http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/medias/actu/0203092097498-le-proces-en-appel-de-jean-marie-messier-s-ouvre-lundi-622656.php
Jean-Marie Messier, ancien patron de Vivendi Universal tentera lundi en appel de laver son honneur. L’ex-icône du capitalisme français avait été condamné en janvier 2011 par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison avec sursis et 150.000 euros d’amende.
Come-back de l’ex-icône flamboyante du capitalisme français. Condamné en première instance pour des délits présumés au moment des déboires de Vivendi Universal en 2002, Jean-Marie Messier retrouve les prétoires pour son procès en appel qui s’ouvre lundi à Paris. Il devra compter avec les petits actionnaires parties civiles qui, déçus de n’avoir obtenu qu’un peu plus de 1 million d’euros lors du premier procès, batailleront pour obtenir la confirmation de sa condamnation avec à la clef des sommes bien supérieures. Surnommé par les railleurs « J6M » (pour Jean-Marie Messier-moi-même-maître-du-monde), il avait été condamné en janvier 2011 par le tribunal correctionnel de Paris à 3 ans de prison avec sursis et 150.000 euros d’amende.
Jean-Marie Messier avait transformé la Compagnie générale des eaux, conglomérat tentaculaire fort de 2.400 filiales hérité en 1996 de Guy Dejouany, en un éphémère géant mondial de la communication, avec notamment le rachat de Canal+ et du groupe canadien Seagram, qui contrôlait le studio de cinéma Universal. Fin de l’intermède en 2002. Etranglé par les dettes, écrasé par les pertes, le groupe a alors été contraint à une lourde restructuration (voir la chronologie de Vivendi après 2002 ). Trois des anciens collaborateurs de Jean-Marie Messier au sein du groupe de médias et de communication jugés avec lui avaient été condamnés à des peines inférieures, et trois autres relaxés. Ce jugement était allé à l’encontre de l’avis du parquet, qui avait réclamé sa relaxe.
Jean-Marie Messier avait transformé la Compagnie générale des eaux, conglomérat tentaculaire fort de 2.400 filiales hérité en 1996 de Guy Dejouany, en un éphémère géant mondial de la communication, avec notamment le rachat de Canal+ et du groupe canadien Seagram, qui contrôlait le studio de cinéma Universal. Fin de l’intermède en 2002. Etranglé par les dettes, écrasé par les pertes, le groupe a alors été contraint à une lourde restructuration (voir la chronologie de Vivendi après 2002 ). Trois des anciens collaborateurs de Jean-Marie Messier au sein du groupe de médias et de communication jugés avec lui avaient été condamnés à des peines inférieures, et trois autres relaxés. Ce jugement était allé à l’encontre de l’avis du parquet, qui avait réclamé sa relaxe.
Jean-Marie Messier a été reconnu coupable de « diffusion d’informations fausses ou trompeuses aux marchés et abus de biens sociaux », mais relaxé du chef de « manipulation de cours ». Les juges, qui l’ont qualifié de « prestidigitateur de dettes », ont considéré qu’il avait trompé ses actionnaires et le public sur l’état de VU, dont il disait qu’il allait « mieux que bien » alors que les créanciers frappaient aux portes. Ils ont retenu contre lui sa tentative d’obtenir sans l’avis préalable du conseil d’administration un parachute doré de 18,6 millions d’euros qualifié d’ « abus de biens social ».
Arrogance et crash financier
Le tribunal a aussi ordonné l’indemnisation de dizaines de petits actionnaires, pour un total de 1,2 million d’euros. La défense ne souhaite pas s’exprimer avant l’audience, a déclaré à Reuters l’un des avocats, Me Francis Szpiner. Tout en regrettant sa propre arrogance, Jean-Marie Messier avait contesté tout délit, arguant de sa bonne foi et rejettant la faute sur ... le contexte économique de 2002. Il avait qualifié le jugement d’« incompréhensible » et de « profondément injuste », près de 10 ans après les faits. De son côté, Didier Cornardeau qui représente les petits actionnaires parties civiles, avait salué « une grande victoire de la justice française ».
