Un septième des Espagnols n'assainissent pas ou trop peu leurs eaux usées.

C'est le dur constat que dresse l'Association technologique pour le traitement de l'eau (Atta). Selon cet organisme officiel, 800 agglomérations espagnoles de plus de 2 000 habitants ne possèdent pas de station d'épuration. Ou, si c'est le cas, celles-ci ont une capacité de traitement des eaux usées «très insuffisante».
Montrées du doigt par les autorités comme des «cas spécialement fâcheux», figurent des villes aussi importantes que Vigo ou Ourense (en Galice), Oviedo (aux Asturies), Ubeda et Algésiras (en Andalousie) ou Ibiza (aux Baléares).
Montrées du doigt par les autorités comme des «cas spécialement fâcheux», figurent des villes aussi importantes que Vigo ou Ourense (en Galice), Oviedo (aux Asturies), Ubeda et Algésiras (en Andalousie) ou Ibiza (aux Baléares).
Avertissement.
Pour le ministère de l'Environnement, le problème serait même plus vaste : si l'on inclut les zones dites «sensibles», où les stations d'épuration seraient «incomplètes ou de mauvaise qualité», l'avertissement concerne 288 centres urbains et 25,5 millions d'habitants soit une superficie sur laquelle vivent plus de la moitié des Espagnols.
Rodomontades.
Depuis la directive européenne de 1991, qui oblige les agglomérations à traiter toutes leurs eaux usées, l'Espagne figure parmi les pires élèves. Bruxelles, qui multiplie les rodomontades, a détecté à maints endroits une présence croissante de résidus organiques qui menace l'équilibre environnemental.
Après de longues années de réglementations ignorées par nombre de municipalités, Madrid n'a pu satisfaire le délai fixé en 2006. Si bien qu'aujourd'hui, alors que 18 000 versements d'eaux usées ne sont pas traités à l'échelle nationale, il paraît quasi impossible de respecter le calendrier communautaire obligeant à une «tolérance zéro» d'ici à 2015.
Le gouvernement de José Luis Zapatero a certes prévu d'injecter 17,5 milliards d'euros pour pallier ces carences, mais la plupart des spécialistes se disent pessimistes. D'autant que, souligne l'Agence andalouse de l'eau (AAA), les petites municipalités, ne bénéficiant pas d'aides financières, ne peuvent faire face à de tels frais. «Ce sont des dépenses impopulaires, car le traitement accroît le prix de l'eau», explique un responsable de l'AAA.
La mauvaise volonté des administrations locales n'est pas seule en cause. Depuis 2000, l'Espagne voit construire sur son sol environ 600 000 logements à l'année, soit davantage qu'en France, en Grande-Bretagne et en Allemagne réunis. Une croissance vertigineuse du bâtiment et des travaux publics, due à la fois à l'immigration (4 millions d'étrangers en une décennie), au massif investissement espagnol dans la pierre, et à l'installation de centaines de milliers de Nord-Européens. On compte ici quelque 160 résidences secondaires pour mille habitants, soit deux fois plus que la moyenne communautaire.
Après de longues années de réglementations ignorées par nombre de municipalités, Madrid n'a pu satisfaire le délai fixé en 2006. Si bien qu'aujourd'hui, alors que 18 000 versements d'eaux usées ne sont pas traités à l'échelle nationale, il paraît quasi impossible de respecter le calendrier communautaire obligeant à une «tolérance zéro» d'ici à 2015.
Le gouvernement de José Luis Zapatero a certes prévu d'injecter 17,5 milliards d'euros pour pallier ces carences, mais la plupart des spécialistes se disent pessimistes. D'autant que, souligne l'Agence andalouse de l'eau (AAA), les petites municipalités, ne bénéficiant pas d'aides financières, ne peuvent faire face à de tels frais. «Ce sont des dépenses impopulaires, car le traitement accroît le prix de l'eau», explique un responsable de l'AAA.
La mauvaise volonté des administrations locales n'est pas seule en cause. Depuis 2000, l'Espagne voit construire sur son sol environ 600 000 logements à l'année, soit davantage qu'en France, en Grande-Bretagne et en Allemagne réunis. Une croissance vertigineuse du bâtiment et des travaux publics, due à la fois à l'immigration (4 millions d'étrangers en une décennie), au massif investissement espagnol dans la pierre, et à l'installation de centaines de milliers de Nord-Européens. On compte ici quelque 160 résidences secondaires pour mille habitants, soit deux fois plus que la moyenne communautaire.
Lotissements.
«Il est très difficile de faire face à cette folie urbanistique», dit Angel Cajigas, directeur de l'Atta. D'autant que, dans la plupart des cas surtout sur le littoral , les projets de lotissements ou de «mega-urbanizaciones» sont approuvés par les municipalités sans étude préalable sur l'impact écologique.
Une fois les lotissements édifiés, le constructeur a fait ses valises et, même si Bruxelles y met son nez, les municipalités font valoir qu'elles n'ont pas l'argent pour moderniser et agrandir les stations d'épurations existantes.
Par François MUSSEAU
http://www.liberation.fr/actualite/terre/238285.FR.php
© Libération
Une fois les lotissements édifiés, le constructeur a fait ses valises et, même si Bruxelles y met son nez, les municipalités font valoir qu'elles n'ont pas l'argent pour moderniser et agrandir les stations d'épurations existantes.
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