Quel est l’objet de la campagne conjointe que vous lancez aujourd’hui ?
Le Parisien
Le débat sur l’eau du robinet, souvent accusée d’être trop polluée ou d’avoir mauvais goût, est relancé par le docteur David Servan-Schreiber, auteur du best-seller « Anticancer » et responsable du site Guerir.Fr, et Bernard Cressens, directeur scientifique du WWF (Fonds mondial pour la nature).
Quel est l’objet de la campagne conjointe que vous lancez aujourd’hui ?
Bernard Cressens.Alerter l’opinion sur la présence anormale de résidus de pesticides et de nitrates dans nos rivières et nos nappes phréatiques et faire pression sur les politiques pour qu’ils prennent enfin le problème à bras-le-corps.
Dans certaines régions, ces polluants se retrouvent dans l’eau du robinet et menacent la santé des jeunes enfants, des seniors mais aussi des personnes atteintes d’un cancer.
En quoi leur santé est-elle menacée ?
David Servan-Schreiber. De nombreuses études montrent que les nitrates sont associés à une augmentation de la survenue de certains cancers (vessie, prostate, estomac…). Quant aux pesticides, ils contribuent au changement de sexe des poissons dans les rivières. Ce sont des perturbateurs endocriniens qui peuvent conduire à une résistance aux traitements ou contribuer à la progression de la maladie.
Vous conseillez donc aux personnes atteintes d’un cancer de ne plus boire d’eau du robinet ?
D.S-S. Nous ne voulons pas faire peur aux gens. Mais lorsqu’on a une santé fragile et que l’on vit dans une région où l’eau du robinet dépasse régulièrement les normes acceptables en termes de nitrates et de pesticides, le mieux est de ne pas boire l’eau du robinet, surtout si l’on a un cancer. On fait attention à l’eau que l’on donne aux bébés parce qu’on sait qu’ils ont une santé fragile. Eh bien, on doit tenir le même raisonnement pour les personnes malades ou âgées.
La qualité de l’eau potable est-elle à ce point catastrophique ?
D.S-S. L’eau potable est globalement de bonne qualité en France, notamment dans les grandes villes qui sont dotées de stations d’épuration modernes et distribuent de l’eau « conforme ». Nous n’avons par exemple pas constaté de problème avec l’eau de Paris. Mais ce n’est pas le cas partout. En 2006, dans le département de l’Eure-et-Loir, 28 % des stations de traitement ont distribué de l’eau potable avec des teneurs en nitrates supérieures au seuil réglementaire, ce qui concernait 49 080 personnes.
La situation s’est-elle aggravée ?
B.C. Malheureusement, oui. On estime aujourd’hui que la majorité de nos rivières et la moitié de nos nappes phréatiques sont contaminées par des pesticides. En 1980, la Direction générale de la santé estimait que 1,8 million de Français ont été exposés à des eaux non conformes. En 2007, c’est plus de 5 millions de personnes qui ont eu de l’eau du robinet contenant plus de nitrates et de pesticides que les taux autorisés, mais pas de manière permanente.
D.S-S. Il ne faut pas négliger non plus la présence dans les cours d’eau et les nappes phréatiques de plus en plus de résidus de médicaments anticancéreux, d’antibiotiques, d’hormones contraceptives ou d’antidépresseurs qui se retrouvent dans le réseau d’eau potable. Même si les doses, au robinet, sont extrêmement faibles, ce mélange de substances pourrait être néfaste aux personnes fragiles, affectées d’un cancer.
Quelle mesure de précaution préconisez-vous ?
D.S-S. Demandez à votre mairie de vous fournir les analyses d’eau de la commune. Et si les normes ne sont pas respectées, allez vous plaindre auprès de votre maire et privilégiez l’eau en bouteille. On peut aussi s’équiper de carafes à filtre ou installer un filtre plus sophistiqué directement à la sortie de son robinet, ce qui peut être efficace pour limiter les traces de pesticides et de nitrates.
Le débat sur l’eau du robinet, souvent accusée d’être trop polluée ou d’avoir mauvais goût, est relancé par le docteur David Servan-Schreiber, auteur du best-seller « Anticancer » et responsable du site Guerir.Fr, et Bernard Cressens, directeur scientifique du WWF (Fonds mondial pour la nature).
Quel est l’objet de la campagne conjointe que vous lancez aujourd’hui ?
Bernard Cressens.Alerter l’opinion sur la présence anormale de résidus de pesticides et de nitrates dans nos rivières et nos nappes phréatiques et faire pression sur les politiques pour qu’ils prennent enfin le problème à bras-le-corps.