Frédérik-Karel Canoy, l’avocat des actionnaires individuels, a annoncé qu’il réclamerait 160 euros par action, comme en première instance, plus 10 euros pour préjudice moral. Le tribunal correctionnel n’avait accordé que 10 euros par action aux petits actionnaires. « Dix euros, ce n’était pas la réparation intégrale du préjudice. C’est ridicule et inacceptable », a-t-il décalré à Reuters, soulignant que l’action Vivendi, au plus haut du temps de Jean-Marie Messier à près de 150 euros, a plongé à 8 euros à son départ en 2002 et qu ’elle évolue aujourd’hui à moins de 19 euros . « C’est un crash financier de 160 milliards, qui a fait un million de victimes, et ça va être une guerre totale sur le plan juridique », a-t-il ajouté.
Vivendi veut des dommages et intérêts au civil
Aux Etats-Unis, un jury populaire avait retenu en janvier 2010 la responsabilité de Vivendi en écartant celle de Jean-Marie Messier, pour des faits de fausse information, à la suite d’une procédure en nom collectif (« class action ») . Parmi les autres prévenus en première instance, Edgar Bronfman Jr, le directeur général de Warner Music à l’époque des faits, a été condamné à quinze mois de prison avec sursis et 5 millions d’euros d’amende pour délit d’initié.
Guillaume Hannezo, ancien directeur financier de la société, a été condamné à quinze mois de prison avec sursis et Eric Licoys, ex-directeur général de Vivendi Universal, à six mois de prison avec sursis. Partie civile, la société Vivendi ne demandait pas de réparation à ses anciens dirigeants. Elle n’a souhaité faire aucun commentaire avant l’ouverture des débats, précisant être partie civile comme en première instance. Mais Me Canoy tentera d’obtenir de la cour que le groupe soit condamné civilement en dommages et intérêts, ce qu’il n’avait pas pu obtenir lors du premier procès. Il souligne que la présidente de la cour est celle qui a condamné en appel l’ancien trader Jérôme Kerviel à payer 4,9 milliards d’euros à la Société générale, pour les pertes de trading qui lui sont imputées. Jean-Marie Messier co-dirige aujourd’hui la banque d’affaires Messier Maris , sise rue de Miromesnil, à Paris.
Les Echos source AFP
Jean-Marie Messier, ancien patron de Vivendi Universal tentera lundi en appel de laver son honneur. L’ex-icône du capitalisme français avait été condamné en janvier 2011 par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison avec sursis et 150.000 euros d’amende.
Come-back de l’ex-icône flamboyante du capitalisme français. Condamné en première instance pour des délits présumés au moment des déboires de Vivendi Universal en 2002, Jean-Marie Messier retrouve les prétoires pour son procès en appel qui s’ouvre lundi à Paris. Il devra compter avec les petits actionnaires parties civiles qui, déçus de n’avoir obtenu qu’un peu plus de 1 million d’euros lors du premier procès, batailleront pour obtenir la confirmation de sa condamnation avec à la clef des sommes bien supérieures. Surnommé par les railleurs « J6M » (pour Jean-Marie Messier-moi-même-maître-du-monde), il avait été condamné en janvier 2011 par le tribunal correctionnel de Paris à 3 ans de prison avec sursis et 150.000 euros d’amende.
Jean-Marie Messier avait transformé la Compagnie générale des eaux, conglomérat tentaculaire fort de 2.400 filiales hérité en 1996 de Guy Dejouany, en un éphémère géant mondial de la communication, avec notamment le rachat de Canal+ et du groupe canadien Seagram, qui contrôlait le studio de cinéma Universal. Fin de l’intermède en 2002. Etranglé par les dettes, écrasé par les pertes, le groupe a alors été contraint à une lourde restructuration (voir la chronologie de Vivendi après 2002 ). Trois des anciens collaborateurs de Jean-Marie Messier au sein du groupe de médias et de communication jugés avec lui avaient été condamnés à des peines inférieures, et trois autres relaxés. Ce jugement était allé à l’encontre de l’avis du parquet, qui avait réclamé sa relaxe.
