de l'eau au rang de modèle à suivre partout dans le monde" et que l'organisation internationale s'appuie sur ce "triste modèle" pour son programme intitulé: "2005-2015: décennie de l'eau, source de vie".
20/03/2005
un article dans le Corse Matin

Dépêche Reuters sur le lancement de la campagne

Reuters, le 25 octobre 2005
Par Elizabeth Pineau et Caroline Brothers
PARIS, 25 octobre (Reuters) - Un pour cent du budget dépensé pour l’armement dans le monde devrait être consacré à améliorer l’accès à l’eau potable, estime la fondation France Libertés, présidée par Danielle Mitterrand.
"Le budget annuel mondial de l’armement est de 1.000 milliards de dollars. Nous réclamons que 1% de ce budget soit utilisé chaque année pendant 15 ans pour financer un programme offrant l’accès à l’eau potable là où les infrastructures sont insuffisantes", a expliqué à Reuters l’épouse de l’ancien président, dont la fondation lançait mardi une campagne nationale à ce sujet.
D’après des chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé, environ 1,5 milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable.Selon Danielle Mitterrand, environ 34.000 personnes meurent chaque jour faute d’avoir accès à de l’eau de bonne qualité.
"Ces chiffres sont en train d’évoluer. Il y a justement un an on ne disait pas 34.000, on disait 30.000", a-t-elle fait remarquer.
"Il y a une urgence. Nous voyons aujourd’hui qu’il faut accélérer le tempo parce que l’urgence et l’acuité du problème se font pressantes", a-t-elle ajouté.
France Libertés réclame que toute personne bénéficie gratuitement de 40 litres d’eau potable par jour et que ce droit soit inscrit dans toutes les constitutions du monde.
Par Elizabeth Pineau et Caroline Brothers
PARIS, 25 octobre (Reuters) - Un pour cent du budget dépensé pour l’armement dans le monde devrait être consacré à améliorer l’accès à l’eau potable, estime la fondation France Libertés, présidée par Danielle Mitterrand.
"Le budget annuel mondial de l’armement est de 1.000 milliards de dollars. Nous réclamons que 1% de ce budget soit utilisé chaque année pendant 15 ans pour financer un programme offrant l’accès à l’eau potable là où les infrastructures sont insuffisantes", a expliqué à Reuters l’épouse de l’ancien président, dont la fondation lançait mardi une campagne nationale à ce sujet.
D’après des chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé, environ 1,5 milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable.Selon Danielle Mitterrand, environ 34.000 personnes meurent chaque jour faute d’avoir accès à de l’eau de bonne qualité.
"Ces chiffres sont en train d’évoluer. Il y a justement un an on ne disait pas 34.000, on disait 30.000", a-t-elle fait remarquer.
"Il y a une urgence. Nous voyons aujourd’hui qu’il faut accélérer le tempo parce que l’urgence et l’acuité du problème se font pressantes", a-t-elle ajouté.
France Libertés réclame que toute personne bénéficie gratuitement de 40 litres d’eau potable par jour et que ce droit soit inscrit dans toutes les constitutions du monde.
France Libertés lance une campagne pour une eau

LE JOURNAL LE MONDE
AFP 25.10.05 | 17h03
La fondation France Libertés va lancer une campagne pour "une eau libre, potable et gratuite" et un retour à une "gestion publique" de l'eau en France, a annoncé mardi sa présidente Danielle Mitterrand.
"La gestion de l'eau doit être impérativement exclue de la directive Bolkestein" sur la libéralisation des services au sein de l'Union européenne, estime la fondation. "L'eau doit être libre, la propriété d'aucun Etat, d'aucune entreprise. Elle ne peut être la marchandise de personne", a déclaré à l'AFP Mme Mitterrand.
"Ce qui a un coût, c'est le service de distribution et d'assainissement", a expliqué la présidente de France Libertés. "En revanche, il n'est pas acceptable que la gestion des services de l'eau fasse l'objet de profits", a-t-elle ajouté.
