Les ravages provoqués par l’utilisation du Chlordecone aux Antilles françaises sortent enfin de l’ombre.

Mais aussi incroyable cela puisse-t-il paraître, de 1977 à 2003, les premiers rapports circonstanciés transmis aux autorités de tutelle ne susciteront aucune réaction officielle :
Voir l’analyse de ces rapports dans l’enquête publiée le 10 août 2005 par Gérard Borvon, responsable des Verts en Bretagne, animateur de l’association S-Eau-S : « Une pollution grave de l’eau et des sols dans les Antilles. DOM-TOM : les oubliés des lois sur l’eau. »
- 2003 : le Comité national de l’eau évoque la question du Chlordecone en Guadeloupe.
La présentation effectuée par le représentant de la Diren Guadeloupe et un conseiller général guadeloupéen ne suscite commentaire particulier.
Extraits :
« 2.2. Pollutions d’origine agricole »
2.2.1. Pesticides
Les campagnes de mesures réalisées en décembre 1999 et au début de l’année 2000 ont révélé une contamination très importante par les pesticides de certains points de prélèvements situés dans la partie sud de la Basse-Terre. Une dizaine de molécules ont été trouvées et trois d’entre-elles dépassent nettement les normes de potabilisation. Il s’agit du chlordécone, de la dieldrine, et du HCH. Ces trois molécules entrent dans la composition d’insecticides. Elles appartiennent à la famille des organochlorés et sont très rémanentes. Elles sont interdites à la vente depuis respectivement 1993, 1972 et 1987. Ces résultats et la présence de chlordécone dans les sédiments de la Rivière du Grand-Carbet en 1993 révèlent une large contamination des ressources en eau en Guadeloupe. Les cultures les plus consommatrices de produits phytosanitaires sont la banane et le maraîchage. Il est cependant difficile d’identifier avec précision les causes des pollutions par les pesticides car les pratiques des agriculteurs sont mal connues pour diverses raisons :
2.2.2. Engrais
Les risques de pollution liés à l’utilisation des engrais résultent d’une augmentation des nitrates dans l’eau. Comme indiqué au paragraphe 2.1.2, une augmentation des concentrations en nitrates dans les eaux de forage de Grande-Terre a été constatée. Les campagnes de suivi des concentrations en nitrates en rivières et en nappes, qui constituent un préliminaire à l’éventuelle définition de zones vulnérables au sens de la directive nitrates, sont en cours de réalisation en 2001.
2.3. Pollution domestique
En matière d’eau domestique, l’objectif prioritaire a toujours été la fourniture d’une eau de qualité à l’ensemble des habitants de la Guadeloupe. L’assainissement ne venait qu’au second plan. Cette hiérarchie est la cause des médiocres résultats en matière de traitement des eaux domestiques d’une part et du peu de données disponibles dans ce domaine d’autre part. Les zones sensibles et les périmètres d’agglomérations au sens du décret 94-469 du 3 juin 1994 sont en cours de détermination. La réalisation d’un schéma directeur d’assainissement a été fixée comme préalable pour toute aide en matière d’assainissement. Au 1er septembre 2002, les schémas directeurs d’assainissement sont :
A dater de 2005 les missions d’enquête et rapports se multiplient :
- Avril 2005 : Le rapport IGAS-IGE-IGF-CODERCI.
- 30 juin 2005 : Le rapport d’information parlementaire présenté par M. Joël Beaugendre.
- Août 2005 : le rapport sur le Chlordecone de l’AFSSA
En mai et juin 2007 un bras de fer judiciaire oppose l’Etat aux associations qui dénoncent l’ampleur du désastre :
- 13 mai 2007 : « Antilles, silence, on empoisonne », par l’association S-Eau-S.
- 5 juin 2007 : « Antilles polluées par le Chlordecone : qui veut faire taire Harry Durimel ? », par l’association S-Eau-S
- 6 juin 2007 : « Le Chlordecone va-t-il tuer des milliers de Guadeloupéens et de Martiniquais ? », par Les eaux glacées du calcul égoïste.
