Article de la Presse d'Emilie Côté

«C'est fort, car la question implique le répondant», indique Maïalène Wilkins, chargée de projet de CROP.
Plus de 95% des répondants souhaitent que les gouvernements soient plus sévères envers les industries qui polluent les cours d'eau. Les trois quarts veulent que leur gouvernement serre également la vis aux agriculteurs, même si cela nuirait à l'industrie agro-alimentaire.
S'ils blâment Ottawa et Québec, 60% des répondants affirment que leur municipalité s'occupe assez ou très bien de ses eaux usées. À Montréal, où seule l'usine de traitement de Rivières-des-Prairies rejette chaque jour 2,5 millions de litres d'eau non traitée dans le fleuve, le taux de satisfaction est plutôt de 48%.
«Ils estiment que les industries polluent beaucoup et que les villes font leur effort, indique Frédéric Lasserre, directeur de l'Observatoire de recherches internationales sur l'eau (ORIE). Les gens disent que c'est au gouvernement de légiférer et de s'assurer que les règlements soient appliqués.»
Selon Martine Ouellet, vice-présidente de la coalition Eau secours, le sondage démontre «à quel point la population est sensibilisée aux enjeux liés à l'eau.»
Il ne se passe rien, dit Eau Secours
Mme Ouellet regrette que la Politique nationale de l'eau, adoptée il y a cinq ans, n'ait jamais rempli son mandat. «C'est une bonne politique, mais elle n'est pas appliquée. Il ne se passe rien.»
«La politique est sur la glace», opine le géographe Frédéric Lasserre. Québec a défini 33 bassins versants prioritaires, «ce qui représente une faible partie du territoire». Le comité de chaque bassin a 65 000 $, «y compris les salaires», précise-t-il.
«Les membres des comités doivent réunir tous les acteurs de la demande (les usagers, les municipalités, les industries, les agriculteurs). Mais ils n'ont pas de pouvoir. Ça revient donc au bon vouloir des acteurs», fait valoir M.Lasserre.
«La politique a été vidée de sa substance. Au départ, il devait y avoir un système de taxation selon le principe du pollueur-payeur, explique-t-il. La politique n'a pas été abolie, mais on la laisse aller avec peu de moyens.»
Selon Eau secours, la nouvelle ministre de l'Environnement a consacré la majeure partie de ses efforts aux algues bleues depuis le début de son mandat. «Il y a un manque de volonté», croit Martine Ouellet.
Le 22 septembre dernier, le premier ministre Jean Charest a annoncé 35 mesures pour contrer la prolifération des cyanobactéries dans la province. Le budget: 195 millions. En même temps, Québec a annoncé son intention d'adopter un règlement qui interdira l'utilisation de détergents phosphatés.
«Pour un truc aussi simple, ça prend encore du temps», conclut Mme Ouellet.
La ministre Beauchamp devait réagir à notre sondage hier, mais elle a préféré le faire aujourd'hui.
Plus de 95% des répondants souhaitent que les gouvernements soient plus sévères envers les industries qui polluent les cours d'eau. Les trois quarts veulent que leur gouvernement serre également la vis aux agriculteurs, même si cela nuirait à l'industrie agro-alimentaire.
S'ils blâment Ottawa et Québec, 60% des répondants affirment que leur municipalité s'occupe assez ou très bien de ses eaux usées. À Montréal, où seule l'usine de traitement de Rivières-des-Prairies rejette chaque jour 2,5 millions de litres d'eau non traitée dans le fleuve, le taux de satisfaction est plutôt de 48%.
«Ils estiment que les industries polluent beaucoup et que les villes font leur effort, indique Frédéric Lasserre, directeur de l'Observatoire de recherches internationales sur l'eau (ORIE). Les gens disent que c'est au gouvernement de légiférer et de s'assurer que les règlements soient appliqués.»
Selon Martine Ouellet, vice-présidente de la coalition Eau secours, le sondage démontre «à quel point la population est sensibilisée aux enjeux liés à l'eau.»
Il ne se passe rien, dit Eau Secours
Mme Ouellet regrette que la Politique nationale de l'eau, adoptée il y a cinq ans, n'ait jamais rempli son mandat. «C'est une bonne politique, mais elle n'est pas appliquée. Il ne se passe rien.»
«La politique est sur la glace», opine le géographe Frédéric Lasserre. Québec a défini 33 bassins versants prioritaires, «ce qui représente une faible partie du territoire». Le comité de chaque bassin a 65 000 $, «y compris les salaires», précise-t-il.
«Les membres des comités doivent réunir tous les acteurs de la demande (les usagers, les municipalités, les industries, les agriculteurs). Mais ils n'ont pas de pouvoir. Ça revient donc au bon vouloir des acteurs», fait valoir M.Lasserre.
«La politique a été vidée de sa substance. Au départ, il devait y avoir un système de taxation selon le principe du pollueur-payeur, explique-t-il. La politique n'a pas été abolie, mais on la laisse aller avec peu de moyens.»
Selon Eau secours, la nouvelle ministre de l'Environnement a consacré la majeure partie de ses efforts aux algues bleues depuis le début de son mandat. «Il y a un manque de volonté», croit Martine Ouellet.
Le 22 septembre dernier, le premier ministre Jean Charest a annoncé 35 mesures pour contrer la prolifération des cyanobactéries dans la province. Le budget: 195 millions. En même temps, Québec a annoncé son intention d'adopter un règlement qui interdira l'utilisation de détergents phosphatés.
«Pour un truc aussi simple, ça prend encore du temps», conclut Mme Ouellet.
La ministre Beauchamp devait réagir à notre sondage hier, mais elle a préféré le faire aujourd'hui.