
On se souvient sans doute que - pendant la campagne pour le Traité constitutionnel européen - le gouvernement, qui avait repoussé la décision impopulaire d’entrée en bourse de Gaz de France, l’avait annoncée au lendemain des résultats du référendum. Cette initiative était censée donner à GDF les moyens de se développer seul. Aujourd’hui, encouragée par Alain Minc, la fusion du groupe public avec celui de Suez prépare une privatisation annoncée. Depuis la promesse en 2004 de l’ancien ministre des finances, Nicolas Sarkozy, de ne jamais privatiser GDF, l’eau a coulé donc bien sous les ponts.
La part du capital de l’Etat va se transformer, de 70%, en une capitalisation de 32,4%, en dessous de la minorité de blocage de 34%. Dans un secteur ouvert à la concurrence, on se doutait bien depuis longtemps que la cohabitation risquait de remettre en cause le statut des personnels électriques et gaziers. A terme, l’existence même du comité central d’entreprise d’EDF- Gaz de France, la Caisse centrale d’activités sociales des personnels électriques et gaziers (la CCAS), est menacée. Et avec elle, une ONG comme « Electriciens sans Frontières » qui, en installant des panneaux solaires en Afrique, parvient actuellement à faire fonctionner des puits à 70 mètres de fond.
La part du capital de l’Etat va se transformer, de 70%, en une capitalisation de 32,4%, en dessous de la minorité de blocage de 34%. Dans un secteur ouvert à la concurrence, on se doutait bien depuis longtemps que la cohabitation risquait de remettre en cause le statut des personnels électriques et gaziers. A terme, l’existence même du comité central d’entreprise d’EDF- Gaz de France, la Caisse centrale d’activités sociales des personnels électriques et gaziers (la CCAS), est menacée. Et avec elle, une ONG comme « Electriciens sans Frontières » qui, en installant des panneaux solaires en Afrique, parvient actuellement à faire fonctionner des puits à 70 mètres de fond.

Mais cette opération GDF- SUEZ a aussi de fortes incidences sur le secteur de l’eau
Cette fusion avec Suez implique une des principales multinationales de l’eau : la Lyonnaise des Eaux, sa filiale dirigée jusqu’en 1999 par Jérôme Monod fidèle conseiller du président Chirac. Cinquième producteur mondial d’électricité, premier réseau de transport et de distribution de gaz en Europe, le nouveau groupe serait leader mondial de l’eau et de l’environnement.
Donné comme président du futur groupe, le PDG de Suez, Gérard Mestrallet, aurait obtenu de conserver la branche regroupant les métiers de l’eau et de l’environnement, un groupe qui bénéficie de contrats avec la moitié des collectivités locales en France. En cas d’une nouvelle O.P.A. les municipalités auraient toujours la ressource de refuser un nouveau contrat. Cependant, eau et gaz ne faisant pas forcément bon ménage, le journal « les Echos » prévoit une scission des deux activités, « comme le préconisait l’italien Enel…». Plutôt qu’une chance donnée à l’Etat de reprendre l’initiative sur le secteur de l’eau, le risque est grand, au contraire, d’assister à une intensification de sa privatisation. Ainsi que l’a annoncé le Premier Ministre, le Gouvernement proposera au Parlement une modification de la loi du 9 août 2004, permettant une modification du seuil de détention de l’Etat. Abassourdis par une lutte contre des montagnes abstraites, les syndicats, les salariés, plus largement l’ensemble des citoyens n’ont même plus leur mot à dire sur les restructurations des secteurs vitaux pour eux et deviennent dépendants d’un groupe d’hommes puissants qui gère à distance et sans la moindre légitimité démocratique leurs énergies.
Après la raison d’Etat, le patriotisme économique, marotte sacrée d’un gouvernement noie donc dans l’imposture totale une opération de privatisation prévue pourtant il y a plus d’un an au bénéfice d’une poignée d’individus. Chargé d’étudier les conditions d’un rapprochement avec GDF par son Conseil d’administration, Gérard Mestrallet se serait donc bien occupé de cette opération avant l’arrivée du protagoniste italien et le tout sous l’œil très vigilant du ministre des finances Thierry Breton, jamais en reste quand il s’agit de prêter main forte à ses amis du CAC 40. C’est dire qu’on nage en plein mensonge d’Etat ! Où est donc l’intérêt économique de la France à offrir en pâture une entreprise publique à un groupe dont le seul but est la rente financière ?
Cette fusion avec Suez implique une des principales multinationales de l’eau : la Lyonnaise des Eaux, sa filiale dirigée jusqu’en 1999 par Jérôme Monod fidèle conseiller du président Chirac. Cinquième producteur mondial d’électricité, premier réseau de transport et de distribution de gaz en Europe, le nouveau groupe serait leader mondial de l’eau et de l’environnement.
Donné comme président du futur groupe, le PDG de Suez, Gérard Mestrallet, aurait obtenu de conserver la branche regroupant les métiers de l’eau et de l’environnement, un groupe qui bénéficie de contrats avec la moitié des collectivités locales en France. En cas d’une nouvelle O.P.A. les municipalités auraient toujours la ressource de refuser un nouveau contrat. Cependant, eau et gaz ne faisant pas forcément bon ménage, le journal « les Echos » prévoit une scission des deux activités, « comme le préconisait l’italien Enel…». Plutôt qu’une chance donnée à l’Etat de reprendre l’initiative sur le secteur de l’eau, le risque est grand, au contraire, d’assister à une intensification de sa privatisation. Ainsi que l’a annoncé le Premier Ministre, le Gouvernement proposera au Parlement une modification de la loi du 9 août 2004, permettant une modification du seuil de détention de l’Etat. Abassourdis par une lutte contre des montagnes abstraites, les syndicats, les salariés, plus largement l’ensemble des citoyens n’ont même plus leur mot à dire sur les restructurations des secteurs vitaux pour eux et deviennent dépendants d’un groupe d’hommes puissants qui gère à distance et sans la moindre légitimité démocratique leurs énergies.