Selon France Libertés, 60% des communes françaises, représentant 80% des usagers, ont délégué la distribution de l'eau aux trois grands groupes privés Veolia Environnement, Suez et Saur. "Lorsqu'une société privée gère l'eau potable d'une commune, les usagers payent une facture en moyenne 27% supérieure à la facture d'une régie publique et jusqu'à 44% dans le cadre d'une gestion intercommunale", estime France Libertés.
"Grenoble, où fonctionne une régie municipale, est la commune de moins de 100.000 habitants la moins chère de France pour l'eau", selon Mme Mitterrand.
Pour inscrire ce "droit d'accès à l'eau" dans toutes les constitutions, y compris la constitution européenne, France Libertés mènera en novembre et décembre une campagne de sensibilisation en France (www.france-libertes.fr), avec une série de réunions publiques, une campagne de publicité dans la presse écrite et la diffusion d'un spot à la télévision et au cinéma.
AFP 25.10.05 | 17h03
La fondation France Libertés va lancer une campagne pour "une eau libre, potable et gratuite" et un retour à une "gestion publique" de l'eau en France, a annoncé mardi sa présidente Danielle Mitterrand.
"La gestion de l'eau doit être impérativement exclue de la directive Bolkestein" sur la libéralisation des services au sein de l'Union européenne, estime la fondation. "L'eau doit être libre, la propriété d'aucun Etat, d'aucune entreprise. Elle ne peut être la marchandise de personne", a déclaré à l'AFP Mme Mitterrand.
"Ce qui a un coût, c'est le service de distribution et d'assainissement", a expliqué la présidente de France Libertés. "En revanche, il n'est pas acceptable que la gestion des services de l'eau fasse l'objet de profits", a-t-elle ajouté.
Selon France Libertés, 60% des communes françaises, représentant 80% des usagers, ont délégué la distribution de l'eau aux trois grands groupes privés Veolia Environnement, Suez et Saur. "Lorsqu'une société privée gère l'eau potable d'une commune, les usagers payent une facture en moyenne 27% supérieure à la facture d'une régie publique et jusqu'à 44% dans le cadre d'une gestion intercommunale", estime France Libertés.
"Grenoble, où fonctionne une régie municipale, est la commune de moins de 100.000 habitants la moins chère de France pour l'eau", selon Mme Mitterrand.
Pour inscrire ce "droit d'accès à l'eau" dans toutes les constitutions, y compris la constitution européenne, France Libertés mènera en novembre et décembre une campagne de sensibilisation en France (www.france-libertes.fr), avec une série de réunions publiques, une campagne de publicité dans la presse écrite et la diffusion d'un spot à la télévision et au cinéma.
Hugo Chavez reçu en
LE MONDE | 20.10.05 | 14h05 • Mis à jour le 20.10.05 | 14h05
Un petit meeting improvisé à la mairie du 11e arrondissement de Paris et une rencontre à l'hôtel Hilton après les réceptions officielles. Le président vénézuélien, Hugo Chavez, en visite en France, mercredi 19 et jeudi 20 octobre à Paris, a tenu à afficher ses sympathies politiques. Après un déjeuner "chaleureux" avec le premier ministre et un entretien avec Jacques Chirac, le leader de la République bolivarienne, a été accueilli par ses soutiens français. C'est donc chez son "compañero" Georges Sarre qu'il a voulu recevoir les "amis du Vénézuela" comme le précisait le carton d'invitation personnalités de gauche, intellectuels et artistes.
Devant quelque 250 sympathisants des cercles bolivariens de Paris, le président Chavez a raconté la situation de son pays, "l'hostilité répétée" des Etats-Unis à l'égard de son gouvernement et les réformes qu'il a lancées. Le maire (MRC) du 11e arrondissement, aux côtés de Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur de son mouvement, a réaffirmé sa "sympathie" avec l'action politique de M. Chavez. "Donnez-nous la recette pour gagner sept fois de suite les élections", a-t-il demandé à son invité, faisant allusion aux multiples consultations organisées au Vénézuela depuis son élection à la présidence en 1998.
