
Quand on écoute Jean-luc Touly, invité mercredi dernier par l'association attac,95 SE, dirigée par Yann Fievet, on se dit que le maire de Gonesse aurait été bien inspiré de participer à cette conférence de l'eau qui s'est tenue dans la salle du conseil municipal. Mais comme Vivianne Gris était dans la salle,probablement lui a-t-elle rapporté les moments forts de cette conférence. Car jean-luc Touly est intarissable sur les multinationales de l'eau dont les pratiques, d'après Jean-Luc Touly devraient hérisser plus d'un homme de gauche.
Ancien délégué CGT chez Vivendi/CGE/devenu Veolia, et licencié depuis, il a su tenir son auditoire en haleine pendant deux heures sans qu'on s'ennuie une seule seconde. Au coeur du problème : l'abolition de la frontière entre le privé et le public, et la notion de délégation de service public" qui donne à des entreprises privées la possibilité de gérer l'eau pour les villes.
Des entreprises qui gèrent au mieux de leurs intérêts mais pas toujours au mieux de ceux des habitants, d'après Jean-Luc Touly. Des propos qui lui ont valu un certain nombre de procès en diffamation, notamment par Véolia, lors de la parution de son livre réédité, sous le titre "l'eau des multinationales", chez Fayard.
La possibilité pour les villes de "sortir" du système de délégation de service a été abordée ; Jean-Luc posant la question au passage : " Est-ce que l'eau de Gonesse est gérée par la ville?".
Créer une régie municipale, et faire comme nombre de communes en France : reprendre le contrat sur l'eau aux firmes privées. Une opération qui n'est pas toujours aisée, mais dont l'association de Jean-Luc Touly, l'ACME, L'Association pour le Contrat Mondial de l'Eau, est tout à fait d'en expliquer le cheminement à tout maire qui en fait la demande.
