'Petits meurtres entre amis 'de la gestion publique de l'eau, grâce aux bulletins secrets.

88 contre 54
Ce 11 décembre 2008 aurait pu marquer un virage de la politique de l'eau en Ile de France. Mais c'est un jour sombre pour tous ceux qui croyaient possible un retour en régie publique de sa gestion.
Le vote à bulletins secrets a permis ce résultat : 88 délégués sur 142 ont voté pour le renouvellement du contrat du SEDIF pour la gestion de l'eau à une entreprise privée , 54 ont voté contre, c'est-à-dire qu'ils choisissaient un mode de gestion en régie directe.
Un vote à bulletins secrets
Alors que le vote concernait un choix de gestion d'une délégation de service public, il s'est opéré à bulletins secrets..., à la demande de 68 délégués de "droite". Ce qui aura permis peut-être aux délégués les moins courageux, ou à ceux qui s'étaient engagés à voter contre, de se désavouer et d'échapper à la vindicte de leur parti ou de leurs électeurs.
Pourtant hier les comptages des associations et des élus engagés pour un retour à une gestion publique ne prévoyaient pas un tel score. Les déclarations les élus de gauche comme certains de droite donnaient le résultat du vote incertain ou même défavorable pour le choix que défend M. Santini.
Tout avait été préparé pour couvrir les retourneurs de vestes : le résultat est là !
Ce 11 décembre 2008 aurait pu marquer un virage de la politique de l'eau en Ile de France. Mais c'est un jour sombre pour tous ceux qui croyaient possible un retour en régie publique de sa gestion.
Le vote à bulletins secrets a permis ce résultat : 88 délégués sur 142 ont voté pour le renouvellement du contrat du SEDIF pour la gestion de l'eau à une entreprise privée , 54 ont voté contre, c'est-à-dire qu'ils choisissaient un mode de gestion en régie directe.
Un vote à bulletins secrets
Alors que le vote concernait un choix de gestion d'une délégation de service public, il s'est opéré à bulletins secrets..., à la demande de 68 délégués de "droite". Ce qui aura permis peut-être aux délégués les moins courageux, ou à ceux qui s'étaient engagés à voter contre, de se désavouer et d'échapper à la vindicte de leur parti ou de leurs électeurs.
Pourtant hier les comptages des associations et des élus engagés pour un retour à une gestion publique ne prévoyaient pas un tel score. Les déclarations les élus de gauche comme certains de droite donnaient le résultat du vote incertain ou même défavorable pour le choix que défend M. Santini.
Tout avait été préparé pour couvrir les retourneurs de vestes : le résultat est là !
Article de l'AFP : Ile-de-France: les élus maintiennent la gestion de l'eau au secteur privé
/ 11 décembre 2008 17h10)
Voici en effet le résultat du vote acquis par Santini 88 contre 54 . « CHOISY-LE-ROY (Val-de-Marne) - Les élus du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) ont voté jeudi en faveur du maintien au secteur privé de la gestion du plus gros service d'eau potable en Europe, par 88 voix contre 54, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ce vote, effectué à bulletins secrets, entérine la poursuite de la délégation de service public (DSP), confiée depuis 1923 au groupe Veolia (alors Générale des Eaux), et rejette de fait la constitution d'une régie publique qui avait notamment les faveurs d'élus de gauche.
Le débat public précédant le vote a souvent viré à la passe d'armes: les partisans de la motion ont fustigé le "recours à des méthodes altermondialistes" de la part des partisans de la régie publique, qui ont, eux, accusé Veolia d'"être obnubilé par la soif de rentabilité".
Signé en 1962 pour un montant de 317 millions d'euros, le dernier contrat confié à Veolia expire fin 2010 et se trouve au centre de critiques d'associations et d'élus de gauche qui dénoncent régulièrement "une surfacturation" de l'eau francilienne, UFC-Que Choisir l'ayant évaluée à 90 millions d'euros par an.
