L’UFC-Que choisir dénonce, dans un rapport cinglant, des prix de l’eau « abusifs » dans les grandes villes françaises.

La palme revient sans conteste au Syndicat des eaux d’Île-de-France (SEDIF), le plus grand de France (1), qui facture son eau 2,5 fois plus cher que ce qu’elle coûte réellement. Viendraient ensuite Lyon (1,7 fois plus cher), Strasbourg et Nantes (1,5) ou encore Paris (1,4) et Lille (1,35).
Outre cette surfacturation, les entreprises ou régies publiques en charge de la gestion de ls’accorderaient des taux de marge net sur le chiffre d’affaires absolument faramineux. Selon l’UFC, ces derniers oscilleraient entre 26 % et 42 %, selon les villes. Voire même 59 % dans le cas du SEDIF ! « Ces marges sont au minimum deux à trois fois supérieures aux taux de marge net des autres secteurs industriels déjà considérés comme profitables », souligne l’association qui cite, à titre de comparaison, le transport routier (4,2 %) et le commerce de gros (18,6 %).
Ces taux de marge apparaissent d’autant moins justifiés que l’activité de distribution et d’assainissement de l’eau ne présente que peu de risque : les contrats sont signés pour une durée de douze à vingt-cinq ans, tandis que la consommation domestique reste stable et peu sensible aux prix. Aucune concurrence à craindre, ni de retournement de marché à affronter... « À l’évidence, conclut l’UFC, s’octroyer 30 % à 40 % de profits sur un contrat garanti de vingt ans ne constitue pas une répartition satisfaisante de la valeur entre l’entreprise de distribution et l’usager domestique. » Pour le moins.
Alors que la situation des villes moyennes est jugée « contrastée » et celle des - petites villes « globalement satisfaisante », les grandes agglomérations urbaines - apparaissent donc, pour l’UFC, comme les « machines à profits » des entreprises de distribution de l’eau et le lieu d’un « fort manque à gagner pour les consommateurs ». Dans le seul cas du SEDIF, qui a perçu 550 millions d’euros de recettes en 2004, l’association évalue le préjudice à plus de 200 millions d’euros annuellement.
L’UFC pointe évidemment du doigt la situation d’oligopole dans laquelle se trouve le marché de l’eau. Une concentration particulièrement prononcée dans les grandes villes où deux entreprises (Veolia-Générale des eaux et Suez-Lyonnaise des eaux) se partagent le gâteau. L’association appelle donc les maires, lors des - renouvellements de contrat, à « envisager sérieusement l’opportunité d’un retour en régie publique ». Cette menace reste, selon l’UFC, « le seul moyen immédiat d’accroître l’intensité de la concurrence ».
(1) Le SEDIF regroupe 144 communes d’Île-de-France et approvisionne plus de 4 millions d’usagers.
Laurent Mouloud
Outre cette surfacturation, les entreprises ou régies publiques en charge de la gestion de ls’accorderaient des taux de marge net sur le chiffre d’affaires absolument faramineux. Selon l’UFC, ces derniers oscilleraient entre 26 % et 42 %, selon les villes. Voire même 59 % dans le cas du SEDIF ! « Ces marges sont au minimum deux à trois fois supérieures aux taux de marge net des autres secteurs industriels déjà considérés comme profitables », souligne l’association qui cite, à titre de comparaison, le transport routier (4,2 %) et le commerce de gros (18,6 %).
Ces taux de marge apparaissent d’autant moins justifiés que l’activité de distribution et d’assainissement de l’eau ne présente que peu de risque : les contrats sont signés pour une durée de douze à vingt-cinq ans, tandis que la consommation domestique reste stable et peu sensible aux prix. Aucune concurrence à craindre, ni de retournement de marché à affronter... « À l’évidence, conclut l’UFC, s’octroyer 30 % à 40 % de profits sur un contrat garanti de vingt ans ne constitue pas une répartition satisfaisante de la valeur entre l’entreprise de distribution et l’usager domestique. » Pour le moins.
Alors que la situation des villes moyennes est jugée « contrastée » et celle des - petites villes « globalement satisfaisante », les grandes agglomérations urbaines - apparaissent donc, pour l’UFC, comme les « machines à profits » des entreprises de distribution de l’eau et le lieu d’un « fort manque à gagner pour les consommateurs ». Dans le seul cas du SEDIF, qui a perçu 550 millions d’euros de recettes en 2004, l’association évalue le préjudice à plus de 200 millions d’euros annuellement.
L’UFC pointe évidemment du doigt la situation d’oligopole dans laquelle se trouve le marché de l’eau. Une concentration particulièrement prononcée dans les grandes villes où deux entreprises (Veolia-Générale des eaux et Suez-Lyonnaise des eaux) se partagent le gâteau. L’association appelle donc les maires, lors des - renouvellements de contrat, à « envisager sérieusement l’opportunité d’un retour en régie publique ». Cette menace reste, selon l’UFC, « le seul moyen immédiat d’accroître l’intensité de la concurrence ».
(1) Le SEDIF regroupe 144 communes d’Île-de-France et approvisionne plus de 4 millions d’usagers.
Laurent Mouloud