Comment réagissez-vous à l’étude qui pointe une « marge de 58,7 % » sur le prix de l’eau en Île-de-France ?

Rappelons-nous : C'était il y a un an
Philippe Knusmann. Que Choisir retombe dans ses errements de l’an dernier et, bizarrement, à quelques mois des élections municipales. Concernant les marges, cette association devrait savoir, en tant qu’expert, que les collectivités publiques ne font pas de marges mais réalisent, parfois, des excédents budgétaires. Et ces excédents sont directement réinvestis dans les travaux.
Ces précisions sémantiques n’expliquent pas la différence de prix…
Philippe Knusmann. Le modèle économique utilisé par Que Choisir est fondé sur des villes de 30 000 habitants (cette affirmation est totalement infirmée par Que Choisir - NDLR). C’était leur mode de calcul en 2006. Il serait plus intéressant de parler de coût. Nous avons, par rapport à Grenoble ou Annecy, d’autres types de contraintes. Ces villes n’ont pas le même accès que nous à la ressource eau, notamment pour des raisons géographiques, ni même la même qualité d’eau. Nous devons faire des traitements.
Mais Que Choisir n’a jamais remis en cause la différence de coût entre les villes, comme vous l’insinuez. Il dit seulement que vos coûts de revient sont plus de deux fois plus chers que ceux auxquels elle parvient. Comment expliquez-vous cette diff
Philippe Knusmann. C’est à Que Choisir qu’il faut le demander.
C’est ce qu’ils viennent de faire. En revanche, on comprend mal pourquoi vous refusez d’ouvrir vos livres de comptes afin que cesse cette polémique ?
Philippe Knusmann. Que Choisir nous jette en pâture à l’opinion publique et après, ils nous disent : « On aimerait bien vous rencontrer. » Étant donné l’attitude qui a été la leur, les élus du SEDIF n’ont pas jugé bon de répondre l’année dernière, parce que le ton employé n’avait pas été apprécié. On verra si Que Choisir nous le demande cette fois-ci. Je précise par ailleurs que nos comptes sont sur la place publique, puisque nous sommes tenus à leur publication.
Les comptes que vous publiez sont agrégés. Ils ne précisent pas dans le détail où va l’argent dépensé. Or l’intérêt de l’étude est de dissocier, pour chaque poste, l’argent nécessaire au calcul du prix de l’eau…
Philippe Knusmann. La publication totale des comptes relève des autorités politiques. Nous, au SEDIF, nous ne nous occupons que du traitement et de la distribution. Jusqu’à présent, les élus, de toutes tendances politiques, ont estimé ne pas devoir aller jusque-là. Je ne sais pas quelle sera leur position cette fois-ci. Par ailleurs, je ne vois pas quels intérêts auraient les élus des 144 communes du SEDIF à masquer les choses.
Entretien réalisé par C. P.
Entretien réalisé par C. P.
Les communistes réclament un retour à la régie publique
Le porte-parole du PCF Paris pour les élections municipales Ian Brossat a proposé hier que la ville de Paris « reprenne en charge la distribution de l’eau dans la capitale », quand le contrat avec Suez et Veolia prendra fin en 2009. Par ailleurs, Patrick Braouezec, député PCF de Seine-Saint-Denis, lance un appel avec des personnalités de gauche, pour étudier « la reprise en régie directe de la distribution de l’eau » par le SEDIF (Syndicat des eaux d’Île-de-France), dont une partie des compétences est déléguée à Veolia.