Dans certaines régions, ces polluants se retrouvent dans l’eau du robinet et menacent la santé des jeunes enfants, des seniors mais aussi des personnes atteintes d’un cancer.
En quoi leur santé est-elle menacée ?
David Servan-Schreiber. De nombreuses études montrent que les nitrates sont associés à une augmentation de la survenue de certains cancers (vessie, prostate, estomac…). Quant aux pesticides, ils contribuent au changement de sexe des poissons dans les rivières. Ce sont des perturbateurs endocriniens qui peuvent conduire à une résistance aux traitements ou contribuer à la progression de la maladie.
Vous conseillez donc aux personnes atteintes d’un cancer de ne plus boire d’eau du robinet ?
D.S-S. Nous ne voulons pas faire peur aux gens. Mais lorsqu’on a une santé fragile et que l’on vit dans une région où l’eau du robinet dépasse régulièrement les normes acceptables en termes de nitrates et de pesticides, le mieux est de ne pas boire l’eau du robinet, surtout si l’on a un cancer. On fait attention à l’eau que l’on donne aux bébés parce qu’on sait qu’ils ont une santé fragile. Eh bien, on doit tenir le même raisonnement pour les personnes malades ou âgées.
La qualité de l’eau potable est-elle à ce point catastrophique ?
D.S-S. L’eau potable est globalement de bonne qualité en France, notamment dans les grandes villes qui sont dotées de stations d’épuration modernes et distribuent de l’eau « conforme ». Nous n’avons par exemple pas constaté de problème avec l’eau de Paris. Mais ce n’est pas le cas partout. En 2006, dans le département de l’Eure-et-Loir, 28 % des stations de traitement ont distribué de l’eau potable avec des teneurs en nitrates supérieures au seuil réglementaire, ce qui concernait 49 080 personnes.
La situation s’est-elle aggravée ?
B.C. Malheureusement, oui. On estime aujourd’hui que la majorité de nos rivières et la moitié de nos nappes phréatiques sont contaminées par des pesticides. En 1980, la Direction générale de la santé estimait que 1,8 million de Français ont été exposés à des eaux non conformes. En 2007, c’est plus de 5 millions de personnes qui ont eu de l’eau du robinet contenant plus de nitrates et de pesticides que les taux autorisés, mais pas de manière permanente.
D.S-S. Il ne faut pas négliger non plus la présence dans les cours d’eau et les nappes phréatiques de plus en plus de résidus de médicaments anticancéreux, d’antibiotiques, d’hormones contraceptives ou d’antidépresseurs qui se retrouvent dans le réseau d’eau potable. Même si les doses, au robinet, sont extrêmement faibles, ce mélange de substances pourrait être néfaste aux personnes fragiles, affectées d’un cancer.
Quelle mesure de précaution préconisez-vous ?
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Pour aller plus loin
ACME : L’eau potable et le cancer : Appel à la sécurité
L’eau du robinet est en général de bonne qualité en France si l’on prend comme critères d’évaluation les normes réglementaires. Cependant, les personnes malades du cancer ou qui sont passées par la maladie doivent bénéficier d’une eau potable de qualité irréprochable au nom du principe de précaution. De nombreuses études établissent des liens entre cancer et polluants de l’eau
Les eaux glacées du calcul égoïste
Qualité de l’eau du robinet : une campagne choc qui va faire des remous
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ACME Le médicament, du malade à l’eau potable
Les systèmes de dépollution de l'eau n’ont pas été conçus pour éliminer les substances médicamenteuses. On en retrouve donc dans les eaux usées et les rivières. Mais l’eau des robinets, elle, en serait dépourvue de ces micropolluants. !!! mais Dr Danglot a toujours tenu un autre discours, études scientifiques à l'appui. Depuis son laboratoire, qui dépendait de la ville de Paris a été privatisé !!!
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ACME :
POLLUTIONS DANS LE MONDE Médicaments dans l'eau : que deviennent-ils ?
Depuis longtemps, Claude DANGLOT, Medecin, ingénieur hydrologue, longtemps responsable du laboratoire de contrôle des eaux de Paris, a tiré la sonnette d'alarme sur le devenir des substances médicamenteuses rejetées par nos organismes dans les égoûts puis dans le milieu naturel. Il a rédigé des articles scientifiques concernant ces observations.
Un vaste programme européen du nom de "Knappe" est enfin lancé sur ce sujet, soutenu par les fonds de l'industrie pharmaceutique... Etude indépendante bien sûr
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