Dans la salle, Danielle Mitterrand côtoyait Bernard Cassen et Jacques Nikonoff d'Attac. Michel Dufour, ancien secrétaire d'Etat au patrimoine du gouvernement Jospin, était venu au nom du Parti communiste et le maire du 2e arrondissement, Jacques Boutault, pour les Verts. On pouvait apercevoir également Jean-François Kahn, président du conseil d'administration de l'hebdomadaire Marianne, Ignacio Ramonet directeur du Monde diplomatique, et le psychanalyste Gérard Miller. Annick Coupé, porte-parole de l'union syndicale Solidaires, est passée "par curiosité". Les socialistes, eux, s'étaient excusés : "Ils étaient tous en meeting de congrès", explique le cabinet de M. Sarre, qui assure avoir eu des coups de fil d'"excuses". "A chaque visite, malgré les médias, le cercle de vos amis s'élargit", a cependant assuré M. Cassen à l'ancien colonel.
Une nouvelle rencontre, plus officielle, avec les représentants de la gauche notamment Alain Krivine pour la LCR et Marie-George Buffet pour le PCF était organisée, jeudi, à l'hôtel Hilton. "Le président Chavez a voulu revoir ses amis du rassemblement de la gauche", précise l'ambassade à Paris. "C'est une des expériences les plus progressistes en Amérique latine", s'enthousiasme M. Krivine. Dominique de Villepin semble, lui aussi, avoir été séduit : mercredi soir, il a tenu à revoir le président vénézuélien et l'inviter à souper.
Sylvia Zappi
Article paru dans l'édition du 21.10.05
Un petit meeting improvisé à la mairie du 11e arrondissement de Paris et une rencontre à l'hôtel Hilton après les réceptions officielles. Le président vénézuélien, Hugo Chavez, en visite en France, mercredi 19 et jeudi 20 octobre à Paris, a tenu à afficher ses sympathies politiques. Après un déjeuner "chaleureux" avec le premier ministre et un entretien avec Jacques Chirac, le leader de la République bolivarienne, a été accueilli par ses soutiens français. C'est donc chez son "compañero" Georges Sarre qu'il a voulu recevoir les "amis du Vénézuela" comme le précisait le carton d'invitation personnalités de gauche, intellectuels et artistes.
Devant quelque 250 sympathisants des cercles bolivariens de Paris, le président Chavez a raconté la situation de son pays, "l'hostilité répétée" des Etats-Unis à l'égard de son gouvernement et les réformes qu'il a lancées. Le maire (MRC) du 11e arrondissement, aux côtés de Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur de son mouvement, a réaffirmé sa "sympathie" avec l'action politique de M. Chavez. "Donnez-nous la recette pour gagner sept fois de suite les élections", a-t-il demandé à son invité, faisant allusion aux multiples consultations organisées au Vénézuela depuis son élection à la présidence en 1998.
Dans la salle, Danielle Mitterrand côtoyait Bernard Cassen et Jacques Nikonoff d'Attac. Michel Dufour, ancien secrétaire d'Etat au patrimoine du gouvernement Jospin, était venu au nom du Parti communiste et le maire du 2e arrondissement, Jacques Boutault, pour les Verts. On pouvait apercevoir également Jean-François Kahn, président du conseil d'administration de l'hebdomadaire Marianne, Ignacio Ramonet directeur du Monde diplomatique, et le psychanalyste Gérard Miller. Annick Coupé, porte-parole de l'union syndicale Solidaires, est passée "par curiosité". Les socialistes, eux, s'étaient excusés : "Ils étaient tous en meeting de congrès", explique le cabinet de M. Sarre, qui assure avoir eu des coups de fil d'"excuses". "A chaque visite, malgré les médias, le cercle de vos amis s'élargit", a cependant assuré M. Cassen à l'ancien colonel.
Une nouvelle rencontre, plus officielle, avec les représentants de la gauche notamment Alain Krivine pour la LCR et Marie-George Buffet pour le PCF était organisée, jeudi, à l'hôtel Hilton. "Le président Chavez a voulu revoir ses amis du rassemblement de la gauche", précise l'ambassade à Paris. "C'est une des expériences les plus progressistes en Amérique latine", s'enthousiasme M. Krivine. Dominique de Villepin semble, lui aussi, avoir été séduit : mercredi soir, il a tenu à revoir le président vénézuélien et l'inviter à souper.
Sylvia Zappi
Article paru dans l'édition du 21.10.05