Une étude commandée par le Sedif lui-même montre pour sa part que des économies de 35 à 42,5 millions d'euros par an pourraient être réalisées en rénovant le mode de gestion actuel.
Le débat a pris de l'ampleur depuis la décision fin novembre de la ville de Paris de remunicipaliser la distribution de l'eau dans la capitale.
A l'issue du vote, le président (Nouveau Centre) du Sedif, André Santini, s'est montré très "optimiste" concernant une future baisse des prix, invoquant "la concurrence acharnée" qui s'est manifestée sur ce marché.
"Veolia, c'est son plus beau contrat (...), ils sont très menacés, et Suez (Environnement, concurrent de Veolia, ndlr) a fait savoir, en montrant les dents, qu'il voulait être candidat. Je suis très optimiste", a résumé M. Santini.
Contactés par l'AFP, Veolia et Suez Environnement n'ont pas souhaité faire de commentaires.
Opposante au projet, la maire (Verts) de Montreuil (Seine-Saint-Denis), Dominique Voynet, a fait part de sa "déception". "Je suis convaincue que la formule de la régie aurait permis de faire plus facilement baisser les coûts tout en assurant la sécurité de l'approvisionnement", a-t-elle dit.
Le Sedif doit à présent élaborer un cahier des charges détaillant les modalités de la nouvelle délégation de service public avant le lancement d'un appel d'offres international à la mi-2009.
M. Santini s'est notamment engagé à "étudier" la possibilité de diviser le marché en plusieurs lots ("alotissement") et à instaurer "une tarification sociale" de l'eau pour les ménages modestes.
Le Sedif fournit en eau potable quatre millions d'habitants répartis sur 144 communes et les sept départements de la banlieue parisienne.
Voici en effet le résultat du vote acquis par Santini 88 contre 54 . « CHOISY-LE-ROY (Val-de-Marne) - Les élus du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) ont voté jeudi en faveur du maintien au secteur privé de la gestion du plus gros service d'eau potable en Europe, par 88 voix contre 54, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ce vote, effectué à bulletins secrets, entérine la poursuite de la délégation de service public (DSP), confiée depuis 1923 au groupe Veolia (alors Générale des Eaux), et rejette de fait la constitution d'une régie publique qui avait notamment les faveurs d'élus de gauche.
Le débat public précédant le vote a souvent viré à la passe d'armes: les partisans de la motion ont fustigé le "recours à des méthodes altermondialistes" de la part des partisans de la régie publique, qui ont, eux, accusé Veolia d'"être obnubilé par la soif de rentabilité".
Signé en 1962 pour un montant de 317 millions d'euros, le dernier contrat confié à Veolia expire fin 2010 et se trouve au centre de critiques d'associations et d'élus de gauche qui dénoncent régulièrement "une surfacturation" de l'eau francilienne, UFC-Que Choisir l'ayant évaluée à 90 millions d'euros par an.
Une étude commandée par le Sedif lui-même montre pour sa part que des économies de 35 à 42,5 millions d'euros par an pourraient être réalisées en rénovant le mode de gestion actuel.
Le débat a pris de l'ampleur depuis la décision fin novembre de la ville de Paris de remunicipaliser la distribution de l'eau dans la capitale.
A l'issue du vote, le président (Nouveau Centre) du Sedif, André Santini, s'est montré très "optimiste" concernant une future baisse des prix, invoquant "la concurrence acharnée" qui s'est manifestée sur ce marché.
"Veolia, c'est son plus beau contrat (...), ils sont très menacés, et Suez (Environnement, concurrent de Veolia, ndlr) a fait savoir, en montrant les dents, qu'il voulait être candidat. Je suis très optimiste", a résumé M. Santini.
Contactés par l'AFP, Veolia et Suez Environnement n'ont pas souhaité faire de commentaires.
