LA TRANSPARENCE et le coût de l'eau du robinet.
Ce dernier veut prolonger de sept ans son contrat avec la société Eau et Force (ex-Lyonnaise des eaux), entreprise à laquelle le syndicat délègue la gestion du service public de distribution d'eau. Raison invoquée : la nécessité de réaliser des travaux en urgence, notamment le déplacement de canalisations situées dans l'emprise des futures lignes de tramway T 1 et T 2 et la mise aux normes de l'usine de traitement des eaux du mont Valérien.
Une baisse du prix de l'ordre de 20 %

Un argument jugé fallacieux par les élus de gauche de Nanterre et de Gennevilliers qui souhaitent que les villes retrouvent la maîtrise de la gestion de l'eau. Le sénateur communiste Roland Muzeau estime en effet qu'il est temps d'étudier la possibilité de reprendre cette gestion en régie directe (NDLR : c'est-à-dire en ne déléguant plus à une entreprise mais en gérant directement la distribution).
« Nous sommes obligés de répondre à des travaux qui ne datent pas d'hier, alors que nous avions anticipé en 2003 en demandant une alternative de gestion, souligne l'élu PC. Nous considérons qu'il est dangereux de rallonger de 30 % le contrat en cours, ce qui porterait à 2018 son échéance. Cette prolongation du contrat de délégation de service public aurait pour conséquence de mettre Eau et Force en position dominante. Nous avions également demandé que le syndicat de la presqu'île de Gennevilliers se dote d'un outil de contrôle interne ou externe pour éviter d'être accroché sur une gestion non conforme. » Et l'élu d'affirmer : « La mise en régie directe favoriserait non seulement la transparence de gestion mais aussi une baisse du prix de l'eau de l'ordre de 20 %. »
Car c'est bien là que le bât blesse ; le mètre cube du précieux liquide coûte en moyenne étonnamment moins cher à Paris (2,60 euros le m 3 ) que dans le département des Hauts-de-Seine (3,60 euros le m 3 ) : un marché que se partagent le Sédif sous contrat avec Véolia (ex-Compagnie générale des eaux) présidé par le député UDF André Santini, et le syndicat de la presqu'île de Gennevilliers lié à Eau et Force.
« Cette différence de prix ne trouve pas d'explication technique », lâche de son côté Jean-Luc Touly, président de l'association pour le contrat mondial de l'eau et coauteur d'un ouvrage décapant sur l'eau des multinationales. « Les plus petites communes rurales qui gèrent en régie directe des kilomètres de canalisation sont moins chères que les grosses collectivités qui pourraient négocier un prix plus faible. L'opacité explique cet écart mais ne le justifie pas. »
Une analyse que partage Philippe Kaltenbach, maire PS de Clamart et président de la communauté d'agglomération Sud-Seine qui a la compétence de l'eau : « Des communes du Sedif sont en train de se regrouper pour étudier des alternatives à Veolia, confirme l'élu. Il faut qu'une étude sur la mise en régie directe soit faite par un cabinet indépendant. »
* Nanterre ; Gennevilliers ; Villeneuve-la-Garenne
« Nous sommes obligés de répondre à des travaux qui ne datent pas d'hier, alors que nous avions anticipé en 2003 en demandant une alternative de gestion, souligne l'élu PC. Nous considérons qu'il est dangereux de rallonger de 30 % le contrat en cours, ce qui porterait à 2018 son échéance. Cette prolongation du contrat de délégation de service public aurait pour conséquence de mettre Eau et Force en position dominante. Nous avions également demandé que le syndicat de la presqu'île de Gennevilliers se dote d'un outil de contrôle interne ou externe pour éviter d'être accroché sur une gestion non conforme. » Et l'élu d'affirmer : « La mise en régie directe favoriserait non seulement la transparence de gestion mais aussi une baisse du prix de l'eau de l'ordre de 20 %. »
Car c'est bien là que le bât blesse ; le mètre cube du précieux liquide coûte en moyenne étonnamment moins cher à Paris (2,60 euros le m 3 ) que dans le département des Hauts-de-Seine (3,60 euros le m 3 ) : un marché que se partagent le Sédif sous contrat avec Véolia (ex-Compagnie générale des eaux) présidé par le député UDF André Santini, et le syndicat de la presqu'île de Gennevilliers lié à Eau et Force.
