
ce soir, les élus diront s'ils sont pour le maintien d'un opérateur privé. Un vote qui intervient alors que le tribunal administratif vient d'être saisi par Agur, société qui estime avoir été injustement écartée du marché. Pour les partisans d'une régie, qui manifestaient en novembre dernier devant la mairie, l'intervention de la justice est suivie avec intérêt. Photo : Archives.
La décision du tribunal est tombée hier. La ville doit différer la signature de son contrat pour le marché de l'eau potable, le temps que l'affaire soit jugée sur le fond.
La ville de La Roche-sur-Yon ne peut pas signer de nouveau contrat avec l'entreprise qui obtiendra le marché de l'exploitation de l'eau potable. En tout cas, pas tout de suite. Saisi par Agur (1), société du sud-ouest candidate au marché de l'eau, le tribunal administratif vient de demander à la ville « de différer la signature du contrat de délégation de service public de production, transport, sécurité, stockage et distribution de l'eau potable de la commune ».
Bref, le tribunal demande à la ville de ne surtout pas se presser pour signer le nouveau contrat (l'actuel arrive à échéance en juin 2009), dans l'attente d'un jugement sur le fond.
Du côté de Bayonne, où se trouve le siège d'Agur, on ne se réjouit pas de la décision du tribunal, « mais on l'espérait », commente Hervé Bouhineau, directeur commercial. Sans faire de procès d'intention à la ville, la société Agur estime en effet avoir été « injustement écartée de la procédure ». « On ne jette la pierre à personne », poursuit Hervé Bouhineau, histoire de ne pas « insulter » l'avenir dans une démarche commerciale qui démarre de la plus mauvaise des manières. « C'est toujours dommage d'en arriver là, ajoute-t-il, mais nous n'avions pas d'autres alternatives. »
« Ça ne change rien à l'ordre du jour »
L'enjeu pour Agur ? « Qu'on nous laisse une chance de faire une offre compétitive ». Car la société, qui se prévaut « d'une solide expérience dans le marché de l'eau », estime pouvoir faire jeu égal avec les majors de l'eau et proposer aux Yonnais une eau à moindre coût. La Facture d'eau est imbuvable, association qui défend depuis longtemps le principe d'une remunicipalisation de l'eau (à travers un passage en régie) se prend à espérer que tout n'est peut-être pas joué. Sans se faire des montagnes d'illusions.
Pour Armand Reboux, président de La Facture, le plus surprenant dans cette affaire reste la mise à l'écart d'Agur. « En écartant ce type de PME, on prend le risque de se retrouver avec des multinationales entre elles. Et on sait bien les dangers d'entente qui peuvent exister. »
Côté élus, pas de commentaires. « La société Agur fait un référé parce qu'elle estime avoir été écartée, explique-t-on dans les services, c'est son droit, mais ça ne change rien à l'ordre du jour du conseil municipal. La délibération portant sur le renouvellement de la délégation de service public est maintenue. »
« Ce type de procédures contre la ville se produit de temps en temps, ajoute-t-on à la ville, et dans 95 % des cas, les recours sont écartés. » Reste 5 %.
Philippe ECALLE.
(1) Aquitaine gestion urbaine et rurale, groupe Etchart, 1 000 salariés, 200 millions d'euros de chiffre d'affaires.
La décision du tribunal est tombée hier. La ville doit différer la signature de son contrat pour le marché de l'eau potable, le temps que l'affaire soit jugée sur le fond.
La ville de La Roche-sur-Yon ne peut pas signer de nouveau contrat avec l'entreprise qui obtiendra le marché de l'exploitation de l'eau potable. En tout cas, pas tout de suite. Saisi par Agur (1), société du sud-ouest candidate au marché de l'eau, le tribunal administratif vient de demander à la ville « de différer la signature du contrat de délégation de service public de production, transport, sécurité, stockage et distribution de l'eau potable de la commune ».
Bref, le tribunal demande à la ville de ne surtout pas se presser pour signer le nouveau contrat (l'actuel arrive à échéance en juin 2009), dans l'attente d'un jugement sur le fond.
Du côté de Bayonne, où se trouve le siège d'Agur, on ne se réjouit pas de la décision du tribunal, « mais on l'espérait », commente Hervé Bouhineau, directeur commercial. Sans faire de procès d'intention à la ville, la société Agur estime en effet avoir été « injustement écartée de la procédure ». « On ne jette la pierre à personne », poursuit Hervé Bouhineau, histoire de ne pas « insulter » l'avenir dans une démarche commerciale qui démarre de la plus mauvaise des manières. « C'est toujours dommage d'en arriver là, ajoute-t-il, mais nous n'avions pas d'autres alternatives. »
« Ça ne change rien à l'ordre du jour »
L'enjeu pour Agur ? « Qu'on nous laisse une chance de faire une offre compétitive ». Car la société, qui se prévaut « d'une solide expérience dans le marché de l'eau », estime pouvoir faire jeu égal avec les majors de l'eau et proposer aux Yonnais une eau à moindre coût. La Facture d'eau est imbuvable, association qui défend depuis longtemps le principe d'une remunicipalisation de l'eau (à travers un passage en régie) se prend à espérer que tout n'est peut-être pas joué. Sans se faire des montagnes d'illusions.
Pour Armand Reboux, président de La Facture, le plus surprenant dans cette affaire reste la mise à l'écart d'Agur. « En écartant ce type de PME, on prend le risque de se retrouver avec des multinationales entre elles. Et on sait bien les dangers d'entente qui peuvent exister. »
Côté élus, pas de commentaires. « La société Agur fait un référé parce qu'elle estime avoir été écartée, explique-t-on dans les services, c'est son droit, mais ça ne change rien à l'ordre du jour du conseil municipal. La délibération portant sur le renouvellement de la délégation de service public est maintenue. »
« Ce type de procédures contre la ville se produit de temps en temps, ajoute-t-on à la ville, et dans 95 % des cas, les recours sont écartés. » Reste 5 %.
Philippe ECALLE.
(1) Aquitaine gestion urbaine et rurale, groupe Etchart, 1 000 salariés, 200 millions d'euros de chiffre d'affaires.