
Manger très souvent de grandes portions de riz germé dans les régions affectées pourrait aussi entrainer un risque sanitaire, d'après les scientifiques.
Pour Peter Ravenscroft, associé à la recherche en géographie avec l'Université de Cambridge,c'est un problème mondial qui touche 70 pays et peut-être même plus."
" Si on prend les normes européennes et américaines concernant l'eau potable, on se rend compte qu'approximativement 140 millions de personnes dans le monde boivent une eau à risque puisque leurs critères sont en-deçà de ces normes."
Le temps des tests
L'absorption d'arsenic à haute dose est responsable de certains cancers comme les tumeurs du poumon , de tout l'appareil respiratoire, les cancers de la peau et de la vésicule.
Certains de ces cancers apparaissent plusieurs dizaines d'années après la première exposition. "A long terme, une personne sur dix dont l'eau potable contient une forte concentration d'arsenic, en mourra" a observé Allan Smith de l'Université de Californie à Berkeley.
"C'est le plus fort pic de mortalité dû à une exposition environnementale."
La réponse internationale n'est pas à la hauteur face à l'étendue de ce problème.
"Je ne connais aucun gouvernement qui donne la priorité des actions de santé publique que mérite ce problème", commente-t-il.
Aux premiers signes de contamination de l'eau par l'arsenic il y aurait dû avoir une préoccupation majeure des services de santé dès 1980 avec une documentation détaillée concernant les communautés intoxiquées au Bengladesh et dans l'état du Bengale.
En fait, pour éviter la consommation d'eau de surface, susceptibles d’être contaminée par des bactéries et provoquer des diarrhées et autres maladies, les ONG ont mis en avant l'usage des puits, n’imaginant pas que leurs eaux puissent être empoisonnées par de forts taux d'arsenic.
Le métal naturellement présent dans le sol, s'infiltre dans les eaux souterraines, et on pense que les bactéries y jouent un rôle.
Depuis lors, de nombreux sites de contamination ont été découverts dans d'autres pays asiatiques comme la Chine, le Cambodge, le Vietnam, mais aussi en Amérique du Sud et en Afrique.
C'est un problème moindre en Amérique du Nord et en Europe où une grande partie de l'eau est fournie par des usines de traitement. Cependant, il se peut que certains puits privés en Grande Bretagne ne soient pas contrôlés, ce qui pourrait, selon Mr Ravenscroft, entrainer quelques problèmes.
Problèmes à l'étranger
Une fois la menace identifiée, il y a des remèdes comme le fait de creuser des puits plus profonds, de purifier de l'eau et de mettre en place les moyens pour décontaminer les eaux de surface.
Les scientifiques, à une réunion du RGS ont déclaré que prioritairement, les gouvernements devraient vérifier tous les puits pour évaluer les risques encourus par les communautés.
"L'Afrique, par exemple, est probablement moins affectée que d'autres continents, mais on en sait si peu que nous recommandons une recherche très étendue," a expliqué Peter Ravenscroft.
Son équipe de Cambridge a développé des modèles informatiques capables de prévoir les régions à risques très élevés, qui prennent en compte des facteurs comme la géologie et le climat.
"Comme nous avons, par exemple, les évaluations des bassins fluviaux du Brahmaputra et du Gange, nous cherchons ensuite des bassins semblables, ailleurs."
"Il y a des secteurs semblables en Indonésie et aux Philippines mais très peu de résultats de tests ; maintenant qu'il y a eu quelques recherches, dans la province indonésienne d'Aceh par exemple, les signes de la présence d'arsenic sont plus nombreux."
Dans les pays asiatiques, on utilise l’eau des puits pour l'agriculture et l'eau potable, ce qui peut aussi devenir une source d'empoisonnement à l'arsenic.
Le riz est habituellement cultivé dans des rizières souvent irriguées avec l'eau des puits. L'arsenic se retrouve ensuite dans les grains de riz à consommer.
Andrew Meharg de l'université d'Aberdeen a démontré que le passage de l'arsenic du sol au grain de riz est environ 10 fois plus efficient que pour d'autre culture à grain.