Opposante au projet, la maire (Verts) de Montreuil (Seine-Saint-Denis), Dominique Voynet, a fait part de sa "déception". "Je suis convaincue que la formule de la régie aurait permis de faire plus facilement baisser les coûts tout en assurant la sécurité de l'approvisionnement", a-t-elle dit.
Le Sedif doit à présent élaborer un cahier des charges détaillant les modalités de la nouvelle délégation de service public avant le lancement d'un appel d'offres international à la mi-2009.
M. Santini s'est notamment engagé à "étudier" la possibilité de diviser le marché en plusieurs lots ("alotissement") et à instaurer "une tarification sociale" de l'eau pour les ménages modestes.
Le Sedif fournit en eau potable quatre millions d'habitants répartis sur 144 communes et les sept départements de la banlieue parisienne.
La politique, ce n’est pas cela ! Réaction de Jacques Perreux, Vice-président au conseil départemental du Val de Marne
Aujourd’hui a eu lieu le vote au sein du SEDIF pour décider de son futur mode de gestion.
Celui-ci survenant après une magnifique campagne citoyenne, devait selon tous les observateurs être extrêmement serré entre les partisans d’une gestion publique et les partisans de la poursuite d’une gestion aujourd’hui déléguée à Véolia. Monsieur Santini et ses amis de droite ont imposé le vote à bulletin secret.
Ainsi des élus du peuple, ceux de la République contrairement aux usages démocratiques dans les assemblées communales, départementales et nationales ont pu cacher leur vote sur une question d’intérêt général et sur une question concernant les générations futures. La gauche et les verts qui comptent soixante-cinq élus ainsi que le Modem qui en compte trois ont annoncé qu’ils voteraient « non » à la proposition de M. Santini.
Une chose absolument incroyable s’est alors passée, puisque seulement cinquante-quatre votes « non » ont été ressencés. Les citoyens ont donc été volés, la démocratie bafouée, par un certain nombre d’élus qui se sont rendus coupables de lâcheté en votant l’inverse de leur engagement public. Cet acte jette l’opprobre sur la politique et entretient une suspicion déjà très forte.
S’il est déshonorant, il n’aura pas le pouvoir de décourager toutes celles et tous ceux, associations, citoyens et élus qui considèrent qu’il n’est pas de meilleure gestion pour un bien commun que la gestion publique et toutes celles et tous ceux que croient qu’en politique, les actes doivent nécessairement aller de pair avec les paroles. Bien au contraire !
Celui-ci survenant après une magnifique campagne citoyenne, devait selon tous les observateurs être extrêmement serré entre les partisans d’une gestion publique et les partisans de la poursuite d’une gestion aujourd’hui déléguée à Véolia. Monsieur Santini et ses amis de droite ont imposé le vote à bulletin secret.
Ainsi des élus du peuple, ceux de la République contrairement aux usages démocratiques dans les assemblées communales, départementales et nationales ont pu cacher leur vote sur une question d’intérêt général et sur une question concernant les générations futures. La gauche et les verts qui comptent soixante-cinq élus ainsi que le Modem qui en compte trois ont annoncé qu’ils voteraient « non » à la proposition de M. Santini.
Une chose absolument incroyable s’est alors passée, puisque seulement cinquante-quatre votes « non » ont été ressencés. Les citoyens ont donc été volés, la démocratie bafouée, par un certain nombre d’élus qui se sont rendus coupables de lâcheté en votant l’inverse de leur engagement public. Cet acte jette l’opprobre sur la politique et entretient une suspicion déjà très forte.
S’il est déshonorant, il n’aura pas le pouvoir de décourager toutes celles et tous ceux, associations, citoyens et élus qui considèrent qu’il n’est pas de meilleure gestion pour un bien commun que la gestion publique et toutes celles et tous ceux que croient qu’en politique, les actes doivent nécessairement aller de pair avec les paroles. Bien au contraire !