Il aura fallu attendre les ravages du cyclone Dean pour voir l’Etat, confronté à la destruction massive de l’industrie bananière, admettre l’ampleur de la contamination…
On attend toutefois de savoir quelles mesures concrètes vont désormais répondre à l’ampleur de la catastrophe…
On peut éprouver quelques inquiétudes si l’on en croit les termes d’une dépêche de l’agence Reuters diffusée le lundi 17 septembre 2007, selon laquelle Mme Roselyne Bachelot, ministre de la Santé « invitait à la prudence sur les pesticides aux Antilles »
« La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a estimé lundi que les conclusions d’un rapport qui dénonce le "désastre sanitaire" causé aux Antilles par l’utilisation massive de pesticides devaient être "confirmées par des études scientifiques de haute qualité".
"Pour l’instant, le Pr (Dominique) Belpomme pose des questions, il n’apporte pas de réponse formelle", a-t-elle dit sur France 2, en précisant toutefois "partager ses inquiétudes".
Jugeant l’affaire "très sérieuse", elle a souligné par la suite, sur Europe 1, que "même si les résultats des études (épidémiologiques menées sur place) n’ont pas été rendus, le principe de précaution doit prévaloir".
D’où la recommandation faite aux habitants de ces îles de limiter leur consommation d’eau de source et de produits de leurs jardins. »
Encore combien "d’études scientifiques de qualité", Madame la ministre ?
Lire http://www.eauxglacees.com/Le-dossier-des-pesticides-aux?var_mode=calcul
http://verts-europe-sinople.net/article203.html
- 1977 : le rapport Snégaroff (INRA)
- 1979-1980 : le rapport Kermarec
- 1993 : Etude dans l’estuaire du Grand Carbet (Unesco)
- 1998 : Rapport Balland-Mestres-Faget, mission d’inspection diligentée par les ministères de l’Environnement et de l’Agriculture
- 2001 : Rapport Bonan-Prime (IGAS-IGE), remis le 5 juillet 2001 à Mme Dominique Voynet, ministre de l’Environnement, et à Mme Dominique Gillot, secrétaire d’Etat à la Santé.
- Novembre 2002 : Plan d’action du Groupe régional phytosanitaire de Martinique (Grephy)
- Mars 2003 : Rapport établi par Eric Godard, ingénieur du génie sanitaire à la Direction de la Santé et du Développement social de la Martinique. Forum international environnement santé.
Voir l’analyse de ces rapports dans l’enquête publiée le 10 août 2005 par Gérard Borvon, responsable des Verts en Bretagne, animateur de l’association S-Eau-S : « Une pollution grave de l’eau et des sols dans les Antilles. DOM-TOM : les oubliés des lois sur l’eau. »
- 2003 : le Comité national de l’eau évoque la question du Chlordecone en Guadeloupe.
La présentation effectuée par le représentant de la Diren Guadeloupe et un conseiller général guadeloupéen ne suscite commentaire particulier.
Extraits :
« 2.2. Pollutions d’origine agricole »
2.2.1. Pesticides
Les campagnes de mesures réalisées en décembre 1999 et au début de l’année 2000 ont révélé une contamination très importante par les pesticides de certains points de prélèvements situés dans la partie sud de la Basse-Terre. Une dizaine de molécules ont été trouvées et trois d’entre-elles dépassent nettement les normes de potabilisation. Il s’agit du chlordécone, de la dieldrine, et du HCH. Ces trois molécules entrent dans la composition d’insecticides. Elles appartiennent à la famille des organochlorés et sont très rémanentes. Elles sont interdites à la vente depuis respectivement 1993, 1972 et 1987. Ces résultats et la présence de chlordécone dans les sédiments de la Rivière du Grand-Carbet en 1993 révèlent une large contamination des ressources en eau en Guadeloupe. Les cultures les plus consommatrices de produits phytosanitaires sont la banane et le maraîchage. Il est cependant difficile d’identifier avec précision les causes des pollutions par les pesticides car les pratiques des agriculteurs sont mal connues pour diverses raisons :
- en ce qui concerne la banane, une partie des produits vendus par les SICA bananières est utilisée pour d’autres cultures ;
- les maraîchers sont très peu suivis techniquement ;
- il semble qu’une partie des produits utilisés ne passe pas par les filières officielles.
