
L'eau potable et le défi de l'urbanisation au Maroc
L'es problèmes de l'eau potable au Maroc restent parmi les questions les plus préoccupantes du développement durable au nombre desquelles il convient de citer non seulement la disponibilité des ressources en eau et les caractéristiques ainsi que la vulnérabilité de l'environnement mais aussi les problèmes démographiques, juridiques, administratifs, politiques et de comportement.
Dans un contexte où les conditions naturelles rendent particulièrement difficile l'alimentation en eau des villes et centres urbains et vu la politique d'adduction à partir des gros ouvrages hydrauliques, une grande partie de la population urbaine se trouve aujourd'hui à l'abri de la pénurie.
Le volume de l'eau distribuée dans les villes est passé de 260 millions de m3 en 1972 à 780 en 1992. Il est passé à 800m3 aujourd'hui en dépit de l'amélioration de la dotation nette par habitant qui devient supérieur à 100l/j/hab. dans les principales grandes villes grâce à l'évolution du taux de branchement qui a passé de 62 % en 1981 à 83 % en 1998. Le rythme de l'urbanisation rapide et les changements dans les modes de vie des citadins conduisent à une demande croissante en eau potable. La montée des besoins de cette dernière reste une des contraintes majeures des politiques de développement et de gestion au Maroc.
Par ailleurs, les systèmes de distribution sont en train de devenir non seulement inadéquats, mais également obsolètes, ils nécessitent de plus en plus de réparations alors que l'on dispose de moins en moins de fond pour agir, résultat : il y a des fuites partout dans les systèmes, ce qui augmente la consommation d'eau, les ruptures de conduites et les pertes d'eau subséquentes sont monnaie courante, d'où fréquentes chutes de pression et du même coup, augmentation du risque de contamination.
Or les deux tiers des réseaux ont cependant plus de trente ans et nécessitent d'importants investissements ; la diminution des pertes qui pourrait en résulter s'élèverait à 120 millions de m3, la perte de l'eau à Casablanca, principalement en raison du mauvais entretien et a un degré moindre, à cause des branchements illégaux. Face à cette situation, une course aux équipements et à l'amélioration du mode de gestion de service est entreprise par les autorités concernées et par les sociétés délégatrices.
La mise en place d'un programme sur six années en vue d'augmenter la rentabilité des réseaux à 80 % pour doter les villes marocaines des moyens qu'elles méritent. Les interventions seront principalement centrées sur Casablanca, Rabat-Salé, Fès, Tanger, Tétouan … et les centres relevant de l'ONEP, ce qui devrait permettre de réduire de 69 % des pertes d'eau de l'ensemble du réseau. Ceci étant le retard et bien remarqué.
En amont les vieux réservoirs sont également en train de se détériorer, leur capacité de retenue est en train de diminuer à cause de l'envasement. Les bassins hydrographiques sont envahis par des populations urbaine et rurales et les activités industrielles incontrôlées produit des changements tant dans le régime hydrologique que dans la qualité de l'eau.
Les nouveaux réservoirs seront beaucoup plus chers à construire que les anciens.
Il faudra ériger de nouveaux barrages dans des bassins qui ne sont pas touchés par la croissance urbaine et qui sont souvent bien éloignés des populations qui utiliseront cette eau. Cependant la satisfaction de la demande de la ville marocaine pose des problèmes, techniques et financiers redoutables et l'avenir semble menaçant car la croissance démographique et urbaine est loin d'être freinée.
Le caractère fondamental de l'eau pour la survie au quotidien et l'absence de substituts oblige souvent des populations non branchées aux réseaux dans les quartiers périphériques à un déplacement quotidien à la recherche des bornes-fontaines, se trouvant parfois dans des points éloignés.
Le coût de l'eau est plus élevé dans ces zones mal desservies, à faible consommation et à faibles revenus que dans les quartiers prospérés ou le niveau de gaspillage de l'eau est plus élevé.
Selon les rapports du débat national sur l'aménagement du territoire, le problème de l'urbanisation provoque des besoins en eau potable très importants dans les villes et les centres urbains qui dépassent la capacité de réponse des autorités et les ressources disponibles face à une urbanisation démesurée dont les causes sont multiples ainsi que pour les exigences de la promotion du tourisme, secteur qui consomme des quantités énormes des eaux mobilisables au détriment de la consommation ménagère.
Malheureusement les initiatives entreprises par la société civile dans le domaine de l'approvisionnement en eau dans les quartiers périphériques ne trouvent pas de l'encouragement de la part de l'Etat et des collectivités locales, toujours les mêmes justifications que les trésors publics sont à sec.