C'est clairement un problème dans des pays comme le Bangladesh où le riz est l'alimentation principale et le Professeur Meharg croit que cela pourrait devenir même un problème au ROYAUME-UNI parmi les communautés qui mangent fréquemment du riz.
"L'anglais moyen mange de 10 à 16 g de riz par jour, mais les membres de la communauté bengalis du ROYAUME-UNI peuvent en manger par exemple jusqu'à 300g par jour," expliqua-t-il.
L'agence des Normes Alimentaires du ROYAUME-UNI évalue actuellement si ce niveau de consommation peut entrainer un risque de contamination.
Si vous voulez en savoir plus
wikipedia
Le site de l'Organisation Mondiale de la Santé
Traduction Nicole Taverna et SDT
Pour Peter Ravenscroft, associé à la recherche en géographie avec l'Université de Cambridge,c'est un problème mondial qui touche 70 pays et peut-être même plus."
" Si on prend les normes européennes et américaines concernant l'eau potable, on se rend compte qu'approximativement 140 millions de personnes dans le monde boivent une eau à risque puisque leurs critères sont en-deçà de ces normes."
Le temps des tests
L'absorption d'arsenic à haute dose est responsable de certains cancers comme les tumeurs du poumon , de tout l'appareil respiratoire, les cancers de la peau et de la vésicule.
Certains de ces cancers apparaissent plusieurs dizaines d'années après la première exposition. "A long terme, une personne sur dix dont l'eau potable contient une forte concentration d'arsenic, en mourra" a observé Allan Smith de l'Université de Californie à Berkeley.
"C'est le plus fort pic de mortalité dû à une exposition environnementale."
La réponse internationale n'est pas à la hauteur face à l'étendue de ce problème.
"Je ne connais aucun gouvernement qui donne la priorité des actions de santé publique que mérite ce problème", commente-t-il.
Aux premiers signes de contamination de l'eau par l'arsenic il y aurait dû avoir une préoccupation majeure des services de santé dès 1980 avec une documentation détaillée concernant les communautés intoxiquées au Bengladesh et dans l'état du Bengale.
En fait, pour éviter la consommation d'eau de surface, susceptibles d’être contaminée par des bactéries et provoquer des diarrhées et autres maladies, les ONG ont mis en avant l'usage des puits, n’imaginant pas que leurs eaux puissent être empoisonnées par de forts taux d'arsenic.
Le métal naturellement présent dans le sol, s'infiltre dans les eaux souterraines, et on pense que les bactéries y jouent un rôle.
Depuis lors, de nombreux sites de contamination ont été découverts dans d'autres pays asiatiques comme la Chine, le Cambodge, le Vietnam, mais aussi en Amérique du Sud et en Afrique.
C'est un problème moindre en Amérique du Nord et en Europe où une grande partie de l'eau est fournie par des usines de traitement. Cependant, il se peut que certains puits privés en Grande Bretagne ne soient pas contrôlés, ce qui pourrait, selon Mr Ravenscroft, entrainer quelques problèmes.
Problèmes à l'étranger
Une fois la menace identifiée, il y a des remèdes comme le fait de creuser des puits plus profonds, de purifier de l'eau et de mettre en place les moyens pour décontaminer les eaux de surface.
Les scientifiques, à une réunion du RGS ont déclaré que prioritairement, les gouvernements devraient vérifier tous les puits pour évaluer les risques encourus par les communautés.
"L'Afrique, par exemple, est probablement moins affectée que d'autres continents, mais on en sait si peu que nous recommandons une recherche très étendue," a expliqué Peter Ravenscroft.
Son équipe de Cambridge a développé des modèles informatiques capables de prévoir les régions à risques très élevés, qui prennent en compte des facteurs comme la géologie et le climat.
"Comme nous avons, par exemple, les évaluations des bassins fluviaux du Brahmaputra et du Gange, nous cherchons ensuite des bassins semblables, ailleurs."