- Par ailleurs, la culture de la banane en Grande-Terre présente un risque de pollution par les pesticides du fait de la vulnérabilité de la nappe. Enfin, la recherche des pesticides est compliquée par la nécessité d’envoyer les prélèvements en métropole pour qu’ils soient analysés.
2.2.2. Engrais
Les risques de pollution liés à l’utilisation des engrais résultent d’une augmentation des nitrates dans l’eau. Comme indiqué au paragraphe 2.1.2, une augmentation des concentrations en nitrates dans les eaux de forage de Grande-Terre a été constatée. Les campagnes de suivi des concentrations en nitrates en rivières et en nappes, qui constituent un préliminaire à l’éventuelle définition de zones vulnérables au sens de la directive nitrates, sont en cours de réalisation en 2001.
2.3. Pollution domestique
En matière d’eau domestique, l’objectif prioritaire a toujours été la fourniture d’une eau de qualité à l’ensemble des habitants de la Guadeloupe. L’assainissement ne venait qu’au second plan. Cette hiérarchie est la cause des médiocres résultats en matière de traitement des eaux domestiques d’une part et du peu de données disponibles dans ce domaine d’autre part. Les zones sensibles et les périmètres d’agglomérations au sens du décret 94-469 du 3 juin 1994 sont en cours de détermination. La réalisation d’un schéma directeur d’assainissement a été fixée comme préalable pour toute aide en matière d’assainissement. Au 1er septembre 2002, les schémas directeurs d’assainissement sont :
- terminés pour 20 communes,
- en cours de réalisation pour 3 communes,
- programmés pour 7 communes. »
A dater de 2005 les missions d’enquête et rapports se multiplient :
- Avril 2005 : Le rapport IGAS-IGE-IGF-CODERCI.
- 30 juin 2005 : Le rapport d’information parlementaire présenté par M. Joël Beaugendre.
- Août 2005 : le rapport sur le Chlordecone de l’AFSSA
En mai et juin 2007 un bras de fer judiciaire oppose l’Etat aux associations qui dénoncent l’ampleur du désastre :
- 13 mai 2007 : « Antilles, silence, on empoisonne », par l’association S-Eau-S.
- 5 juin 2007 : « Antilles polluées par le Chlordecone : qui veut faire taire Harry Durimel ? », par l’association S-Eau-S
- 6 juin 2007 : « Le Chlordecone va-t-il tuer des milliers de Guadeloupéens et de Martiniquais ? », par Les eaux glacées du calcul égoïste.
Il aura fallu attendre les ravages du cyclone Dean pour voir l’Etat, confronté à la destruction massive de l’industrie bananière, admettre l’ampleur de la contamination…
On attend toutefois de savoir quelles mesures concrètes vont désormais répondre à l’ampleur de la catastrophe…
On peut éprouver quelques inquiétudes si l’on en croit les termes d’une dépêche de l’agence Reuters diffusée le lundi 17 septembre 2007, selon laquelle Mme Roselyne Bachelot, ministre de la Santé « invitait à la prudence sur les pesticides aux Antilles »
« La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a estimé lundi que les conclusions d’un rapport qui dénonce le "désastre sanitaire" causé aux Antilles par l’utilisation massive de pesticides devaient être "confirmées par des études scientifiques de haute qualité".
"Pour l’instant, le Pr (Dominique) Belpomme pose des questions, il n’apporte pas de réponse formelle", a-t-elle dit sur France 2, en précisant toutefois "partager ses inquiétudes".
Jugeant l’affaire "très sérieuse", elle a souligné par la suite, sur Europe 1, que "même si les résultats des études (épidémiologiques menées sur place) n’ont pas été rendus, le principe de précaution doit prévaloir".
