Une surfacturation manifeste

L'Humanité du 14 11 07
Créé en 1923 et présidé - depuis vingt-quatre ans par - André Santini, député maire (ex-UDF) d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), le - SEDIF avait réagi vivement à l’étude menée par l’association de consommateurs, qui, pour la deuxième année consécutive, mettait au jour une surfacturation importante de l’eau distribuée en Île-de-France. Selon l’UFC, le syndicat francilien serait même le champion toutes catégories des « marges », avec un taux inégalé en France de 58,7 %, juste devant Marseille et ses 56,1 %. « Marge », un terme contesté par le syndicat, qui rappelle qu’il est « un établissement public », dont « les - excédents budgétaires sont chaque année réinvestis dans l’exercice suivant ». Reste ce prix manifestement surfacturé.
« À Paris (qui ne dépend pas du SEDIF - NDLR), le prix de l’eau est de 2,70 euros, contre environ 4 euros pour les communes gérées par le syndicat francilien, appuie Jean-Luc Touly, le président de l’ACME. Rien ne justifie cet écart de 1,30 euro, d’autant que Paris va chercher plus loin son eau par rapport aux autres communes franciliennes. »
En creux, c’est aussi la délégation dont bénéficie depuis quatre-vingt-quatre ans la Compagnie générale des eaux, devenue depuis Veolia, qui interroge les associations et certains élus.
« Nous ne remettons pas en cause l’existence du SEDIF, qui assure la continuité et la qualité du service de l’eau, explique Christian Métairie, maire adjoint d’Arcueil et président de la communauté du Val de Bièvre. Mais le prix facturé aux consommateurs est manifestement excessif. Nous réclamons donc qu’une expertise indépendante soit menée pour évaluer l’intérêt d’un retour en régie publique. Le maire de Paris vient d’annoncer qu’il organiserait ce retour au public dès 2009 s’il était réélu (lire encadré). Pourquoi ne pas réfléchir aussi, à terme, à un regroupement de Paris et des communes gérées par le SEDIF ? »
Le contrat de délégation passé avec Veolia, qui n’a été l’objet que de deux renouvellements depuis 1923 (en 1960 et 1985), prend fin dans trois ans. C’est donc une occasion à ne pas manquer pour les partisans d’un retour à la régie publique. Il y a deux ans, pourtant, lorsqu’un premier appel avait été lancé en ce sens, seul un quart des 144 élus du SEDIF avaient soutenu la démarche. Aujourd’hui, une bonne moitié réclamerait, selon Christian Métairie, le lancement d’une expertise indépendante. Mais tous les freins ne sont pas levés.
« Nous ne sommes pas là pour faire des procès, prévient Patrick Braouezec. Des habitudes ont été prises, des réserves, des réticences persistent au sein du SEDIF. Mais la question d’un retour au public se pose bel et bien. Si on me fait la démonstration que la concession au privé est plus avantageuse, je m’inclinerai. Mais j’en doute. »
Créé en 1923 et présidé - depuis vingt-quatre ans par - André Santini, député maire (ex-UDF) d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), le - SEDIF avait réagi vivement à l’étude menée par l’association de consommateurs, qui, pour la deuxième année consécutive, mettait au jour une surfacturation importante de l’eau distribuée en Île-de-France. Selon l’UFC, le syndicat francilien serait même le champion toutes catégories des « marges », avec un taux inégalé en France de 58,7 %, juste devant Marseille et ses 56,1 %. « Marge », un terme contesté par le syndicat, qui rappelle qu’il est « un établissement public », dont « les - excédents budgétaires sont chaque année réinvestis dans l’exercice suivant ». Reste ce prix manifestement surfacturé.
« À Paris (qui ne dépend pas du SEDIF - NDLR), le prix de l’eau est de 2,70 euros, contre environ 4 euros pour les communes gérées par le syndicat francilien, appuie Jean-Luc Touly, le président de l’ACME. Rien ne justifie cet écart de 1,30 euro, d’autant que Paris va chercher plus loin son eau par rapport aux autres communes franciliennes. »
En creux, c’est aussi la délégation dont bénéficie depuis quatre-vingt-quatre ans la Compagnie générale des eaux, devenue depuis Veolia, qui interroge les associations et certains élus.