"Il y a des secteurs semblables en Indonésie et aux Philippines mais très peu de résultats de tests ; maintenant qu'il y a eu quelques recherches, dans la province indonésienne d'Aceh par exemple, les signes de la présence d'arsenic sont plus nombreux."
Dans les pays asiatiques, on utilise l’eau des puits pour l'agriculture et l'eau potable, ce qui peut aussi devenir une source d'empoisonnement à l'arsenic.
Le riz est habituellement cultivé dans des rizières souvent irriguées avec l'eau des puits. L'arsenic se retrouve ensuite dans les grains de riz à consommer.
Andrew Meharg de l'université d'Aberdeen a démontré que le passage de l'arsenic du sol au grain de riz est environ 10 fois plus efficient que pour d'autre culture à grain.
C'est clairement un problème dans des pays comme le Bangladesh où le riz est l'alimentation principale et le Professeur Meharg croit que cela pourrait devenir même un problème au ROYAUME-UNI parmi les communautés qui mangent fréquemment du riz.
"L'anglais moyen mange de 10 à 16 g de riz par jour, mais les membres de la communauté bengalis du ROYAUME-UNI peuvent en manger par exemple jusqu'à 300g par jour," expliqua-t-il.
L'agence des Normes Alimentaires du ROYAUME-UNI évalue actuellement si ce niveau de consommation peut entrainer un risque de contamination.
Si vous voulez en savoir plus
wikipedia
Le site de l'Organisation Mondiale de la Santé
Traduction Nicole Taverna et SDT
World Facing ‘Arsenic Timebomb’
Richard Black
About 140 million people, mainly in developing countries, are being poisoned by arsenic in their drinking water, researchers believe.
Speaking at the Royal Geographical Society (RGS) annual meeting in London, scientists said this will lead to higher rates of cancer in the future.
South and East Asia account for more than half of the known cases globally.
Eating large amounts of rice grown in affected areas could also be a health risk, scientists said.
“It’s a global problem, present in 70 countries, probably more,” said Peter Ravenscroft, a research associate in geography with Cambridge University.
“If you work on drinking water standards used in Europe and North America, then you see that about 140 million people around the world are above those levels and at risk.”
Testing time
Arsenic consumption leads to higher rates of some cancers, including tumours of the lung, bladder and skin, and other lung conditions. Some of these effects show up decades after the first exposure.
“In the long term, one in every 10 people with high concentrations of arsenic in their water will die from it,” observed Allan Smith from the University of California at Berkeley.
“This is the highest known increase in mortality from any environmental exposure.”
The international response, he said, is not what the scale of the problem merits.
“I don’t know of one government agency which has given this the priority it deserves,” he commented.
The first signs that arsenic-contaminated water might be a major health issue emerged in the 1980s, with the documentation of poisoned communities in Bangladesh and the Indian state of West Bengal.
In order to avoid drinking surface water, which can be contaminated with bacteria causing diarrhoea and other diseases, aid agencies had been promoting the digging of wells, not suspecting that well water would emerge with elevated levels of arsenic.
The metal is present naturally in soil, and leaches into groundwater, with bacteria thought to play a role.
Since then, large-scale contamination has been found in other Asian countries such as China, Cambodia and Vietnam, in South America and Africa.
It is less of a problem in North America and Europe where most water is provided by utilities. However, some private wells in the UK may not be tested and could present a problem, Mr Ravenscroft said.
Problems abroad
Once the threat has been identified, there are remedies, such as as digging deeper wells, purification, and identifying safe surface water supplies.
As a matter of priority, scientists at the RGS meeting said, governments should test all wells in order to assess the threat to communities.
“Africa, for example, is probably affected less than other continents, but so little is known that we would recommend widespread testing,” said Peter Ravenscroft.
His Cambridge team has developed computer models aimed at predicting which regions might have the highest risks, taking into account factors such as geology and climate.
“We have assessments of the Ganges and Brahmaputra river basins, for example, and then we look for similar basins elsewhere.
“There are similar areas in Indonesia and the Philippines, and very little evidence of tests; yet where there has been some testing, in (the Indonesian province of) Aceh for example, signs of arsenic turned up.”
