
Le nettoyage des lattrines
16% de la population mondiale pour 4% des ressources en eau douce. 250 millions d’habitants qui n’ont pas accès à une source sûre d’eau potable. Des déperditions d’eau pouvant atteindre 60% dans les conduites urbaines et une surexploitation des aquifères (1). Les possibilités d’amélioration des services de l’eau en Inde sont immenses, et sont une opportunité idéale pour les entreprises de ce domaine. La confédération des industries indiennes (CII) estime ainsi que le marché du traitement de l’eau, des eaux usées et des boues en Inde pourrait progresser de 13 à 22,3 milliards de dollars (9,5 à 16,3 milliards d’euros) entre 2005 et 2010.
Toutefois, les freins à la privatisation demeurent importants dans ce pays où 80% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, et n’a donc pas les moyens de payer le traitement de l’eau. C’est ce que souligne un rapport de l’ambassade de France en Inde (2). Les réticences sont donc fortes à voir des compagnies privées gérer les ressources du pays, «d’autant que les mêmes processus ont entraîné une multiplication du prix de l’eau par 3 ou 5 dans certaines grandes métropoles du monde, comme Manille (Philippines) ou Buenos-Aires (Argentine) par exemple». Le rapport note cependant qu’en Inde, des institutions financières telles que la Banque mondiale «font pression» pour privatiser la gestion de l’eau en milieu urbain. Les municipalités privilégient également cette option car la gestion publique de l’eau est déficitaire, et les élus préfèrent ne pas avoir à prendre de décision d’augmentation du tarif par peur de résultats électoraux défavorables.
Malgré ces freins, les groupes français Veolia environnement et Suez ont pénétré le marché indien depuis plusieurs années. «Nous avons commencé en Inde il y a 5 ans et nous avançons très doucement. C’est une position à construire progressivement», affirme ainsi Patrice Fonlladosa, président de Veolia water AMI (Afrique, Moyen-Orient, Inde). La filiale de Veolia environnement s’est notamment engagée dans des partenariats d’assistance technique pour améliorer les services d’eau potable et d’assainissement, avec la municipalité de Chennai (sud-ouest) depuis 2002, et à partir de 2003, avec le groupe indien Tata steel qui gère les services municipaux de Jamshedpur (nord-est).
De son côté, la filiale Degrémont de Suez est présente en Inde depuis 1954, où elle s’est associée avec un groupe indien. Elle a entre autres participé à la conception, la construction et l’exploitation d’une usine de production d’eau potable inaugurée il y a peu à Chennai (3), après celle de Sonia Vihar qui dessert 3,5 millions d’habitants à Delhi. « En Inde, les décisions se font souvent attendre plus que de raison, mais le contrat pour le projet de Sonia Vihar a été obtenu en 6 mois après la remise de l’offre et un an après l’invitation à soumissionner», a indiqué au mois de juin Marc Philippe, directeur Inde de Suez environnement. Il observe sur le terrain que le «concept du partenariat public-privé (PPP) «commence à faire moins peur». Mais selon Seema Arora, responsable environnement de la Confederation of Indian industry (CII), «la résistance vis-à-vis des PPP est immense car, pour la population, cela signifie que l’eau entre dans le domaine privé». Seema Arora a cependant insisté lors de sa venue à Paris en juin sur les opportunités que présente l’Inde pour les entreprises dans le domaine de l’environnement, et notamment de l’eau.
(1) Fiche de synthèse sur le secteur de l’eau en Inde, Mission économique de l’ambassade de France en Inde, juin 2007
(2) Rapport du service scientifique de l’ambassade de France en Inde, «La gestion de l’eau en Inde», Guillaume Talbot, juin 2007
Toutefois, les freins à la privatisation demeurent importants dans ce pays où 80% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, et n’a donc pas les moyens de payer le traitement de l’eau. C’est ce que souligne un rapport de l’ambassade de France en Inde (2). Les réticences sont donc fortes à voir des compagnies privées gérer les ressources du pays, «d’autant que les mêmes processus ont entraîné une multiplication du prix de l’eau par 3 ou 5 dans certaines grandes métropoles du monde, comme Manille (Philippines) ou Buenos-Aires (Argentine) par exemple». Le rapport note cependant qu’en Inde, des institutions financières telles que la Banque mondiale «font pression» pour privatiser la gestion de l’eau en milieu urbain. Les municipalités privilégient également cette option car la gestion publique de l’eau est déficitaire, et les élus préfèrent ne pas avoir à prendre de décision d’augmentation du tarif par peur de résultats électoraux défavorables.
Malgré ces freins, les groupes français Veolia environnement et Suez ont pénétré le marché indien depuis plusieurs années. «Nous avons commencé en Inde il y a 5 ans et nous avançons très doucement. C’est une position à construire progressivement», affirme ainsi Patrice Fonlladosa, président de Veolia water AMI (Afrique, Moyen-Orient, Inde). La filiale de Veolia environnement s’est notamment engagée dans des partenariats d’assistance technique pour améliorer les services d’eau potable et d’assainissement, avec la municipalité de Chennai (sud-ouest) depuis 2002, et à partir de 2003, avec le groupe indien Tata steel qui gère les services municipaux de Jamshedpur (nord-est).
De son côté, la filiale Degrémont de Suez est présente en Inde depuis 1954, où elle s’est associée avec un groupe indien. Elle a entre autres participé à la conception, la construction et l’exploitation d’une usine de production d’eau potable inaugurée il y a peu à Chennai (3), après celle de Sonia Vihar qui dessert 3,5 millions d’habitants à Delhi. « En Inde, les décisions se font souvent attendre plus que de raison, mais le contrat pour le projet de Sonia Vihar a été obtenu en 6 mois après la remise de l’offre et un an après l’invitation à soumissionner», a indiqué au mois de juin Marc Philippe, directeur Inde de Suez environnement. Il observe sur le terrain que le «concept du partenariat public-privé (PPP) «commence à faire moins peur». Mais selon Seema Arora, responsable environnement de la Confederation of Indian industry (CII), «la résistance vis-à-vis des PPP est immense car, pour la population, cela signifie que l’eau entre dans le domaine privé». Seema Arora a cependant insisté lors de sa venue à Paris en juin sur les opportunités que présente l’Inde pour les entreprises dans le domaine de l’environnement, et notamment de l’eau.
(1) Fiche de synthèse sur le secteur de l’eau en Inde, Mission économique de l’ambassade de France en Inde, juin 2007
(2) Rapport du service scientifique de l’ambassade de France en Inde, «La gestion de l’eau en Inde», Guillaume Talbot, juin 2007