« Nous ne remettons pas en cause l’existence du SEDIF, qui assure la continuité et la qualité du service de l’eau, explique Christian Métairie, maire adjoint d’Arcueil et président de la communauté du Val de Bièvre. Mais le prix facturé aux consommateurs est manifestement excessif. Nous réclamons donc qu’une expertise indépendante soit menée pour évaluer l’intérêt d’un retour en régie publique. Le maire de Paris vient d’annoncer qu’il organiserait ce retour au public dès 2009 s’il était réélu (lire encadré). Pourquoi ne pas réfléchir aussi, à terme, à un regroupement de Paris et des communes gérées par le SEDIF ? »
Le contrat de délégation passé avec Veolia, qui n’a été l’objet que de deux renouvellements depuis 1923 (en 1960 et 1985), prend fin dans trois ans. C’est donc une occasion à ne pas manquer pour les partisans d’un retour à la régie publique. Il y a deux ans, pourtant, lorsqu’un premier appel avait été lancé en ce sens, seul un quart des 144 élus du SEDIF avaient soutenu la démarche. Aujourd’hui, une bonne moitié réclamerait, selon Christian Métairie, le lancement d’une expertise indépendante. Mais tous les freins ne sont pas levés.
« Nous ne sommes pas là pour faire des procès, prévient Patrick Braouezec. Des habitudes ont été prises, des réserves, des réticences persistent au sein du SEDIF. Mais la question d’un retour au public se pose bel et bien. Si on me fait la démonstration que la concession au privé est plus avantageuse, je m’inclinerai. Mais j’en doute. »
Prix de l’eau: les délégataires lancent un appel à l’Etat : article du JDE
Prix de l’eau: des surfacturations notables
En réponse au rapport publié par l’UFC Que choisir dénonçant des marges élevées réalisées sur le prix de l’eau dans certaines villes françaises (1), la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) pointe du doigt ce qu’elle qualifie de «graves erreurs de calcul». Lors d’une conférence de presse du 19 novembre, elle a appelé le ministère chargé de l’environnement à réunir l’ensemble des parties prenantes de l’eau pour «rétablir la vérité sur la réalité des coûts, la performance et la qualité des services de l’eau».
Celui-ci a publié un communiqué le même jour précisant que «le juste prix de l’eau ne peut être uniforme partout en France puisqu’il est lié à des caractéristiques locales telles que la qualité de l’eau prélevée, la densité des populations ou le niveau de service proposé à l’usager. L’absence de données homogènes accroît le risque d’interprétations divergentes des chiffres bruts». Selon le ministère, des indicateurs sur le prix de l’eau seront rendus opérationnels en 2008.
La FP2E estime par ailleurs que l’«usage abusif du mot ‘marge’ employé par l’UFC Que choisir a pour effet de discréditer l’ensemble des autorités de contrôle, des collectivités locales, mais aussi des opérateurs publics et privés». Les impôts et taxes revenant à l’Etat et aux collectivités locales ont, selon elle, été sous-évalués de 60% à 70% dans les villes en délégation incluses dans l’étude, et les investissements liés à la potabilisation de l’eau là où la qualité de la ressource en eau n’est pas très bonne ont été réduits de 70%.
L’UFC Que Choisir a riposté aux déclarations de la FP2E, en déclarant dans un communiqué qu’«avant de disserter sur le raisonnement de l’UFC-Que Choisir, ces entreprises (Veolia et Suez) devraient déjà proposer de rendre publics leurs comptes détaillés pour les agglomérations que nous avons étudiées. Le débat pourrait alors s’établir sur des bases factuelles».