Après la raison d’Etat, le patriotisme économique, marotte sacrée d’un gouvernement noie donc dans l’imposture totale une opération de privatisation prévue pourtant il y a plus d’un an au bénéfice d’une poignée d’individus. Chargé d’étudier les conditions d’un rapprochement avec GDF par son Conseil d’administration, Gérard Mestrallet se serait donc bien occupé de cette opération avant l’arrivée du protagoniste italien et le tout sous l’œil très vigilant du ministre des finances Thierry Breton, jamais en reste quand il s’agit de prêter main forte à ses amis du CAC 40. C’est dire qu’on nage en plein mensonge d’Etat ! Où est donc l’intérêt économique de la France à offrir en pâture une entreprise publique à un groupe dont le seul but est la rente financière ?

Du point de vue de l’emploi, les premières annonces peuvent faire craindre le pire puisqu’une fusion n’est pas de nature à développer mais plutôt à supprimer des postes existants en double. C’est à se demander jusqu’où l’on peut invoquer sans éclat de rire le « patriotisme économique préventif » car celui-ci a bien un plutôt un goût d’anti patriotisme social.. Du point de vue du service public, comme toutes les privatisations, celle-ci fera du gaz ; les emplois, le service public, la sécurité des installations, toutes marges de manœuvres seront utiles pour accroître la rentabilité du capital de la firme avec en ligne de mire l’affaiblissement et la privatisation totale d’EDF ! Nous doutons donc du bien fondé de cet interventionnisme là parfumé du mélange des genres entre les politiques et la revendication du capitalisme boursier.
La dernière AG des actionnaires du groupe SUEZ fit quelques émules, puisque les salariés ont déjà écopé de restructurations au moment où les profits en bourse eux culminaient et des associations se sont réunies en nombre pour protester contre les pratiques du groupe dans les pays d’Amérique Latine.
Quelle drôle d’équation nous assène t-on ? ; l’emploi comme seule variable d’ajustement de l’économie pour soutenir un groupe qui sert d’abord les intérêts privés des actionnaires. Cette nouvelle privatisation rampante montre que la gestion de l’énergie comme de l'eau potable ne peut vraiment pas être confiée à des Groupes multinationaux avides de profit immédiat sans s'occuper de l'intérêt général. Au lieu de cela, l'avenir réside au contraire évidemment dans la sensibilisation du plus grand nombre, des propositions pour un retour à un service public, transparent et démocratique avec une cohérence nationale et internationale où tout le monde a réellement accès à l’énergie et l’eau potable, symbole d’un savoir vivre ensemble dans l’objectif d’un développement durable.
Un pôle public européen de l’énergie pourrait émerger. Quant à l’eau, elle doit être gérée au niveau le plus local et coordonnée par une dimension nationale puisant sa source dans la recherche de la satisfaction d’un besoin vital. Telle est la voie que devraient suivre les représentants du peuple.
Jean Luc Touly : président de l’Association pour le Contrat mondial de l’eau – auteur avec Roger Lenglet de : l’eau des multinationales, les vérités inavouables. Ed. Fayard
Séverine Tessier : présidente d’ANTICOR- les élus contre la corruption- auteur de : Polynésie les copains d’abord, l’autre système Chirac ? Ed. Le bord de l’eau.
La dernière AG des actionnaires du groupe SUEZ fit quelques émules, puisque les salariés ont déjà écopé de restructurations au moment où les profits en bourse eux culminaient et des associations se sont réunies en nombre pour protester contre les pratiques du groupe dans les pays d’Amérique Latine.
Quelle drôle d’équation nous assène t-on ? ; l’emploi comme seule variable d’ajustement de l’économie pour soutenir un groupe qui sert d’abord les intérêts privés des actionnaires. Cette nouvelle privatisation rampante montre que la gestion de l’énergie comme de l'eau potable ne peut vraiment pas être confiée à des Groupes multinationaux avides de profit immédiat sans s'occuper de l'intérêt général. Au lieu de cela, l'avenir réside au contraire évidemment dans la sensibilisation du plus grand nombre, des propositions pour un retour à un service public, transparent et démocratique avec une cohérence nationale et internationale où tout le monde a réellement accès à l’énergie et l’eau potable, symbole d’un savoir vivre ensemble dans l’objectif d’un développement durable.
Un pôle public européen de l’énergie pourrait émerger. Quant à l’eau, elle doit être gérée au niveau le plus local et coordonnée par une dimension nationale puisant sa source dans la recherche de la satisfaction d’un besoin vital. Telle est la voie que devraient suivre les représentants du peuple.
Jean Luc Touly : président de l’Association pour le Contrat mondial de l’eau – auteur avec Roger Lenglet de : l’eau des multinationales, les vérités inavouables. Ed. Fayard
Séverine Tessier : présidente d’ANTICOR- les élus contre la corruption- auteur de : Polynésie les copains d’abord, l’autre système Chirac ? Ed. Le bord de l’eau.