Bien que la croissance de l'urbanisation des villes soit rapide et couvre des surfaces considérables qui excèdent parfois les capacités des ressources en eau dont elles disposaient à l'origine. Faut-il s'inquiéter de la disponibilité de l'eau pendant que l'accès équitable à l'eau potable est une des composantes essentielles de la réduction de la pauvreté, de la santé et du développement durable? Comment appréhende-t-on la réalité de l'approvisionnement en eau dans les quartiers précaires ? Comment lutter contre le gaspillage marqué par l'utilisation parcimonieuse de l'eau des bornes fontaines ?
La qualité de l'eau resta aussi une autre variable qui exige un traitement spécifique parce que une eau avant qu'elle sera potable, elle contient parfois de fortes concentrations de sédiments en suspension (argiles, limons et sables …).
Le coût du traitement pour la rendre potable peu alors être très élevé.
L'absence de sanitaire et du système d'assainissement dans une proportion aussi importante des zones urbaines est l'une des causes de la dégradation des cours d'eau, des canaux et des eaux souterraines.
C'est une véritable menace à la santé humaine, l'eau polluée offre un milieu de reproduction idéal pour les moustiques et les rats tout en étant une source potentielle de propagation des maladies.
La gestion de la pénurie et la satisfaction de la demande urbaine constituent l'une des variables clés de tout régime d'approvisionnement et politique hydraulique, la réduction de la demande peut apporter une solution à court ou à moyen terme à la pénurie d'eau, mais cela nécessite la définition des stratégies à long terme pour la gestion de l'eau potable des villes et de centres urbains au Maroc, les moyens adoptés pour la maîtrise de la demande et de la consommation à travers la solution de la tarification restent encore discutable car ils touchent toutes les catégories socioprofessionnelles sans faire des distinctions entre celui qui pauvre et celui qui riche mais par contre l'encouragement de l'usage des appareils qui économisent l'eau peut améliorer la situation de façon appréciable, ainsi que pour les compagnes de sensibilisation de la population par l'utilisation des moyens d'information et de communication.
Aussi quelles que soient les conditions organisationnelles choisies par l'Etat et les autorités locales, l'eau reste un service d'intérêt générale qui exige une nouvelle forme de gestion, parmi d'autres qui sont mises en avant dans la littérature de la gouvernance urbaine, concept couramment utilisé pour qualifier l'évolution de la gestion, du fonctionnement et de réglementation qui gouvernent les villes et les centres urbaines au Maroc.
Driss Jamal
Doctorant en Géographie : eau et urbanisation
Université Hassan II – Mohammedia
Driss Jamal * |
L'es problèmes de l'eau potable au Maroc restent parmi les questions les plus préoccupantes du développement durable au nombre desquelles il convient de citer non seulement la disponibilité des ressources en eau et les caractéristiques ainsi que la vulnérabilité de l'environnement mais aussi les problèmes démographiques, juridiques, administratifs, politiques et de comportement.
Dans un contexte où les conditions naturelles rendent particulièrement difficile l'alimentation en eau des villes et centres urbains et vu la politique d'adduction à partir des gros ouvrages hydrauliques, une grande partie de la population urbaine se trouve aujourd'hui à l'abri de la pénurie.
Le volume de l'eau distribuée dans les villes est passé de 260 millions de m3 en 1972 à 780 en 1992. Il est passé à 800m3 aujourd'hui en dépit de l'amélioration de la dotation nette par habitant qui devient supérieur à 100l/j/hab. dans les principales grandes villes grâce à l'évolution du taux de branchement qui a passé de 62 % en 1981 à 83 % en 1998. Le rythme de l'urbanisation rapide et les changements dans les modes de vie des citadins conduisent à une demande croissante en eau potable. La montée des besoins de cette dernière reste une des contraintes majeures des politiques de développement et de gestion au Maroc.
Par ailleurs, les systèmes de distribution sont en train de devenir non seulement inadéquats, mais également obsolètes, ils nécessitent de plus en plus de réparations alors que l'on dispose de moins en moins de fond pour agir, résultat : il y a des fuites partout dans les systèmes, ce qui augmente la consommation d'eau, les ruptures de conduites et les pertes d'eau subséquentes sont monnaie courante, d'où fréquentes chutes de pression et du même coup, augmentation du risque de contamination.
Or les deux tiers des réseaux ont cependant plus de trente ans et nécessitent d'importants investissements ; la diminution des pertes qui pourrait en résulter s'élèverait à 120 millions de m3, la perte de l'eau à Casablanca, principalement en raison du mauvais entretien et a un degré moindre, à cause des branchements illégaux. Face à cette situation, une course aux équipements et à l'amélioration du mode de gestion de service est entreprise par les autorités concernées et par les sociétés délégatrices.