(1) Voir l’article du JDLE «Prix de l’eau: des surfacturations notables»
En réponse au rapport publié par l’UFC Que choisir dénonçant des marges élevées réalisées sur le prix de l’eau dans certaines villes françaises (1), la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) pointe du doigt ce qu’elle qualifie de «graves erreurs de calcul». Lors d’une conférence de presse du 19 novembre, elle a appelé le ministère chargé de l’environnement à réunir l’ensemble des parties prenantes de l’eau pour «rétablir la vérité sur la réalité des coûts, la performance et la qualité des services de l’eau».
Celui-ci a publié un communiqué le même jour précisant que «le juste prix de l’eau ne peut être uniforme partout en France puisqu’il est lié à des caractéristiques locales telles que la qualité de l’eau prélevée, la densité des populations ou le niveau de service proposé à l’usager. L’absence de données homogènes accroît le risque d’interprétations divergentes des chiffres bruts». Selon le ministère, des indicateurs sur le prix de l’eau seront rendus opérationnels en 2008.
La FP2E estime par ailleurs que l’«usage abusif du mot ‘marge’ employé par l’UFC Que choisir a pour effet de discréditer l’ensemble des autorités de contrôle, des collectivités locales, mais aussi des opérateurs publics et privés». Les impôts et taxes revenant à l’Etat et aux collectivités locales ont, selon elle, été sous-évalués de 60% à 70% dans les villes en délégation incluses dans l’étude, et les investissements liés à la potabilisation de l’eau là où la qualité de la ressource en eau n’est pas très bonne ont été réduits de 70%.
L’UFC Que Choisir a riposté aux déclarations de la FP2E, en déclarant dans un communiqué qu’«avant de disserter sur le raisonnement de l’UFC-Que Choisir, ces entreprises (Veolia et Suez) devraient déjà proposer de rendre publics leurs comptes détaillés pour les agglomérations que nous avons étudiées. Le débat pourrait alors s’établir sur des bases factuelles».
(1) Voir l’article du JDLE «Prix de l’eau: des surfacturations notables»
Suite des réactions à l'enquête de l'UFC Que Choisir ? Le gouvernement met sont grain pour calmer le jeu compte tenu de la vague de mécontentement générée...
PARIS (AFP) — Le gouvernement a tenté mardi de calmer une polémique sur le prix de l'eau qui oppose depuis plusieurs jours l'association de consommateurs UFC-Que Choisir et les entreprises du secteur.
"L'absence de données homogènes" sur le prix de l'eau en France "accroît le risque d'interprétations divergentes", a estimé le ministère de l'Ecologie dans des "précisions" publiées uniquement sur son site internet.
Le prix de l'eau ne peut être uniforme car il est "lié à des caractéristiques locales telles que la qualité de l'eau prélevée, la densité des populations ou le niveau de service proposé à l'usager", a-t-il expliqué.
Dans une étude publiée fin octobre, l'UFC-Que Choisir estimait que l'eau était surfacturée dans de nombreuses agglomérations, comme en Ile-de-France ou à Marseille, et épinglait les "bénéfices faramineux" des entreprises Veolia et Suez.
Lundi, la fédération professionnelle des entreprises de l'eau (FP2E) a dénoncé de "graves erreurs" dans cette étude, en demandant au gouvernement de réunir les parties prenantes pour "rétablir la vérité".
Alors que l'UFC estime que les entreprises du secteur dégagent des marges de 50%, la FP2E affirme que ces marges ne représentent que 7% du prix de revient de l'eau, et déplore que l'association de consommateurs ne tienne pas compte de certains paramètres "locaux", comme le niveau d'équipement d'une collectivité, ou bien "de qualité", comme les analyses de l'eau.
Le PDG de Veolia Henri Proglio avait lui-même estimé vendredi que l'étude comportait des "assertions totalement infondées" et des "inepties".
Des élus d'Ile-de-France ont de leur côté demandé au syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) une baisse "substantielle" du prix de l'eau, en dénonçant les marges "exorbitantes" de Veolia, à qui le Sedif a délégué la gestion.
Mardi, l'UFC-Que Choisir a réagi à nouveau pour réclamer que les groupes Suez et Veolia publient des "comptes détaillés" sur les prix de l'eau, au lieu de "comptes administratifs extrêmement agrégés, donc illisibles".
