Dans une lettre adressée au Commissaire européen au développement...

Un consortium de groupes de la société civile, dirigé par les groupes de campagne néerlandais 'Corporate Europe Observatory' (CEO) et 'Both ENDS', ainsi que l'organisation non gouvernementale (ONG) belge 11.11.11, estime que l'Union européenne doit mettre fin à son obsession de l'expansion du secteur privé et soutenir plutôt des "options viables de fourniture publique de l'eau". ...
Dans une lettre adressée au Commissaire européen au développementet à l'aide humanitaire, Louis Michel, pour coïncider avec la Journée mondiale de l'eau (22 mars), le groupe d'ONG déclare qu'il est préoccupé par la manière dont " L'argent de l'aide et l'influence politique européenne sont en train d'être utilisés pour promouvoir des politiques qui ne marchent pas et dépendent de la fourniture de fonds supplémentaire aux entreprises européennes, plutôt que de satisfaire les besoins de développement réels en matière d'eau et d'hygiène publique".
L'UE a lancé un programme d'équipements pour l'eau de 500 millions d'euros (665 millions de dollars) pour les pays du groupe Afrique, Caraïbes et Pacifique, l'année dernière. La Commission européenne, la branche exécutive de l'UE, estime que le programme marque un "grand tournant" dans la stratégie de développement de l'UE et conduira à des avancées en vue de la réalisation de l'objectif du millénaire pour le développement (OMD) - de réduction de moitié du nombre de personnes n'ayant pas accès à l'eau potable et aux installations sanitaires de base d'ici à 2015.
Dans une lettre adressée au Commissaire européen au développementet à l'aide humanitaire, Louis Michel, pour coïncider avec la Journée mondiale de l'eau (22 mars), le groupe d'ONG déclare qu'il est préoccupé par la manière dont " L'argent de l'aide et l'influence politique européenne sont en train d'être utilisés pour promouvoir des politiques qui ne marchent pas et dépendent de la fourniture de fonds supplémentaire aux entreprises européennes, plutôt que de satisfaire les besoins de développement réels en matière d'eau et d'hygiène publique".
L'UE a lancé un programme d'équipements pour l'eau de 500 millions d'euros (665 millions de dollars) pour les pays du groupe Afrique, Caraïbes et Pacifique, l'année dernière. La Commission européenne, la branche exécutive de l'UE, estime que le programme marque un "grand tournant" dans la stratégie de développement de l'UE et conduira à des avancées en vue de la réalisation de l'objectif du millénaire pour le développement (OMD) - de réduction de moitié du nombre de personnes n'ayant pas accès à l'eau potable et aux installations sanitaires de base d'ici à 2015.
- Environ 1,1 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, et 2,4 milliards de gens aux installations sanitaires.
- A peu près cinq pour cent de l'eau du monde sont gérés par le secteur privé, mais 95 pour cent de cette eau sont gérés par des entreprises européennes.
Mais le groupe d'ONG dit que "la vague de privatisation de l'eau", durant la dernière décennie, s'est "révélée une expérience ratée".
" Des expériences concrètes dans des pays en développement ont montré que des sociétés multinationales d'eau sont mal équipées pour fournir de l'eau potable et abordable aux pauvres. L'investissement du secteur privé n'a pas apporté le financement escompté pour l'eau et les installations sanitaires en faveur des pauvres", ont-elles indiqué dans la lettre.
"Nous croyons qu'en face des expériences de ce qui marche, combiné avec l'échec du secteur privé mondial, le moment est venu de focaliser à nouveau le débat sur l'eau du monde autour de la question clé : comment améliorer et étendre la fourniture publique de l'eau à travers le monde?"
Le groupe note qu'au lieu de développer de nouvelles politiques "basées sur ce qui marche", des gouvernements européens et des institutions financières internationales conçoivent " de nouveaux mécanismes pour attirer le secteur privé dans l'eau et l'hygiène publique, dont divers instruments financiers pour garantir les profits des entreprises".
"Ceci ignore les fondamentaux à la base de l'échec du secteur privé et le fait que des services publics continuent de fournir de l'eau potable à une majorité écrasante de ceux qui ont accès à l'eau dans les pays en développement" , affirme la lettre.
Les ONG lancent un appel à l'UE pour qu'elle apporte un financement sans "conditions politiques flagrantes" et soulignent que le bloc devrait utiliser ses capacités pour influencer d'autres institutions internationales.
"Des services publics européens de l'eau devraient être recrutés pour aider à atteindre les OMD de l'eau à travers des partenariats public-public non lucratifs. Dans des fora internationaux, l'UE doit utiliser son influence pour réorienter les politiques de la Banque
mondiale et d'autres institutions financières internationales afin de mettre fin aux conditions de privatisation liées au soutien financier à ceux qui en demandent".
Olivier Hoedeman, coordonnateur de recherche au CEO déclare que l'appel du groupe est opportun. "Nous écrivons cette lettre maintenant parce qu'il y a eu un grand changement ces dernières années et il est devenu évident que les entreprises privées de fourniture d'eau ne sont pas les gens devant livrer de l'eau abordable aux pauvres", a-t-il dit à IPS.
"Le moment est venu de dire que l'eau publique marche et ravitaille jusqu'à 95 pour cent de la population également dans des pays en développement. Nous devons voir comment le faire fonctionner pour le reste de la population. L'UE devrait réellement être la première à
promouvoir cela pour un certain nombre de raisons - elle est un important donateur et a donc une grande responsabilité. Il y a également beaucoup d'expertise au sein des services publics européens de fourniture d'eau potable et cette expertise doit être mobilisée pour atteindre les OMD", a-t-il ajouté.
Au cours de sa séance de confirmation au Parlement européen en octobre, le commissaire Michel a déclaré que les services publics étaient " déterminants pour la satisfaction des besoins fondamentaux dans les pays en développement" et que les "services essentiels
devraient être dispensés des pressions du marché".
Même si les ONG se réjouissent des commentaires de Michel, elles soutiennent qu'il doit s'y conformer.
"Michel a dit des choses très encourageantes et a bien fait comprendre qu'il ne soutient pas la privatisation en tant que solution à la crise de l'eau, c'est donc une base solide sur laquelle on peut bâtir. Il doit maintenant le dire clairement à son personnel au sein de la commission et nous espérons qu'il donnera une suite à ces déclarations", a indiqué Hoedeman.
Les groupes de la société civile estiment qu'une telle action doit intervenir au cours des 12 prochains mois.
" Nous vous exhortons à assurer que d'ici au prochain Forum mondial sur l'eau au Mexique, en mars 2006, l'UE défendra une approche différente pour l'eau et l'hygiène publique dans les pays en développement", ont-elles indiqué. "En fournissant le soutien financier et politique nécessaire pour des solutions publiques viables, l'UE fera partie de la solution plutôt que du problème".