La mise en place d'un programme sur six années en vue d'augmenter la rentabilité des réseaux à 80 % pour doter les villes marocaines des moyens qu'elles méritent. Les interventions seront principalement centrées sur Casablanca, Rabat-Salé, Fès, Tanger, Tétouan … et les centres relevant de l'ONEP, ce qui devrait permettre de réduire de 69 % des pertes d'eau de l'ensemble du réseau. Ceci étant le retard et bien remarqué.
En amont les vieux réservoirs sont également en train de se détériorer, leur capacité de retenue est en train de diminuer à cause de l'envasement. Les bassins hydrographiques sont envahis par des populations urbaine et rurales et les activités industrielles incontrôlées produit des changements tant dans le régime hydrologique que dans la qualité de l'eau.
Les nouveaux réservoirs seront beaucoup plus chers à construire que les anciens.
Il faudra ériger de nouveaux barrages dans des bassins qui ne sont pas touchés par la croissance urbaine et qui sont souvent bien éloignés des populations qui utiliseront cette eau. Cependant la satisfaction de la demande de la ville marocaine pose des problèmes, techniques et financiers redoutables et l'avenir semble menaçant car la croissance démographique et urbaine est loin d'être freinée.
Le caractère fondamental de l'eau pour la survie au quotidien et l'absence de substituts oblige souvent des populations non branchées aux réseaux dans les quartiers périphériques à un déplacement quotidien à la recherche des bornes-fontaines, se trouvant parfois dans des points éloignés.
Le coût de l'eau est plus élevé dans ces zones mal desservies, à faible consommation et à faibles revenus que dans les quartiers prospérés ou le niveau de gaspillage de l'eau est plus élevé.
Selon les rapports du débat national sur l'aménagement du territoire, le problème de l'urbanisation provoque des besoins en eau potable très importants dans les villes et les centres urbains qui dépassent la capacité de réponse des autorités et les ressources disponibles face à une urbanisation démesurée dont les causes sont multiples ainsi que pour les exigences de la promotion du tourisme, secteur qui consomme des quantités énormes des eaux mobilisables au détriment de la consommation ménagère.
Malheureusement les initiatives entreprises par la société civile dans le domaine de l'approvisionnement en eau dans les quartiers périphériques ne trouvent pas de l'encouragement de la part de l'Etat et des collectivités locales, toujours les mêmes justifications que les trésors publics sont à sec.
Bien que la croissance de l'urbanisation des villes soit rapide et couvre des surfaces considérables qui excèdent parfois les capacités des ressources en eau dont elles disposaient à l'origine. Faut-il s'inquiéter de la disponibilité de l'eau pendant que l'accès équitable à l'eau potable est une des composantes essentielles de la réduction de la pauvreté, de la santé et du développement durable? Comment appréhende-t-on la réalité de l'approvisionnement en eau dans les quartiers précaires ? Comment lutter contre le gaspillage marqué par l'utilisation parcimonieuse de l'eau des bornes fontaines ?
La qualité de l'eau resta aussi une autre variable qui exige un traitement spécifique parce que une eau avant qu'elle sera potable, elle contient parfois de fortes concentrations de sédiments en suspension (argiles, limons et sables …).
Le coût du traitement pour la rendre potable peu alors être très élevé.
L'absence de sanitaire et du système d'assainissement dans une proportion aussi importante des zones urbaines est l'une des causes de la dégradation des cours d'eau, des canaux et des eaux souterraines.
C'est une véritable menace à la santé humaine, l'eau polluée offre un milieu de reproduction idéal pour les moustiques et les rats tout en étant une source potentielle de propagation des maladies.
La gestion de la pénurie et la satisfaction de la demande urbaine constituent l'une des variables clés de tout régime d'approvisionnement et politique hydraulique, la réduction de la demande peut apporter une solution à court ou à moyen terme à la pénurie d'eau, mais cela nécessite la définition des stratégies à long terme pour la gestion de l'eau potable des villes et de centres urbains au Maroc, les moyens adoptés pour la maîtrise de la demande et de la consommation à travers la solution de la tarification restent encore discutable car ils touchent toutes les catégories socioprofessionnelles sans faire des distinctions entre celui qui pauvre et celui qui riche mais par contre l'encouragement de l'usage des appareils qui économisent l'eau peut améliorer la situation de façon appréciable, ainsi que pour les compagnes de sensibilisation de la population par l'utilisation des moyens d'information et de communication.
Aussi quelles que soient les conditions organisationnelles choisies par l'Etat et les autorités locales, l'eau reste un service d'intérêt générale qui exige une nouvelle forme de gestion, parmi d'autres qui sont mises en avant dans la littérature de la gouvernance urbaine, concept couramment utilisé pour qualifier l'évolution de la gestion, du fonctionnement et de réglementation qui gouvernent les villes et les centres urbaines au Maroc.
Driss Jamal
Doctorant en Géographie : eau et urbanisation
Université Hassan II – Mohammedia
Driss Jamal * |