Il y a une "volonté de nuire à tous les acteurs" de l'eau, a rétorqué le même jour la fédération des entreprises du secteur, en expliquant que ces comptes étaient "publics".
"Ce sont les comptes annuels de résultat, contrat par contrat", conformément à un décret de mars 2005 "qui décrivent précisément tout ce qu'il doit y avoir, par exemple les frais de personnel, les frais d'assurance, les frais d'analyse, les impôts et taxes", a-t-elle précisé.
Le gouvernement a pour sa part rappelé que des "indicateurs" qui prendront en compte également "la mesure du rendement des réseaux" et la "conformité du traitement des eaux usées" seront opérationnels en 2008, conformément à un décret du 2 mai.
Le suivi des indicateurs sera assuré par l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema), créé par la loi sur l'eau du 30 décembre 2006.
L'Onema mettra en oeuvre un "observatoire national du prix, de la qualité et de la performance des services d'eau et d'assainissement", autour duquel le ministère réunira tous les acteurs concernés au premier trimestre 2008, selon le ministère.
le 20 11 07
"L'absence de données homogènes" sur le prix de l'eau en France "accroît le risque d'interprétations divergentes", a estimé le ministère de l'Ecologie dans des "précisions" publiées uniquement sur son site internet.
Le prix de l'eau ne peut être uniforme car il est "lié à des caractéristiques locales telles que la qualité de l'eau prélevée, la densité des populations ou le niveau de service proposé à l'usager", a-t-il expliqué.
Dans une étude publiée fin octobre, l'UFC-Que Choisir estimait que l'eau était surfacturée dans de nombreuses agglomérations, comme en Ile-de-France ou à Marseille, et épinglait les "bénéfices faramineux" des entreprises Veolia et Suez.
Lundi, la fédération professionnelle des entreprises de l'eau (FP2E) a dénoncé de "graves erreurs" dans cette étude, en demandant au gouvernement de réunir les parties prenantes pour "rétablir la vérité".
Alors que l'UFC estime que les entreprises du secteur dégagent des marges de 50%, la FP2E affirme que ces marges ne représentent que 7% du prix de revient de l'eau, et déplore que l'association de consommateurs ne tienne pas compte de certains paramètres "locaux", comme le niveau d'équipement d'une collectivité, ou bien "de qualité", comme les analyses de l'eau.
Le PDG de Veolia Henri Proglio avait lui-même estimé vendredi que l'étude comportait des "assertions totalement infondées" et des "inepties".
Des élus d'Ile-de-France ont de leur côté demandé au syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) une baisse "substantielle" du prix de l'eau, en dénonçant les marges "exorbitantes" de Veolia, à qui le Sedif a délégué la gestion.
Mardi, l'UFC-Que Choisir a réagi à nouveau pour réclamer que les groupes Suez et Veolia publient des "comptes détaillés" sur les prix de l'eau, au lieu de "comptes administratifs extrêmement agrégés, donc illisibles".
Il y a une "volonté de nuire à tous les acteurs" de l'eau, a rétorqué le même jour la fédération des entreprises du secteur, en expliquant que ces comptes étaient "publics".
"Ce sont les comptes annuels de résultat, contrat par contrat", conformément à un décret de mars 2005 "qui décrivent précisément tout ce qu'il doit y avoir, par exemple les frais de personnel, les frais d'assurance, les frais d'analyse, les impôts et taxes", a-t-elle précisé.
Le gouvernement a pour sa part rappelé que des "indicateurs" qui prendront en compte également "la mesure du rendement des réseaux" et la "conformité du traitement des eaux usées" seront opérationnels en 2008, conformément à un décret du 2 mai.
Le suivi des indicateurs sera assuré par l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema), créé par la loi sur l'eau du 30 décembre 2006.
L'Onema mettra en oeuvre un "observatoire national du prix, de la qualité et de la performance des services d'eau et d'assainissement", autour duquel le ministère réunira tous les acteurs concernés au premier trimestre 2008, selon le ministère.
le 20 11 07