« Cette différence de prix ne trouve pas d'explication technique », lâche de son côté Jean-Luc Touly, président de l'association pour le contrat mondial de l'eau et coauteur d'un ouvrage décapant sur l'eau des multinationales. « Les plus petites communes rurales qui gèrent en régie directe des kilomètres de canalisation sont moins chères que les grosses collectivités qui pourraient négocier un prix plus faible. L'opacité explique cet écart mais ne le justifie pas. »
Une analyse que partage Philippe Kaltenbach, maire PS de Clamart et président de la communauté d'agglomération Sud-Seine qui a la compétence de l'eau : « Des communes du Sedif sont en train de se regrouper pour étudier des alternatives à Veolia, confirme l'élu. Il faut qu'une étude sur la mise en régie directe soit faite par un cabinet indépendant. »
* Nanterre ; Gennevilliers ; Villeneuve-la-Garenne
Les élus ont perdu le contrôle d'après SEVERINE TESSIER, présidente de l'association Anticor et élue de Clichy
ANTICOR, l'association de lutte contre la corruption, qui compte notamment le juge Alphen dans ses rangs, vient de démarrer son grand tour de France. Et l'association s'intéresse de près au dossier de la gestion de l'eau en France. « On est très actif dans ce domaine car les sociétés d'eau ont souvent été sources de financements occultes de partis politiques », lâche sans ambages Séverine Tessier, présidente d'Anticor et élu PS dissidente de Clichy- la-Garenne.
« Notre campagne va nous emmener à Grenoble, où Alain Carignon, jugé pour corruption dans ce genre d'affaire*, tente un retour. Certaines villes, comme Grenoble, se sont battues pour avoir une gestion en régie directe, plus transparente, et sont en train pour certaines de récupérer les provisions trop perçues par les sociétés délégataires. C'est le cas de la communauté urbaine de Bordeaux notamment, qui a récupéré 294 millions d'euros. » Et la présidente d'Anticor de pointer du doigt la législation qui selon elle donne les pleins pouvoirs aux multinationales : « Les élus ont perdu le contrôle, on les oblige à privatiser, c'est insensé du point de vue de l'intérêt général,» souligne encore Séverine Tessier.
* NLDR : l'ex-maire a été condamné pour avoir bénéficié d'avantages matériels offerts, entre 1984 et 1993, par les groupes Merlin et Lyonnaise des eaux dont la filiale commune, la société Cogese, a obtenu en 1989 la délégation du service des eaux de la ville.
« Notre campagne va nous emmener à Grenoble, où Alain Carignon, jugé pour corruption dans ce genre d'affaire*, tente un retour. Certaines villes, comme Grenoble, se sont battues pour avoir une gestion en régie directe, plus transparente, et sont en train pour certaines de récupérer les provisions trop perçues par les sociétés délégataires. C'est le cas de la communauté urbaine de Bordeaux notamment, qui a récupéré 294 millions d'euros. » Et la présidente d'Anticor de pointer du doigt la législation qui selon elle donne les pleins pouvoirs aux multinationales : « Les élus ont perdu le contrôle, on les oblige à privatiser, c'est insensé du point de vue de l'intérêt général,» souligne encore Séverine Tessier.
* NLDR : l'ex-maire a été condamné pour avoir bénéficié d'avantages matériels offerts, entre 1984 et 1993, par les groupes Merlin et Lyonnaise des eaux dont la filiale commune, la société Cogese, a obtenu en 1989 la délégation du service des eaux de la ville.