Asian countries use water for agriculture as well as drinking, and this too can be a source of arsenic poisoning.
Rice is usually grown in paddy fields, often flooded with water from the same wells. Arsenic is drawn up into the grains which are used for food.
Andrew Meharg from Aberdeen University has shown that arsenic transfers from soil to rice about 10 times more efficiently than to other grain crops.
This is clearly a problem in countries such as Bangladesh where rice is the staple food, and Professor Meharg believes it could be an issue even in the UK among communities which eat rice frequently.
“The average (British) person eats about 10g to 16g of rice per day, but members of the UK Bangladeshi community for example might eat 300g per day,” he said.
The UK’s Food Standards Agency is currently assessing whether this level of consumption carries any risk.
© BBC MMVII
About 140 million people, mainly in developing countries, are being poisoned by arsenic in their drinking water, researchers believe.
Speaking at the Royal Geographical Society (RGS) annual meeting in London, scientists said this will lead to higher rates of cancer in the future.
South and East Asia account for more than half of the known cases globally.
Eating large amounts of rice grown in affected areas could also be a health risk, scientists said.
“It’s a global problem, present in 70 countries, probably more,” said Peter Ravenscroft, a research associate in geography with Cambridge University.
“If you work on drinking water standards used in Europe and North America, then you see that about 140 million people around the world are above those levels and at risk.”
Testing time
Arsenic consumption leads to higher rates of some cancers, including tumours of the lung, bladder and skin, and other lung conditions. Some of these effects show up decades after the first exposure.
“In the long term, one in every 10 people with high concentrations of arsenic in their water will die from it,” observed Allan Smith from the University of California at Berkeley.
“This is the highest known increase in mortality from any environmental exposure.”
The international response, he said, is not what the scale of the problem merits.
“I don’t know of one government agency which has given this the priority it deserves,” he commented.
The first signs that arsenic-contaminated water might be a major health issue emerged in the 1980s, with the documentation of poisoned communities in Bangladesh and the Indian state of West Bengal.
In order to avoid drinking surface water, which can be contaminated with bacteria causing diarrhoea and other diseases, aid agencies had been promoting the digging of wells, not suspecting that well water would emerge with elevated levels of arsenic.
The metal is present naturally in soil, and leaches into groundwater, with bacteria thought to play a role.
Since then, large-scale contamination has been found in other Asian countries such as China, Cambodia and Vietnam, in South America and Africa.
It is less of a problem in North America and Europe where most water is provided by utilities. However, some private wells in the UK may not be tested and could present a problem, Mr Ravenscroft said.
Problems abroad
Once the threat has been identified, there are remedies, such as as digging deeper wells, purification, and identifying safe surface water supplies.
As a matter of priority, scientists at the RGS meeting said, governments should test all wells in order to assess the threat to communities.
“Africa, for example, is probably affected less than other continents, but so little is known that we would recommend widespread testing,” said Peter Ravenscroft.
His Cambridge team has developed computer models aimed at predicting which regions might have the highest risks, taking into account factors such as geology and climate.
“We have assessments of the Ganges and Brahmaputra river basins, for example, and then we look for similar basins elsewhere.
“There are similar areas in Indonesia and the Philippines, and very little evidence of tests; yet where there has been some testing, in (the Indonesian province of) Aceh for example, signs of arsenic turned up.”
Asian countries use water for agriculture as well as drinking, and this too can be a source of arsenic poisoning.
Rice is usually grown in paddy fields, often flooded with water from the same wells. Arsenic is drawn up into the grains which are used for food.
Andrew Meharg from Aberdeen University has shown that arsenic transfers from soil to rice about 10 times more efficiently than to other grain crops.
This is clearly a problem in countries such as Bangladesh where rice is the staple food, and Professor Meharg believes it could be an issue even in the UK among communities which eat rice frequently.
“The average (British) person eats about 10g to 16g of rice per day, but members of the UK Bangladeshi community for example might eat 300g per day,” he said.
The UK’s Food Standards Agency is currently assessing whether this level of consumption carries any risk.
© BBC MMVII