D’où la recommandation faite aux habitants de ces îles de limiter leur consommation d’eau de source et de produits de leurs jardins. »
Encore combien "d’études scientifiques de qualité", Madame la ministre ?
Lire http://www.eauxglacees.com/Le-dossier-des-pesticides-aux?var_mode=calcul
http://verts-europe-sinople.net/article203.html
Le rapport du Pr Belpomme: sauver les Antilles d’un désastre sanitaire :article de Libération
Le rapport du Pr Belpomme, qui sera rendu public demain préconise un plan en cinq points pour sauver les Antilles d'un «désastre sanitaire».
Les Antilles traversent «une crise extrêmement grave liée à l’utilisation massive de pesticides depuis de nombreuses années», constate dans son rapport sur la Martinique, qui sera remis mardi à l’Assemblée nationale, le cancérologue Dominique Belpomme.
Pour «sauver les Antilles du désastre économique et sanitaire qui s’annonce et protéger les générations futures», le Pr Belpomme préconise un plan d’action en 5 points :
Le rapport entend témoigner d’une «démarche totalement indépendante», nourrie de plusieurs enquêtes en Martinique. Le Pr Belpomme est à l’initiative de «l’appel de Paris» du 7 mai 2004 qui estime que «le développement de nombreuses maladies actuelles est consécutif à la dégradation de l’environnement». Il anime une association, ARTAC (Association pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse), centrée sur les dangers de la pollution chimique.
Les Antilles traversent «une crise extrêmement grave liée à l’utilisation massive de pesticides depuis de nombreuses années», constate dans son rapport sur la Martinique, qui sera remis mardi à l’Assemblée nationale, le cancérologue Dominique Belpomme.
Pour «sauver les Antilles du désastre économique et sanitaire qui s’annonce et protéger les générations futures», le Pr Belpomme préconise un plan d’action en 5 points :
- - obtenir des données précises sur les différents pesticides utilisés dans l’île depuis 25 ans. Une substance est particulièrement visée dans le rapport: le chlordécone, un anti-parasitaire de la famille des organochlorés (qui comprend aussi le DDT ou le lindane), des produits qui subsistent très longtemps dans les sols et les eaux et dont la toxicité est avérée. Le chlordécone est interdit en France depuis 1990, avec une dérogation jusqu’en 1993 dans les Antilles. Le chlordécone est probablement «l’arbre qui cache la forêt», souligne le rapport, car «la Martinique est polluée par plus de cent pesticides». Pour le Pr Belpomme, «la Martinique étant une île de dimension modeste, c’est l’ensemble de l’île qui est pollué: non seulement l’eau (les sources, les rivières et le littoral), mais aussi les sols et l’alimentation».
- - étudier la biologie des sols, en vue de développer une agriculture de qualité «dans les territoires non pollués et dont la fertilité est préservée».
- - rechercher les causes à l’origine de l’augmentation d’incidence des cancers de la prostate et du sein. Pour le cancérologue,
«l’augmentation du nombre de cancers de la prostate en Martinique et en Guadeloupe constitue le problème de santé publique le plus solidement établi, et donc le premier auquel on doit s’attaquer». Il réclame des études épidémiologiques adaptées à la Martinique.
- - interdire le paraquat, un herbicide «encore plus toxique que le chlordécone». Cet herbicide a de fait été retiré du marché en juillet, quelque jours après que le Pr Belpomme ait terminé son rapport.
- - sensibiliser la métropole aux problèmes des Antilles, «reconvertir l’agriculture» et la rendre moins polluante, «assurer la pérennité du tourisme».
Le rapport entend témoigner d’une «démarche totalement indépendante», nourrie de plusieurs enquêtes en Martinique. Le Pr Belpomme est à l’initiative de «l’appel de Paris» du 7 mai 2004 qui estime que «le développement de nombreuses maladies actuelles est consécutif à la dégradation de l’environnement». Il anime une association, ARTAC (Association pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse), centrée sur les dangers de la pollution chimique.