Jean-Marie Messier avait transformé la Compagnie générale des eaux, conglomérat tentaculaire fort de 2.400 filiales hérité en 1996 de Guy Dejouany, en un éphémère géant mondial de la communication, avec notamment le rachat de Canal+ et du groupe canadien Seagram, qui contrôlait le studio de cinéma Universal. Fin de l’intermède en 2002. Etranglé par les dettes, écrasé par les pertes, le groupe a alors été contraint à une lourde restructuration (voir la chronologie de Vivendi après 2002 ). Trois des anciens collaborateurs de Jean-Marie Messier au sein du groupe de médias et de communication jugés avec lui avaient été condamnés à des peines inférieures, et trois autres relaxés. Ce jugement était allé à l’encontre de l’avis du parquet, qui avait réclamé sa relaxe.
Jean-Marie Messier a été reconnu coupable de « diffusion d’informations fausses ou trompeuses aux marchés et abus de biens sociaux », mais relaxé du chef de « manipulation de cours ». Les juges, qui l’ont qualifié de « prestidigitateur de dettes », ont considéré qu’il avait trompé ses actionnaires et le public sur l’état de VU, dont il disait qu’il allait « mieux que bien » alors que les créanciers frappaient aux portes. Ils ont retenu contre lui sa tentative d’obtenir sans l’avis préalable du conseil d’administration un parachute doré de 18,6 millions d’euros qualifié d’ « abus de biens social ».
Arrogance et crash financier
Le tribunal a aussi ordonné l’indemnisation de dizaines de petits actionnaires, pour un total de 1,2 million d’euros. La défense ne souhaite pas s’exprimer avant l’audience, a déclaré à Reuters l’un des avocats, Me Francis Szpiner. Tout en regrettant sa propre arrogance, Jean-Marie Messier avait contesté tout délit, arguant de sa bonne foi et rejettant la faute sur ... le contexte économique de 2002. Il avait qualifié le jugement d’« incompréhensible » et de « profondément injuste », près de 10 ans après les faits. De son côté, Didier Cornardeau qui représente les petits actionnaires parties civiles, avait salué « une grande victoire de la justice française ».
Frédérik-Karel Canoy, l’avocat des actionnaires individuels, a annoncé qu’il réclamerait 160 euros par action, comme en première instance, plus 10 euros pour préjudice moral. Le tribunal correctionnel n’avait accordé que 10 euros par action aux petits actionnaires. « Dix euros, ce n’était pas la réparation intégrale du préjudice. C’est ridicule et inacceptable », a-t-il décalré à Reuters, soulignant que l’action Vivendi, au plus haut du temps de Jean-Marie Messier à près de 150 euros, a plongé à 8 euros à son départ en 2002 et qu ’elle évolue aujourd’hui à moins de 19 euros . « C’est un crash financier de 160 milliards, qui a fait un million de victimes, et ça va être une guerre totale sur le plan juridique », a-t-il ajouté.
Vivendi veut des dommages et intérêts au civil
Aux Etats-Unis, un jury populaire avait retenu en janvier 2010 la responsabilité de Vivendi en écartant celle de Jean-Marie Messier, pour des faits de fausse information, à la suite d’une procédure en nom collectif (« class action ») . Parmi les autres prévenus en première instance, Edgar Bronfman Jr, le directeur général de Warner Music à l’époque des faits, a été condamné à quinze mois de prison avec sursis et 5 millions d’euros d’amende pour délit d’initié.
Guillaume Hannezo, ancien directeur financier de la société, a été condamné à quinze mois de prison avec sursis et Eric Licoys, ex-directeur général de Vivendi Universal, à six mois de prison avec sursis. Partie civile, la société Vivendi ne demandait pas de réparation à ses anciens dirigeants. Elle n’a souhaité faire aucun commentaire avant l’ouverture des débats, précisant être partie civile comme en première instance. Mais Me Canoy tentera d’obtenir de la cour que le groupe soit condamné civilement en dommages et intérêts, ce qu’il n’avait pas pu obtenir lors du premier procès. Il souligne que la présidente de la cour est celle qui a condamné en appel l’ancien trader Jérôme Kerviel à payer 4,9 milliards d’euros à la Société générale, pour les pertes de trading qui lui sont imputées. Jean-Marie Messier co-dirige aujourd’hui la banque d’affaires Messier Maris , sise rue de Miromesnil, à Paris.
Les Echos source AFP