
Christophe Mongermont
Le Télégramm.com
« En 1997, je suis allé négocier au siège à Paris et à la fin, on m’a emmené dans un bureau et on m’a versé 1.500 F en liquide, cinq fois plus que les frais engagés du déplacement, et sans justificatif » , raconte-t-il.
Ce syndicaliste breton est entré en 1984 à Rennes comme comptable à la Générale des Eaux, entreprise devenue Vivendi en 1998 sous la direction de Jean-Marie Messier, puis passée dans le giron de Veolia en 2003. Il affirme qu’un « système avait été mis en place par Messier mais qui a perduré sous Henri Proglio ( P-DG de Veolia Environnement, NDLR ), pour rémunérer en liquide quasiment tous les représentants du personnel de province qui négocient à Paris ». Contacté, Veolia Eau ne pouvait pas répondre dans l’immédiat. « Il n’ y a pas de note de frais sans bordereau nominatif, comme dans toutes les entreprises », a-t-on toutefois souligné au service de presse. Jean-Marie Messier a fait savoir qu’ il n’était pas joignable.
Des heures supplémentaires fictives ?
« Il y a eu d’abord toute une bagarre pour dénoncer ce système qui se cumulait avec des milliers d ’ heures supplémentaires fictives payées à des représentants syndicaux », ajoute Christophe Mongermont. « À la deuxième réunion, je me suis fait presque plus agresser par les autres syndicats que par la direction ». À la même époque, selon lui, sa direction régionale lui propose « des pages de publicité dans les journaux syndicaux » : « 600.000 F la page, dit-il, en échange de lever le pied au niveau syndical ».
L’idée l’effleure alors brièvement d’en « informer la police pour les prendre sur le fait », mais un avocat le lui déconseille, lui expliquant qu’il risquerait, certes de faire tomber des têtes, mais de le payer ensuite toute sa carrière et d’être mis à la porte. Christophe Mongermont sera licencié en 2004 sur autorisation du directeur général du Travail, intervenant en délégation de Gérard Larcher, alors ministre délégué au Travail. Entre-temps, l’entreprise lui fait des propositions qu’il refuse systématiquement.
Payé pour partir ?
La première fois, il vient d’être élu en 1998 à la tête de l’Union départementale FO d’Ille-et-Vilaine : « M. Messier me propose un détachement à temps plein et sans limite. Cela signifiait que je quittais mon poste de travail et c’est Vivendi qui me rémunérait (à la tête de l’ UD, NDLR ). Seule contrepartie, je devais lâcher tous les mandats syndicaux au sein du groupe ». En septembre, il est élu responsable national des syndicats FO de Vivendi et « là, rebelote , reproposition » en haut lieu cette fois, auprès du secrétaire général de Force Ouvrière, Marc Blondel. « La contrepartie était toujours la même, et en plus, ils me laissaient trouver une passerelle pour partir, et là , c’était un très gros chèque » , dit-il. Interrogé, Marc Blondel confirme l’épisode, mais il dément toute proposition d ’ argent car « ça se serait terminé avec une baffe ». « Messier voulait se dégager de Mongermont, le mettre dans un placard. Il m’ a dit, tenez M. Blondel, si vous voulez, il s’occupe de l’organisation syndicale », relate-t-il, tout en soulignant que ce genre de démarche patronale n’était « pas rarissime ».
Un livre en préparation
Christophe Mongermont est actuellement devant le tribunal administratif pour demander l’annulation de la décision ministérielle autorisant son licenciement. Il reste responsable national FO de Veolia Eau et prépare un livre à paraître chez Fayard, avec un syndicaliste CGT, Jean-Luc Touly.
« En 1997, je suis allé négocier au siège à Paris et à la fin, on m’a emmené dans un bureau et on m’a versé 1.500 F en liquide, cinq fois plus que les frais engagés du déplacement, et sans justificatif » , raconte-t-il.
Ce syndicaliste breton est entré en 1984 à Rennes comme comptable à la Générale des Eaux, entreprise devenue Vivendi en 1998 sous la direction de Jean-Marie Messier, puis passée dans le giron de Veolia en 2003. Il affirme qu’un « système avait été mis en place par Messier mais qui a perduré sous Henri Proglio ( P-DG de Veolia Environnement, NDLR ), pour rémunérer en liquide quasiment tous les représentants du personnel de province qui négocient à Paris ». Contacté, Veolia Eau ne pouvait pas répondre dans l’immédiat. « Il n’ y a pas de note de frais sans bordereau nominatif, comme dans toutes les entreprises », a-t-on toutefois souligné au service de presse. Jean-Marie Messier a fait savoir qu’ il n’était pas joignable.
Des heures supplémentaires fictives ?
« Il y a eu d’abord toute une bagarre pour dénoncer ce système qui se cumulait avec des milliers d ’ heures supplémentaires fictives payées à des représentants syndicaux », ajoute Christophe Mongermont. « À la deuxième réunion, je me suis fait presque plus agresser par les autres syndicats que par la direction ». À la même époque, selon lui, sa direction régionale lui propose « des pages de publicité dans les journaux syndicaux » : « 600.000 F la page, dit-il, en échange de lever le pied au niveau syndical ».
L’idée l’effleure alors brièvement d’en « informer la police pour les prendre sur le fait », mais un avocat le lui déconseille, lui expliquant qu’il risquerait, certes de faire tomber des têtes, mais de le payer ensuite toute sa carrière et d’être mis à la porte. Christophe Mongermont sera licencié en 2004 sur autorisation du directeur général du Travail, intervenant en délégation de Gérard Larcher, alors ministre délégué au Travail. Entre-temps, l’entreprise lui fait des propositions qu’il refuse systématiquement.
Payé pour partir ?
La première fois, il vient d’être élu en 1998 à la tête de l’Union départementale FO d’Ille-et-Vilaine : « M. Messier me propose un détachement à temps plein et sans limite. Cela signifiait que je quittais mon poste de travail et c’est Vivendi qui me rémunérait (à la tête de l’ UD, NDLR ). Seule contrepartie, je devais lâcher tous les mandats syndicaux au sein du groupe ». En septembre, il est élu responsable national des syndicats FO de Vivendi et « là, rebelote , reproposition » en haut lieu cette fois, auprès du secrétaire général de Force Ouvrière, Marc Blondel. « La contrepartie était toujours la même, et en plus, ils me laissaient trouver une passerelle pour partir, et là , c’était un très gros chèque » , dit-il. Interrogé, Marc Blondel confirme l’épisode, mais il dément toute proposition d ’ argent car « ça se serait terminé avec une baffe ». « Messier voulait se dégager de Mongermont, le mettre dans un placard. Il m’ a dit, tenez M. Blondel, si vous voulez, il s’occupe de l’organisation syndicale », relate-t-il, tout en soulignant que ce genre de démarche patronale n’était « pas rarissime ».
Un livre en préparation
Christophe Mongermont est actuellement devant le tribunal administratif pour demander l’annulation de la décision ministérielle autorisant son licenciement. Il reste responsable national FO de Veolia Eau et prépare un livre à paraître chez Fayard, avec un syndicaliste CGT, Jean-Luc Touly.