Sud ouest : Comment avez-vous vécu la victoire de la CUB ?

Patrick Du Fau de la Mothe et Denis Teisseire.
La semaine du 17 novembre dernier a relevé du "triomphe romain". Avec Alain Rousset, le président PS de la CUB dans le rôle du vainqueur sur son char et Bernard Guirkinger, le PDG de la Lyonnaise, dans celui du chef de tribu vaincu, traînant un trésor de 233 millions d'euros. Pour nous qui soutenions cette analyse depuis dix ans, c'est une victoire magistrale.
La semaine du 17 novembre dernier a relevé du "triomphe romain". Avec Alain Rousset, le président PS de la CUB dans le rôle du vainqueur sur son char et Bernard Guirkinger, le PDG de la Lyonnaise, dans celui du chef de tribu vaincu, traînant un trésor de 233 millions d'euros. Pour nous qui soutenions cette analyse depuis dix ans, c'est une victoire magistrale.
A entendre Alain Juppé, cette révision a été rendue possible grâce à lui. C'est sous sa présidence que le principe de révision quinquennale avait été adoptée lors de la première renégociation du contrat en 1997. Qu'en pensez-vous ?
L'avenant de 97 a seulement formalisé un rendez-vous quinquennal de révision du contrat. Une disposition dont dispose en réalité toute collectivité. L'important est ailleurs.
L'audit de service public de 2000 dont disposa Alain Juppé en 1997 avant de renégocier le contrat critiquait déjà les pratiques de la Lyonnaise. Tout y était : taux de rémunération des capitaux anormaux, besoins en fonds de roulement surévalués, coûts des compteurs... Or l'avenant de 1997 n'aura corrigé aucune de ces anomalies, tournant même le dos à l'audit. Notre sentiment est que tout fut fait à l'époque pour renforcer la position de la Lyonnaise.
L'audit de service public de 2000 dont disposa Alain Juppé en 1997 avant de renégocier le contrat critiquait déjà les pratiques de la Lyonnaise. Tout y était : taux de rémunération des capitaux anormaux, besoins en fonds de roulement surévalués, coûts des compteurs... Or l'avenant de 1997 n'aura corrigé aucune de ces anomalies, tournant même le dos à l'audit. Notre sentiment est que tout fut fait à l'époque pour renforcer la position de la Lyonnaise.
Comment différenciez-vous la méthode Juppé de celle de Rousset ?
Entre 1995 et 2004, pas une fois Juppé n'est venue à la rencontre des associations. Quand Alain Rousset est devenu président de la CUB, il nous a consacré quatre heures d'entretien. Un mois plus tard, il recevait un rapport d'audit commandé par Alain Juppé dans la perspective de la deuxième renégation. Un audit suspendu par Juppé durant l'été 2004. Face à cet audit, Alain Rousset a contraint l'administration communautaire à se désavouer. Et il s'est donné les moyens d'accéder à la comptabilité réelle de la Lyonnaise avec la création de l'Inspection Générale des services confiées à Jean-Louis Joecklé.
Quand Alain Juppé est resté devant la porte, Alain Rousset a trouvé le sésame et il est tombé sur le trésor. Si à chaque fois que Juppé part en vacances au Canada, Rousset fait gagner 233 millions d'euros à la CUB, nous allons trouver du monde pour payer des voyages à Alain Juppé.
Quand Alain Juppé est resté devant la porte, Alain Rousset a trouvé le sésame et il est tombé sur le trésor. Si à chaque fois que Juppé part en vacances au Canada, Rousset fait gagner 233 millions d'euros à la CUB, nous allons trouver du monde pour payer des voyages à Alain Juppé.
Vous estimez donc le dossier remis d'aplomb ?
Il faut apprécier ce chiffre de 233 millions. Nous avons toujours estimé le surprofit de la Lyonnaise sur trente ans, le temps du contrat à 430 millions d'euros. Les services d'Alain Rousset nous ont dit avoir le même horizon.
