« Sacraliser l’eau »

« Clermont, est encore à l’abri de la pénurie d’eau potable, ici c’est facile de tourner
le robinet », souligne le maire Serge Godard. Mais l’eau n’est pas une ressource renouvelable :« La même eau que nous buvons aujourd’hui était bue par les dinosaures il y a 65 millions d’années », précise Philippe Boucheix de l’Université d’Auvergne.
Jean-Pierre Wauquier qui organise le festival H2O avec lui ajoute : « Nous ne faisons qu’emprunter l’eau à notre environnement, donc nous nous devons de la restituer intacte aux autres espèces vivantes ». De là vient l’idée de « sacraliser l’eau ».
En pratique, pour Danielle Mitterrand « il faut arrêter un système qui, pour dégager des profits inconsidérés, met toute la planète en danger » . Selon elle, ici et ailleurs, « la mayonnaise est en train de prendre : les richesses humaines sont si fortes sur le terrain que les initiatives locales fonctionnent » . Elle en est convaincue : « Les peuples ont le pouvoir, vous avez le pouvoir ! Maintenant, il faut travailler ensemble ».
FESTIVAL H2O
Les partisans d’un nouveau modèle pour l’eau lancent le débat
QUESTIONS À Danielle Mitterrand
En 1986, elle crée la fondation France Libertés. Elle est aujourd’hui présidente d’honneur du Contrat Mondial de l’Eau.
A l’occasion du festival H2O, Danielle Mitterrand nous explique son engagement.
Pourquoi avez-vous décidé de vous s’engager sur la question de l’eau ?
Il y a dix ans , j’ai lu lemanifeste sur l’eau lancé par Riccardo Petrella. Il fallait s’engager, sur la base des constats effectués partout dans lemonde. Jeme suis rendu compte
que l’accès à l’eau potable était un droit essentiel. Je ne savais pas que je pouvais être une actrice pour l’eau avant de m’engager. Aujourd’hui, il n’y a plus de fatalité, on ne peut
plus dire « c’est comme ça ».Mes mots d’ordre sont « urgence et résistance ».
Aujourd’hui, où en est votre combat et quels sont vos objectifs ?
En 1992 , lors du sommet des chefs d’Etat, l’accès à l’eau en l’an 2000 était promis au monde entier. Aujourd’hui, 1,5milliard d’humains n’a toujours pas accès à l’eau potable.
Pourtant des plans existent : selon l’Unesco, avec 1.000milliards de dollars, tous les hommes de la planète pourraient avoir accès à l’eau potable enmoins de 12 ans.
Nous soutenons donc plus que jamais la campagne du prélèvement d’1 %sur le budget de l’armement pouramener l’eau partout où elle est attendue. Nous soutenons aussi la proposition de 40 litres d’eau gratuits par jour et par personne qui donnera à la population qui n’a pas les moyens d’acheter l’eau potable en bouteille, la possibilité de vivre, de se laver et d’entreprendre pour participer à la construction dumonde auquel tous aspirent.
Qu’est ce qui vous fait penser qu’un nouveau monde se dessine pour demain ?
Toutes les campagnes de sensibilisation font prendre conscience à l’opinion publique qu’elle a le pouvoir d’infléchir la politique des gouvernements.On a l’exemple des
résistances boliviennes, argentines, uruguayennes. C’est déjà un certain chemin parcouru. Il y a une prise de conscience. A Porto Alegre, je me suis rendu compte que les actions étaient portées par des citoyens de base qui pensaient à une autre façon de vivre. Bien sûr, voir un mouvement pacifiste de gens qui veulent simplement vivre dignement, ça déstabilise les institutions en place.
Mais aujourd’hui on ne peut plus penser la politique au sommet car en pratique elle se fait sur le terrain. Un milliard et demi de personnes sont encore privées d’eau potable. Les invités du festival ont lancé un appel à la citoyenneté de chacun.
le robinet », souligne le maire Serge Godard. Mais l’eau n’est pas une ressource renouvelable :« La même eau que nous buvons aujourd’hui était bue par les dinosaures il y a 65 millions d’années », précise Philippe Boucheix de l’Université d’Auvergne.
Jean-Pierre Wauquier qui organise le festival H2O avec lui ajoute : « Nous ne faisons qu’emprunter l’eau à notre environnement, donc nous nous devons de la restituer intacte aux autres espèces vivantes ». De là vient l’idée de « sacraliser l’eau ».
En pratique, pour Danielle Mitterrand « il faut arrêter un système qui, pour dégager des profits inconsidérés, met toute la planète en danger » . Selon elle, ici et ailleurs, « la mayonnaise est en train de prendre : les richesses humaines sont si fortes sur le terrain que les initiatives locales fonctionnent » . Elle en est convaincue : « Les peuples ont le pouvoir, vous avez le pouvoir ! Maintenant, il faut travailler ensemble ».
FESTIVAL H2O
Les partisans d’un nouveau modèle pour l’eau lancent le débat
QUESTIONS À Danielle Mitterrand
En 1986, elle crée la fondation France Libertés. Elle est aujourd’hui présidente d’honneur du Contrat Mondial de l’Eau.
A l’occasion du festival H2O, Danielle Mitterrand nous explique son engagement.
Pourquoi avez-vous décidé de vous s’engager sur la question de l’eau ?
Il y a dix ans , j’ai lu lemanifeste sur l’eau lancé par Riccardo Petrella. Il fallait s’engager, sur la base des constats effectués partout dans lemonde. Jeme suis rendu compte
que l’accès à l’eau potable était un droit essentiel. Je ne savais pas que je pouvais être une actrice pour l’eau avant de m’engager. Aujourd’hui, il n’y a plus de fatalité, on ne peut
plus dire « c’est comme ça ».Mes mots d’ordre sont « urgence et résistance ».
Aujourd’hui, où en est votre combat et quels sont vos objectifs ?
En 1992 , lors du sommet des chefs d’Etat, l’accès à l’eau en l’an 2000 était promis au monde entier. Aujourd’hui, 1,5milliard d’humains n’a toujours pas accès à l’eau potable.
Pourtant des plans existent : selon l’Unesco, avec 1.000milliards de dollars, tous les hommes de la planète pourraient avoir accès à l’eau potable enmoins de 12 ans.
Nous soutenons donc plus que jamais la campagne du prélèvement d’1 %sur le budget de l’armement pouramener l’eau partout où elle est attendue. Nous soutenons aussi la proposition de 40 litres d’eau gratuits par jour et par personne qui donnera à la population qui n’a pas les moyens d’acheter l’eau potable en bouteille, la possibilité de vivre, de se laver et d’entreprendre pour participer à la construction dumonde auquel tous aspirent.
Qu’est ce qui vous fait penser qu’un nouveau monde se dessine pour demain ?
Toutes les campagnes de sensibilisation font prendre conscience à l’opinion publique qu’elle a le pouvoir d’infléchir la politique des gouvernements.On a l’exemple des
résistances boliviennes, argentines, uruguayennes. C’est déjà un certain chemin parcouru. Il y a une prise de conscience. A Porto Alegre, je me suis rendu compte que les actions étaient portées par des citoyens de base qui pensaient à une autre façon de vivre. Bien sûr, voir un mouvement pacifiste de gens qui veulent simplement vivre dignement, ça déstabilise les institutions en place.
Mais aujourd’hui on ne peut plus penser la politique au sommet car en pratique elle se fait sur le terrain. Un milliard et demi de personnes sont encore privées d’eau potable. Les invités du festival ont lancé un appel à la citoyenneté de chacun.