Chlordécone aux Antilles: bataille d’arguments article du JDE
Alors qu’aucun résultat d’étude épidémiologique n’est encore paru, le professeur Belpomme a présenté à l’Assemblée nationale le 17 septembre un rapport alarmiste (1) affirmant que les pesticides utilisés aux Antilles, ou l’ayant été, ont un impact sanitaire sur la population.
Associations et agriculteurs ont depuis longtemps alerté sur la contamination de terres, d’aliments et d’eau (2) par le chlordécone, pesticide utilisé jusqu’aux années 1990 aux Antilles. Finalement, c’est le cancérologue Dominique Belpomme, président de l’Association thérapeutique pour la recherche anti-cancéreuse (Artac), qui a permis la mise en lumière du problème, en présentant à l’Assemblée nationale un rapport sur l’impact sanitaire des pesticides utilisés en Guadeloupe et en Martinique. Un argumentaire qui suscite toutefois des interrogations: les habitants sont-ils victimes d’un véritable empoisonnement, et l’affaire est-elle, comme Dominique Belpomme le prétend dans une interview parue dans le Parisien du 17 septembre, «beaucoup plus grave que celle du sang contaminé»?
Dans son rapport, celui-ci estime qu’aux Antilles françaises et plus particulièrement en Martinique, la baisse de la fécondité et la possibilité d’une augmentation d’incidence des malformations congénitales et de troubles du développement chez les enfants relèvent de maladies liées à des pesticides (chlordécone, paraquat, et autres). Il réclame la mise en place d'un plan de sauvetage des Antilles pour éviter un «désastre sanitaire».
Mais la prudence reste de mise. L’Institut de veille sanitaire (InVS) rappelle ainsi qu’«à ce jour, aucun lien n’a été démontré entre l’exposition aux pesticides aux Antilles et les observations sanitaires qui y sont effectuées». Par exemple, «la plus grande fréquence absolue du cancer de la prostate aux Antilles par rapport à la métropole peut être expliquée par l’origine ethnique de la population, facteur de risque bien documenté aux Etats-Unis».
L’Union des groupements de producteurs de banane de Guadeloupe et Martinique (UGrPBAN), qui a demandé la saisie de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), insiste de son côté sur l’absence de preuve d’un potentiel impact sanitaire. A cela, Marie-Line Pirbakas-Groevius, porte-parole des Verts de Guadeloupe, réplique: «Si l’on est le deuxième endroit au monde pour les cancers de la prostate, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas, sachant que le chlordécone et d'autres pesticides ont été utilisés ici sans protection et en excès».
Deux études épidémiologiques majeures menées par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sont en cours. L’étude Ti Moun évalue l’impact d’une exposition prénatale au chlordécone sur le développement des enfants et concerne 1.200 femmes enceintes. L’étude Karuprostate examine le lien éventuel entre une exposition au chlordécone et l’apparition de cancers de la prostate. Mais dans son rapport, Dominique Belpomme s’interroge: «Pourquoi, avant de procéder à des études épidémiologiques longues et coûteuses, n’a-t-on pas envisagé la réalisation d’études de biomonitoring, cherchant à mettre en évidence sur un nombre limité de malades atteints de cancers de la prostate, les polluants chimiques, en les dosant dans le tissu graisseux, le sang et le tissu prostatique lui-même?».
Le fond du problème reste malgré tout sans solution: le chlordécone est toujours présent dans le sol antillais, et il n’existe pas, à ce jour, de technique de dépollution. «On veut que l’Etat mette des moyens dans la recherche pour trouver rapidement un antidote», lance Marie-Line Pirbakas-Groevius.
(1) «Rapport d’expertise et d’audit externe concernant la pollution par les pesticides en Martinique. Conséquences agrobiologiques, alimentaires et sanitaires et proposition d’un plan de sauvegarde en 5 points», 23 juillet 2007, Artac
(2) Voir l’article du JLDE: «La Guadeloupe toujours en lutte contre le chlordécone»