Mais la CUB a considéré qu'en allant à la rupture de contrat, elle aurait à payer 130 millions d'euros de dédit. Un chiffre avec lequel nous ne sommes pas d'accord, mais dont nous prenons acte. 430 milions moins 130 millions de dédit, il en restait donc 300 à récupérer. La CUB en a obtenu 233. Ce n'est pas rien. Mais selon nous, le coût réel pour la Lyonnaise ne sera pas de 233 millions. Le protocole d'accord prévoit qu'à l'échéance de 2021 il restera une dette d'emprunt destinée au financement des branchements en plomb de 32, 3 millions à la charge des usagers.
Par ailleurs la diminution de la redevance versée par la Lyonnaise au titre de l'occupation du domaine public contenue dans le protocole fait économiser 10, 5 millions d'euros à la Lyonnaise sur les quinze contrats qui restent. Ce sont 190 et non 233 millions qu'Alain Rousset a obtenu.
Mais la CUB a considéré qu'en allant à la rupture de contrat, elle aurait à payer 130 millions d'euros de dédit. Un chiffre avec lequel nous ne sommes pas d'accord, mais dont nous prenons acte. 430 milions moins 130 millions de dédit, il en restait donc 300 à récupérer. La CUB en a obtenu 233. Ce n'est pas rien. Mais selon nous, le coût réel pour la Lyonnaise ne sera pas de 233 millions. Le protocole d'accord prévoit qu'à l'échéance de 2021 il restera une dette d'emprunt destinée au financement des branchements en plomb de 32, 3 millions à la charge des usagers.
Par ailleurs la diminution de la redevance versée par la Lyonnaise au titre de l'occupation du domaine public contenue dans le protocole fait économiser 10, 5 millions d'euros à la Lyonnaise sur les quinze contrats qui restent. Ce sont 190 et non 233 millions qu'Alain Rousset a obtenu.
Vous en demandez davantage ?
La mission est accomplie mais seulement 65 % du résultat est atteint. Par rapport à la gestion Juppé, c'st un très bon résultat. Mais on restait au milieu du gué. C'est le résultat du travail d'un homme seul. Au lieu de vouloir tirer la couverture à lui, il aurait dû s'appuyer sur les 119 autres élus communautaires pour obtenir davantage. A quoi sert d'entretenir 120 élus communautaires, s'il suffit d'un homme pour bloquer ou débloquer une telle situation ?
Il est possible d'avoir, en plus de ce qui a été obtenu, une baisse du prix de l'eau de 10 % soit 80 millions de plus. Ce protocole d'accord engage la CUB et la Lyonnaise, mais pas les usagers. Nous attendons de voir ce que feront les autres élus communautaires lors du conseil de décembre au cours duquel sera adopté ou non l'avenant.
Si les élus ne font rien en décembre, ils montreront une nouvelle fois, qu'ils ne servent à rien. Il ont une revanche à prendre. La Lyonnaise est largement discréditée. Nous usagers sommes prêts à repartir devant les tribunaux pour demander davantage sur les trop-perçus par la Lyonnaise.
Aujourd'hui les choses sont transparentes et les dossiers accessibles.
Il est possible d'avoir, en plus de ce qui a été obtenu, une baisse du prix de l'eau de 10 % soit 80 millions de plus. Ce protocole d'accord engage la CUB et la Lyonnaise, mais pas les usagers. Nous attendons de voir ce que feront les autres élus communautaires lors du conseil de décembre au cours duquel sera adopté ou non l'avenant.
Si les élus ne font rien en décembre, ils montreront une nouvelle fois, qu'ils ne servent à rien. Il ont une revanche à prendre. La Lyonnaise est largement discréditée. Nous usagers sommes prêts à repartir devant les tribunaux pour demander davantage sur les trop-perçus par la Lyonnaise.
Aujourd'hui les choses sont transparentes et les dossiers accessibles.